Titre original :  Dr. George Cochran. From: Los Angeles Herald, Volume XXVIII, Number 237, 25 May 1901, page 7. 
Source: California Digital Newspaper Collection (https://cdnc.ucr.edu/).

Provenance : Lien

COCHRAN, GEORGE, ministre méthodiste, missionnaire et éducateur, né le 14 janvier 1834 dans le comté de Cavan (république d’Irlande) ; le 18 juin 1857, il épousa près de Churchville, Haut-Canada, Catharine Lynch Davidson, et ils eurent un fils et deux filles ; décédé le 24 mai 1901 à Los Angeles.

George Cochran quitta l’Irlande encore enfant et s’établit avec sa famille à Owen Sound, dans le Haut-Canada. Ayant fait l’expérience du réveil spirituel le 10 mars 1852, il fut autorisé à célébrer l’office à Elora l’année suivante. Ordonné en 1856, il fut admis sans réserve comme ministre au sein de l’Église méthodiste wesleyenne en Canada l’année suivante. Après avoir exercé des fonctions de prédicateur en plusieurs endroits du sud de l’Ontario, il accéda en 1872 à la plus importante charge de la province, celle de l’église Metropolitan de Toronto. On l’invita ensuite à fonder une mission méthodiste au Japon.

En arrivant à Yokohama avec sa famille et son collègue missionnaire Davidson McDonald, le 30 juin 1873, Cochran inaugura la première mission méthodiste canadienne en terre étrangère. La carrière de Cochran au Japon allait se subdiviser en deux périodes : de 1873 à 1879, il se consacra à l’évangélisation à Yokohama et à Tokyo, et dans la deuxième période, il dirigea un institut de théologie à Tokyo. Les Cochran eurent beaucoup de mal à s’adapter. Leur allocation avait beau être trois fois plus élevée que celle que les missionnaires touchaient au Canada, ils trouvaient la vie chère. En raison des restrictions que le gouvernement japonais imposait aux résidents étrangers, Cochran ne trouva pas de logement convenable pour sa famille, et il dut se faire construire une maison selon un plan occidental modifié. Les mauvaises conditions de vie affectaient la santé de sa femme, qui dut rester alitée pendant une bonne partie de son séjour.

Cochran trouva les Japonais ouverts aux idées occidentales, mais constata que les connaissances scientifiques et l’apprentissage des langues les intéressaient plus que le christianisme. Même si les étudiants japonais se pressaient pour entendre ses sermons en anglais, il n’arrivait pas à faire de conversions. Il existait déjà des missions britanniques et américaines au Japon avant son arrivée, et la conquête des âmes faisait l’objet d’une féroce rivalité. Au bout de deux ans, les deux postes de mission tenus par lui-même et par McDonald ne comptaient en tout que 26 membres. Comme il s’était mis à l’étude du japonais, Cochran put prêcher dans cette langue et fit partie d’un comité interconfessionnel qui avait pour mandat de traduire la Bible. À la fin de sa première période de service, l’équipe missionnaire, qui comptait quatre membres, enregistra 200 conversions. En outre, les fondements de la discipline méthodiste, à savoir les réunions de groupes de fidèles, les groupes de prière et d’études bibliques de même que les offices du dimanche, étaient bien en place.

Comme l’œuvre missionnaire prenait de l’expansion en territoire canadien et que sévissait une récession économique, la Methodist Missionary Society en vint à préconiser la modération au Japon. Le secrétaire-trésorier de la société, Alexander Sutherland, prévint Cochran de freiner à la fois les dépenses et les ardeurs de ses jeunes collègues. En réponse à ces contraintes, et en vue d’intensifier l’évangélisation, Cochran proposa d’ouvrir un institut de théologie qui formerait un clergé nippon. Déjà, il avait conçu un programme et, dès 1878, il avait ordonné ses premières recrues, mais le projet de collège ne se matérialisa pas à ce moment-là.

Sa femme étant toujours souffrante et ses filles ne pouvant guère étudier au Japon, Cochran demanda un congé en 1879. Pendant cinq ans, il donna des conférences sur les missions en Ontario, au Québec et dans les Maritimes, promut son projet de collège et prêcha à Toronto. Fait docteur en théologie par le Victoria College en 1882, il fut élu président de la Conférence de Toronto en 1883 et, en septembre de la même année, assista à l’assemblée où se réalisa l’union des différentes Églises méthodistes du Canada [V. Albert Carman*]. En août de l’année suivante, il repartit pour le Japon afin d’aller ouvrir son école à Tokyo.

Inauguré le 1er décembre 1884, le Tōyō Eiwa Gakkō connut un tel succès que, bientôt, Cochran obtint l’autorisation de l’agrandir. Le collège devait former un clergé japonais, mais son cours de théologie se révéla moins populaire que son programme d’enseignement général et son programme préparatoire. Les candidats inscrits en théologie étant trop peu nombreux, Cochran proposa de transformer l’institut en un collège qui serait tenu conjointement avec les méthodistes américains. La société missionnaire, qui s’était engagée dans des négociations dont le but était d’unifier les deux missions, appuya prudemment ce projet, et en 1888, Cochran signala neuf inscriptions en théologie. Au cours d’un revival tenu en 1887 dans la section d’enseignement général du collège, 40 étudiants reçurent le baptême ; jamais encore un revival méthodiste n’avait eu cette ampleur au Japon. La même année, des troubles survenus à l’école préparatoire entraînèrent sa fermeture. Ainsi privé d’un précieux apport en droits de scolarité, le collège se retrouva dans une situation financière difficile. Cochran réclama davantage de fonds, mais Sutherland les lui refusa : il hésitait à donner de l’expansion à la mission en raison des pourparlers en cours visant à unifier les Églises du Japon.

La santé de George Cochran déclina au cours de cette période, et il dut rejoindre sa femme en Californie en 1889. Deux ans plus tard, il fit un bref séjour au Japon, mais en 1893, il quitta définitivement l’Orient. La mission qu’il avait fondée 20 ans plus tôt s’était transformée en conférence annuelle indépendante ; elle comptait un clergé japonais, une école de théologie et près de 2 000 membres. À l’époque, l’ensemble des missionnaires délaissaient l’évangélisation au profit de l’action sociale, et de plus en plus, les méthodistes faisaient porter leurs efforts sur la Chine. Cochran passa les dernières années de sa vie à enseigner à la University of Southern California. Nommé doyen de la faculté des arts en 1899, il l’était encore à sa mort, en mai 1901.

Peter D. James

Les lettres du Japon de George Cochran ont paru dans Wesleyan Missionary Notices, Canada Conference (Toronto), [2e] sér., no 21 (nov. 1873) : 334–336 ; no 23 (mai 1874) : 354–355 ; no 24 (août 1874) : 374–382 ; et Missionary Notices of the Methodist Church of Canada (Toronto), 3e sér., no 1 (janv. 1875) : 5–7 ; no 3 (juin 1875) : 42–44 ; no 8 (juin 1876) : 124–129 ; no 14 (sept. 1877) : 238–240 ; no 16 (févr. 1878) : 278–282 ; et no 18 (août 1878) : 304–305.

EUC-C, 14/2/2, boxes 2–9 ; Biog. file ; G. R. P. Norman, « One hundred years in Japan : a history of the Canadian Methodist Church and United Church of Canada missions in Japan » (texte dactylographié, 1979) ; G. R. P. Norman et Howard Norman, « One hundred years in Japan, 1873–1973 » (texte dactylographié, EUC, Div. of World Outreach, 1981), part. i.— Christian Guardian, 1873–1890.— Los Angeles Daily Times, 25, 27 mai 1901.— Cornish, Cyclopædia of Methodism.— Église méthodiste (Canada, Terre-Neuve, Bermudes), Missionary Soc., Annual report (Toronto), 1884–1894 ; Toronto Conference, Minutes, 1901 : 16–17.— Église méthodiste du Canada, Missionary Soc., Annual report (Toronto), 1877–1884.— Missionary Outlook (Toronto), 3 (1883) : 5–7 ; 4 (1884) : 50 ; 20 (1901) : 149–150.— John Saunby, The new chivalry in Japan : Methodist golden jubilee (Toronto, 1923).

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Peter D. James, « COCHRAN, GEORGE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 4 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/cochran_george_13F.html.

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Auteur de l'article:    Peter D. James
Titre de l'article:    COCHRAN, GEORGE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
Année de la révision:    1994
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