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McDONALD, JOHN, associé de la North West Company et fermier, né vers 1771 à Garth, propriété familiale située près de Callendar, Perthshire, Écosse, fils de John McDonald, capitaine dans l’armée, décédé le 25 janvier 1866 à Gray’s Creek, près de Cornwall, Haut-Canada. Il eut, semble-t-il, cinq enfants de sa première femme, une Indienne, et six de sa seconde, nièce de Hugh McGillis, de Williamstown.
Le bras droit atrophié de John McDonald (qui lui valut le surnom de « Le Bras croche ») l’empêcha de suivre la tradition familiale d’une carrière dans l’armée britannique. Il partit pour le Canada en avril 1791, attaché à la North West Company en qualité de commis. Bien que, dans ses « Autobiographical notes » écrites en 1859, McDonald, qui était connu sous le nom de John McDonald of Garth, puisse avoir exagéré son importance au sein de la North West Company, il devait prendre part à plusieurs des événements les plus importants de la traite des fourrures dans l’Ouest pendant les années décisives de 1795 à 1814. Combatif et audacieux, il se révéla un trafiquant de valeur et un adversaire tenace dans la bataille entre la North West Company et la Hudson’s Bay Company. Sous la tutelle d’Angus Shaw*, McDonald servit comme commis au lac de l’Orignal (Manitoba), au fort George (Alberta) et au fort des Prairies. Il fut chargé de la construction du fort Augustus (plus tard fort Edmonton) en 1795 et de Rocky Mountain House (Alberta) en 1799. En 1802, deux ans après être devenu un associé « hivernant » de la North West Company, il remplaça Shaw au fort des Prairies, le plus grand département de la compagnie dans le Nord.
Après un congé en 1804, McDonald hiverna à l’Île-à-la-Crosse (Saskatchewan), mais la saison suivante il retourna au département du fort des Prairies, où il mit sur pied New Chesterfield House. Tombé malade, il passa l’hiver de 1808 à Montréal avec sa sœur Magdalen, épouse de William McGillivray* de la North West Company ; élu au Beaver Club, il accumula, en frais de représentation, un compte énorme. Au printemps, McDonald retourna à l’intérieur des terres pour partager avec John Wills la responsabilité du département de la Rivière-Rouge et probablement pour aider à l’établissement du fort Gibraltar (Winnipeg). En 1811, il alla ravitailler l’explorateur David Thompson* dans la chaîne Kootenay des montagnes Rocheuses.
McDonald se rendit ensuite en Angleterre afin de participer à l’assaut par mer projeté par sa compagnie contre le fort Astoria (Astoria, Oregon) et, en février 1813, il fit voile de Londres, en compagnie de Donald McTavish*, sur l’Isaac Todd. À Portsmouth, il proposa un alléchant contrat à une jeune femme, Jane Barnes, pour qu’elle s’embarquât avec lui à destination du fleuve Columbia, emmenant ainsi la première femme blanche sur la côte du Pacifique Nord. McDonald passa sur le Raccoon à mi-chemin et, peu après, fut gravement brûlé dans une explosion. Il assuma néanmoins la direction du fort Astoria à son arrivée le 30 novembre 1813, deux semaines après qu’un parti de Nor’Westers venus par terre eut acheté le poste de l’American Fur Company [V. Gabriel Franchère]. L’Isaac Todd, avec McTavish à bord, n’arriva que le 22 avril 1814, 18 jours après que McDonald se fut embarqué avec une brigade d’environ 80 Nor’Westers distribués en dix canots, en direction du fort William (Thunder Bay, Ontario).
Quand la brigade arriva à la Rivière-Rouge, la « guerre du Pemmican » entre la North West Company et la Hudson’s Bay Company battait son plein [V. Miles Macdonell*]. Les efforts de la Hudson’s Bay Company pour empêcher les Nor’Westers de vivre à même les ressources de la région (et en particulier du pemmican apporté par les Indiens et les Métis) et les forcer en conséquence à importer leurs provisions de Montréal, avaient amené la North West Company, en guise de représailles, à projeter la destruction de la colonie de Selkirk [Douglas*]. McDonald s’entremit avec succès en faveur de la paix entre les Nor’Westers de la Rivière-Rouge et les colons de Selkirk, mais il fut critiqué par les associés de la North West Company à la réunion annuelle, au fort William, et l’entente fut désavouée. McDonald donna sa démission en novembre 1814 et vendit les deux parts qu’il possédait dans la compagnie. Il passa alors au-delà d’un an à frayer avec la société montréalaise.
Ayant quitté Montréal au début de 1816, McDonald acheta une ferme à Gray’s Creek, près de Cornwall. Au cours des années, il allait, par de nouvelles acquisitions, arrondir ce bien. Membre actif de l’église presbytérienne locale, il fut aussi, de 1832 à 1844, juge du tribunal des successions et tutelles de Glengarry. À l’instar de plusieurs de ses compagnons, il s’adapta avec une remarquable facilité à la vie sédentaire d’un fermier qui réussit. Mais McDonald conserva toujours un vif intérêt pour l’Ouest : ses lettres à Edward Ellice et à William Henry Draper* sur l’avenir de cette partie du pays le montrent bien. Son autobiographie, écrite à la suggestion de son fils De Bellefeuille, rappelle les événements marquants de la carrière d’un jeune homme plein d’ardeur qui partagea la vie de grands explorateurs et de bâtisseurs d’empire, et qui joua un rôle important, sinon déterminant, dans la grande et dramatique aventure de la traite des fourrures au Canada. Fidèle dans ses traits essentiels sinon dans le détail, le portrait que McDonald a tracé de lui-même dévoile le mythe de la North West Company, et peut-être aussi une bonne part de sa réalité.
La copie originale des « Autobiographical notes, 1791–1816 » de John McDonald est déposée aux McGill University Libraries, Dept. of Rare Books and Special Coll. Depuis 1920, les APC (MG 19, A17) en possèdent une copie. Enfin, les notes de McDonald ont été publiées dans les Bourgeois de la Compagnie du Nord-Ouest : récits de voyages, lettres et rapports inédits relatifs au Nord-Ouest canadien, L.-F.-R. Masson, édit. (2 vol., Québec, 1889–1890 ; réimpr., New York, 1960), II : 1–59.
APC, MG 19, B1.— McGill University Libraries, Dept. of Rare Books and Special Coll., ms coll., John McDonald of Garth papers.— Musée McCord, McDonald, A. de Lery, family papers, lettre de James McDonald à A. de Lery McDonald, 11 oct. 1887 ; North West Company papers, Beaver Club minute book, 16 avril 1809, 1814–1816 ; North West Company papers, 5 juill. 1796—1er août 1859.— Ross Cox, The Columbia River ; or scenes and adventures during a residence of six years on the western side of the Rocky Mountains [...], E. I. et J. R. Stewart, édit. (Norman, Okla., 1957).— Documents relating to NWC (Wallace).— HBRS, XXVI (Johnson).— [Duncan McGillivray], The journal of Duncan M’Gillivray of the North West Company at Fort George on the Saskatchewan, 1794–5 [...], A. S. Morton, édit. (Toronto, 1929).— The Oregon country under the Union Jack ; postscript edition ; a reference book of historical documents for scholars and historions (2e éd., Montréal, 1962), 166–168, 635s.— J. G. Harkness, Stormont, Dundas, and Glengarry : a history, 1784–1945 (Oshawa, Ont., 1946), 392, 419.
C. M. Livermore et N. Anick, « McDONALD, JOHN (mort en 1866) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 11 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/mcdonald_john_1866_9F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/mcdonald_john_1866_9F.html |
Auteur de l'article: | C. M. Livermore et N. Anick |
Titre de l'article: | McDONALD, JOHN (mort en 1866) |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1977 |
Année de la révision: | 1977 |
Date de consultation: | 11 oct. 2024 |