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SCHUYLER, PETER, soldat, fonctionnaire du gouvernement et le plus influent expert des questions indiennes dans la province de New York à l’époque, second fils de Philip Pieterse Schuyler, émigrant venu d’Amsterdam, et de Margarita Van Slichtenhorst, né le 17 septembre 1657 (ancien style) à Beverswyck (Albany, N. Y.). Il épousa en premières noces Engeltie Van Schaick, en 1681 ou 1682, et en deuxièmes noces, en 1691, Maria Van Rensselaer, fille de Jeremiah Van Rensselaer. Il mourut le 19 février 1723/1724.

De toutes les agglomérations de quelque importance, Albany était la plus au nord dans la province de New York. À 200 milles plein nord, ou presque, se trouvait Montréal. Un pays sauvage impénétrable séparait les deux endroits, mais une voie navigable presque ininterrompue les reliait, passant par la rivière Richelieu, le lac Champlain, le lac Saint-Sacrement (lac George) et la rivière Hudson. Les Français revendiquaient la possession de tous les territoires dont les eaux se déversaient dans les lacs du Nord et dans le Saint-Laurent, à titre de découvreurs et de premiers occupants. Ces eaux comprenaient le lac Champlain. Les Anglais réfutaient cette prétention et soutenaient que le pays leur appartenait jusqu’à la limite du Saint-Laurent en vertu d’un droit des Cinq-Nations. Durant une longue période de guerre presque continuelle, les Iroquois se rangèrent surtout du côté des Anglais, en partie parce qu’Albany se trouvait située plus près de leur pays et qu’il était plus facile d’y commercer, mais aussi grâce à l’habileté dont fit preuve Schuyler dans ses rapports avec eux.

Par sa famille, Schuyler se trouvait allié à des personnages importants à Albany. Sa mère et sa seconde femme étaient toutes deux filles de directeurs de Rensselaerwyck, un des premiers établissements hollandais dans cette région. Lorsqu’Albany fut érigée en municipalité en 1686, Peter Schuyler en devint le premier maire et président à titre d’office du conseil des commissaires des affaires indiennes. Durant les années qui suivirent il y eut des raids et des massacres à Lachine près de Montréal, à Schenectady près d’Albany, et aussi à d’autres endroits dans les pays de frontière objets de litige. En 1690, apprenant qu’une délégation française était en pourparlers avec les Iroquois, Peter Schuyler conduisit une délégation anglaise à Onondaga (Syracuse, N. Y.), la capitale iroquoise. Les Français furent faits prisonniers et un certain nombre d’entre eux furent tués, mais Schuyler en ramena au moins un à Albany, le chevalier d’Aux (Eau), capitaine réformé que Buade* de Frontenac, gouverneur du Canada, avait envoyé en émissaire auprès des Iroquois. Les Iroquois appelaient Schuyler « Quider » qui était leur façon de prononcer Peter. D’après Parkman, un sachem onontagué déclara : « Frères [...] il nous faut nous rallier à notre frère Quider et considérer Onontio [Frontenac] comme notre ennemi [...] ». Au cours de la même année, les Anglais organisèrent à Albany une expédition contre le Canada qu’ils placèrent sous le commandement du major général Fritz-John Winthrop. Peter Schuyler réunit quelques guerriers agniers et se rendit à Wood Creek, à la pointe sud du lac Champlain, où il se mit à construire des canots d’écorce pour les troupes. Mais, comme il n’y avait pas assez de canots, ni de provisions, le général Winthrop renonça à l’expédition.

L’année suivante (1691), la rumeur courut parmi les Anglais installés à Albany que Frontenac avait reçu des renforts et des approvisionnements de France et qu’il concentrait des troupes à Montréal en vue d’attaquer Albany. Dans le but de se renseigner, le major Peter Schuyler partit vers le Nord en juillet à la tête d’un détachement qui comptait 120 Blancs, 80 Agniers et 66 Indiens de la Rivière (Scaticooks). Au confluent du lac Saint-Sacrement et du lac Champlain (appelé Ticonderoga), un autre contingent d’Agniers se joignit à Schuyler puis toute la troupe descendit le lac Champlain et la rivière Richelieu et se rendit à moins de dix milles du fort Chambly dont le commandant était Jean-Vincent Le Ber Du Chesne. Les éclaireurs du fort avertirent le chevalier de Callière, gouverneur de Montréal, qui réunit entre 700 et 800 hommes et établit un campement à La Prairie de la Magdeleine sur la rive sud du Saint-Laurent, vis-à-vis de Montréal. Il envoya ensuite plusieurs patrouilles de reconnaissance et, quelques jours plus tard, un des fils de Joseph-François Hertel de La Fresnière rapporta avoir vu des Agniers en canot sur la rivière Richelieu. Comprenant que Chambly était en danger, le gouverneur de Montréal y dépêcha Philippe Clément Du Vuault de Valrennes à la tête d’environ 200 hommes. Nicolas Daneau de Muy et Claude Guillouet d’Orvilliers faisaient partie de la compagnie.

Dans l’intervalle, Schuyler, après avoir laissé ses canots sur le bord de la rivière, s’était rendu à La Prairie de la Magdeleine par voie de terre, atteignant le fort par une nuit pluvieuse, le 31 juillet (10 août, nouveau style). Le 1er août, une heure avant le lever du soleil, la sentinelle du fort fit feu. M. de Saint-Cyrque (Sircq), le vieux capitaine qui assumait le commandement à la place de Callière que la maladie retenait au lit dans le fort, fit une sortie. Une décharge de mousquets le blessa mortellement ainsi que le sieur d’Escairac (Desquairac), et M. d’Hosta (Dosta) fut tué sur le champ. Un deuxième contingent, commandé par Jean Bouillet de La Chassaigne arriva à ce moment et se lança tête baissée sur l’ennemi qui, après une résistance vigoureuse, se retira en bon ordre. Un autre petit détachement français, sous les ordres du sieur Domerque, attaqua les troupes de Schuyler en retraite mais fut anéanti. Schuyler se dirigea alors vers la rivière Richelieu où il avait laissé ses canots mais il fut intercepté par le contingent envoyé pour protéger le fort Chambly. Valrennes et Le Ber déployèrent leurs troupes derrière les arbres et livrèrent combat aux Anglais durant une heure et demie. Schuyler réussit finalement à se frayer un passage à travers les rangs de l’ennemi et à atteindre ses canots. Comme il le déclara au conseil provincial à New York quelques semaines plus tard : « Nous reprîmes le chemin du retour et en cours de route rencontrâmes 5 élans ce qui revigora toute la compagnie [...] Dans l’expédition, nous avons perdu 21 Chrétiens, 16 Agniers, 6 Indiens de la Rivière, et 25 hommes furent blessés [...] Estimons avoir tué environ 200 Français et Indiens ». La bravoure et la compétence dont avaient fait preuve les troupes de Schuyler firent très bonne impression sur les Indiens des Cinq-Nations qui furent convaincus dès lors que les Anglais étaient capables de se battre et qu’ils étaient prêts à risquer leur vie à la guerre.

Au cours de l’hiver 1692–1693, Frontenac envoya vers le Sud, sous les ordres des lieutenants Nicolas d’Ailleboust de Manthet, Augustin Le Gardeur de Courtemanche et Robutel de La Noue, une expédition qui détruisit trois villages agniers et captura beaucoup de femmes et d’enfants. Schuyler, à la tête d’un détachement, se lança à la poursuite des Français en retraite et les força à relâcher la plupart de leurs prisonniers.

L’Angleterre et la France ayant conclu la paix, le comte de Bellomont, gouverneur de New York, délégua Schuyler et le révérend M. Dellius à Québec au mois de mai 1698 pour en annoncer la nouvelle au comte de Frontenac. Par la même occasion, ils ramenèrent à Québec tous les prisonniers français qui se trouvaient en captivité à New York. Ce fut le dernier voyage de Schuyler au Canada.

Schuyler fut fait lieutenant de Francis Nicholson pour les expéditions que l’on projetait de mener contre le Canada en 1709 et 1711. Les troupes devaient attaquer le Canada par la voie du lac Champlain ; toutefois, à deux reprises, elles ne se rendirent pas plus loin que le campement situé au bord du lac. Pour attirer l’attention sur le fait qu’il était très important de conserver l’amitié des Cinq-Nations, Schuyler, au début de l’année 1710, amena quatre sachems agniers à Londres où la reine Anne leur accorda une audience.

Schuyler resta, toute sa vie durant, commissaire des affaires indiennes et membre du conseil provincial. Il fut gouverneur intérimaire de New York de juillet 1719 à septembre 1720. Le nouveau gouverneur, William Burnet, le démit de ses fonctions comme membre du conseil, mais Schuyler demeura président de l’Indian board jusqu’à sa mort en 1724.

John H. G. Pell

Calendar of council minutes, 1668–1783 (« N. Y. State Lib., Bull. », LVIII, Hist. VI, Albany, 1902).— Charlevoix, History (Shea).— Coll. de manuscrits relatifs à la N.-F., I : 586–588.— Correspondance de Frontenac (1689–1699), RAPQ, 1927–28 : 70 ; 1928–29 : 370s.— Correspondance de Vaudreuil, RAPQ, 1947–1948 : 161–166.— NYCD (O’Callaghan et Fernow), III–VII, IX (V. Index).— PRO, CSP, Col., 1685–88, 1689–92, 1710–11, 1711–12.— Walker expedition (Graham).— DAB.— R. P. Bond, Queen Annes American kings (Oxford, 1952).— Eccles, Frontenac.— Parkman, Count Frontenac and New France (1891), 198.— G. W. Schuyler, Colonial New York ; Philip Schuyler and his family (2 vol., New York, 1885).— Waller, Samuel Vetch.— A. J. Weise, The history of the city of Albany, New York (Albany, 1884).

Bibliographie générale

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John H. G. Pell, « SCHUYLER, PETER (1657-1723/1724) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/schuyler_peter_1657_1723_1724_2F.html.

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Auteur de l'article:    John H. G. Pell
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
Date de consultation:    19 mars 2024