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OGDEN, CHARLES RICHARD, avocat, homme politique et fonctionnaire, né à Québec le 6 février 1791, l’un des 11 enfants d’Isaac Ogden, loyaliste et juge puîné de la Cour du banc du roi à Montréal, et de Sarah Hanson ; il épousa, à Walcot, Somersetshire, Angleterre, en juillet 1824, Mary Aston, fille du général John Coffin*, et ils eurent deux enfants qui moururent en bas âge ; il épousa en secondes noces à Montréal, en août 1829, Susan Clarke, fille d’Isaac Winslow Clarke, assistant commissaire général à Montréal, et ils eurent quatre fils et une fille ; décédé le 19 février 1866 à Edge-hill, non loin de Liverpool, Angleterre.
Charles Richard Ogden commença ses études à l’école du révérend John Doty à Trois-Rivières, établissant ainsi, semble-t-il, ses premiers contacts avec cette ville. Il les termina à Montréal sous la direction de l’instituteur bien connu Alexander Skakel*. Après son admission au barreau, le 21 février 1812, Ogden ouvrit un cabinet à Trois-Rivières ; cependant, quelques années plus tard, il retourna à Montréal où il forma avec Alexander Buchanan* un cabinet d’avocats fort lucratif et jouissant de l’estime générale. Durant la guerre de 1812, il fit un stage plutôt médiocre en qualité de lieutenant dans les 1er et 8e bataillons de milice de la division de Trois-Rivières.
En mai 1814, Ogden commença sa carrière politique par son élection à la chambre d’Assemblée comme député de Trois-Rivières. Quoiqu’il fût tory, il représenta ce comté, en majorité canadien-français, presque sans interruption pendant 19 ans, grâce à sa forte personnalité et à la domination que ses partisans parmi les commerçants exerçaient sur la politique régionale. Il subit son unique défaite électorale durant un voyage en Angleterre en 1824. Toutefois, il récupéra facilement son siège au parlement aux élections de 1826.
Issu d’une famille éminente, avocat prospère et candidat heureux en politique, Ogden s’attira très tôt les faveurs des autorités : il fut nommé conseiller du roi en 1816, procureur général du district de Trois-Rivières en 1818, et, six ans plus tard, sur les instances du gouverneur Dalhousie [Ramsay*], solliciteur général du Bas-Canada. Quand, au cours des années 20, les députés tories furent pratiquement évincés de l’Assemblée, Ogden y resta, représentant, comme l’a dit un historien, « l’avant-garde du groupe de Montréal », groupe qui était l’ennemi juré des Patriotes.
En 1833, il fut nommé procureur général du Bas-Canada, et dès lors démissionna de l’Assemblée pour se conformer à la demande du ministère des Colonies qui désirait voir les fonctionnaires « s’abstenir prudemment » de faire de la politique. Pourtant, sa participation aux séquelles de la rébellion de 1837–1838 comme conseiller particulier auprès du gouverneur tant détesté, sir John Colborne, comme procureur en chef de la couronne dans les poursuites judiciaires intentées aux « rebelles » qui avaient été arrêtés, comme membre, après 1840, du Conseil spécial et comme contresignataire officiel, en février 1841, de la proclamation de l’union du Haut et du Bas-Canada, renforça le sentiment d’hostilité que l’ensemble des Canadiens français ressentaient à son égard.
Ogden continua d’occuper le poste de procureur général du Bas-Canada durant la période de l’Union, et, se conformant aux nouvelles directives du ministère des Colonies, réintégra l’arène politique. Lors des élections d’avril 1841, il fut élu député de Trois-Rivières. Cependant, il prit en mauvaise part les coupures radicales pratiquées dans son traitement, qui passa de £4000 à £1500, et la diminution de l’importante clientèle de son cabinet d’avocat à Montréal par suite de l’installation du gouvernement à Kingston.
Après la clôture de la session parlementaire de 1841, Ogden prit une année de congé et partit pour l’Europe. Durant son absence, le gouvernement de William Henry Draper*, dont il faisait partie, remit sa démission. À son retour en 1842, il apprit que Louis-Hippolyte La Fontaine l’avait remplacé au poste de procureur général du Bas-Canada. De plus, la nouvelle administration réformiste refusa, comme on le lui suggéra, d’accorder une pension du gouvernement à Ogden. Il retourna presque immédiatement en Angleterre afin de demander justice aux autorités, probablement avec l’appui de lord Lyndhurst auquel il était apparenté par sa seconde femme, mais il échoua dans sa tentative.
Ogden fit un bref séjour au Canada au printemps de 1844 dans le but de régler ses affaires ; plus tôt cette année-là, il avait été admis au Barreau d’Angleterre à Lincoln’s Inn et nommé procureur général de l’île de Man. En 1857, il accepta en outre le poste de greffier au tribunal des successions de Liverpool. Il cumula ces deux fonctions jusqu’à sa mort survenue le 19 février 1866.
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Lorne Ste. Croix, « OGDEN, CHARLES RICHARD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 4 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/ogden_charles_richard_9F.html.
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Auteur de l'article: | Lorne Ste. Croix |
Titre de l'article: | OGDEN, CHARLES RICHARD |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1977 |
Année de la révision: | 1977 |
Date de consultation: | 4 déc. 2024 |