DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

ROBINSON, ELIZA ARDEN – Volume XIII (1901-1910)

décédée le 19 mars 1906 à Victoria

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

JONES, DAVID THOMAS, missionnaire de l’Église d’Angleterre, administrateur scolaire et homme politique, né vers 1796, probablement dans le pays de Galles ; en mai 1829, il épousa Mary Lloyd, et ils eurent six enfants ; décédé le 26 octobre 1844 à Llangoedmor, pays de Galles.

David Thomas Jones fut « élevé en vue d’être fermier » mais en 1820, après deux ans d’études au séminaire de Lampeter dans le pays de Galles, la Church Missionary Society l’accepta comme candidat au missionnariat. On l’ordonna diacre en décembre 1822, et prêtre en avril 1823. Au cours de l’été, il s’embarqua sur un navire de la Hudson’s Bay Company, le Prince of Wales, afin d’aller remplacer pendant un an John West, missionnaire anglican et aumônier de la compagnie dans la colonie de la Rivière-Rouge (Manitoba).

West projetait d’« établir des écoles et des missionnaires dans tout le pays », ce que George Simpson*, gouverneur du département du Nord de la Hudson’s Bay Company, jugeait inacceptable pour la compagnie et inutile pour les Indiens ou les sang-mêlé. En 1823, dans une lettre adressée à Andrew Colvile, à Londres, il s’opposa donc au retour de West mais loua Jones : « [il] nous sera d’un grand secours », disait-il. Par la suite, Jones succéda à West comme responsable de la première mission protestante du Nord-Ouest et comme aumônier. Pendant l’été de 1824, il construisit, à quelques milles en aval de la mission originale d’Upper Church (St John), une deuxième église appelée Middle Church (St Paul), où il ouvrit une école de jour.

Jones et son collaborateur, le révérend William Cockran*, qui le rejoignit en 1825, se réclamaient tous deux de la Basse Eglise et finirent par modifier leur liturgie afin d’attirer les colons de la Rivière-Rouge qui étaient presbytériens et parlaient le gaélique. L’un d’eux, Alexander Ross*, décrivit plus tard Jones comme un « prédicateur remarquable et éloquent ; homme au cœur tendre, aimable et libéral à l’excès [...], il était aimé presque jusqu’à l’idolâtrie ». Cependant, Cockran en vint à voir d’un mauvais œil le prestige de Jones et à le trouver trop indifférent aux Indiens. Tous deux partageaient néanmoins une même aversion pour bien des coutumes locales ; en juillet 1824, Jones avait dit considérer comme un sacrilège le fait que West ait baptisé les futures épouses indiennes ou sang-mêlé des trafiquants sans leur donner d’instruction religieuse.

En 1828, Jones quitta la Rivière-Rouge pour un congé. Pendant qu’il était en Angleterre, en février 1829, il prévint le comité de la Church Missionary Society : « L’opinion générale est que notre sphère d’influence ne doit pas déborder les frontières de la colonie. » À l’automne, il reprit ses fonctions de ministre et d’instituteur, accompagné cette fois de Mary Lloyd, qu’il avait épousée au printemps et qui ne tarda pas à nouer des liens étroits avec la femme de Simpson, Frances Ramsay Simpson*. Encouragé par le gouverneur, Jones proposa en 1832 de fonder à la mission d’Upper Church un pensionnat voué « au perfectionnement moral, à l’instruction religieuse et à l’éducation générale des garçons, à savoir les fils des messieurs engagés dans la traite des fourrures ». L’établissement, connu sous le nom de Red River Academy, était la première école secondaire anglophone du Nord-Ouest ; Jones en assurait lui-même le financement, mais il avait besoin du parrainage de Simpson et du conseil du département du Nord de la Hudson’s Bay Company, notamment pour attirer des élèves. La construction des bâtiments de l’école, entreprise en octobre 1832, se termina l’été suivant. On y aménagea aussi une section réservée aux filles. En août 1832, Jones avait demandé à la Church Missionary Society de trouver une « institutrice [...] dotée d’une solide expérience chrétienne » et un « directeur [...] ayant des connaissances pratiques en arpentage ». Mary Lowman et John Macallum vinrent occuper ces postes à l’automne de 1833.

Au moment même de la fondation de l’école, Jones entreprit de remplacer le bâtiment de la mission d’Upper Church, que West avait construit en bois rond, par une église de pierre qui, en 1861, allait être intégrée à la cathédrale de l’évêque David Anderson*. Une école de jour et une école du dimanche, toutes deux dirigées par Peter Garrioch, étaient attenantes à cette église. On réinstalla à la mission de Lower Church (St Andrew), au bord des rapides Grand, l’école indienne fondée par West et reprise par Jones, et on la plaça sous la responsabilité de Cockran.

Malgré la détérioration des relations entre Cockran et Jones ; la Red River Academy, qui selon Simpson était « un honneur et une source de fierté pour la contrée », prospéra : elle comptait 14 élèves en 1833, 40 un an plus tard, et 23 garçons et 24 filles en 1835. Presque tous les élèves, dont beaucoup de sang-mêlé, étaient les enfants de fonctionnaires de la Hudson’s Bay Company, tels James Bird*, George Simpson et le père d’Alexander Kennedy Isbister*.

C’est en février 1835 qu’on avait nommé David Thomas Jones au Conseil d’Assiniboia. La mort de sa femme, survenue le 14 octobre 1836, après un accouchement, l’affecta profondément : « Me voici, disait-il, tout à fait incapable de diriger les écoles. » En août 1838, il partit pour l’Angleterre avec ses enfants. Vicaire à Lampeter et professeur de gallois au St David’s Collège, il fut, de mars 1843 jusqu’à sa mort en 1844, rector à Llangoedmor. La Hudson’s Bay Company lui avait acheté la Red River Academy et en revendit plus tard les bâtiments à son successeur, Macallum.

S. M. Johnson et T. F. Bredin

APC, MG 19, E1, sér. 1 : 7825, 8011 (mfm aux PAM).— National Library of Wales (Aberystwyth, pays de Galles), Llangoedmor parish, reg. of burials, 30 oct. 1844.— Univ. of Birmingham Library, Special Coll. (Birmingham, Angl.), Church Missionary Soc. Arch., C, C.1/O, journal of D. T. Jones (mfm aux PAM).— Haul (Llandovery, pays de Galles), 9 (1844) : 398.— Alexander Ross, The Red River settlement : its rise, progress and present state ; with some account of the native races and its general history, to the present day (Londres, 1856 ; réimpr., Edmonton, 1972).— Boon, Anglican Church.— D. T. W. Price, A history of Saint David’s University College, Lampeter (1 vol. paru, Cardiff, pays de Galles, 1977-  ).— Van Kirk, « Many tender ties ».— J. H. Archer, « The Anglican Church and the Indian in the northwest », Canadian Church Hist. Soc., Journal (Toronto), 28 (1986) : 19–30.— J. E. Foster, « Program for the Red River Mission : the Anglican clergy, 1820–1826 », HS, n° 4 (nov. 1969) : 49–75.— A. N. Thompson, « The wife of the missionary », Canadian Church Hist. Soc., Journal, 15 (1973) : 35–44.

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

S. M. Johnson et T. F. Bredin, « JONES, DAVID THOMAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/jones_david_thomas_7F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/jones_david_thomas_7F.html
Auteur de l'article:    S. M. Johnson et T. F. Bredin
Titre de l'article:    JONES, DAVID THOMAS
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
Année de la révision:    1988
Date de consultation:    19 mars 2024