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Titre original :  Charles Henry Danielle in fancy dress costume (Neptune) by James Vey. Image courtesy of Archives and Special Collections, Memorial University Libraries. Item 2.04 - COLL-164.

Provenance : Lien

DANIELLE, CHARLES HENRY, professeur de danse, costumier, restaurateur et propriétaire de lieux de villégiature, né le 1er novembre 1830 à Baltimore, Maryland, fils de Joseph Danielle et d’une prénommée Isabelle ; décédé le 1er mai 1902, probablement célibataire, chez lui près d’Irvine, Terre-Neuve.

Les origines de Charles Henry Danielle sont obscures et une grande partie de sa vie a donné lieu à des légendes. Dernier de six enfants, il affronta les feux de la rampe pour la première fois à l’âge de 14 ans. Cinq ans plus tard, il ouvrit une école de danse à Chicago et se faisait appeler professeur de l’art de Terpsichore. Le titre de « professeur » allait lui rester tout au long de sa carrière mouvementée.

Danielle vint à St John’s pour la première fois dans les années 1860. On ignore pourquoi il décida de s’établir dans la petite capitale terre-neuvienne. La publicité qui entourait les tentatives de l’homme d’affaires américain Cyrus West Field pour immerger un câble transatlantique jusqu’à Terre-Neuve dans les années 1850 et 1860 [V. Frederic Newton Gisborne*] stimula peut-être les ambitions entrepreneuriales de Danielle. À St John’s, il s’annonça comme professeur de danse et couturier de fantaisie. Aucune de ces occupations ne devait être très en demande auprès des habitants de la colonie, plus préoccupés de survie que de bals masqués. Néanmoins, il ne tarda pas à se faire une réputation de personnage fascinant et mystérieux.

Les détails sur la vie de Danielle au cours des décennies suivantes sont peu nombreux. De toute évidence, il reconnut à un moment donné le potentiel de la patinoire Victoria située près de la résidence du gouverneur et du Parlement de Terre-Neuve, le long de la route Military. Il loua la propriété, qui devint le lieu de bals costumés et de carnavals sur glace qu’il organisait. C’est là qu’il entreposait les costumes recherchés qu’il avait créés pour louer ou vendre à ses clients. Malgré ses talents pour le spectacle, il semble que Danielle se soit fait des ennemis par ses remarques directes. À l’aube du 16 juillet 1878, les installations de la patinoire Victoria et de la patinoire Avalon, située tout près, furent détruites par un incendie, déclenché, dit-on, par quelqu’un qui avait une dent contre le « professeur ». Le Newfoundlander rapporta que les costumes perdus dans l’incendie avaient été assurés pour un millier de livres.

Après cette catastrophe, Danielle quitta apparemment Terre-Neuve. Les citoyens de St John’s ne s’attendaient sûrement pas à le revoir, mais il revint environ dix ans plus tard, le 31 mai 1888. Selon une anecdote apocryphe, la première question qu’il posa en descendant la passerelle du paquebot de l’Allan Line fut : « L’incendie est-il éteint ? » Il n’avait pas perdu son sens de l’humour ni, comme il allait le démontrer bientôt, ses talents d’entrepreneur. À la fin du mois d’août 1888, il organisa un « grand bal costumé de la jeunesse » au British Hall pour les parents et les amis de ses élèves. Ce bal fut suivi deux semaines plus tard d’un « carnaval et grand bal costumé oriental » au « City Opera House » (probablement le City Rink), auquel assistèrent plus de 2 000 personnes. Une suite de tableaux historiques et mythologiques y furent présentés à un auditoire enthousiaste, qui comprenait le gouverneur Henry Arthur Blake et sa femme. Par la suite, on entendit le gouverneur déclarer à Danielle qu’« en dehors du Drury Lane Theatre, c’était la manifestation la plus belle à laquelle il avait jamais assisté ».

Danielle ouvrit ensuite un restaurant appelé le Royal, rue Water. Ce fut un rendez-vous populaire de dîneurs et de buveurs jusqu’à ce qu’il soit détruit dans la conflagration de juillet 1892. Aucunement ébranlé, Danielle exploita un petit établissement surnommé le Little Royal durant une courte période. Puis, il s’intéressa au lac Quidi Vidi, petit plan d’eau situé à l’est de la ville où se tenaient des régates depuis les années 1820. Il y construisit le somptueux Royal Lake Pavilion, la première auberge de banlieue de la colonie.

En 1895, cependant, Danielle décida de déménager une fois encore. Il était persécuté, prétendait-il, par un voisin qui enviait son succès. Il démantela le pavillon et le transporta par chemin de fer dans un site pittoresque du chemin Topsail, près de la gare d’Irvine. Là, il érigea Octagon Castle, édifice qui allait le rendre célèbre et dont le nom a persisté dans celui d’Octagon Pond. Le château fut officiellement inauguré le 18 juin 1896 par sir William Vallance Whiteway, qui félicita le « génial professeur » pour « avoir rendu un lieu de villégiature aussi plaisant accessible au public ».

L’édifice était constitué d’une tour octogonale de quatre étages flanquée d’ailes sur trois côtés. Le style imposant de l’extérieur était complété par un intérieur éblouissant qu’on a dépeint comme une combinaison de style baroque du xviiie siècle et de celui des Mille et Une Nuits. Des centaines de verges de satin et de lamé décoraient la salle de banquet et les salles de lecture, fumoirs, salles d’habillage et salles à manger privées. Mais le point saillant de la tournée de chaque visiteur était le cercueil de Danielle, dans lequel on disait qu’il dormait. Chargé d’une décoration faite de plus de 7 000 coquilles de satin, il était exposé dans une chambre voûtée au quatrième étage et surmonté d’une inscription dans un cadre doré qui disait : « Au dos de ce cadre, on trouvera des instructions complètes à suivre immédiatement après mon décès. »

Octagon Castle devint rapidement un endroit de villégiature apprécié de la population de St John’s friande de plaisirs. Diverses sociétés et clubs y tenaient leurs pique-niques, et les jours de congé, des centaines d’excursionnistes y affluaient pour faire du canot ou profiter des installations mises à leur disposition. Une fois l’an, Danielle y recevait les orphelins de la ville en sortie. Il publiait des brochures qui décrivaient les attractions et donnaient même une liste de « choses à ne pas faire » à l’intention de ses futurs clients. « N’apportez pas de flasques, disait-il ; le professeur a les meilleurs [spiritueux] de Strang, Bennett et Gaden [...] N’emmenez pas de grognons ; ils me tiennent éveillés la nuit [...] Je veux encore implorer les clients de ne pas apporter de flasques ni de bouteilles et de ne pas en casser dans le parc. J’ai tellement enterré de bouteilles cassées que je ne peux trouver un seul ver entier pour la pêche à la truite, ils sont tous en morceaux. »

Beaucoup d’histoires ont circulé au sujet du propriétaire d’Octagon Castle. L’une d’entre elles le dépeint déplorant l’état de sa santé au début de mai 1901 et prédisant que dans un an il ne « serait plus ». Il mourut exactement un an plus tard. Son seul héritier était Frederick A. Brazill, son pupille et adjoint, au sujet duquel on sait peu de chose. Une foule considérable se présenta à l’arrivée du fameux cercueil à la gare de l’ouest de St John’s. Les porteurs comprenaient trois anciens premiers ministres : Whiteway, sir James Spearmam Winter* et Daniel Joseph Greene, de même que l’avocat et homme politique bien connu Alfred Bishop Morine*. Danielle fut inhumé au cimetière anglican de la rive sud du lac Quidi Vidi, près de l’emplacement de son pavillon. Une dalle octogonale de marbre blanc porte la laconique inscription : « À la mémoire de Charles H. Danielle ». C’est une épitaphe bien prosaïque pour un personnage si coloré. Quels qu’aient été ses secrets, il les a emportés avec lui dans la tombe. Le symbole le plus visible de ses grandioses ambitions et de ses excentricités, Octagon Castle, fut détruit par un incendie en 1915.

Michael Francis Harrington

Le texte encadré accroché au-dessus du cercueil de Charles Henry Danielle, ainsi que deux lettres rédigées par ce dernier à propos de ses volontés après sa mort et de sa succession en date du 9 janvier et 8 février 1902, sont conservés au Centre for Newfoundland Studies à la Memorial Univ. of Nfld, St John’s, ainsi que de nombreux documents concernant Danielle, dont deux de ses brochures publicitaires – Octagon Castle, probablement publiée à St John’s vers 1900, et Octagon Castle, 1901 ([St John’s ?], 1901) – ,une carte mortuaire et des coupures de journaux de l’époque, dont quatre articles de la rubrique « Offbeat history » de Michael Francis Harrington qui paraissait dans l’Evening Telegram de St John’s. De plus, le Centre for Newfoundland Studies a répertorié dans sa bibliographie informatisée sept articles sur Danielle dont ceux de Harrington et Murphy cités ci-dessous.

Daily News (St John’s), 19 juin 1896, 2–3, 5 mai 1902, 25 févr. 1915, 1er mai 1971 (la section « Newscene »).— Evening Telegram, 1er, 12 sept. 1888, 19 juin 1896, 2, 5 mai 1902.— Harbor Grace Standard (Harbour Grace, T.-N.), 25 avril 1890.— Newfoundlander, 19 juill. 1878.— Times and General Commercial Gazette (St John’s), 2 juin 1888.— Christmas Messenger (St John’s), 1928.— DNLB (Cuff et al.).— P. K. Devine, Ye olde St. John’s, 1750–1936 (St John’s, 1936).— Encyclopedia of Nfld (Smallwood et al.).— M. F. Harrington, « The Octagon Castle », Atlantic Advocate, 49 (1958–1959), no 10 : 39–43.— M. P. Murphy, « The « professor » was the talk of the town as the very eccentric owner of Octagon Castle », Atlantic Guardian (St John’s), 9 (1952), no 1 : 19–21.— Paul O’Neill, The story of St. John’s, Newfoundland (2 vol., Erin, Ontario, 1975–1976), 1.— When was that ? (Mosdell).

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Michael Francis Harrington, « DANIELLE, CHARLES HENRY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/danielle_charles_henry_13F.html.

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Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/danielle_charles_henry_13F.html
Auteur de l'article:    Michael Francis Harrington
Titre de l'article:    DANIELLE, CHARLES HENRY
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
Année de la révision:    1994
Date de consultation:    19 mars 2024