FINLAY, WILLIAM THOMAS, homme d’affaires et homme politique, né vers 1854, probablement en juillet, à Lisburn (Irlande du Nord), fils de John Finlay, quincaillier et grainier, et de Christina Brownlee ; le 10 février 1883, il épousa à Winnipeg Catherine Anne Allott, et ils eurent deux fils et trois filles ; décédé le 9 mai 1914 à Vancouver.

William Thomas Finlay fit ses études à Lisburn et à la Royal Belfast Academical Institution. Ensuite, il fut apprenti dans une entreprise d’alimentation. En 1874, il immigra à Montréal, où il devint caissier et teneur de livres dans une compagnie de bottes et chaussures. Plusieurs années après, il s’installa à Toronto où, dit-on, il trouva un emploi dans une agence de renseignements commerciaux. En 1883, il vivait à Winnipeg et était commis voyageur pour la Northwest Lumber Company. C’est en suivant les équipes d’ouvriers qui préparaient la voie pour la pose des rails du chemin de fer canadien du Pacifique dans les Prairies que, bientôt, il aboutit à l’emplacement de Medicine Hat (Alberta).

Finlay pressentit le potentiel économique de Medecine Hat, où le chemin de fer devait enjamber la Saskatchewan-du-Sud. Il y ouvrit une agence de la Northwest Lumber Company et une autre à Coalbanks (Lethbridge). Bien qu’il ait été immigrant, il ne tarda pas à se lier au petit groupe de jeunes entrepreneurs d’origine ontarienne qui étaient en train de s’enraciner à Medicine Hat. En 1885, il se porta volontaire dans la milice locale, car la région se sentait menacée par la rébellion du Nord-Ouest [V. Louis Riel*]. Après avoir laissé son agence de Coalbanks en 1886, il s’associa à trois autres jeunes gens en vue pour créer la Medicine Hat Ranche Company.

Le fait que Finlay se soit mis à faire de l’élevage confirmait son statut social, tout comme sa décision de briguer en 1888 le siège du district à l’Assemblée législative des Territoires du Nord-Ouest. Défait par Thomas Andrew Tweed*, un de ses associés à la Medicine Hat Ranche Company, il n’en continua pas moins de participer à la vie de son milieu. Il aida à établir l’hôpital de Medicine Hat, qui ouvrit ses portes en 1889, et appartint au conseil de ce premier hôpital des Territoires du Nord-Ouest de 1896 à 1904. Juge de paix de 1886 à 1896, il fut président du bureau local de commerce en 1888 et fit partie du conseil d’administration de la société d’agriculture en 1889. Membre de la Medicine Hat Stock Growers’ Association, fondée en 1896, il en était le président en 1904, année où elle fut constituée juridiquement sous le nom de Range Stock Growers’ Association of Medicine Hat, et en conserva la présidence. En 1902, il faisait partie du conseil d’administration de l’organisation territoriale des éleveurs, la Western Stock Growers’ Association. Par ailleurs, il était actif à l’église presbytérienne St John ainsi que dans diverses confréries et associations sportives. Il serait président de la W. T. Finlay and Company (qui avait acheté à la fin des années 1880 le commerce de bois au détail qu’il avait exploité) jusqu’en 1908, année où son fils aîné prit la succession. Il fut également agent de district de la Colonial Investment and Loan Company.

Élu maire de Medicine Hat en 1900, Finlay fut réélu sans opposition l’année suivante. Au cours de ses deux mandats, le conseil municipal prit plusieurs initiatives importantes : construction d’un aqueduc, allocation de crédits pour un nouvel édifice municipal et, surtout, affirmation du principe selon lequel les très riches gisements de gaz qui se trouvaient sous l’emplacement de Medicine Hat appartenaient à la municipalité. Comme l’a noté Joseph Rudyard Kipling, cette région était située « au-dessus de l’enfer ». De plus, le maire Finlay promut énergiquement les atouts de sa localité pour attirer des investisseurs.

Encouragé par son succès à la mairie, Finlay décida de tenter à nouveau sa chance en politique territoriale. En 1902, il remporta le siège de Medicine Hat. Il n’était pas de ces hommes politiques qui, tel Frederick William Gordon Haultain*, cherchaient à hâter l’obtention du statut de province pour les Territoires du Nord-Ouest. Selon lui, la transition devait être lente, mais, lorsque la fin du statut territorial devint inévitable, il se montra prêt à soutenir le changement. Partisan de la création de deux provinces plutôt que d’une seule, il consentait à ce que Medicine Hat renonce, en faveur d’Edmonton, à toute prétention au titre de capitale de l’Alberta. Libéral convaincu, il acceptait que les richesses naturelles du sous-sol continuent de ressortir au gouvernement fédéral, alors entre les mains des libéraux de sir Wilfrid Laurier. Cependant, pour lui comme pour Clifford Sifton* et bien d’autres personnages politiques des Prairies, il n’était absolument pas question de laisser Ottawa imposer des écoles confessionnelles. Son opposition était telle qu’il envisagea de se présenter à titre d’indépendant aux premières élections provinciales. Toutefois, il finit par accepter le compromis auquel on parvint péniblement.

Bien que ses adversaires politiques l’aient énormément critiqué en raison des positions qu’il avait prises, Finlay remporta le siège de Medicine Hat, mais de justesse, aux élections générales du 9 novembre 1905. Le nouveau premier ministre, Alexander Cameron Rutherford*, le récompensa de sa loyauté en le nommant ministre de l’Agriculture et secrétaire de la province. Le département de l’Agriculture fut extrêmement actif sous la direction de Finlay, principalement du point de vue de la formation et du soutien financier. Premièrement, il créa des stations expérimentales, mit sur pied des écoles itinérantes qui donnaient dans toute la province des cours sur la production laitière et l’ensemencement, et soutint des instituts et des foires agricoles. En outre, il instaura une vaste campagne de dépistage des mauvaises herbes et engagea 36 inspecteurs du bétail pour rehausser l’industrie de l’élevage. Deuxièmement, il investit dans des industries reliées à l’agriculture. Vingt et une laiteries gouvernementales furent construites ; plusieurs fromageries, charcuteries et stations d’engraissement de volailles furent établies grâce à des subventions gouvernementales.

La présence de Finlay au cabinet était un atout pour Medicine Hat. En 1905, on construisit enfin, sur la Saskatchewan-du-Sud, un pont auquel on donna le nom du nouveau ministre. L’année suivante, le gouvernement de l’Alberta décida d’implanter dans la circonscription une ferme expérimentale en terre aride, puis le siège des services vétérinaires de la province. Toujours en 1906, il fit adopter une loi qui habilitait Medicine Hat à revendiquer le statut de municipalité l’année suivante. En 1909, le gouvernement fédéral libéral construisit un imposant palais de justice.

Pour des raisons de santé, William Thomas Finlay dut mettre fin prématurément à sa carrière sur la scène politique provinciale. Aux élections générales du 22 mars 1909, il récolta une majorité plus forte qu’au scrutin précédent, mais il dut abandonner ses portefeuilles le 1er novembre et son siège l’année suivante. Une fois à la retraite, il fit un dernier voyage dans l’est du Canada, après quoi il s’établit à Vancouver, où il mourut en 1914. Il laissait le souvenir d’un homme qui, malgré ses idées bien arrêtées, était chaleureux et qui, doué d’une voix remarquable, chantait volontiers pour sa famille et ses amis.

L. J. Roy Wilson

City of Medicine Hat, Alberta, Town of Medicine Hat, council minutes, 1900–1901.— Medicine Hat Museum and Art Gallery, Arch., M.84.1.38 (dossier biographique, W. T. Finlay).— Medicine Hat News, 5 mai 1904, 16 nov. 1905, 15 nov. 1906, 19 mars 1908, 8, 15 avril 1909.— Medicine Hat Times, 28 juin 1888.— Alberta, Dept. of Agriculture, Annual report (Edmonton), 1905–1908 ; Legislative Assembly, Journals, 1909 ; Statutes, 19051910.— Alberta Gazette (Edmonton), 1905–1910.— Annuaire, Manitoba, 1887–1888.— D. R. Babcock, Alexander Cameron Rutherford : a gentleman of Strathcona (Calgary, 1989).— CPG, 1909.— D. C. Jones et al., The weather factory : a pictorial history of Medicine Hat (Saskatoon, 1988).— A. O. MacRae, History of the province of Alberta (2 vol., [Calgary], 1912).— J. W. Morrow, Early history of the Medicine Hat country ([Medicine Hat], 1923 ; réimpr., 1965).— Newspaper reference book.

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L. J. Roy Wilson, « FINLAY, WILLIAM THOMAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 11 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/finlay_william_thomas_14F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1998
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