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Titre original :  Alexander Edmund Batson Davie, premier of British Columbia [ca. 1868].

Provenance : Lien

DAVIE, ALEXANDER EDMUND BATSON, avocat et homme politique, né le 24 novembre 1847 dans la paroisse St Cuthbert Wells (comté de Somerset, Angleterre), fils du docteur John Chapman Davie et d’Anne Collard Waldron ; le 3 décembre 1874, il épousa Constance Langford Skinner, et ils eurent trois fils et quatre filles ; décédé le 1er août 1889 à Victoria.

Alexander Edmund Batson Davie fit ses études à la Silcoate’s School, à Wakefield (West Yorkshire, Angleterre). En 1862, il immigra avec son père et trois de ses frères à l’Île-de-Vancouver, laissant derrière lui sa mère, un frère et une sœur ; ils furent parmi les premiers à s’établir dans la vallée de la rivière Cowichan (près de Duncan, Colombie-Britannique). Peu après son arrivée, Davie commença à travailler en qualité de clerc dans le bureau de Robert Bishop, à Victoria ; en juin 1865, il occupa le même emploi chez Robert Edwin Jackson. Le juge en chef de l’île, Joseph Needham, engagea Davie comme un des solicitors de l’île le 25 novembre 1868 ; l’année suivante, Matthew Baillie Begbie*, juge en chef du continent, l’employa au même titre. Davie devint un membre actif de la Law Society of British Columbia, dont il fut élu secrétaire en juillet 1869. Admis au barreau en février 1873, il devint le premier avocat à avoir reçu toute sa formation juridique dans l’île de Vancouver. Le 31 mars 1874, il fut élu membre du conseil de la Law Society, fonction qu’il occupa pendant la plus grande partie de sa vie.

Tout en pratiquant le droit à Victoria ainsi que dans la région de Cariboo à partir de 1870 environ, Davie commença de s’intéresser à la politique. Son père avait été conseiller législatif pendant une courte période et l’expérience personnelle que Davie avait acquise comme greffier à l’Assemblée législative, de 1872 à 1874, avait éveillé son appétit pour le métier d’homme politique. Comme il n’y avait pas de siège à pourvoir là où il habitait, à Victoria, il se présenta dans la circonscription de Cariboo aux élections provinciales qui eurent lieu à l’automne de 1875. Il brigua les suffrages à titre d’indépendant, mais, à l’instar d’autres candidats engagés dans la campagne électorale dans cette circonscription, il était d’accord avec le gouvernement provincial du premier ministre George Anthony Walkem* au sujet des pressions à exercer sur le gouvernement du Canada afin que ce dernier remplît les trois grandes promesses qu’il avait faites à la province au moment de son entrée dans la Confédération en 1871, à savoir la prise à sa charge de la dette provinciale, le prêt pour la construction d’une cale sèche et le début de la construction du chemin de fer canadien du Pacifique. En retour, Walkem accorda son appui à Davie, qui sans cela n’aurait sans doute pas été élu, car il faisait face à une forte opposition de la part des mineurs, « parce qu’[il] n’[avait] aucun droit sur la circonscription et qu’[il] ne manifest[ait] qu’un intérêt très passager pour leur bien-être ». On laissa aussi entendre que Davie avait seulement feint d’appuyer Walkem. Il vota en effet avec ce dernier sur des questions au sujet desquelles ils étaient d’accord, mais le reste du temps il demeura indépendant. Lorsque Walkem perdit la confiance de l’Assemblée et qu’Andrew Charles Elliott devint premier ministre de la province en février 1876, Davie vota avec Elliott, mais de tels revirements n’étaient pas rares à cette époque où les partis politiques n’existaient pas encore.

En mai 1877, Davie accepta le poste de secrétaire provincial que lui proposait Elliott, mais l’élection partielle nécessitée par son entrée au cabinet, qui eut lieu le 22 juin 1877, se révéla désastreuse pour lui. Il ne parvint pas à convaincre les électeurs qu’un membre du cabinet servirait mieux leurs intérêts et, autre handicap, Walkem était décidé à faire subir la défaite à celui qu’il considérait comme un traître. Davie ne se représenta pas aux élections de 1878, étant retourné à l’exercice du droit à temps plein à Victoria, avec Montague William Tyrwhitt Drake et Robert Edwin Jackson. En 1879, il forma avec Charles Edward Pooley une société qui devait durer jusqu’à sa mort.

Bien que Davie continuât à pratiquer le droit, il ne put résister à l’attrait que la politique exerçait sur lui. Aux élections provinciales de juillet 1882, il fut élu député de Lillooet. En janvier 1883, William Smithe forma le gouvernement et Davie devint procureur général ; il se fit réélire sans opposition lors de l’élection partielle subséquente tenue le 15 février. Sa nomination signifiait la reconnaissance de ses qualités de juriste ; il reçut un nouvel honneur lorsqu’il fut nommé conseiller de la reine en septembre 1883. L’année suivante, il présida une commission formée de trois membres – Elliott en était aussi – chargée d’enquêter sur les troubles qui avaient éclaté à la mission de William Duncan* à Metlakatla (Colombie-Britannique). Ces désordres avaient été suscités par les revendications des Indiens tsimshian qui voulaient, entre autres, être dédommagés de la perte de leurs terres. La commission ne prit même pas en considération leurs revendications territoriales, mais recommanda au gouvernement provincial d’affirmer son autorité sur ce territoire en y procédant à l’arpentage des terres.

En 1884, en tant que procureur général, Davie défendit énergiquement devant la Cour suprême du Canada les droits de la province relativement à la loi canadienne de 1878 sur la tempérance ; il soutint qu’en vertu de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique, la Colombie-Britannique, comme les autres provinces, avait le droit de réglementer elle-même la vente des boissons alcooliques sur son territoire. La Cour suprême statua en faveur des provinces. L’apport le plus important de Davie fut cependant les réformes qu’il fit appliquer dans le domaine juridique. Le chaos engendré par la ruée vers l’or avait entraîné l’adoption de nombreuses lois mal faites, rédigées à la hâte, qu’il fallait maintenant moderniser et refondre. Davie parraina un grand nombre de nouvelles lois dont la plupart ne suscitèrent qu’une faible opposition à l’Assemblée. Il fixa également les sessions régulières des différentes cours de la province.

Le premier ministre Smithe mourut le 28 mars 1887 et, le 1er avril, le lieutenant-gouverneur Hugh Nelson* demanda à Davie de former le nouveau gouvernement. Devenu premier ministre, ce dernier conserva néanmoins le poste de procureur général. Mais son état de santé ne tarda pas à se détériorer et, le 11 octobre, il quitta Victoria et se rendit en Californie et dans le sud-ouest des États-Unis pour se rétablir. À la demande du secrétaire provincial John Robson*, l’Assemblée lui accorda l’autorisation de s’absenter de façon prolongée, de sorte qu’il ne perdit pas son siège. Bien que Robson tînt les rênes du gouvernement en son absence, Davie tenta de continuer à diriger les affaires de la province en exposant à grands traits son point de vue sur les questions de l’heure dans des lettres qu’il adressait à Robson. Mais ce gouvernement à distance ne donnait pas de bons résultats ; heureusement, le gouvernement de Davie avait une majorité confortable et n’eut pas à régler de question controversée. Cette tranquillité sur le plan politique et le peu de temps que Davie fut en fonction font qu’il est difficile de porter un jugement sur son action en tant que premier ministre.

À son retour des États-Unis, le 21 mai 1888, Davie essaya d’assumer pleinement ses fonctions de premier ministre mais, manifestement, son état de santé ne s’était guère amélioré. En juillet 1889, il refusa la charge de juge de la Cour suprême du Canada que lui avait offerte, sur les conseils de Robson, sir John Sparrow David Thompson*, ministre de la Justice du Canada, et demeura premier ministre.

Davie mourut de phtisie après avoir reçu les derniers sacrements de l’Église catholique, à laquelle il avait adhéré en 1882. Il ne mourait pas riche, ne laissant qu’une propriété de $14 000 et un terrain évalué à $1 500. Le Vancouver Daily World lui rendit un dernier hommage, vantant les mérites d’un « bon chrétien » dévoué à sa famille.

Zane H. Lewis

PABC, Add. mss 525, A. E. B. Davie à John Robson, 23 nov. 1887–30 avril 1888 ; Colonial corr., A. E. B. Davie corr. ; Crease coll., A. E. B. Davie à H. P. P. Crease, 4 avril 1870, 16 nov. 1883, 1er juill. 1889 ; A. E. B. Davie, Petition to be called to the bar, 1873 ; Law Society of British Columbia, Minutes, 1869–1915 ; O’Reilly coll., Peter O’Reilly à Edgar Dewdney, 27 mars 1887 ; Premier, Corr. inward, no 746/87, Honoré Mercier à A. E. B. Davie, 24 sept. 1887.— Supreme Court of British Columbia in Probate, Victoria Registry (Victoria), testament no 1834 (A. E. B. Davie) ; file no 1014, 5 août 1889.— C.-B., Legislative Assembly, Journals, 1873–1889 ; Sessional papers, 1885, « [...] Metlakatlah inquiry, 1884 : report of the commissioners, together with the evidence ».— Cariboo Sentinel, 12, 19 juin, 3 juill., 9 oct. 1875.— Daily Colonist, 26 nov. 1868, 5 déc. 1874, 16, 29 mai, 3 juill. 1877, 3 oct. 1883, 16 oct. 1884, 1er, 4 août, 1er déc. 1889.— Vancouver Daily World, 1er août 1889.— F. W. Howay et E. O. S. Scholefield, British Columbia from the earliest times to the present (4 vol., Vancouver, 1914), 11 : 401, 445–448 ; IV : 326, 329.— S. W. Jackman, Portraits of the premiers : an informal history of British Columbia (Sidney, C.-B., 1969), 71 s., 74.

Bibliographie générale

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Zane H. Lewis, « DAVIE, ALEXANDER EDMUND BATSON », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/davie_alexander_edmund_batson_11F.html.

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Auteur de l'article:    Zane H. Lewis
Titre de l'article:    DAVIE, ALEXANDER EDMUND BATSON
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
Date de consultation:    19 mars 2024