McKENZIE, HENRY, agent seigneurial, trafiquant de fourrures, marchand, juge de paix, officier de milice et fonctionnaire, né vers 1781 en Écosse, fils d’Alexander Mackenzie et d’une prénommée Catherine ; en 1814, il épousa à Montréal Ann Bethune, fille de John Bethune* et sœur d’Angus Béthune*, et ils eurent un fils et une fille ; décédé le 28 juin 1832 à Montréal.
On trouve bon nombre de McKenzie parmi les différentes catégories de trafiquants de fourrures. Figure moins connue, Henry McKenzie, était le frère de Roderick*, de Donald* et de James*, et le cousin de sir Alexander Mackenzie*. Il immigra au Bas-Canada un peu avant 1800. Grâce sans doute à l’influence de Roderick, alors associé de la North West Company et futur associé de la McTavish, Frobisher and Company, il fut engagé en tant que commis à Grand Portage (près de Grand Portage, Minnesota).
En 1803, McKenzie s’installa non loin de Montréal, dans la seigneurie de Terrebonne, alors propriété de Simon McTavish*, associé principal de la North West Company. Seigneur capitaliste, ce dernier avait investi des sommes considérables pour mettre son fief en valeur. Il exploitait un magasin ainsi que deux moulins à farine des plus modernes et il avait fait construire une boulangerie et un moulin à scier. McKenzie assistait probablement McTavish dans la gestion de sa seigneurie et il lui inspira suffisamment d’affection pour que celui-ci lui lègue £100. Après le décès de McTavish, en juillet 1804, McKenzie, à titre d’exécuteur testamentaire, géra la seigneurie de Terrebonne jusqu’à ce que son frère Roderick en prenne possession. Toutefois, cette transaction fut annulée et les biens redevinrent propriété des héritiers de McTavish jusqu’en 1832. Il semble que pendant toute cette période McKenzie ait continué d’agir à titre d’agent seigneurial. Cette fonction l’amena à prendre contact avec des commerçants de grains et des exportateurs, sans pour autant le couper du secteur des pelleteries. Certains d’entre eux, tels Francis Badgley* et Peter Pangman*, étaient d’anciens trafiquants. Son association avec Jacob Oldham et d’autres trafiquants de la région s’explique par ce contexte d’interdépendance entre les différents secteurs de l’économie.
Lorsqu’Alexander Mackenzie décida de se retirer en Angleterre en 1805, il confia l’administration de ses biens canadiens à son cousin Henry. C’est peutêtre en tant que gestionnaire de la Sir Alexander Mackenzie and Company que Henry se trouva à nouveau en rapport étroit avec la North West Company. Il évolua dans un cercle d’hommes d’affaires en contact avec Montréal et mêlés aux activités importantes de la colonie. Il ne serait pas surprenant qu’il ait fait la cour à William McGillivray, alors directeur de la North West Company.
En novembre 1814, McKenzie acquit 2 des 19 actions de la McTavish, McGillivrays and Company que McGillivray venait de réorganiser. Par le fait même, il devint un des associés de la Michilimackinac Company. L’année suivante, McGillivray le chargea des relations publiques de la North West Company et, à ce titre, McKenzie fit préparer les répliques à adresser à lord Selkirk [Douglas*] qui condamnait la conduite des Nor’Westers. Ces écrits commencèrent à paraître dans le Montreal Herald à la fin d’août 1816 sous le pseudonyme de Mercator. Ils contestaient l’existence de la Hudson’s Bay Company et présentaient les trafiquants de la North West Company comme les successeurs des explorateurs et des trafiquants français.
McKenzie devint sans doute un homme d’affaires d’une certaine importance dans la communauté marchande. Par exemple, il entra dans le Beaver Club en 1815. Pourtant, son association avec la North West Company ne fut pas heureuse. Le dossier qu’il rendit public en 1827 fait état de l’émergence, dès 1816, d’un conflit dont l’origine n’est pas claire, qui l’opposa aux autres partenaires et qui expliquerait son rôle de plus en plus marginal dans l’entreprise.
Le 1er août 1806, Henry McKenzie avait obtenu une commission de juge de paix pour le district de Montréal, qui lui fut renouvelée à plusieurs reprises. Au début de la guerre de 1812, il s’enrôla comme major dans le bataillon de milice de Terrebonne, puis, le 20 avril 1814, il fut promu lieutenant-colonel. En 1824, il fut nommé inspecteur de potasse et de perlasse, et il obtint une commission d’audition et de jugement des causes criminelles. À l’instar de beaucoup d’expatriés écossais de la région de Montréal, il fut membre de la congrégation Scotch Presbyterian, connue plus tard sous le nom de St Gabriel Street. Il fit partie du comité temporel de la congrégation en 1816, 1817 et 1818, puis il occupa le poste de vice-président de ce même comité en 1819 et 1822, et enfin, celui de président en 1823 et 1825.
APC, RG 68, General index, 1651–1841.— Docs. relating to NWC (Wallace).— Officers of British forces in Canada (Irving).— M. [E.] Wilkins Campbell, Northwest to the sea ; a biography of William McGillivray (Toronto et Vancouver, 1975).— R. Campbell, Hist. of Scotch Presbyterian Church.— Innis, Fur trade in Canada (1956).— Robert Rumilly, la Compagnie du Nord-Ouest, une épopée montréalaise (2 vol., Montréal, 1980).
Fernand Ouellet, « McKENZIE, HENRY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 12 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/mckenzie_henry_6F.html.
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Auteur de l'article: | Fernand Ouellet |
Titre de l'article: | McKENZIE, HENRY |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1987 |
Année de la révision: | 1987 |
Date de consultation: | 12 oct. 2024 |