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Titre original :  William John Hanna, president of Imperial Oil Limited, Guelph, Ontario. [ca. 1918-1919]. Image courtesy of Glenbow Museum, Calgary, Alberta. Glenbow Archives IP-26-8b-Hanna, W.J.-2.

Provenance : Lien

HANNA, WILLIAM JOHN, instituteur, avocat, homme politique et fonctionnaire, né le 13 octobre 1862 dans le canton d’Adelaide, Haut-Canada, fils de George Hanna et de Jane Murdock ; le 1er janvier 1891, il épousa à Point Edward, Ontario, Jean Gibson Neil (décédée en 1895), et ils eurent au moins un fils, puis le 30 juin 1896, à Sarnia, Ontario, Maud MacAdams, et de ce second mariage naquirent deux filles ; décédé le 20 mars 1919 à Augusta, Georgie.

William John Hanna était d’ascendance irlandaise. Il passa son enfance à la ferme de ses parents dans le canton d’Adelaide, puis s’installa en 1871 avec sa famille dans le canton de Brooke, dans le comté de Lambton. Diplômé du Sarnia Collegiate Institute à l’âge de 17 ans, il enseigna trois ans dans une école primaire près de son domicile. Malheureux dans l’enseignement, il utilisa ses mille dollars d’économies pour payer ses études de droit à l’Osgoode Hall de Toronto. Il fut admis au barreau en 1890 et ouvrit un cabinet à Sarnia, où il se fit connaître par son aptitude à éviter les procès. Il serait nommé conseiller du roi en 1908.

Travailleur acharné, Hanna ne tarda pas à attirer sur lui l’attention des conservateurs de sa région, qui le mirent en candidature aux élections fédérales de 1896 et de 1900. Défait les deux fois, il remporta en 1902 le siège de Lambton West à l’Assemblée législative de l’Ontario. D’après l’organisateur du parti Alexander Whyte Wright, sa campagne avait été « presque parfaite ». Brillant orateur, cet homme à lunettes « ne travaillait peut-être pas avec méthode », selon le journaliste John Stephen Willison*, « mais à certains moments, sa capacité de concentration était quasi démoniaque ». Grâce à son rôle dans l’opposition et à ses efforts en vue de redresser la situation du parti dans le sud-ouest de l’Ontario, Hanna obtint le poste de secrétaire et registraire général de la province en 1905, lorsque les conservateurs prirent le pouvoir sous la direction de James Pliny Whitney. Apparemment, on ne craignit pas que ses nouvelles fonctions entrent en conflit avec son travail d’avocat et ses intérêts dans les affaires.

Hanna s’était fait beaucoup de relations en pratiquant le droit et en se constituant des appuis politiques. Il fut conseiller juridique de l’Imperial Oil Company Limited à compter de l’installation de cette société à Sarnia en 1897, appartint au conseil d’administration de la Banque impériale du Canada, de la Sterling Bank of Canada et de la Western Canada Settlers Mutual Company, et fut vice-président de l’International Petroleum and Empire Accident and Surety. Après son entrée au cabinet en 1905, il resta au conseil d’administration de l’Imperial Oil. Conformément à la coutume, il dispensa des faveurs à certaines de ses relations. Ainsi, Jacob Lewis Englehart*, vice-président de l’Imperial Oil et président de l’association conservatrice de Lambton, fut nommé en 1905 à la commission qui dirigeait le Temiskaming and Northern Ontario Railway, propriété du gouvernement, et en devint président l’année suivante, sous l’autorité immédiate de Hanna.

Les adversaires politiques de Hanna tentaient de le prendre en défaut à cause de ses liens avec des entreprises, mais il réussit à garder un dossier vierge de toute preuve de corruption. En 1908 et en 1913, en se livrant au besoin à de rudes manœuvres partisanes au Parlement, il esquiva des accusations d’avoir accepté des contributions pour ses campagnes. En 1914, les libéraux alléguèrent que son département, dont relevaient les permis d’alcool, s’était servi d’un inspecteur des permis pour faire perdre des voix aux prohibitionnistes dans trois comtés, mais là encore, il en sortit indemne.

Quand la carrière politique de Whitney tira à sa fin en 1914, le Globe de Toronto déclara que Hanna était l’« homme le plus fort » de son cabinet. D’après l’historien Charles W. Humphries, le premier ministre en était venu à compter sur « l’avis, l’inventivité et les qualités administratives » de Hanna, mais l’avocat de Sarnia fut délibérément écarté de la succession. La chose s’explique par des dissensions au sein du parti – l’opposition de Hanna à l’hydroélectricité avait engendré un conflit avec le magnat de l’énergie Adam Beck* – et peut-être par la répugnance des libéraux à prendre pour chef un homme aussi intimement lié au monde des affaires. Sans cacher son amertume, Hanna réintégra sa fonction de secrétaire de la province en octobre 1914 dans le gouvernement de William Howard Hearst*. Il démissionna en décembre 1916 en invoquant une charge de travail trop lourde dans le milieu des affaires. D’autres facteurs pourraient avoir influé sur sa décision, dont la réaction à propos des relations de l’Imperial Oil avec le trust de la Standard Oil, qui était détesté, et les tentatives acharnées des libéraux pour ternir sa réputation parce qu’il détenait des actions de l’International Nickel, alors critiquée à cause de son monopole au Canada et de ses ventes présumées à un pays ennemi, l’Allemagne. Toutefois, il resta membre du gouvernement à titre de député et de ministre sans portefeuille.

En tant que secrétaire de la province, Hanna avait été chargé de l’administration des œuvres publiques de bienfaisance, des prisons, des asiles, de la santé, de la protection de l’enfance, de la statistique, de l’enregistrement des entreprises et de la réglementation sur l’alcool. À ses débuts en politique, il avait vivement critiqué, à l’Assemblée, le système carcéral ontarien, dont les détenus sortaient souvent dans un état psychologique et une condition physique pires qu’à leur entrée. En 1910, sur son initiative, l’État mit fin à la pratique qui consistait à faire exécuter sous contrat aux prisonniers des tâches de manœuvres, et ouvrit à Guelph une ferme pénitentiaire (l’Ontario Reformatory) dotée de divers ateliers de formation technique. S’agissant du réseau des asiles, Hanna connaissait sans doute la psychiatrie progressiste pratiquée par des surintendants tel Charles Kirk Clarke*. Lui-même était soucieux de réformes, comme l’indique l’établissement à Whitby, en 1912–1913, d’un hôpital où les handicapés mentaux apprendraient à se suffire à eux-mêmes au moyen de la thérapie par le travail et d’autres méthodes. En outre, il promut le travail de spécialistes comme son amie la docteure Helen MacMurchy*, dont les études sur la mortalité infantile et la débilité mentale alliaient réforme et eugénisme. En tant que ministre responsable du Bureau de santé provincial, il joua un rôle important dans la nomination des fonctionnaires de district, la promotion de la formation des infirmières et l’application des règles de pasteurisation, de vaccination et d’hygiène en cas d’épidémie.

L’immense capacité de travail de Hanna en matière législative fut particulièrement manifeste dans la manière dont il traita la question de l’alcool dans les gouvernements de Whitney et de Hearst. Il n’était nullement prohibitionniste, mais dès 1914, il avait déjà proposé ou appuyé près de 40 modifications à la loi afin de restreindre les ventes et la distribution. En mars 1916, il présenta l’Ontario Temperance Act, qui ferma tous les bars, clubs et débits d’alcool jusqu’à la fin de la guerre et interdit les ventes sauf à des fins médicinales, scientifiques ou sacramentelles.

Dès 1908, Hanna avait fait campagne avec le chef conservateur fédéral Robert Laird Borden*, qui devint premier ministre du Canada en 1911. Pendant les hostilités, il conseilla Borden sur le gouvernement de coalition et l’ordre public. Il usa souvent de son influence pour encourager l’effort de guerre : il prononça des discours en faveur du recrutement dans toute la province et ordonna que les ateliers de la prison de Guelph aident à équiper l’Ontario Military Hospital à Orpington (Londres). (Sa belle-sœur l’infirmière Roberta Catherine MacAdams* était surveillante dans cet hôpital en 1917 lorsque les soldats albertains servant outre-mer l’élurent à l’Assemblée législative de leur province.)

Le 21 juin 1917, au moment où la pénurie d’aliments et l’inflation semblaient menacer l’effort de guerre, Hanna fut nommé contrôleur fédéral de l’alimentation. Avec son obstination habituelle, il conclut que son devoir était de maximiser la production destinée aux pays d’outre-mer. Bien qu’il ait édicté quelques règlements, il s’employa principalement à encourager les restrictions volontaires et le changement des habitudes alimentaires. La population estimait qu’il aurait dû contrôler les prix pratiqués au pays, et la presse trouvait le programme tout à fait ridicule, mais il resta inflexible.

En piètre santé, Hanna démissionna de ce poste controversé le 24 janvier 1918. Pourtant, il accepta la présidence de l’Imperial Oil plus tard la même année et sut créer dans l’entreprise un climat de gestion progressiste. Ainsi, en décembre, il instaura la négociation collective et des avantages sociaux pour les employés.

Un mois plus tôt, le fils de William John Hanna, William Neil, lieutenant dans la Royal Air Force, était mort accidentellement en Italie. Dévasté par la nouvelle et déjà malade, Hanna dut aller passer l’hiver dans un climat chaud. Il fut frappé d’une crise d’apoplexie pendant son séjour à Augusta et mourut le 20 mars 1919. Après une cérémonie méthodiste, on l’inhuma au cimetière Lakeview à Sarnia.

Gayle M. Comeau

AN, RG 31, C1, 1871, Adelaide Township, Ontario, div. 2 : 26 (mfm aux AO).— AO, RG 80-5-0-187, n5972 ; RG 80-5-0-235, n6395.— Lakeview Cemetery (Sarnia, Ontario), Burial records.— Daily Mail and Empire, 21 mars 1919.— Toronto Daily Star, 30 juin 1917, 25 nov. 1918.— R. C. Brown, Robert Laird Borden, a biography (2 vol., Toronto, 1975–1980), 2.— R. C. Brown et Ramsay Cook, Canada, 1896–1921 : a nation transformed (Toronto, 1974).— Canadian annual rev. (Hopkins), 1903–1919.— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1912).— CPG, 1909, 1919.— Cyclopædia of Canadian biog. (Rose et Charlesworth), 3.— C. W. Humphries, « Honest enough to be bold » : the life and times of Sir James Pliny Whitney (Toronto, 1985).— Victor Lauriston, Lambton’s hundred years, 1849–1949 (Sarnia, [1949]), 256s.— Legislators and legislatures of Ontario (Forman).— Nelles, Politics of development.— Peter Oliver, GHoward Ferguson : Ontario Tory (Toronto et Buffalo, N.Y., 1977).— Ontario and the First World War, 1914–1918 ; a collection of documents, B. M. Wilson, édit. (Toronto, 1977).— Margaret Prang, N. W. Rowell, Ontario nationalist (Toronto et Buffalo, 1975).— Standard dict. of Canadian biog. (Roberts et Tunnell).— B. D. Tennyson, « Sir William Hearst and the Ontario Temperance Act », OH, 55 (1963) : 233–245 ; « The succession of William H. Hearst to the Ontario premiership – September 1914 », OH, 56 (1964) : 185–189.— Albert Tucker, Steam into wilderness : Ontario Northland Railway, 1902–1962 (Toronto, 1978).— J. [S.] Willison, Reminiscences, political and personal (Toronto, 1919).

Bibliographie générale

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Gayle M. Comeau, « HANNA, WILLIAM JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/hanna_william_john_14F.html.

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Auteur de l'article:    Gayle M. Comeau
Titre de l'article:    HANNA, WILLIAM JOHN
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1998
Année de la révision:    1998
Date de consultation:    19 mars 2024