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GALAUP, JEAN-FRANÇOIS DE, comte de LAPÉROUSE, officier de marine, né le 23 août 1741 dans la paroisse Saint-Julien d’Albi, France, fils de Victor-Joseph de Galaup et de Marguerite de Rességuier ; il épousa à Paris, le 18 juin 1783, Louise-Éléonore Broudou et le couple n’eut pas d’enfant ; décédé à Vanikoro, îles Santa Cruz, en juin 1788.

Entré au service comme garde-marine à Brest le 19 décembre 1756, Jean-François de Galaup embarqua en mars suivant sur le Célèbre dans l’escadre commandée par le comte Dubois de La Motte [Cahideuc*] et envoyée au secours de Louisbourg, île Royale (île du Cap-Breton). Il échappa à l’effroyable épidémie qui ravageait les vaisseaux et la ville de Brest où il revint le 12 novembre 1757. Le 22 février 1758, il embarquait sur la frégate Zéphyr dans l’escadre dépêchée à Louisbourg aux ordres du comte Du Chaffault de Besné. Le 15 août, Lapérouse passait sur le Cerf puis, le 16 mai 1759, sur le vaisseau le Formidable dans l’escadre que le comte de Conflans armait péniblement à Brest pour protéger un éventuel débarquement en Angleterre. Le 20 novembre, cette escadre de 21 vaisseaux se heurta, à l’entrée de la baie de Quiberon, aux 23 bâtiments britanniques commandés par Edward Hawke. Le Formidable, à l’arrière-garde, eut à supporter tout le poids de l’attaque ennemie et offrit une admirable résistance ; Lapérouse reçut deux blessures, fut fait prisonnier et presque aussitôt échangé.

En mai 1762, Lapérouse embarqua sur le Robuste, dans la division commandée par Charles-Henri-Louis Arsac de Ternay, qui alla détruire les pêcheries britanniques de Terre-Neuve. Lapérouse fut promu enseigne de vaisseau le 1er octobre 1764 et, de 1765 à 1769, il fut affecté au transport maritime en France. En 1771, il fit campagne à Saint-Domingue (île d’Haïti) à bord de la frégate Belle-Poule. Au début de l’année suivante, il partait pour l’île de France (île Maurice) avec son protecteur Arsac de Ternay qui venait d’en être nommé commandant général. Delà, il entreprit, en avril 1773, une longue expédition dans l’océan Indien. Il retourna à l’île de France en mars 1774 et regagna la France en mai 1777. Promu lieutenant de vaisseau le 4 avril de cette année. il fut créé chevalier de Saint-Louis le mois suivant.

En 1779, Lapérouse reçut le commandement de l’Amazone qui, incorporée dans la division de La Motte-Piquet, partit le 1er mai pour les Antilles, escortant un convoi vers la Martinique. Ralliant le pavillon du vice-amiral, le comte d’Estaing, Lapérouse participa à la prise de la Grenade et au combat contre l’escadre de John Byron les 4, 5 et 6 juillet. Par la suite, à bord de l’Amazone, il fut placé en surveillance devant Charleston. Caroline du Sud.

Promu capitaine de vaisseau le 4 avril 1780, Lapérouse reçut le 18 décembre suivant le commandement de la frégate Astrée. Dès cette époque, une expédition avait été prévue contre les établissements britanniques de la baie d’Hudson mais divers contretemps provoquèrent son ajournement. Patrouillant dans les parages de l’île du Cap-Breton avec l’Astrée et l’Hermione. Lapérouse livra, le 21 juillet 1781, un brillant combat à un convoi britannique et s’empara de deux bâtiments. Il escorta ensuite un convoi vers les Antilles (décembre 1781), participa à l’attaque de Saint-Christophe (février 1782), aux combats des 9 et 12 avril au large des îles des Saintes contre l’escadre de l’amiral George Brydges Rodney. La flotte française fut vaincue, mais Lapérouse parvint sans encombre au Cap-Français (Cap-Haïtien, Haïti) où, le 14 mai, il prenait le commandement du vaisseau le Sceptre et appareillait, le 31, avec les frégates Astrée et Engageante pour la baie d’Hudson. Il emmenait 250 soldats, 40 artilleurs, quatre pièces de canon et deux mortiers. Malgré une navigation extrêmement difficile, il parvint, à la mi juillet, dans le détroit d’Hudson et, le 8 août, en vue de l’entrée de la rivière Churchill (Manitoba). Le lendemain, il débarquait ses troupes et sommait l’agent principal Samuel Hearne de se rendre, ce que ce dernier fit aussitôt. Le fort Prince of Wales fut détruit partiellement et les stocks de vivres et de fourrures saisis. Le 24 août, il attaqua avec succès York Factory (Manitoba). Pressé par le mauvais temps, Lapérouse repartit aussitôt après avoir exécuté fidèlement sa mission, sans perdre un homme et tout en traitant ses prisonniers avec la plus grande humanité. Cette expédition lui valut une pension de 800#.

La paix revenue, Lapérouse fut choisi par le roi, en raison de sa grande expérience et de ses qualités humaines, pour diriger un voyage de découverte dans le Pacifique où de nombreuses régions demeuraient inconnues, dont la côte ouest de l’Amérique du Nord. En juillet 1785, peu avant son départ, Lapérouse fut promu brigadier des armées navales et, durant son voyage, il recevra une commission de chef d’escadre.

L’Astrolabe et la Boussole, les deux frégates de l’expédition préparée avec le concours de l’Académie des sciences, partirent de Brest le 1er août 1785, franchirent facilement le cap Horn et arrivèrent à la baie de Concepción (Chili) le 23 février 1786. Le 9 avril, Lapérouse fit escale à l’île de Pâques, et, en mai, aux îles Sandwich (Hawaii) où il découvrit l’île Maui. négligée par James Cook. Le 23 juin, les frégates arrivèrent en vue du mont Saint-Élie (sur la frontière de l’Alaska et du Canada). Lapérouse descendit ensuite le long de la côte ouest de l’Amérique en multipliant les reconnaissances hydrographiques. Le 14 septembre, il arriva à Monterey (Californie) où Esteban José Martínez lui vint en aide pour diriger les deux frégates dans le port. Traversant le Pacifique d’est en ouest, il entra à Macao, Chine, le 3 janvier 1787, puis, le 26 février, dans la baie de Manille avant de remonter vers le nord. Premier navigateur européen à pénétrer dans les parages situés entre la Chine et le Japon, Lapérouse découvrit le détroit entre Yeso (Hokkaidô, Japon) et Sakhaline (U.R.S.S.) qui porte son nom, avant de faire escale, le 7 septembre, dans la baie d’Avacha (Tar’ya) sur la côte de la péninsule Kamtchatka (U.R.S.S.). L’interprète Jean-Baptiste-Barthélemy de Lesseps débarqua, avec les rapports et les cartes établis par son chef, pour regagner la France par la Sibérie.

Lapérouse se dirigea alors vers le Pacifique central, débarqua le 9 décembre à Maouna (Tutuila, îles Samoa), continua sa route vers les îles des Amis (îles Tonga), puis arriva le 26 janvier 1788 à Botany Bay, en Australie. Il en repartit vers le 15 mars en direction du nord-est. Prises dans un cyclone, les frégates se brisèrent aux alentours de l’archipel des Santa Cruz au milieu de juin 1788. Le mystère de la disparition de Lapérouse ne fut percé qu’en 1826 par Peter Dillon et par Jules-Sébastien-César Dumont d’Urville en 1828, qui retrouvèrent l’épave de l’Astrolabe. Enfin, Reece Discombe identifia celle de la Boussole en 1964.

Lapérouse représente le type le plus accompli du marin du xviiie siècle. Excellent navigateur, brillant combattant, chef très humain, esprit ouvert à toutes les sciences de son temps, il sut toujours habilement combiner prudence et audace, expérience et théorie. Aussi habile qu’infatigable, aussi aimable que ferme, il savait se faire aimer de tous.

Étienne Taillemite

AN, Marine, B4, 125 ; 138 ; 142 ; 145147 ; 150 ; 163168 ; 183185 ; 191195 ; 206 ; 266 ; 318320 ; C1, 173, p.1 439 ; 179, p.211 ; 180, p.299 ; 182, p.454v. ; 184, p.704 ; C7, 165 (dossier Lapérouse).— H. H. Bancroft [et H. L. Oak], History of the northwest coast (2 vol., San Francisco, 1884). Georges Bordonove, Grands mystères et drames de la mer (Paris, 1975). M.[-R.] de Brossard, Lapérouse, des combats à la découverte (Paris, 1978) ; Rendez-vous avec Lapérouse à Vanikoro (Paris, 1964). John Dunmore, French explorers in the Pacific (2 vol., Oxford, 19651969), I. Paul Fleuriot de Langle, La tragique expédition de Lapérouse et Langle (Paris, 1954). Édouard Goepp et Henri de Mannoury d’Ectot, Les marins (2 vol., Paris, 1877). Lacour-Gayet, La marine militaire sous Louis XV ; La marine militaire sous Louis XVI. O.[-J.] Troude, Batailles navales de la France (4 vol., Paris, 18671869), I ; II.

Bibliographie générale

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Étienne Taillemite, « GALAUP, JEAN-FRANÇOIS DE, comte de Lapérouse », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/galaup_jean_francois_de_4F.html.

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Auteur de l'article:    Étienne Taillemite
Titre de l'article:    GALAUP, JEAN-FRANÇOIS DE, comte de Lapérouse
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
Date de consultation:    18 mars 2024