Entre 1760 et 1834, sous autorité britannique, plus de 600 Noirs réduits en esclavage vécurent dans la région située dans l’ouest de la province de Québec, connue à partir de 1791 comme le Haut-Canada. Le nom et le sexe d’environ le tiers des Noirs asservis dans le Haut-Canada ne figurent dans aucun document ; on ne consigna sans doute jamais ces informations pour beaucoup d’entre eux. Ils étaient maintenus en esclavage de façon héréditaire, selon des concentrations inégales à travers le Haut-Canada, de la rivière Detroit à la frontière avec le Bas-Canada.
Les propriétaires d’esclaves étaient principalement, mais non exclusivement, des membres de l’élite et des classes dirigeantes, tels que James Baby, John Butler, Thomas Fraser, Robert Isaac Dey Gray, William Jarvis, Solomon Jones, Koñwatsiˀtsiaiéñni (Mary Brant), John Walden Meyers, John Stuart et Thayendanegea (Joseph Brant). Matthew Elliott était l’un des plus grands propriétaires d’esclaves de la colonie ; il en possédait beaucoup plus que l’esclavagiste moyen, qui détenait de une à trois personnes noires asservies, dont le statut se transmettait de manière héréditaire.
L’abolition progressive de l’esclavage commença en 1793 avec la promulgation de la loi visant à restreindre l’esclavage dans le Haut-Canada. Le nombre d’esclaves noirs dans le Haut-Canada diminua à partir des années 1810. Beaucoup de ceux qui avaient obtenu leur liberté conclurent des accords comme travailleurs salariés avec leurs anciens propriétaires ou avec d’autres colons. Seule une poignée d’individus étaient encore asservis lorsque le Parlement britannique abolit l’esclavage dans la plupart des colonies en 1834.