DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

ROBINSON, ELIZA ARDEN – Volume XIII (1901-1910)

décédée le 19 mars 1906 à Victoria

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

LE GARDEUR DE COURTEMANCHE, AUGUSTIN, soldat, ambassadeur auprès des Anglais et des Indiens, commandant sur la côte du Labrador ; né à Québec le 16 décembre 1663, cinquième enfant de Jean-Baptiste Legardeur de Repentigny et de Marguerite Nicollet, fille de Jean Nicollet* de Belleborne, décédé le 29 juin 1717.

La vie de Courtemanche se partage en deux époques : sa carrière militaire et sa vie au Labrador. Enseigne en 1690, lieutenant réformé en 1691, lieutenant en 1692, enseigne de vaisseau en janvier 1694, il recevait le 1er avril 1702 le commandement d’une compagnie. Au cours des années 1689 et 1690, sous le commandement de René Robinau de Portneuf, il prit part à une expédition en Nouvelle-Angleterre et se distingua à la prise du fort de la baie de Casco (près de Portland, Maine). Il participa à la défense de Québec en 1690 lors du siège de la ville par les troupes anglaises de William Phips*. En avril de l’année suivante, le gouverneur de Frontenac [Buade*] envoya Courtemanche à Michillimakinac pour qu’il fasse connaître aux Indiens des nations d’en haut la grande victoire française.

En 1693, Courtemanche, sous les ordres de Nicolas d’Ailleboust de Manthet, livra bataille aux Agniers, et, plus tard la même année, on lui assigna le commandement du poste de la rivière Saint-Joseph, au pays des Miamis. Le gouverneur de Montréal, Louis-Hector de Callière, lui confia la mission de se rendre en France, en 1698, informer le roi de la mort de Frontenac et solliciter en son nom le poste de gouverneur de la Nouvelle-France. Courtemanche plaida si bien la cause de Callière que celui-ci l’emporta sur ses rivaux, Philippe de Rigaud de Vaudreuil et Jean Bochart de Champigny. Le succès de sa mission lui valut, à son retour, d’être nommé capitaine dans la garde du gouverneur.

Le mariage devait changer complètement l’orientation de la vie de Courtemanche. Il épousa, le 20 juillet 1697, Marie-Charlotte Charest, la veuve de Pierre-Gratien Martel de Brouague dont le frère, Raymond Martel, avait des intérêts au Labrador. Courtemanche ne tarda pas à s’intéresser à cette région et contribua à mettre sur pied une expédition qui irait sur la côte du Labrador étudier sur place les possibilités d’exploiter la chasse et la pêche. À l’automne de 1700, on le désigna pour aller, avec Jean Enjalran, persuader les Outaouais de descendre à Montréal prendre part aux négociations avec les Iroquois. Comme il n’était pas encore de retour au printemps suivant, sa femme retint les services de Pierre Constantin* afin qu’il se rendît à la rivière des Esquimaux (rivière Saint-Paul) trafiquer avec les Indiens et y établir un poste au nom de son mari. Le 17 octobre 1702, on accorda à Courtemanche une concession (parfois désignée à tort comme seigneurie) le long de ce qui est aujourd’hui la côte du Québec et du Labrador, en bordure du détroit de Belle-Isle. Le domaine s’étendait de la rivière Kegaska (Kégashka) à la baie Kessessakiou (inlet de Hamilton) et Courtemanche obtenait, pour une période de dix ans, les droits exclusifs de traite et de chasse aux phoques, de pêche à la baleine et à la morue.

Courtemanche s’est probablement rendu lui-même au Labrador en 1704, il rédigea, l’année suivante, à l’intention de l’intendant Jacques Raudot, un mémoire dans lequel il décrivait ses explorations avec enthousiasme. Il s’enflammait en parlant du gibier et des poissons qui y foisonnaient. Cette même année, il déplaça son poste principal, « l’ancien établissement », à la baie de Phélypeau (baie de Brador) et construisit un nouveau fort, le fort Pontchartrain. Ses projets de pêche à la baleine furent favorablement accueillis. En 1705, il accompagna Livingston à Boston afin de poursuivre les négociations pour l’échange de prisonniers ; à l’été, le capitaine Vetch ramena sur son bateau Legardeur qui rapportait la réponse du gouverneur Dudley.

Courtemanche vivait en très bonne intelligence avec les Indiens du Labrador. Une trentaine de familles montagnaises établies sur son territoire travaillaient pour son compte, comme chasseurs et trappeurs. Le ministre l’informa, en 1708, que le roi, instruit de ses succès auprès des Indiens, nourrissait l’espoir qu’il réussisse à établir d’aussi bons rapports avec les Inuits qui étaient, pour les entreprises de pêche françaises installées le long de la côte, une source constante d’ennuis.

Pontchartrain expédia une dépêche à Courtemanche, en 1711, le priant d’avertir le gouverneur qu’une imposante flotte anglaise, sous le commandement de Sir Hovenden Walker, se préparait à attaquer la Nouvelle-France. Courtemanche dépêcha immédiatement son adjoint, François Margane* de Lavaltrie, accompagné de deux Indiens, afin qu’ils aillent avertir Vaudreuil. Heureusement, l’expédition anglaise, perdue dans le brouillard et la tempête, alla s’échouer sur les récifs de l’île aux Œufs, dans le Saint-Laurent.

L’entente sur la concession Kegaska-Kessessakiou expirait en 1712 mais, en 1714, le roi accorda à Courtemanche, pour le reste de ses jours, « la dite baye de Phelypeaux et dans les 4 lieues de front a luy concedées sur la dite coste, ensemble dans les isles et islots adjacents a la dite Baye et coste, la faculté d’y faire la pesche du loup marin, et qu’a l’egard des autres pesches qu’il les fasse concurremment avec les vaisseaux qui viendront [... et] de faire la traitte avec tous les Sauvages ». Le 12 novembre de la même année, Courtemanche était nommé commandant de roi sur la côte du Labrador pour « qu’il y regle et accomode les différents qui pourront arriver entre les sujets de Sa Majesté au sujet des emplacements pour la pesche a la dite coste ».

Courtemanche avait conçu le projet de se rendre en France informer lui-même le nouveau ministre de la Marine des nombreux avantages qu’on pourrait retirer de l’exploitation de la côte du Labrador. Il voulait en outre porter plainte contre Pierre Constantin*, son ancien employé, qu’il accusait d’empiétement sur sa concession. Il était sur le point de s’embarquer quand survint dans les alentours du fort un parti de 800 Inuits ; ils causèrent des dégâts considérables et s’emparèrent de tout ce qu’il leur était possible de transporter. Courtemanche dut abandonner ses projets de voyage et Mme Courtemanche partit à sa place. Un auteur anonyme de l’époque a écrit : « La vigilance et la hardiesse de Mr. de Courtemanche pour s’opposer à une flotte d’environ 800 sauvages et pour les mettre en fuite méritent bien quelques récompenses, au moins quelques gracieusetés ; un homme qui veut bien, pour le service de l’Etat demeurer presque seul, dans un pays inhabité tel que Labrador, étant impayable. »

Courtemanche voulut ériger un autre fort sur le fleuve Kessessakiou en 1716, dans le double but d’impressionner les Inuits et de fournir aux pêcheurs un abri sûr en cas d’attaque. Il sollicita de Vaudreuil l’autorisation de recruter 12 hommes de garnison et demanda qu’un officier en prît le commandement. Malheureusement Courtemanche mourut l’année suivante. Un mois avant sa mort il avait capturé la jeune Inuite Acoutsina. Son beau-fils, François Martel* de Brouague, fut nommé commandant à sa place. La concession de Courtemanche passa aux mains de Brouague (un quart), de Mme Courtemanche (un quart), et de ses trois filles (un sixième chacune). Quand la concession sera agrandie en 1722, la famille conservera des intérêts dans la même proportion.

Nora T. Corley

L’Ambassade de M. Le Gardeur de Courtemanche : chez les Outaouais en 1691, RAPQ, 1921–22, 233–236.— G.B., Privy Council, Judicial Committee, In the matter of the boundary between the Dominion of Canada and the colony of Newfoundland in the Labrador peninsula... (12 vol., Londres, 1926–1927), VII : 3 511–3 527.— P.–G. Roy, Inventaire de pièces sur la côte de Labrador conservées aux Archives de la Province de Québec (2 vol., Québec, 1940–1942), I : La famille Legardeur de Repentigny, BRH, LIII (1947) : 195–216.— W. G. Gosling, Labrador : its discovery, exploration and development (Londres, 1910), 131–153.

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Nora T. Corley, « LE GARDEUR DE COURTEMANCHE, AUGUSTIN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/le_gardeur_de_courtemanche_augustin_2F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/le_gardeur_de_courtemanche_augustin_2F.html
Auteur de l'article:    Nora T. Corley
Titre de l'article:    LE GARDEUR DE COURTEMANCHE, AUGUSTIN
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    2020
Date de consultation:    19 mars 2024