Titre original :  George Herbert Sedgewick . - 1933

Provenance : Lien

Sedgewick, George Herbert, avocat, juge et fonctionnaire, né le 12 février 1878 à Musquodoboit, Nouvelle-Écosse, fils de William Middleton Sedgewick et d’Annie Leedham ; le 9 juillet 1908, il épousa à Halifax Mary Stanley Robertson, et ils eurent deux filles ; décédé le 14 mars 1939 à Ottawa.

George Herbert Sedgewick naquit dans une famille bien en vue de la Nouvelle-Écosse. Son grand-père paternel, Robert, avait quitté l’Écosse pour venir s’installer dans la province au milieu du xixe siècle afin de desservir l’église presbytérienne de Middle Musquodoboit, charge qu’il assuma pendant de nombreuses années. L’un de ses oncles du côté de son père, Thomas, fut un ministre presbytérien de premier plan et un autre, Robert*, avocat, devint sous-ministre dans le ministère fédéral de la Justice de John Sparrow David Thompson* et juge de la Cour suprême du Canada. Après avoir fréquenté la Halifax Academy et la Pictou Academy, George Herbert poursuivit ses études à la Dalhousie University (il y obtint une licence ès arts en 1902) et à l’Osgoode Hall, école de droit de Toronto.

À cette époque, outre qu’ils assistaient à des conférences à l’Osgoode Hall, les étudiants devaient faire un stage de droit auprès d’un praticien. Le mentor de Sedgewick était William Renwick Riddell*, plaideur travaillant au sein de l’important cabinet d’avocats dirigé par William Henry Beatty* et Thomas Gibbs Blackstock. Il est possible qu’il obtint ce stage en raison des relations que son oncle entretenait avec Thompson et des liens de ce dernier avec le cabinet Beatty Blackstock. Thompson avait déjà fait appel à Blackstock pour obtenir des conseils juridiques et l’un de ses fils avait étudié dans ce cabinet.

Après son admission au barreau, en 1906, Sedgewick entra au service de Beatty Blackstock. Plaideur prospère, il resta avec le groupe dirigé par David Fasken* quand le cabinet se divisa en 1913. Deux ans plus tard, en mai, il reçut une part des profits et l’assurance que son revenu serait d’au moins 3 000 $ la première année, 3 300 $ la deuxième et 3 600 $ la troisième. En 1917, après que Hugh Edward Rose fut nommé juge, Sedgewick devint associé nominal du cabinet, qui porterait dès lors le nom de Fasken, Robertson, Chadwick, and Sedgewick. Même s’il ne fut jamais un associé à part entière, il demeura dans ce partenariat jusqu’en 1925, année où il se brouilla avec l’autoritaire associé et directeur, Alexander Fasken, frère de David. Sedgewick, selon les mémoires d’un autre membre, était « un gentleman en tout temps [… mais] trouvait la tension et la pression au bureau très difficiles ». Après avoir quitté ce cabinet, il se joignit à une société d’avocats qui devint Malone, Malone, Sedgewick, and Montgomery, où il semble avoir eu une pratique diversifiée ; il était décrit dans certaines sources comme un barrister et, dans d’autres, comme un spécialiste en droit des sociétés. Son départ de Fasken Robertson ne ternit aucunement sa réputation dans la collectivité. En 1928, il devint conseiller du roi.

Deux ans plus tard, le 16 décembre, Sedgewick accéda à la division de la Haute Cour de la Cour suprême de l’Ontario. Il occupa de nouveau un poste laissé vacant par Rose, qui avait été nommé juge en chef de la Haute Cour. Sa magistrature fut brève et ne comporta rien de particulièrement remarquable. Le fait le plus marquant se produisit en 1932, quand Sedgewick et son ancien mentor, Riddell, alors membre de la Cour d’appel de l’Ontario, furent choisis afin de terminer les travaux d’une commission royale provinciale, d’abord dirigée par William Edward Middleton*, puis par John Fosbery Orde, pour « enquêter sur certaines affaires concernant la Commission d’énergie hydroélectrique de l’Ontario ». Les paiements versés à John Aird fils concernant l’achat d’électricité auprès de la Beauharnois Light, Heat and Power Company et d’autres sources faisaient l’objet d’un intérêt particulier. Riddell et Sedgewick agirent rapidement ; ils furent nommés le 19 août et, après avoir examiné les preuves déjà présentées, ils remirent leur rapport le 31 octobre, innocentant la commission d’énergie et Aird.

Au cours de l’été de la même année, le premier ministre Richard Bedford Bennett* avait présidé la Conférence économique impériale tenue à Ottawa. Après avoir été élu en 1930, il avait cherché à faire face à la grande dépression, en partie en augmentant considérablement les tarifs douaniers sur les importations. Les industries textiles britanniques, entre autres, se plaignirent de cette situation. Durant cette conférence, Bennett accepta de trouver un président pour la Commission du tarif créée en 1931, et d’examiner la pertinence des taxes canadiennes à la lumière des coûts au pays et à l’étranger des matériaux, de la main-d’œuvre et de la distribution. Il pressentit Sedgewick, qui accéda au poste de président de l’organisme le 6 février 1933 ; les autres personnes nommées furent Milton Neil Campbell, député de la Saskatchewan, ainsi que Charles Hébert, grossiste en alimentation de Montréal. Sedgewick s’était d’abord montré réticent à accepter ce poste et avait apparemment négocié de meilleures conditions avec le premier ministre : au début de mai, Bennett présenta une modification à la Loi de la Commission du tarif pour augmenter la pension des membres de l’organisme, ainsi que le salaire annuel du président, qui passa de 12 000 $ à 15 000 $, de façon à ce que « la situation financière [de Sedgewick] ne [soit] pas inférieure à ce qu’elle aurait été s’il était demeuré juge ».

En raison des tensions qu’avaient engendrées les tarifs imposés par Bennett, Sedgewick s’avéra un bon choix. Selon un commentateur, en janvier 1933, il possédait « [comme] qualités un jugement calme et une courtoisie aimable », ainsi qu’« une douceur qui amen[ait] la paix dans toute assemblée dont il [était] membre ». Il entreprit immédiatement d’examiner les taxes sur les produits textiles britanniques, effectuant des voyages partout au Canada et en Angleterre. Son rapport reçut un accueil chaleureux dans les deux pays et contribua à sa nomination au titre de compagnon de l’ordre de Saint-Michel et Saint-Georges en 1935.

« Fervent presbytérien », Sedgewick était conseiller presbytéral à l’église St Andrew de Toronto. Contrairement à son frère, le révérend William Henry Sedgewick, membre actif du mouvement qui avait amené de nombreux presbytériens à s’associer aux méthodistes et aux congrégationalistes pour former l’Église unie du Canada en 1925 [V. Clarence Dunlop Mackinnon], il demeura avec sa communauté après qu’elle eut voté contre son intégration à l’union. Quatre ans plus tard, il fit partie d’un comité formé pour organiser les célébrations du centenaire de l’église St Andrew, en 1930. Conservateur sur le plan politique et social, Sedgewick était doté d’un sens aigu des responsabilités publiques : il occupa les postes de président du conseil d’administration du Canadian National Institute for the Blind, de conseiller auprès de l’Armée du salut, de président du conseil d’administration de la Central Neighbourhood House de Toronto et de responsable du service de littérature internationale de la League of Nations Society in Canada. Il fut élu deux fois à la présidence du University Club of Toronto et dirigea le Canadian Club de la ville en 1926. Ses passe-temps étaient le golf et la pêche.

En mars 1939, alors toujours président de la Commission du tarif, George Herbert Sedgewick eut une crise cardiaque au cours d’une réunion avec des représentants du gouvernement. Il mourut peu de temps après, chez lui à Ottawa, à l’âge de 61 ans. Il fut inhumé à Halifax, dans sa Nouvelle-Écosse natale.

C. Ian Kyer

Law Soc. of Upper Canada Arch. (Toronto), PF 189 (fonds Fasken Martineau DuMoulin LLP), 1-3 (lettre d’accord signée par Sedgewick), 2-1 (mémoires de J. B. Robinson).— Daily Mail and Empire, 17 déc. 1930.— Globe, 7 févr., 10 mai 1933.— Globe and Mail, 15 mars 1939.— Canada, Chambre des communes, Débats, 9 mai 1933 : 4749–4752.— Canada Gazette, 11 févr. 1933 : 1899.— Canadian who’s who, 1936–1937.— Jean Graham, « O upright judge ! Mr. Justice Sedgewick », Saturday Night, 7 janv. 1933 : 8.— C. I. Kyer, « The transformation of an establishment firm : from Beatty Blackstock to Faskens, 1902–1915 », dans Essays in the history of Canadian law, D. H. Flaherty et al., édit. (10 vol. parus, [Toronto], 1981–    ), 7 (Inside the law : Canadian law firms in historical perspective, Carol Wilton, édit., 1996), 161–206.— S. C. Parker, The book of St. Andrew’s : a short history of St. Andrew’s Presbyterian Church, Toronto (Toronto, 1930).— Jennie Reid, Musquodoboit pioneers : a record of seventy families, their homesteads and genealogies, 1780–1980 (2 vol., [N.-É.], 1980), 2 : 654–658 (aussi accessible en ligne à www.rootsweb.ancestry.com/~canns/musq2.html).— Who’s who in Canada, 1934–1935.

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C. Ian Kyer, « SEDGEWICK, GEORGE HERBERT », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 11 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/sedgewick_george_herbert_16F.html.

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Auteur de l'article:    C. Ian Kyer
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2016
Année de la révision:    2016
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