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Titre original :  Portrait of William Gilbert Gosling from Who's Who in Canada, Volume 16, 1922, page 992.

Provenance : Lien

GOSLING, WILLIAM GILBERT, homme d’affaires, homme politique et auteur, né le 8 septembre 1863 à Paget Parish, Bermudes, deuxième des six fils de Charles Gray Gosling et d’Elizabeth Gilbert ; le 2 janvier 1888, il épousa à Halifax Harriette Armine Nutting*, de Waterloo, Québec, et ils eurent deux fils et deux filles ; décédé le 5 novembre 1930 à Paget Parish.

William Gilbert Gosling fréquenta la Pembroke Grammar School de Hamilton, aux Bermudes. Il arriva à St John’s le 22 juin 1881 pour travailler comme commis à la Harvey and Company, qui faisait l’exportation de poisson et dont les propriétaires avaient des liens familiaux et commerciaux de longue date aux Bermudes [V. Augustus William Harvey*]. Gosling fut chargé des activités de vente en gros et sa future épouse, Harriette Armine Nutting, écrirait plus tard que « dès le début il montra une [...] aptitude marquée, s’appliquant avec patience et rigueur à maîtriser tous les détails liés à son travail ».

Peu de temps après son arrivée à St John’s, Gosling rencontra Harriette Armine, la directrice de la Church of England Girls’ School. Leurs fiançailles durèrent longtemps, et la jeune femme retourna chez elle, au Canada, pendant cette période. Gosling se consolait en occupant ses temps libres à la lecture. « Je trouve que cela m’aide beaucoup dans mon travail, lui dit-il. Cela me distrait des problèmes d’affaires. » Ainsi débuta la passion de sa vie pour les livres et la collection de livres, passion que Harriette Armine partageait. Ses autres loisirs étaient la photographie, la peinture et le golf.

Avant 1900, Gosling s’intéressait principalement à la littérature anglaise, surtout aux œuvres de Shakespeare, et ses acquisitions trahissaient ce goût. En 1899, il publia son premier travail littéraire, un article sur la Tempête dans le périodique londonien Literature. Ce travail lui valut neuf guinées et aussi le respect d’un auteur de St John’s, le juge Daniel Woodley Prowse*, qui le qualifia de « frère littéraire ». L’argent servit naturellement pour la bibliothèque de Gosling. Ce dernier avait commencé à s’intéresser surtout aux premières éditions et aux éditions rares, mais il pouvait rarement s’en offrir.

En 1906, avec Prowse et d’autres, Gosling aida à faire revivre la Newfoundland Historical Society, moribonde depuis 1881. C’est à cette époque qu’il entreprit la rédaction d’un essai historique à la demande du docteur Wilfred Thomason Grenfell*, qui le pria de contribuer au livre qu’il était en train d’écrire sur ses expériences comme médecin au Labrador en rédigeant un chapitre sur l’histoire de cette région. Le chapitre devint l’œuvre personnelle de Gosling, qu’il intitula Labrador : its discovery, exploration, and development (Londres 1910), qui est demeuré jusqu’à ce jour l’ouvrage le plus complet sur le sujet. Gosling s’inspira de documents qu’il avait obtenus des archives britanniques et canadiennes. Sa recherche s’avérerait inestimable pour sir Patrick Thomas McGrath, qui dans les années 1920 prépara la cause de Terre-Neuve dans le litige qui l’opposa au Canada sur la propriété du Labrador. À la même époque, Gosling entreprit une biographie de sir Humphrey Gilbert*, qui fut publiée à Londres en 1911.

Actif dans le milieu local des affaires, Gosling joua en 1909 un rôle de premier plan, à titre de secrétaire organisateur, dans la formation du Bureau de commerce de Terre-Neuve, dont il devint président en 1913. Cette année-là, il fut aussi nommé membre du conseil d’administration de la Harvey and Company, fonction qu’il assumerait jusqu’à sa retraite en 1927. Son souci des intérêts commerciaux de Terre-Neuve l’amena à s’opposer à la confédération de la colonie avec le Canada. En 1907, Gosling avait écrit au Spectator de Londres pour défendre le point de vue de ses collègues marchands de St John’s selon lequel la base de la prospérité de Terre-Neuve était sa liberté de commerce. Terre-Neuve ne consommait pas plus ce qu’elle produisait qu’elle ne produisait ce qu’elle consommait, et « [devait] par conséquent avoir la liberté absolue de vendre sur les meilleurs et les plus lucratifs marchés, et avec l’or ainsi obtenu, d’acheter sur les plus avantageux. [La] contraindre à acheter d’un pays plus que d’un autre serait sacrifier une partie de [son] revenu national. » Le point de vue de Gosling avait été façonné par les années qu’il avait passées comme représentant de commerce au Canada, aux États-Unis, en Grande-Bretagne et sur le continent européen.

Gosling a laissé un souvenir plus durable par ses contributions à la vie publique de sa ville d’adoption. En 1902, il avait été secrétaire honoraire d’un comité de collecte de fonds pour la reconstruction de la cathédrale anglicane qu’un incendie avait partiellement détruite en 1892. En 1908, il aida à fonder l’Association for the Prevention of Consumption, dont il devint vice-président et qui s’employait à encourager la lutte contre la tuberculose [V. Ella Campbell*].

Gosling fut grandement influencé par les mouvements de réforme municipale au Canada et aux États-Unis et par leur insistance sur l’efficacité administrative et le développement social. Misant sur son prestige de président, en décembre1913, il fit constituer par le Bureau de commerce un comité de citoyens chargé de voir quelles réformes pouvaient être entreprises à St John’s, où un conseil municipal existait depuis 1888. Le résultat fut qu’en 1914 le Parlement remplaça les conseillers élus par une commission de 12 membres nommés. Sous la présidence de Gosling, la commission administra la ville pendant deux ans, institua un certain nombre de réformes dans la collecte et la distribution des revenus et réorganisa les services municipaux d’aqueduc et d’égout. Elle rédigea aussi une nouvelle charte municipale qui accordait des pouvoirs élargis au conseil et plus d’indépendance par rapport au Parlement. Celui-ci refusa toutefois d’entériner la charte, en 1916, sous prétexte qu’il fallait faire plus d’études et rétablit plutôt le conseil de membres élus.

Une élection municipale eut donc lieu en juin 1916 et Gosling fut élu maire. L’année suivante, il réussit à obtenir du Parlement les pouvoirs nécessaires pour que la ville entreprenne un programme de construction de logements et révise son système d’impôt foncier. En 1920–1921, il fut à nouveau nommé président d’une commission qui administra St John’s jusqu’à ce que la charte acquière force de loi et prévoie l’élection d’administrateurs. Ses années dans l’administration municipale furent difficiles. « Envolés les légers passe-temps des jours anciens – la peinture, la photographie, les aventures à la recherche de vieux livres –, écrivit sa femme à sa sœur en 1914, et quand il n’y a pas de réunions, il passe ses soirées absorbé dans des petits ouvrages qui traitent de la meilleure méthode pour se débarrasser des déchets et de sujets semblables. » Sa santé fléchit, et en 1921 Gosling refusa les demandes qu’on lui fit de se présenter de nouveau comme maire, et se retira de la vie municipale à cause de ses affaires et de sa santé.

Les efforts déployés par Gosling pour amorcer des réformes sociales s’inscrivaient dans un élan plus vaste, qui se fit sentir à Terre-Neuve durant la Première Guerre mondiale. La manifestation la plus évidente de cet élan fut la mise sur pied, par William Ford Coaker*, du Fishermen’s Protective Union en 1908 et l’entrée de ce syndicat en politique active en 1913. Le point commun des deux mouvements de réforme était la détermination à améliorer les conditions sociales, ce qui fut le thème d’un congrès tenu à St John’s en octobre 1917 par des leaders politiques et religieux locaux. On y vit des réformateurs du mouvement Social Gospel venus du Canada et des États-Unis, notamment John George Shearer et Thomas Albert Moore*, de l’Ontario. Le maire Gosling accueillit les participants, leur disant qu’il était un « travailleur social lui-même, dans une certaine mesure, parce que l’administration d’une ville touchait la vie des gens de centaines de façons ». Préoccupé par le « taux scandaleux de mortalité infantile à Terre-Neuve », Gosling avait entrepris de promouvoir un service pour le bien-être des enfants, et en 1918 il contribua à payer le salaire d’une infirmière de santé communautaire à même ses émoluments de maire. Après 1919, la Women’s Patriotic Association, dont Harriette Armine était membre du bureau de direction, entreprit une collecte de fonds pour cette cause qui mena à la formation, en 1921, de la Child Welfare Association présidée par Mary Meager Southcott*. Gosling appuyait aussi le mouvement à St John’s pour le vote des femmes, et Harriette Armine en était l’une des plus ardentes avocates [V. Fannie Knowling]. Le St John’s Municipal Act de 1921 reflétait cette influence, car il donnait aux femmes le droit de voter aux élections municipales.

En septembre 1927, William Gilbert Gosling se retira avec sa femme aux Bermudes, où il mourut en 1930. Harriette Armine fit don de sa grande collection de livres à la population de St John’s afin de constituer la base de la première bibliothèque publique de la ville, la Gosling Memorial Library, qui ouvrit ses portes en 1936. L’établissement d’une telle bibliothèque avait été un rêve cher à Gosling avant qu’il ne se retire de la vie publique.

Melvin Baker

Evening Telegram (St John’s), 8 oct. 1917, 7 nov. 1930.— Melvin Baker, « The government of St. John’s, Newfoundland, 1800–1921 » (thèse de ph.d., Univ. of Western Ontario, London, 1981), 367–371 ; « Prominent figures from our recent past : William Gilbert Gosling », Newfoundland Quarterly (St John’s), 81 (1985–1986), no 1 : 43 ; « William Gilbert Gosling and the charter : St John’s municipal politics, 1914–1921 », Newfoundland Quarterly, 81, no 1 : 21–28 ; et « William Gilbert Gosling and the establishment of the Child Welfare Association, 1917–1921 », Newfoundland Quarterly, 77 (1981–1982), no 4 : 31s. (les textes des articles peuvent aussi être consultés sur notre site Web : http://www.ucs.mun.ca/~melbaker/stjohns.htm). — Melvin Baker et G. M. Story, « Book collectors in Newfoundland : the case of W. G. Gosling », dans «The book disease» : Atlantic provinces book collectors, E. L. Swanick, édit. (Halifax, 1996), 83–92.— A. [H.] N[utting] G[osling], William Gilbert Gosling : a tribute (New York, [1935])

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Melvin Baker, « GOSLING, WILLIAM GILBERT », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/gosling_william_gilbert_15F.html.

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Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/gosling_william_gilbert_15F.html
Auteur de l'article:    Melvin Baker
Titre de l'article:    GOSLING, WILLIAM GILBERT
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2005
Année de la révision:    2013
Date de consultation:    18 mars 2024