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Titre original :  Western Methodist Recorder. Source: Canadiana.ca (https://www.canadiana.ca/view/oocihm.8_04491_6/2?r=0&s=1).

Provenance : Lien

HUSSEY, FLORENCE SARAH (Hall), militante de la tempérance, partisane du suffrage féminin et féministe, née le 15 octobre 1864 à Newland, Gloucestershire, Angleterre, fille de John Hussey et de Mary Anne Seward ; en 1898, elle épousa à New Westminster, Colombie-Britannique, le révérend William Lashley Hall (mort en 1947) ; décédée le 10 octobre 1917 à North Vancouver.

On ne sait rien de Florence Sarah Hussey avant son mariage avec William Lashley Hall. Elle passa les premières années de sa vie conjugale à élever ses deux belles-filles et à assister son mari dans ses fonctions de ministre méthodiste. Elle avait manifestement de l’instruction ; le Western Methodist Recorder a dit que cette « dame anglaise raffinée et cultivée, remarquablement douée pour prendre la parole en public [...] [avait] remplacé son mari en chaire plus d’une fois et reçu un accueil favorable ». Sa vie spirituelle était très intense ; selon ses écrits, elle avait la ferme conviction que l’engagement politique des chrétiens et la reconnaissance de l’égalité absolue des sexes étaient essentiels à l’avènement d’une société morale.

Être la femme d’un ministre méthodiste n’était sûrement pas de tout repos pour Mme Hall ; périodiquement, elle devait s’installer dans une nouvelle région de la Colombie-Britannique. De 1906 à mai 1910, elle-même et sa famille vécurent à Fernie. Pendant son séjour dans cette localité, elle agit à titre de rapporteur provincial d’une organisation méthodiste, la Woman’s Missionary Society, et publia dans le Western Methodist Recorder une série de chroniques sur les œuvres de cette société en Colombie-Britannique, notamment les missions auprès des immigrants japonais et le Crosby Girls’ Home de Port Simpson. En outre, elle appartint au comité directeur de la Woman’s Christian Temperance Union of British Columbia et y fut, de 1907 à sa mort, surintendante du service d’évangélisation. À ce titre, elle coordonnait le travail dans les hôpitaux, les prisons et les missions urbaines de toute la province. Elle créa aussi une section locale à Fernie. En juin 1908, au congrès annuel de la Woman’s Christian Temperance Union of British Columbia, elle dirigea des réunions de prières, rendit compte des activités de son service et raconta son voyage en Californie, où elle avait assisté au congrès de l’Union chrétienne de tempérance de cet État.

En août 1908, un incendie ravagea Fernie ; selon Florence Sarah Hall, sa famille perdit « tout sauf le Christ ». Elle-même et son mari prêchèrent dans une tente jusqu’au début de 1910, soit jusqu’à l’achèvement de la nouvelle église méthodiste construite par leurs soins. En mai de cette année-là, les Hall furent mutés à Vancouver, dans le district de Mount Pleasant. Toujours militante à la Woman’s Christian Temperance Union, Mme Hall prenait la parole à des congrès, participait aux missions auprès des femmes et tenait des offices religieux pour les détenues. En outre, elle continuait de seconder son mari. Elle travaillait à l’école du dimanche, tant auprès des adultes que des enfants, et signalait dans le Western Methodist Recorder les succès de ses élèves, les « futurs militants victorieux de l’Église de Dieu ». En 1912, elle publia dans ce périodique une série en deux volets sur la chrétienne et le chrétien modèles.

L’engagement de Florence Sarah Hall en faveur du suffrage féminin date de la même époque. Au congrès annuel de la Woman’s Christian Temperance Union of British Columbia en 1912, elle présenta une proposition à ce sujet. Elle œuvrait aussi dans une association vouée à « l’établissement des droits politiques, sociaux et industriels des femmes et des hommes », la Political Equality League de la Colombie-Britannique. L’organisme travaillait activement pour le suffrage féminin et lança une campagne afin de dénoncer l’« inefficacité » de certaines lois provinciales touchant les femmes et les enfants. De plus, il publiait un mensuel, le Champion, qui contenait des articles, des lettres et des éditoriaux sur le suffrage féminin, la traite des blanches, la tempérance et le statut juridique des femmes. Mme Hall écrivait dans le Champion et était organisatrice de la ligue dans la partie continentale de la Colombie-Britannique, de la côte à Kamloops. En novembre 1912, elle parcourut son district pour fonder des ligues locales et faire circuler une pétition en faveur du droit de vote des femmes, activité qu’elle qualifia de « révolution pacifique et ordonnée ».

En juin 1913, les Hall furent affectés à Revelstoke, où Florence Sarah continua d’œuvrer à la Woman’s Christian Temperance Union et de militer pour le suffrage féminin. Dans le Champion de septembre, elle publia un article intitulé « Suffrage and morals » dans lequel elle demandait : « la liberté politique est-elle un don spirituel ? » « Si oui, répondait-elle, dites-moi qui va accorder ce don ? Des hommes [qui vivent dans le] péché ? Comme c’est amusant ! » Elle déclarait ensuite que « le mouvement des femmes [était] né pour enseigner au monde la valeur de la vie humaine et de la liberté humaine », éléments fondamentaux de sa vision d’elle-même et de la place des femmes dans la société canadienne.

En 1914, malgré des ennuis de santé, Florence Sarah Hall continua de collaborer au Champion et inaugura dans le Western Methodist Recorder une chronique intitulée « Suffrage sermonette ». Suivit une série de 11 chroniques où elle défendait l’« égalité des sexes en tout, sauf la force physique ». Son argument central était que l’usurpation du pouvoir politique par les hommes rendait « la vie misérable et douloureuse » du point de vue politique, économique et judiciaire. Le seul moyen de bâtir une société morale et juste était d’accorder aux femmes le même statut qu’aux hommes.

En juin 1915, Mme Hall et sa famille s’établirent à North Vancouver. Malgré une maladie chronique, elle occuperait la présidence des sections locales de la Woman’s Missionary Society et de la Political Equality League durant la dernière année de sa vie. De plus, elle continua de publier ses petits sermons et de prendre la parole aux congrès annuels de la Woman’s Christian Temperance Union of British Columbia. Pendant la Première Guerre mondiale, elle se consacra de plus en plus à la création d’une société morale ; en 1916, elle expliqua aux membres que, en dépit des « sollicitations pressantes de la Croix-Rouge et des sociétés de secours », elles ne devaient pas perdre de vue les besoins spirituels du Canada. D’ailleurs, son rapport de 1917 traitait principalement de l’« importance suprême de la prière en ces temps éprouvants et difficiles ». Le dernier article qu’elle écrivit pour le Western Methodist Recorder plaidait non seulement pour l’égalité politique et juridique des femmes, mais aussi pour leur égalité sur le plan religieux. L’Église devait accepter l’ordination des femmes, soutenait-elle, car sans égalité religieuse, l’égalité civile ne signifiait rien.

Florence Sarah Hussey Hall mourut d’une crise d’asthme et d’une défaillance cardiaque le 10 octobre 1917. Au cours des cinq dernières années de sa vie, elle était devenue beaucoup plus radicale que bon nombre de ses consœurs, qui revendiquaient surtout l’égalité pour les femmes en tant que mères et collaboratrices des hommes. Pour elle, la guerre était l’aboutissement logique de l’insensibilité de la société à l’égard des propos des femmes. Si elles avaient eu le droit de vote, déclarait-elle, « jamais cet affreux carnage n’aurait entaché la civilisation du vingtième siècle ». Selon Mme Hall, la véritable égalité des sexes conduirait à une nouvelle société fondée sur la loi divine plutôt que sur la loi humaine.

Susan J. Johnston

AN, RG 31, C!, 1901, New Westminster, C.-B., sous-district C2 : 1.— BCARS, H/D/H14.— City of Vancouver Arch., Add. mss 54 (J. S. Matthews coll.),.01953 ; Add. mss 115 (C. C. Hodgson coll.).— Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, Geneal. Soc. (Salt Lake City, Utah), International geneal. index.— EUC, British Columbia Conference Arch. (Vancouver), St Andrew’s Church (North Vancouver), RBMS.— General Register Office (Londres), Reg. of births, Monmouth (Gloucester), 17 nov. 1864.— D. D. Taylor, « Never just a preacher », British Columbian (New Westminster), 9 janv. 1947.— Champion (Victoria), août 1912’févr. 1914 (exemplaires conservés aux BCARS, Northwest coll.).— Western Methodist Recorder (Victoria), 1 (1899–1900)–17 (1917–1918) (exemplaires conservés aux EUC, British Columbia Conference Arch., Vancouver).— Woman’s Christian Temperance Union of British Columbia, Report of the annual convention (Victoria ; Vancouver), 1907–1909, publié par la suite sous le titre Yearbook and proc. of the annual convention (Vancouver), 1910–1918 ; Silver anniversary of the provincial Woman’s Christian Temperance Union of British Columbia, 1883–1908 [...] (Victoria, 1908) (exemplaires conservés aux BCARS, Northwest coll.).

Bibliographie générale

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Susan J. Johnston, « HUSSEY, FLORENCE SARAH », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/hussey_florence_sarah_14F.html.

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Auteur de l'article:    Susan J. Johnston
Titre de l'article:    HUSSEY, FLORENCE SARAH
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1998
Année de la révision:    1998
Date de consultation:    19 mars 2024