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DARVEAU, LOUIS-MICHEL, notaire, journaliste, critique littéraire, né à Québec le 29 septembre 1833, fils de Grégoire Darveau et de Marie Simpson, décédé dans sa ville natale le 24 août 1875.

Louis-Michel Darveau entre au petit séminaire de Québec en 1845 et termine ses études classiques six ans plus tard. Le 5 mai 1856, il est admis au notariat mais il exercera très peu cette profession. Il préfère la carrière plus passionnante de journaliste. Le 9 mars 1858, il fonde à Québec un hebdomadaire, l’Observateur, qui a pour devise : « J’observe tout ; j’appuie le bon ; je combats le mauvais et je dis en riant à chacun sa vérité. » Darveau use régulièrement de la raillerie comme antidote du ridicule, lorsqu’il envisage la réalité, la vie des hommes et les choses. Il cesse de publier l’Observateur le 17 mai 1860, pour fonder, 33 jours plus tard, un bihebdomadaire plus modéré, la Réforme dans lequel il prend la défense du parti « rouge ».

En mai 1863, une nouvelle équipe ayant à sa tête John Sandfield Macdonald et Antoine-Aimé Dorion* prend le pouvoir ; les libéraux se cherchent un organe pour représenter leurs idées et approchent Darveau pour faire de la Réforme un journal ministériel. Comme ils considèrent le bihebdomadaire un peu trop radical, Antoine-Aimé Dorion et Luc Letellier* de Saint-Just, ministre de l’Agriculture, négocient avec son propriétaire pour le faire changer d’attitude. À cette fin, ils lui demandent de leur laisser choisir un autre nom pour le journal ainsi qu’un nouveau rédacteur. Darveau accepte ces deux premières conditions mais en refuse une troisième : celle de laisser figurer un prête-nom comme propriétaire à la place du sien. Une entente est enfin conclue en août : Darveau se charge de tous les frais de publication contre une promesse de patronage politique. Le dernier numéro de la Réforme paraît le 18 août, et la Tribune est publiée, pour la première fois, sept jours plus tard. Contrairement aux promesses qu’ils ont faites, les ministériels ne remboursent pas les sommes dépensées par le propriétaire pour les fins d’entretien de l’organe libéral. Cette situation irrite Darveau. Le 19 septembre, afin de forcer la main du gouvernement, il annonce la suppression de la Tribune comme quotidien porte-parole du parti au pouvoir. Il reprend toutefois la publication, cinq jours plus tard, après la conclusion d’une entente avec Napoléon Aubin*. Celui-ci amène Darveau à signer une promesse de vente, réalisée le 9 novembre 1863. Frustré, le journaliste québécois part pour Montréal où il écrit dans différents journaux. Il collabore surtout au National, journal aux tendances libérales et démocratiques. En 1864, lors du procès intenté au courtier John R. Healy [V. Octave Crémazie], Darveau prépare une brochure, Cause célèbre ; procès de J.-R. Healy, en juillet 1864, [...] affaire Crémazie, dans laquelle il tente de discréditer Joseph-Édouard Cauchon*, François Évanturel* et Augustin Côté*, ses ennemis politiques ; ceux-ci s’étaient portés garants des emprunts d’Octave Crémazie.

Darveau appartient à l’école des Louis-Joseph Papineau, Antoine-Aimé Dorion et Louis-Antoine Dessaulles*. Il est un « rouge » idéaliste, patriote et démocrate. Il a des liens étroits avec les nationalistes des sociétés Saint-Jean-Baptiste et les libéraux radicaux de l’Institut canadien de Montréal. Il lui arrive même de donner des conférences devant ces associations. L’Observateur publie deux d’entre elles. Dans la première, présentée devant la Société Saint-Jean-Baptiste de Québec, le 15 janvier 1858, il fait une profession de foi nationaliste et démocratique : « nous sommes catholiques et Français ; nous devons toujours l’être. Nous avons deux principes à défendre ; le catholicisme et la démocratie ; ils constituent notre nationalité. Nous ne pouvons défendre l’un et renier l’autre : ils sont identiques. » Sur le plan national, Darveau considère l’indépendance de la province du Canada comme « le but suprême où tendent les destinées du pays ». Nationaliste canadien-français, il propage une véritable mystique des Patriotes de 1837–1838. Mais, pour lui, la valeur réelle d’un peuple se découvre dans sa production littéraire.

Atteint de paralysie partielle en 1867, Darveau est incapable de marcher et demeure cloué à un fauteuil jusqu’à sa mort. Malgré sa maladie, il trouve le courage de se faire critique littéraire et d’écrire plusieurs biographies. Il en publie une première partie, en 1873, dans son volume Nos hommes de lettres. Bien qu’il y ait mis tout son talent et ses efforts, cet ouvrage n’est pas un chef-d’œuvre de critique littéraire ; il accepte ou rejette l’opinion de l’auteur dans la mesure où elle se rapproche de son idéal patriotique et démocratique. La mort le frappe le 24 août 1875 et l’empêche de publier un deuxième volume. Il avait épousé à Saint-Roch de Québec, le 7 janvier 1857, Henriette Giguère qui ne lui donna pas d’enfants.

Louis-Michel Darveau était, avant tout, un journaliste radical, partisan des idées démocratiques et de la liberté d’expression. Malheureusement, à cette époque, il n’y avait pas de place pour le journalisme indépendant. Les journaux qui voulaient survivre devaient être étroitement soumis aux partis politiques.

Pierre Landry

L.-M. Darveau, Nos hommes de lettres (Montréal, 1873).

AJM, Greffe de Louis-Michel Darveau, 1871–1874.— AJQ, Greffe de Louis-Michel Darveau, 1856–1868.— Archives paroissiales de Saint-Roch (Québec), Registre des baptêmes, mariages et sépultures.— ASQ, Fichier des anciens du séminaire.— L’Observateur (Québec), 9 mars 1858–21 mars 1860.— La Réforme (Québec), 9 juin 1860–18 août 1863.— La Tribune (Québec), 25 août–15 sept. 1863.— Beaulieu et Hamelin, Journaux du Québec, 204, 215, 223s.— P.-G. Roy, Fils de Québec, IV :133–135.— Lareau, Hist. de la littérature canadienne.— J.-P. Tremblay, À la recherche de Napoléon Aubin (« Vie des Lettres canadiennes », 7, Québec, 1969).

Bibliographie générale

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Pierre Landry, « DARVEAU, LOUIS-MICHEL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/darveau_louis_michel_10F.html.

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Auteur de l'article:    Pierre Landry
Titre de l'article:    DARVEAU, LOUIS-MICHEL
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
Date de consultation:    19 mars 2024