McKAY, JOHN, trafiquant de fourrures, probablement le frère de Donald « le Malin » MacKay ; vers 1791, il épousa Mary Favell, fille de John Favell et de Titameg, son épouse indienne ; décédé le 5 juillet 1810 à Brandon House (Manitoba), où il fut enseveli aux côtés de sa femme.

Certains indices portent à croire que John McKay et Donald MacKay venaient de la vallée de la rivière Brora, en Écosse. C’est pour le compte de marchands de Montréal qu’ils commencèrent à faire la traite des fourrures ; en 1788, John travaillait pour Alexander Shaw et le fils de celui-ci, Angus, au lac St Ann (lac Nipigon, Ontario). En 1790, Donald et lui se rendirent au fort Albany (Fort Albany, Ontario), afin d’entrer au service de la Hudson’s Bay Company. Donald apportait avec lui un plan visant à paralyser les Nor’Westers en faisant concurrence à leurs postes de communication et à leurs bases de ravitaillement. La Hudson’s Bay Company adopta une version modifiée de ce plan, et, pendant les deux décennies qui suivirent, John joua un rôle important dans sa mise en œuvre. Pour l’été de 1791 et la saison de traite de 1792–1793, il fut renvoyé au lac St Ann, région pauvre en fourrures, mais, pour les quatre hivers suivants, il fut assigné au poste plus important du lac à la Pluie (près de Fort Frances, Ontario). Il dut affronter un mouvement d’opposition mené par Charles Boyer, Peter Grant*, Donald McIntosh, entre autres, qui se rendirent compte qu’il aimait la concurrence pacifique et amicale, mais qu’il ne se laissait pas pour autant intimider par les menaces de violence. Malgré la supériorité du nombre chez ses rivaux, il obtint environ la moitié du volume de la traite dans cette région.

Le chef de poste de Brandon House, James Sutherland*, mourut en avril 1797, et on envoya McKay le remplacer pour la saison de traite suivante. Puis il passa trois saisons à Osnaburgh House et aux chutes Martin (Ontario). À l’automne de 1801, il fut de nouveau affecté à Brandon House qu’il dirigea jusqu’à sa mort en 1810, à l’exception de la saison de traite de 1806–1807. De Brandon House, il envoyait parfois ses trafiquants dans de dangereuses expéditions aussi loin, à l’extérieur, que le pays des Mandanes (dans le voisinage de Stanton, Dakota du Nord) [V. Alexander Henry]. Son poste fut d’abord encerclé de postes en rivalité les uns avec les autres, mais, après la fusion de la North West Company et de la New North West Company (parfois nommée la XY Company) en 1804 [V. sir Alexander Mackenzie], l’opposition s’unit contre lui et devint plus efficace. Néanmoins, même avec des effectifs très inférieurs et, souvent, une pénurie de marchandises de traite, McKay continua d’obtenir plus que sa part de la traite. En même temps, il atteignait l’objectif stratégique d’interrompre et d’affaiblir le système d’approvisionnement des Nor’Westers, qui, pour le pemmican et autres provisions, dépendaient de leurs postes de la rivière Rouge.

À partir de 1804, environ, la santé de McKay commença à montrer des signes de défaillance, et, en janvier 1810, il attrapa un rhume qui persista jusqu’à sa mort, le 5 juillet. Sa femme était morte en couches le 19 mars de la même année. Cinq fils et trois filles leur survivaient ; John Richards* et William furent les plus connus.

Avec la mort de McKay, la Hudson’s Bay Company perdait l’un de ses employés les plus loyaux et les plus zélés. Dans ses lettres envoyées au fort Albany, le comité de Londres avait exprimé son appréciation pour le travail de McKay, et, en 1794, celui-ci avait été nommé membre du conseil de ce fort. Il était également aimé de ses adversaires parce qu’il fut toujours plein d’attention pour ceux qui se trouvaient en difficulté. Quand, en 1805, John Pritchard* se perdit dans les Prairies et fut retrouvé quasi mort de faim, McKay le soigna ; Pritchard écrivit plus tard : « mon ami McKay, de la Hudson’s Bay Company [...] devint à la fois mon chirurgien et mon infirmière ». L’hiver suivant, McKay fut si malade qu’il délirait ; ses adversaires Pritchard, Charles Chaboillez et Pierre Falcon le veillèrent à tour de rôle – bel hommage, certes, à un rival gênant. Il jouit aussi, à un degré remarquable, de l’amitié et de la royauté de beaucoup d’Indiens, qui le trouvaient juste, fiable et sympathique.

John McKay écrivait ses journaux pour informer ses employeurs ; on y apprend peu de chose de sa vie privée. Ils montrent, cependant, qu’il avait le sens de la famille, veillant sur les frères de sa femme et les employant souvent. Quand ses fils aînés purent se rendre utiles, il nota parfois, avec fierté, leurs réalisations. Il s’y révèle un homme d’un caractère égal et doué d’humanité ; il comprenait bien les hommes qui lui faisaient concurrence, de même que les Indiens avec lesquels il traitait. Ses journaux s’élèvent au-dessus des données habituelles relatives au temps qu’il faisait ou aux événements quotidiens ; ils sont parmi les plus intéressants de cette époque.

T. R. McCloy

APC, MG 19, E1, sér. 1, 40 : 15501–15542 (transcriptions).— PAM, HBCA, A.5/4 ; A.6/15, 17 ; A.11/5 ; A.32/4 ; B.3/a/108 ; B.3/b/28, 34, 42 ; B.22/a/5, 9–18a ; B.86/a/45 ; B.105/a/1–4 ; B.123/a/6 ; B.149/a/1 ; B.155/a/14–16 ; B.166/a/1–2.— PRO, PROB 11/1542/147.— Docs. relating to NWC (Wallace).— John Pritchard, « Lost on the Prairies », Beaver, outfit 273 (juin 1942) : 36–39.— Morton, Hist. of Canadian west.— Rich, Hist. of HBC.

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T. R. McCloy, « McKAY, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 8 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/mckay_john_5F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1983
Année de la révision:    2013
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