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Avec l'aimable autorisation des Archives des Sœurs du Bon-Pasteur de Québec

Provenance : Lien

CRÉMAZIE, JACQUES, avocat, auteur d’ouvrages de droit, journaliste, né à Québec le 10 octobre 1810, du mariage de Jacques Crémazie et de Marie-Anne Miville ; frère aîné du poète Octave Crémazie qu’il aida considérablement dans ses malheurs financiers et dans l’exil ; décédé à Québec le 11 juillet 1872.

En 1818, Crémazie entra au petit séminaire de Québec où il termina ses études classiques en 1828. Après avoir songé quelque temps à se faire prêtre il étudia le droit et fut reçu avocat le 4 février 1835. Il pratiqua sa profession pendant quelques années avec Jean-Baptiste-Édouard Bacquet. Le 26 avril 1845, il fut nommé inspecteur des bureaux d’enregistrement dans les districts de Québec et de Gaspé ; ces bureaux avaient été créés en 1841, par une ordonnance du Conseil spécial, pour y inscrire les actes et en particulier les hypothèques affectant les immeubles dans le Bas-Canada, et leur bon fonctionnement était surveillé par des inspecteurs nommés par le gouvernement.

Lorsqu’en 1854, peu après la fondation de l’université Laval, on ouvrit la faculté de droit, Jacques Crémazie en devint le premier secrétaire et il y enseigna le droit civil. En 1866, il succéda à Augustin-Norbert Morin* comme doyen de la faculté, poste qu’il occupa jusqu’à sa mort et qui en fit un pionnier de l’enseignement universitaire du droit au Canada français. En 1860, il fut aussi nommé recorder de la ville de Québec.

Portant un grand intérêt à la cause de l’instruction élémentaire, Crémazie présenta au comité d’enquête de l’Assemblée législative sur l’état de l’éducation dans le Bas-Canada, créé en 1853, un important mémoire qui inspira le rapport du comité et les lois de réforme de l’éducation de 1856. Pour Crémazie, le retard de l’éducation dans le Bas-Canada provenait principalement de « l’omission de toute disposition pour la formation des instituteurs, pour régler et fixer à un taux convenable le traitement qui doit leur être accordé ». Il réclamait l’établissement d’écoles normales. Comme autres causes de retard, Crémazie donnait le manque d’uniformité de l’enseignement, la variété infinie des livres scolaires et l’absence de tout contrôle sur les écoles. Il demandait que l’État, par l’intermédiaire d’un ministère de l’Instruction publique, intervînt pour fixer les traitements, publier un journal et s’occuper de tous les problèmes d’éducation. Lors de la formation du conseil de l’Instruction publique, en 1859, il en devint membre. Dix ans plus tard, au moment de la réorganisation du conseil, il fut nommé président du comité catholique. Il fut aussi secrétaire de la Commission scolaire catholique de Québec. Homme très charitable, il s’occupa particulièrement de l’asile du Bon-Pasteur à Québec. Il y donna même des leçons aux sœurs enseignantes et aux élèves pauvres et il fut bénévolement le conseiller juridique de la communauté.

Jacques Crémazie publia trois ouvrages : les Lois criminelles anglaises [...], première compilation en français du droit criminel en vigueur dans la province du Canada, paru en 1842 ; Manuel des notions utiles sur les droits politiques, le droit civil, la loi criminelle, et municipale, les lois rurales, etc., publié en 1852 et, en 1867, Notions élémentaires de cosmographie et de météorologie accompagnées de leçons sur l’usage des globes. Les deux premiers ouvrages ne témoignent pas d’une grande originalité de pensée, mais ils furent, à l’époque, très utiles pour vulgariser les connaissances juridiques chez les lecteurs canadiens-français. Quant au troisième, il révèle que l’auteur s’intéressait à tout et fut composé surtout pour venir en aide aux instituteurs. Crémazie rédigea l’Ami de la religion et de la patrie, journal successivement hebdomadaire, bihebdomadaire et trihebdomadaire, que publia Stanislas Drapeau* du 18 décembre 1847 au 13 mars 1850. C’était un journal qui se disait « ecclésiastique, politique et commercial », et qui voulait contribuer à l’instruction populaire. Ce journal fut remplacé par l’Ordre social qui parut du 28 mars au 26 décembre 1850 et que dirigea aussi Crémazie. Il voulut parfaire, comme journaliste, son œuvre d’éducateur en défendant ce qu’il regardait comme des valeurs « éternelles de la civilisation », la religion, la propriété et la famille.

Après plusieurs mois de maladie, Jacques Crémazie, qui était célibataire, mourut à Québec le 11 juillet 1872. Le lendemain, le Canadien écrivait : « Un grand chrétien et un citoyen distingué vient de mourir. »

J.-C. Bonenfant

Jacques Crémazie, Les lois criminelles anglaises traduites et compilées de Blackstone, Chitty, Russell et autres criminalistes, et telles que suivies en Canada arrangées suivant les dispositions introduites dans le Code criminel de cette province par les Statuts provinciaux 4 et 5 Victoria, chap. 24, 25, 26 et 27. Comprenant aussi un précis des Statuts pénaux et de la ci-devant province du Bas-Canada (Québec, 1842) ; Manuel des notions utiles sur les droits politiques, le droit civil, la loi criminelle et municipale, les lois rurales, etc. (Québec, 1852) ; [——], Notions élémentaires de cosmographie et de météorologie accompagnées de leçons sur l’usage des globes (Québec, 1867).

      L’Asile du Bon-Pasteur de Québec d’après les annales de cet institut (Québec, 1896), 132–137.— JALPC, 1852–1853, app. J.J., Rapport du comité spécial de l’Assemblée législative nommé pour s’enquérir de l’état de l’éducation et du fonctionnement de la loi des écoles dans le Bas-Canada.— Le Canadien (Québec), 15 juill. 1872.— Le Courrier du Canada (Québec), 12 juill. 1872.— Annuaire de l’université Laval pour l’année académique 1873–1874 (Québec, 1873), 51–55.— Beaulieu et Hamelin, Journaux du Québec, 175–205.— Audet, Histoire du conseil de l’Instruction publique, 40s.— André Labarrère-Paulé, Les instituteurs laïques au Canada français, 1836–1900 (Québec, 1965), 156–161.— P.-G. Roy, À propos de Crémazie (Québec, 1945), 17–28.

Bibliographie générale

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J.-C. Bonenfant, « CRÉMAZIE, JACQUES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/cremazie_jacques_10F.html.

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Auteur de l'article:    J.-C. Bonenfant
Titre de l'article:    CRÉMAZIE, JACQUES
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
Date de consultation:    18 mars 2024