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CARDINAL, JOSEPH-NARCISSE, notaire, administrateur scolaire, officier de milice, homme politique et patriote, né le 8 février 1808 à Saint-Constant, Bas-Canada, deuxième des huit enfants de Joseph Cardinal et de Marguerite Cardinal ; décédé le 21 décembre 1838 à Montréal.

Joseph-Narcisse Cardinal appartenait à une famille de cultivateurs qui vivait dans une honnête aisance à Saint-Constant, près de Laprairie (La Prairie), au commencement du xixe siècle. Il semble que son père faisait du commerce à Montréal en 1817. Désireux de faire instruire son fils, il l’inscrivit la même année au petit séminaire de Montréal. À sa sortie de cette institution en 1822, celui-ci serait retourné chez son père qui avait apparemment quitté Montréal trois ans plus tôt pour aller s’établir comme cultivateur à Châteauguay. En 1823, Joseph-Narcisse entreprit dans ce village son stage de clerc sous la direction du notaire François-Georges Lepailleur.

Reçu notaire le 19 juin 1829, Cardinal entra à titre d’associé dans l’étude de Lepailleur. Il se fixa à Châteauguay où il commença à exercer sa profession, à l’âge de 21 ans. Son talent et son honnêteté lui permirent de se faire une belle clientèle. À titre de notable, Cardinal s’occupa très tôt des affaires de sa paroisse. En mars de cette année-là, la chambre d’Assemblée du Bas-Canada avait adopté la loi sur les écoles de syndics, qui eut pour effet d’intensifier la lutte entre le clergé et la petite bourgeoisie canadienne pour la mainmise sur les écoles dans plusieurs paroisses de la province. C’est dans ce contexte que l’on procéda à la nomination des syndics de l’école de la paroisse Saint-Joachim ; parmi ces syndics se trouvèrent, entre 1829 et 1832, le curé Pierre Grenier, Lepailleur et Cardinal. Les syndics laïques préparèrent à l’intention de la chambre d’Assemblée des rapports sur l’administration de l’école ; ils surveillaient ainsi de près l’instruction des enfants. Ces faits donnent à penser que ces notables durent alors rivaliser d’influence avec leur curé.

Outre la question scolaire, le problème de l’emplacement de l’église agitait à cette époque Saint-Joachim. Les habitants du bas de la paroisse voulaient s’en tenir à des travaux de réparation à l’église, tandis que ceux du haut de la paroisse réclamaient la construction d’une église sur un nouvel emplacement situé au centre de la paroisse. En novembre 1831, Cardinal agit à titre de secrétaire d’une assemblée de notables au cours de laquelle on rédigea une requête à l’archevêque de Québec, Mgr Bernard-Claude Panet*, qui demandait l’autorisation de faire des réparations à l’église. Cette requête fut suivie d’une contre-requête en février 1834. Pendant les discussions, Cardinal eut des démêlés avec le curé Grenier ; il entra par la suite en conflit avec le successeur de celui-ci, Jean-Baptiste Labelle. Dans une lettre adressée en juin 1834 au curé de la mission Saint-François-Xavier, à Caughnawaga (Kahnawake), Joseph Marcoux*, chargé par le nouvel archevêque de Québec, Mgr Joseph Signay, d’enquêter sur cette affaire, Cardinal reprocha vivement au curé Labelle d’avoir un parti pris en faveur des habitants du haut de la paroisse. Cette querelle de clocher dura jusqu’aux insurrections de 1837–1838.

Selon l’auteur de sa biographie publiée dans le North American de Swanton, dans le Vermont, le 10 avril 1839, Cardinal avait pris une part active à la politique dès sa majorité. Il est donc très plausible qu’en 1830 il se soit mêlé de la campagne électorale de Jean-Moïse Raymond, partisan de Louis-Joseph Papineau* et candidat du parti patriote, élu avec son colistier Austin Cuvillier député de la nouvelle circonscription de Laprairie à la chambre d’Assemblée. Le 31 mai 1831, Cardinal épousa à Montréal Eugénie Saint-Germain, fille de Bernard Saint-Germain, interprète au département des Affaires indiennes, et ils eurent quatre filles et un fils. Par ce mariage, il consolidait sa position au sein de la petite bourgeoisie canadienne de la région de Laprairie. Un an plus tard, il perdit cependant son père, sa mère et l’un de ses jeunes frères, tous trois emportés par l’épidémie de choléra. Nommé adjudant-lieutenant dans le 2e bataillon de milice du comté de Laprairie en 1833, il devint capitaine dans le même bataillon en 1834. Cette année-là, il occupait de plus le poste de secrétaire de la société d’agriculture du même comté.

À l’assemblée du comté de Laprairie, qui eut lieu à Saint-Constant en avril 1834, Cardinal approuva les Quatre-vingt-douze Résolutions. On le pressentit alors pour se présenter aux élections de l’automne suivant contre Cuvillier, critiqué pour ses prises de position modérées. Après une période de réflexion, il accepta de briguer les suffrages sous la bannière du parti patriote. Sa grande popularité aurait fait craindre à Cuvillier pour ses chances de réélection, de sorte que celui-ci préféra ne pas se porter candidat. Quelques jours après l’ouverture du scrutin, au moment où une nouvelle épidémie de choléra sévissait dans le Bas-Canada, au début de novembre, Papineau, Denis-Benjamin Viger*, Louis-Hippolyte La Fontaine*, Augustin-Norbert Morin*, Cardinal et plusieurs autres patriotes se réunirent à la librairie d’Édouard-Raymond Fabre*, à Montréal ; sans doute en bonne partie par ressentiment envers les autorités pour la mort de ses parents, Cardinal appuya la mise sur pied d’un comité constitutionnel chargé de « s’enquérir [...] de la participation du gouverneur général [Whitworth-Aylmer] et de l’exécutif provincial [aux] causes [de l’introduction du choléra], par action ou omission coupable ou volontaire ».

À l’issue des élections générales de 1834, Cardinal fut élu sans opposition député de la circonscription de Laprairie avec Raymond. S’il faut en croire son biographe Joseph-Alfred Mousseau*, il en aurait coûté à Cardinal d’aller siéger à Québec. Estimé de ses concitoyens, attaché à sa femme et à ses enfants, il était peu riche et ses séjours dans la capitale l’obligeraient à délaisser son étude plusieurs mois chaque année et à négliger clientèle et famille. Il consentit tout de même à ce sacrifice, car il crut de son devoir de représenter ses compatriotes et de défendre comme député le programme de son parti, qui contenait les demandes de réformes exigées depuis bon nombre d’années pour améliorer le sort des Canadiens. À la chambre d’Assemblée, Cardinal ne se fit pas remarquer comme l’un des ténors du parti patriote, mais il se rangea constamment du côté des partisans de Papineau. Toujours intéressé par les problèmes d’ordre scolaire, il fit partie en 1835 du comité permanent d’éducation et des écoles et participa à la préparation de rapports qui aboutirent l’année suivante à l’élaboration du projet de loi sur les écoles normales. La question nationale retenait cependant plus encore son attention et, durant les dernières sessions, à l’automne de 1836 et à l’été de 1837, il figura parmi les députés qui refusèrent de voter les subsides que demandait le gouverneur lord Gosford [Acheson].

L’adoption des résolutions de lord John Russell par le Parlement de Londres en mars 1837 indigna Cardinal. En juin, la proclamation de lord Gosford qui interdisait certaines assemblées publiques « séditieuses » ne fit qu’ajouter à son exaspération. Ces mesures achevèrent de le convaincre que le salut de la nation canadienne résidait dans la seule indépendance. Cardinal passa donc outre à la défense de lord Gosford et prit part, le 6 août, à la grande assemblée anticoercitive du comté de Laprairie, tenue à Saint-Constant, où il prononça même un discours. De retour à Châteauguay, après la dissolution de la chambre d’Assemblée le 26 août, il recommença à exercer à titre de notaire. Avant la fin de l’été, il aurait renvoyé sa commission de capitaine de milice pour protester contre les nombreuses destitutions de patriotes de leurs charges de magistrats et d’officiers de milice. La présence de Cardinal à la tête de sa délégation à l’assemblée des six comtés, qui eut lieu à Saint-Charles-sur-Richelieu le 23 octobre, le consacrait comme l’un des chefs patriotes du comté de Laprairie.

Au dire de Laurent-Olivier David*, Cardinal était un homme « calme, réfléchi, prudent, mais déterminé, entêté même une fois décidé ». Il s’abstint de participer à l’insurrection de 1837. À ses yeux ce mouvement n’était qu’une échauffourée et lui paraissait voué à l’échec, car isolé et dépourvu de toute aide extérieure. Cardinal ne faisait cependant pas mystère de ses sympathies, si bien que les bureaucrates du comté menacèrent de le dénoncer aux autorités. Devant les instances de sa femme et de ses amis, il gagna les États-Unis vers la mi-décembre et séjourna à Fort Covington, dans l’État de New York. Durant son exil, il se rendit à Plattsburgh où il rencontra Robert Nelson*. Il expliqua à ce dernier qu’il voulait une insurrection véritable, faite avec de l’argent, des fusils et des canons et le concours des Américains. Nelson réussit à le persuader qu’une forte aide américaine assurerait le succès du prochain soulèvement. Sur la foi des informations et des garanties « sérieuses » de celui-ci, Cardinal s’engagea à fond dans la préparation d’une nouvelle insurrection.

Revenu au Bas-Canada en février ou en mars 1838, Cardinal, se remit à pratiquer clandestinement à Châteauguay, en société avec Abraham Desmarais, dans la maison d’Élisabeth Saint-Denis, veuve de J.-B. Boudria. Dès le printemps, il avait adhéré à l’Association des frères-chasseurs, société secrète qui avait pour but de fomenter de l’intérieur, en vue de l’indépendance du Bas-Canada, une insurrection qui serait appuyée par une invasion de l’armée patriote venue des États-Unis et bénéficiant du soutien des Américains. Il convertit alors la maison qui abritait son bureau en une loge de frères-chasseurs où ses compatriotes vinrent prêter serment en grand nombre. L’amnistie de lord Durham [Lambton] en juin permit à Cardinal d’exercer de nouveau sa profession au grand jour, mais elle ne suffit pas à le dissuader de poursuivre ses activités révolutionnaires. Son ardeur et sa détermination incitèrent Nelson à en faire vers la mi-juillet l’un de ses principaux adjoints et à le charger d’organiser le soulèvement dans le comté de Laprairie.

Lorsque la seconde insurrection éclata, dans la nuit du 3 au 4 novembre 1838, Cardinal commanda en qualité de brigadier général de l’armée patriote à Châteauguay une troupe qui désarma et arrêta les principaux bureaucrates de la paroisse. Cette partie du programme remplie, Cardinal, son ancien clerc et ami, Joseph Duquet, et son beau-frère, François-Maurice Lepailleur, se rendirent avec un détachement de patriotes, la même nuit, à Caughnawaga pour tenter de prendre aux Indiens des armes et des munitions dont les insurgés avaient grand besoin. Parvenus aux abords de la réserve le 4 novembre au matin, le groupe se cacha dans un bois, et Cardinal, Duquet et Lepailleur pénétrèrent dans le village où ils entamèrent des discussions avec les chefs indiens. Ces derniers, prévenus de la présence du détachement, invitèrent l’ensemble des patriotes à venir prendre part aux entretiens. Ceux-ci acceptèrent l’offre, mais mal leur en prit, car à peine étaient-ils entrés dans le village que les guerriers de la réserve les cernaient. L’expédition des patriotes échoua parce qu’elle avait été mal préparée et, faute d’échappatoire, Cardinal, Duquet, Lepailleur et la plupart de leurs partisans furent pris par les Indiens qui les conduisirent immédiatement à la prison de Montréal. Peu après, la maison de Cardinal fut incendiée par des volontaires.

Le 28 novembre 1838, Cardinal fut traduit avec 11 compagnons devant le conseil de guerre constitué par sir John Colborne*. Plusieurs avocats canadiens voulurent se porter à la défense des accusés, mais des membres du conseil de guerre s’y opposèrent en s’écriant : « Des rebelles ne peuvent pas défendre des rebelles ! ». Les accusés purent finalement retenir les services des avocats Pierre Moreau et Lewis Thomas Drummond*. Toutefois, on ne les autorisa pas à plaider devant le conseil de guerre. Tout au plus leur accorda-t-on la permission de produire des mémoires. Bien conseillé par ses procureurs, Cardinal déposa d’abord un protêt qui contestait la compétence du tribunal militaire et il demanda un procès par jury. Il alléguait que le délit reproché avait été commis avant la proclamation des ordonnances d’exception du 8 novembre qui suspendaient l’habeas corpus et que sa cause devait être instruite devant un tribunal civil. On rejeta cette objection.

Le procès débuta sans plus tarder. On entendit neuf témoins à charge, dont trois Indiens de Caughnawaga. Cardinal procéda lui-même à des contre-interrogatoires. Dès le 1er décembre 1838, les procureurs de la couronne avaient terminé leurs plaidoiries. Cardinal sollicita alors un délai de trois jours pour permettre aux accusés de préparer leur défense avec leurs procureurs. Le tribunal accéda à cette requête et ajourna au 4 décembre. À la reprise du procès, on admit l’avocat Aaron Philip Hart comme troisième procureur auprès des accusés. Ces derniers interrogèrent ensuite une dizaine de témoins qui parlèrent en leur faveur. À la fin des audiences, le 6 décembre, Drummond et Hart obtinrent la permission de « commenter » l’ensemble du procès. Au nom de la défense, Drummond prononça avec l’aide de Hart un vibrant « plaidoyer » qui fit une forte impression sur les membres du tribunal. Le juge-avocat suppléant Charles Dewey Day* lui donna la réplique en se livrant à un long et violent réquisitoire contre tous les accusés dont il réclama la condamnation à mort.

Au cours vies délibérations qui suivirent, le président du conseil de guerre, le major général John Clitherow*, demanda aux conseillers juridiques de la couronne s’il était possible de prononcer une autre sentence que la peine de mort pour le crime de haute trahison. Le procureur général, Charles Richard Ogden*, estima que ce crime devait être puni de cette peine. Le solliciteur général, Andrew Stuart, exprima la même opinion. Le 8 décembre 1838, le conseil de guerre trouva tous les accusés coupables de haute trahison, à l’exception de deux d’entre eux qu’il acquitta. Le tribunal admit cependant dans son jugement que la sentence liée à l’accusation de haute trahison était disproportionnée avec le délit. C’est pourquoi il condamna à mort quatre des accusés, dont Cardinal, Duquet et Lepailleur, considérés comme les chefs des rebelles de Châteauguay, mais avec recommandation à la clémence de l’exécutif, et il prononça une peine de déportation pour les six autres. Cette sentence n’était pas conforme aux dispositions de la loi martiale. Appelés par Colborne à donner leur avis, Ogden et Stuart rejetèrent évidemment ce jugement. Le 14 décembre, Colborne demanda donc au conseil de guerre de réviser son jugement. Le même jour, le tribunal condamna tous les accusés à mort, avec recommandation à la clémence de l’exécutif.

Le sort des condamnés reposait dès lors entre les mains des autorités. Le 15 décembre 1838, Colborne réunit le Conseil exécutif qui examina le cas de Cardinal et de ses compagnons. Le 18 décembre, le conseil en arriva à la conclusion qu’il fallait faire des exemples. Il décida en conséquence qu’on exécuterait tous les condamnés le 21 décembre. En réalité, huit d’entre eux virent leur sentence de mort commuée in extremis en sentence de déportation.

Dès que la décision du conseil fut connue, Drummond et Hart multiplièrent les démarches auprès de Colborne et des membres du Conseil spécial pour obtenir la grâce de Cardinal, mais en vain. Le 20 décembre 1838, à la veille de l’exécution de Cardinal et de Duquet, Drummond fit une suprême tentative. Dans une requête adressée à Colborne, il exprima ses doutes sur la légalité du conseil de guerre et recommanda de suspendre les exécutions jusqu’à ce que les tribunaux aient statué sur cette question. Il en appela de plus à l’éthique des nations civilisées qui interdit de juger un homme en vertu d’une loi promulguée après l’offense dont il est accusé. Il soutint en terminant que, si on exécutait la sentence, Cardinal et Duquet seraient « élevés de la position de coupables présumés, à celle de martyrs d’une persécution odieuse ». Ce jour-là, les Indiens de Caughnawaga, qui avaient fait prisonniers Cardinal et ses compagnons, adressèrent eux aussi une pétition qui implorait la clémence de Colborne. Le même jour, Eugénie Saint-Germain écrivit enfin une lettre à lady Colborne dans laquelle elle la suppliait d’intercéder pour elle en faveur de son mari. Colborne demeura inflexible.

C’est ainsi que, le 21 décembre 1838 au matin, Joseph-Narcisse Cardinal marcha à l’échafaud avec Duquet. Cardinal monta le premier ; il ne prononça aucune parole et mourut en brave. Pour respecter un vœu qu’il avait exprimé, semble-t-il, avant son exécution, on aurait placé son corps dans un cercueil couvert du drap funéraire des victimes de l’émeute du 21 mai 1832 [V. Daniel Tracey*]. On l’enterra ensuite dans une fosse de l’ancien cimetière catholique de Montréal, dont l’emplacement est maintenant occupé par le square Dominion. En 1858, François-Maurice Lepailleur s’occupa de transporter ses restes au cimetière Notre-Dame-des-Neiges, où ils reposent sous le monument élevé à la mémoire des patriotes de 1837–1838. D’après Ægidius Fauteux*, qui citait le North American, Cardinal était un homme de taille moyenne, plutôt mince, aux yeux noirs et au teint brun. L’histoire se souvient de lui comme du premier martyr de la cause de l’indépendance du Bas-Canada.

Michel de Lorimier

Le minutier de Joseph-Narcisse Cardinal, contenant des actes passés entre 1829 et 1838, est conservé aux AC, Beauharnois (Valleyfield).

Cardinal a de plus laissé une intéressante correspondance qui comprend plusieurs lettres, adressées à sa femme et à des connaissances, écrites pour la plupart durant son séjour à la prison de Montréal et à la veille de son exécution. Les originaux et les copies de ces lettres sont dispersés dans différents dépôts d’archives, dont : les ANQ-M, P1000-61-1240 ; les ANQ-Q, P-239 ; les Arch. de la chancellerie de l’évêché de Valleyfield (Valleyfield), Saint-Joachim (Châteauguay), corr., Cardinal à Ignace Bourget, 26 nov. 1838 ; les AUM, P 58, U, Cardinal et autres à L. T. Drummond, 24 nov. 1838. Cardinal a également écrit à l’époque de son exil aux États-Unis une lettre à son beau-père dans laquelle il exprimait son opinion sur la rébellion de 1837 ; cette lettre est conservée aux APC, MG 24, B2 : 2550–2552.

Cette correspondance a été reproduite dans plusieurs journaux, études et revues. Laurent-Olivier David a publié un extrait d’une lettre de Cardinal dans le cadre de son article intitulé « les Hommes de 37–38 : Cardinal », la Tribune (Montréal), 23 oct. 1880 : 1–2 ; 27 nov. 1880 : 1, et l’Opinion publique, 24 févr. 1881 : 85 ; David a repris cet article dans Patriotes, 199–206. Avant David, Joseph-Alfred Mousseau avait publié des extraits de quelques lettres de Cardinal dans son esquisse biographique Lecture publique sur Cardinal et Duquet, victimes de 1837–38 [...] (Montréal, 1860). Cinquante ans plus tard, Élie-Joseph-Arthur Auclair fit paraître deux lettres de Cardinal dans « Un souvenir de 1838 », Rev. canadienne, 54 (1910) : 97–105. Enfin, Francis-Joseph Audet* a lui aussi publié une lettre de Cardinal dans « Pierre-Édouard Leclère (1798–1866) », Cahiers des Dix, 8 (1943) : 109–140.

AAQ, 211 A, G : fo 180ro–189ro.— AC, Beauharnois, Minutiers, Louis Demers, 15 mars 1823 ; F.-G. Lepailleur, 30 mai 1831.— ACAM, RLB, I : 244–245, 253.— ANQ-M, CC1, 9 juill. 1839, 13 mars 1840 ; CE1-18, 9 févr. 1808 ; CE1-51, 31 mai 1831.— ANQ-Q, E17/6, no 32 ; E17/30, nos 2231, 2239–2249, 2251–2252, 2254, 2257–2258, 2264, 2266, 2268–2270, 2274 ; E17/35, nos 2791–2792, 27952799 ; E17/39, no 3112 ; E17/40, nos 3176–3179, 3183–3187 ; E17/51, no 4105.— APC, MG 24, B2, 17–21 ; RG 4, B8 : 2884–2893.— Arch. de la chancellerie de l’évêché de Valleyfield, Saint-Joachim, corr., Cardinal à Joseph Marcoux, 11 juin 1834.— BVM-G, Fonds Ægidius Fauteux, notes compilées par Ægidius Fauteux sur les patriotes de 1837–1838 dont les noms commencent par la lettre C, carton 3.— B.-C., chambre d’Assemblée, Journaux, 1834–1837.— Le Boréal express, journal d’histoire du Canada (Montréal, 1962), 529, 542–543.— [A.-R. Cherrier], Procès de Joseph NCardinal, et autres, auquel on a joint la requête argumentative en faveur des prisonniers, et plusieurs autres documents précieux [...] (Montréal, 1839 ; réimpr., 1974).— [L.-]L. Ducharme, Journal d’un exilé politique aux terres australes (Montréal, 1845 ; réimpr., 1974).— F.-M. Lepailleur, Journal d’exil : la vie d’un patriote de 1838 déporté en Australie (Montréal, 1972), 191–194.— L.-J.-A. Papineau, Journal d’un Fils de la liberté.— Report of state trials, 1 : 17–111.— La Minerve, 31 mars, 7 avril 1834, 3, 14 août 1837.— Montreal Gazette, 18 déc. 1838.— North American, 10 avril, 6, 13, 20, 27 nov. 1839.— Almanach de Québec, 1830–1838.— Appletons’ cyclopædia of American biography, J. G. Wilson et John Fiske, édit. (7 vol., New York, 1888–1901), 1 : 523.— F.-J. Audet, « les Législateurs du B.-C. ».— Borthwick, Hist. and biog. gazetteer, 286–287.— Desjardins, Guide parl. Fauteux, Patriotes, 65–67, 153–155.— J.-J. Lefebvre, le Canada, l’Amérique : géographie, histoire (éd., rév., Montréal, 1968), 45–46.— Le Jeune, Dictionnaire, 1 : 303.— Wallace, Macmillan dict. É.-J. [-A.] Auclair, Histoire de Châteauguay, 1735–1935 (Montréal, 1935), 81–99.— L.-P. Audet, le Système scolaire, 5 : 258–287 ; 6 : 136–137.— J. D. Borthwick, History of the Montreal prison from A.D. 1784 to A.D. 1886 [...] (Montréal, 1886), 43–45, 48–49, 86–88.— Chabot, le Curé de campagne. Christie, Hist. of L.C. (1866).— David, Patriotes, 171–188, 193–197, 199–206, 216–218, 277–279.— E. J. Devine, Historic Caughnawaga (Montréal, 1922), 358–362.— Filteau, Hist. des patriotes (1975), 117, 207–208, 274–276, 401–409, 428–432.— Labarrère-Paulé, les Instituteurs laïques, 17, 23, 63.— Maurault, le Collège de Montréal (Dansereau ; 1967).— Ouellet, Bas-Canada. Francine Parent, « les Patriotes de Châteauguay (1838) » (thèse de m.a., univ. de Montréal, 1984).— J.-E. Roy, Hist. du notariat, 2 : 453 ; 3 : 7–8.— Rumilly, Papineau et son temps. Robert Sellar, The history of the county of Huntingdon and of the seigniories of Chateauguay and Beauharnois from their first settlement to the year 1838 (Huntingdon, Québec, 1888), 505–516.— André Vachon, Histoire du notariat canadien, 1621–1960 (2e éd., Québec, 1962).— É.-J.[-A.] Auclair, « le Notaire Joseph-N. Cardinal – 1808–1838 », l’Avenir du Nord (Saint-Jérôme, Québec), 21 déc. 1934 : 1.— Ivanhoë Caron, « Une société secrète dans le Bas-Canada en 1838 : l’Association des Frères Chasseurs », SRC Mémoires, 3e sér., 20 (1926), sect. i : 17–34.— J.-J. Lefebvre, « le Notaire Joseph-Narcisse Cardinal (1808–1838), député de Laprairie en 1834 ; victime de l’échafaud en 1838 », BRH, 62 (1956) : 195–207.— Victor Morin, « Clubs et Sociétés notoires d’autrefois », Cahiers des Dix, 15 (1950) : 185–218 ; « la « République canadienne » de 1838 », RHAF, 2 (1948–1949) : 483–512.— Marcelle Reeves-Morache, « la Canadienne pendant les troubles de 1837–1838 », RHAF, 5 (1951–1952) : 99–117.

Bibliographie générale

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Michel de Lorimier, « CARDINAL, JOSEPH-NARCISSE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/cardinal_joseph_narcisse_7F.html.

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Auteur de l'article:    Michel de Lorimier
Titre de l'article:    CARDINAL, JOSEPH-NARCISSE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
Année de la révision:    1988
Date de consultation:    19 mars 2024