DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

ROBINSON, ELIZA ARDEN – Volume XIII (1901-1910)

décédée le 19 mars 1906 à Victoria

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

BEARDSLEY, BARTHOLOMEW CRANNELL, avocat, homme politique et juge, né le 21 octobre 1775 à Poughkeepsie, New York, fils de John Beardsley* et de Gertrude Crannell ; il épousa Mary Jenkins, et ils eurent six fils et une fille ; décédé le 24 mars 1855 à Oakville, Haut-Canada.

Bartholomew Crannell Beardsley était le fils de l’aumônier du Loyal American Régiment et le petit-fils de Bartholomew Crannell, prospère attorney de Poughkeepsie, tous deux faisant partie des loyalistes qui vinrent s’établir le long de la rivière Saint-Jean (Nouveau-Brunswick) au lendemain de la guerre d’Indépendance américaine. Le jeune Beardsley étudia le droit à Saint-Jean dans le cabinet de Ward Chipman*, avant d’être admis au barreau du Nouveau-Brunswick en octobre 1796. Le printemps suivant, il se rendit dans le Haut-Canada et ouvrit un cabinet à Newark (Niagara-on-the-Lake). Il assista à la réunion de fondation de la Law Society of Upper Canada, qui eut lieu le 17 juillet 1797 au Wilson’s Hotel de Newark, et devint membre du conseil de la société deux ans plus tard. Beardsley retourna par la suite au Nouveau-Brunswick, mais il constata que l’avenir n’y était « pas du tout prometteur » ; en 1807, il avait repris l’exercice de sa profession dans le Haut-Canada. Quarante ans plus tard, son fils Charles Edwin allait s’inspirer des gens et des événements de cette période de l’histoire du Haut-Canada pour écrire son roman intitulé The victims of tyranny : a tale.

Pendant la guerre de 1812, Beardsley assista le juge William Campbell* à titre d’officier de justice au cours de deux tournées dans l’est et dans l’ouest du Haut-Canada. Au printemps de 1814, en compagnie de John Ten Broeck et de William Birdseye Peters*, il assuma la défense de prisonniers, tel Jacob Overholser*, accusés de trahison lors des « assises sanglantes » d’Ancaster. Beardsley se lia avec William Lyon Mackenzie* qui, en mai 1824, fit la lecture du premier numéro de son Colonial Advocate, « mot à mot à [son] cher ami M. Beardsley [...], lequel dans l’ensemble prit plaisir à l’approuver ». Quelques semaines plus tard, on rapporta dans l’Advocate que Beardsley avait été, en 1819, l’avocat de Bartemas Ferguson*, rédacteur en chef du Niagara Spectator, accusé d’avoir publié un article diffamatoire signé Robert Gourlay*. Malgré le fait que Beardsley ait perdu cette cause, Mackenzie le louangea parce qu’il s’était fait le défenseur « des idées libérales et de l’indépendance de la presse canadienne ».

Fort de l’appui enthousiaste de l’Advocate, Beardsley fut au nombre des quatre députés élus à l’été de 1824 pour représenter la circonscription de Lincoln à la chambre d’Assemblée. Profitant d’un mouvement d’opposition au gouvernement et d’une vague d’austérité budgétaire, il proposa l’adoption d’une loi visant à « prévenir la corruption dans la sélection des jurés » et s’opposa à un soutien financier gouvernemental pour le canal Welland. Il prit également parti en faveur des droits des minorités religieuses et plaida l’élargissement de la politique d’admission au barreau. Sa sympathie à l’égard des plaintes des colons américains, à qui on refusait la citoyenneté à part entière et dont les titres de propriété étaient menacés en vertu des lois sur les étrangers, l’amena à jouer un rôle secondaire dans l’agitation réformiste devant aboutir à l’abrogation de ces lois. Sur ces questions, Mackenzie et Francis Collins*, rédacteur en chef du Canadian Freeman, de York (Toronto), approuvèrent sa position, alors que le Gleaner d’Andrew Heron, de Niagara, traita Beardsley et ses collègues de Lincoln, John Johnston Lefferty* et Robert Randal*, « de déshonneur et de malédiction pour le district ».

Beardsley manifesta son indépendance à l’occasion en se permettant de contrarier tout autant ses collègues que ses adversaires. En janvier 1825, il se joignit à la majorité et vota contre la nomination de Mackenzie au poste de sténographe de la chambre d’Assemblée. Ce dernier fit alors remarquer que lui et ses collègues avaient toujours soutenu que Beardsley n’était pas « un simple instrument maniable à [leur] guise » et que cet « incident prouv[ait] qu’[ils] dis[aient] la vérité ». Au début de 1828, Beardsley présida un comité et en rédigea le rapport, lequel appuyait les griefs de Randal contre le solliciteur général Henry John Boulton* relativement à des questions foncières mettant en cause John Le Breton*. Mais en mars, à la veille de la dissolution de l’Assemblée, Beardsley « insulta et dénigra » Randal « sans raison ». Ce furent encore « les mensonges et les fausses déclarations » de Randal, de Lefferty et de Mackenzie qui causèrent, selon lui, sa défaite aux élections qui suivirent. Plein d’aigreur, il refusa de « s’immiscer » dans la querelle que provoqua la démission du juge John Walpole Willis* en juin 1828, résolu à « se tenir le plus loin possible des questions politiques ». Deux ans plus tard, cependant, Beardsley fut de nouveau candidat, appuyé à contrecœur par Mackenzie : « M. Beardsley est parfois maussade, mais nous croyons qu’il a à cœur le bien du pays. » Réélu, il se rangea ordinairement du côté de la faction de Mackenzie, s’opposant aux restrictions du Marriage Bill de 1829, prônant le scrutin secret et s’élevant de nouveau contre le financement public du canal Welland sous prétexte que « la canalisation [...] n’était pas aussi profitable qu’on l’avait rapporté ». Â la fin de mars 1831, on disait que sa popularité dans Lincoln n’avait jamais été si grande. Au cours de la session suivante, il s’opposa à ce que Mackenzie soit expulsé de l’Assemblée, étant même en faveur de la dissolution du Parlement sur ce point.

Sans qu’on sache pourquoi, Beardsley quitta le Haut-Canada à l’automne de 1832 et alla établir son cabinet à Woodstock, au Nouveau-Brunswick. En 1834, il fut nommé juge de la Cour inférieure des plaids communs et juge de la Cour d’enregistrement et d’examen des testaments du comté de Carleton. La même année, il se présenta sans succès aux élections législatives, mais il ne fut élu que trois ans plus tard. À la suite des commentaires faits au cours de la campagne électorale au sujet de ses « principes politiques extrêmement libéraux », il intenta un procès en diffamation. Il subit ensuite la défaite aux élections de 1842 et de 1846 et n’obtint pas la nomination politique qu’il attendait du lieutenant-gouverneur Edmund Walker Head* en 1848. L’année suivante, dans une lettre à son vieil ami William Hamilton Merritt*, il déclara qu’il retournerait volontiers dans le Haut-Canada si on lui offrait un poste convenable. Les nombreux sacrifices qu’il avait faits de sa personne et de sa carrière pour la cause de la réforme lui donnaient, croyait-il, « le droit de s’attendre à recevoir une part des faveurs [des réformistes] », maintenant qu’ils étaient au pouvoir. Aucune nomination ne fit suite à cette requête.

Bartnolomew Crannell Beardsley retourna malgré tout dans le Haut-Canada et ouvrit un cabinet à Oakville, où il avait acheté un terrain en 1847. Au printemps de 1853, il était de retour à Woodstock pour assister aux funérailles de son fils Horace Homer, député de Carleton à l’Assemblée du Nouveau-Brunswick. Même s’il était âgé de 77 ans, on demanda à Beardsley de terminer le mandat de son fils, mais ce témoignage de respect n’aboutit à rien, à la suite de la candidature imprévue de Charles Connell*. Battu à l’élection complémentaire, Beardsley rentra à Oakville. Un résident de l’endroit se rappelait la « profonde connaissance des hommes et de l’histoire » qu’avait le juge, comme Beardsley aimait être appelé, de même que les nombreuses et intéressantes évocations qu’il faisait de son séjour dans le Haut-Canada. Beardsley avait, selon ce concitoyen, « quelques idées singulières, trop avancées pour son temps ». Il demeura actif jusqu’à la toute fin de sa vie, allant encore chercher son courrier à cheval un ou deux jours avant sa mort.

H. V. Nelles

AO, MS 516, David Thorburn à Mackenzie, 29 mars 1831 ; RG 22, sér. 14-a, 30 : 40–42 ; sér. 125, 2 : 45, 177 ; sér. 134, 4 : 156 ; sér. 155, testament de B. C. Beardsley.— APC, MG 23, D1, sér. 1, 66 : 62–65 ; D2, 9 ; D5 ; MG 24, A20, 3 : 9 ; E1, 23 : 3812–3813 ; RG 1, L3, 29 : B3/31.— APNB, « N.B. political biog. » (J. C. et H. B. Graves), IX.— MTL, W. W. Baldwin papers, B. C. Beardsley à W. W. Baldwin, 1er août 1828.— C. E. Beardsley, The victims of tyranny : a tale (2 vol., Buffalo, N.Y., 1847).— Levi Beardsley, Reminiscences ; personal and other incidents ; early settlement of Otswego County ; notices and anecdotes of public men ; judicial, legal and legislative matters ; field sports ; dissertations and discussions (New York, 1852), 13, 165.— « Early records of St. Marks and St. Andrew’s churches, Niagara », Janet Carnochan, compil., OH, 3 (1901) : 41, 44.— H.-C., House of Assembly, Journal, 1825–1828, 1831–1832.— The records of Christ Church, Poughkeepsie, New York, H. W. Reynolds, édit. (2 vol., Poughkeepsie, 1911-[  ]), 2 : 10.— Canadian Freeman (York [Toronto]), 1er déc. 1825, 18 janv. 1827, 17 juill., 7 août 1828, 27 janv., 17 févr., 3 mars, 29 déc. 1831, 2 févr. 1832.— Christian Guardian, 4 avril 1855.— Colonial Advocate, 10 juin, 8 juill, 5 août 1824, 27 janv. 1825, 8 nov. 1827, 24 janv., 9 févr., 27 mars, 10 avril 1828, 7 oct. 1830, 4 nov. 1834.— Gleaner (Niagara [Niagara-on-the-Lake, Ontario]), févr., avril, 28 mai 1825, mars, avril 1828.— New-Brunswick Courier, 27 déc. 1834, 2 févr. 1839.— Niagara Spectator, 1819.— Royal Gazette (Fredericton), 22 avril 1835, 15 juin 1836, 4 oct. 1837.— Canadian almanac, 1850 : 68.— H. P. Hill, Robert Randall and the Le Breton Flats : an account of the early legal and political controversies respecting the ownership of a large portion of the present city of Ottawa (Ottawa, 1919), 20, 56–57.— Lawrence, Judges of N.B. (Stockton et Raymond), 203.— Lindsey, Life and limes of Mackenzie, 1 : 64–65.— Mary McLean, « Index to unofficial Hansard of Upper Canada, 1820–1832 » (thèse de m.a., Univ. of Toronto, 1938), xxxi, lviii, lxix, lxxiii.— H. C. Mathews, Oakville and the Sixteen : the history of an Ontario port (Toronto, 1953 ; réimpr., 1971).— W. R. Riddell, The legal profession in Upper Canada in its early periods (Toronto, 1916) ; « The law of marriage in Upper Canada », CHR, 2 (1921) : 239.

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

H. V. Nelles, « BEARDSLEY, BARTHOLOMEW CRANNELL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/beardsley_bartholomew_crannell_8F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/beardsley_bartholomew_crannell_8F.html
Auteur de l'article:    H. V. Nelles
Titre de l'article:    BEARDSLEY, BARTHOLOMEW CRANNELL
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
Année de la révision:    1985
Date de consultation:    19 mars 2024