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CAMPBELL, ARCHIBALD, notaire et seigneur, né à Québec le 29 juin 1790, fils d’Archibald Campbell, commerçant, et de Charlotte Saxton, décédé au Bic, Bas-Canada, le 16 juillet 1862.
Fils d’un loyaliste passé à Québec peu après la Révolution américaine et enrichi dans le commerce du bois, Archibald étudie le droit chez Jacques Voyer et est admis à la pratique le 6 juin 1812. Il se porte volontaire lors de la guerre de 1812. Le 18 mai 1821, il est nommé notaire du roi à Québec. Ce titre, qui ne fut accordé qu’à cinq notaires entre 1821 et 1838, était avant tout honorifique mais il comportait toutefois certains avantages financiers puisqu’il donnait au titulaire le droit exclusif de recevoir les contrats où le roi était intéressé. Lord Dalhousie [Ramsay*] aurait accordé ce privilège à Campbell pour services exceptionnels rendus aux autorités impériales.
Pendant 50 ans, Campbell exerce sa profession dans la ville de Québec. C’est chez lui que François-Xavier Garneau fait sa cléricature. Campbell devient son ami et son protecteur. Ami des arts, il facilite aussi le séjour du peintre Antoine-Sébastien Falardeau* en Italie et encourage les essais du dramaturge et poète Pierre Petitclair*, copiste dans son étude. Mélomane, Campbell est de toutes les associations musicales de la ville de Québec. C’est grâce à ses efforts qu’est construite la Salle musicale de Québec, la plus belle de l’époque au Canada. Son nom apparaît aussi avec celui de son beau-frère, William Sheppard, au nombre des fondateurs de la Société littéraire et historique de Québec dans la charte royale de ce groupement (1831).
Le 18 octobre 1822, Campbell se porte acquéreur de la seigneurie du Bic en échange de terrains qu’il possède à Québec. Le seigneur protestant sait se gagner la sympathie de ses censitaires catholiques. À Québec, Campbell participe à plusieurs sociétés commerciales et philanthropiques, telles que l’Association charitable du bois de chauffage de Québec (1844), la Société pour la construction d’une hôtellerie en la cité de Québec (1852), la Compagnie de navigation de Québec et des Trois-Pistoles (1852), le comité de correspondance à Montréal de la Société coloniale de l’Église et des écoles (1855), le Club Stadacona de Québec (1861). Des contemporains louent sa générosité qu’il exprime, par exemple, lors de l’incendie du quartier Montcalm à Québec le 7 juin 1862 où plus de 100 maisons sont rasées par les flammes. Il s’acquitte à la satisfaction de tous les intéressés de sa fonction au sein de la commission chargée de venir en aide aux marins nécessiteux.
Archibald Campbell meurt dans sa seigneurie du Bic le 16 juillet 1862. Ses funérailles grandioses réunissent les notables de la ville de Québec : les membres des professions libérales, de la magistrature et du Bureau de commerce y sont nombreux. Les journaux font l’éloge du loyalisme et de la générosité du notaire royal.
DBC, Dossier André Garon.— Morning Chronicle (Québec), 18, 26 juill. 1862.— Quebec Gazette, 18 juill. 1862.— Quebec Mercury, 19 juill. 1862.— P.-G. Roy, Inv. concessions, III : 153, 156.— George Gale, Historic tales of old Quebec (Québec, 1923), 256s.— J.-D. Michaud, Le Bic, les étapes d’une paroisse (2 vol., Québec, 1925–1926), passim.— J.-E. Roy, Hist. du notariat, II : 412–414.— P.-B. Casgrain, La maison Montcalm sur les remparts, à Québec, BRH, VIII (1902) : 256–267.— P.-G. Roy, Le notaire du roi, Archibald Campbell, BRH, XXXII (1926) : 736–739.
Pierre Savard, « CAMPBELL, ARCHIBALD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 4 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/campbell_archibald_9F.html.
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Auteur de l'article: | Pierre Savard |
Titre de l'article: | CAMPBELL, ARCHIBALD |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1977 |
Année de la révision: | 1977 |
Date de consultation: | 4 nov. 2024 |