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LE MOYNE DE MARTIGNY ET DE LA TRINITÉ, JEAN-BAPTISTE, officier, seigneur, commandant du fort Bourbon (fort York) ; baptisé à Montréal le 2 avril 1662 ; mort en juillet 1709 au fort Albany. Martigny était le fils de Jacques Le Moyne de Sainte-Marie et de Mathurine Godé, qui eurent au moins sept enfants, et le neveu de Charles Le Moyne* de Longueuil et de Châteauguay. À Québec, le 1er juillet 1691, il épousa Marie-Élisabeth Guyon Durouvray, et ils eurent un fils, Jacques, né le 20 mars 1692.

La majeure partie de la carrière de Jean-Baptiste Le Moyne de Martigny est liée aux campagnes que menèrent les Français à la baie d’Hudson, de 1686 à 1709. En 1686, il participa à l’expédition que Pierre de Troyes*, à la tête de 70 Canadiens et de 30 soldats des troupes de la marine, commanda contre les postes de traite anglais de la baie James. La petite troupe quitta Montréal le 30 mars, remonta la rivière Outaouais (Ottawa) et, empruntant une chaîne de lacs, de rivières et de portages difficiles, atteignit la baie James le 18 juin. Troyes et ses hommes s’emparèrent successivement des quatre postes de la Hudsons Bay Company, les forts Moose, Rupert (fort Charles), Albany, et du dépôt situé sur l’île Charlton.

En quittant la baie James au mois d’août suivant, Troyes laissa une garnison de 40 Canadiens, y compris Martigny, sous le commandement de Pierre Le Moyne d’Iberville, cousin de Martigny. Ce dernier demeura à la baie James pendant toute l’année 1687 et une partie de 1688. Le 10 octobre de cette année-là, il fut chargé, avec un compagnon et deux guides indiens, de porter des nouvelles du Nord aux autorités de Québec et aux directeurs de la Compagnie du Nord dont les intérêts dans le commerce des fourrures de la région avaient été la raison principale de l’expédition de 1686.

Le voyage fut extrêmement pénible : les vivres manquèrent, les mousquets firent défaut et il fallut à maintes reprises quitter les sentiers pour pénétrer dans la forêt à la recherche de quelque nourriture. Craignant une attaque de la part des Iroquois, dont la présence avait été signalée dans les parages, les guides refusèrent de suivre la route la plus directe pour arriver à destination et se dirigèrent plutôt vers Sault-Sainte-Marie qu’ils atteignirent au mois de mai 1689. Ce n’est qu’à la mi-juin que Martigny et son compagnon arrivèrent enfin à Montréal.

On n’entend plus parler de Martigny jusqu’en février 1694 : il comparut alors avec d’autres officiers devant le Conseil supérieur sous l’accusation « d’avoir Courru les Rües de la Basse Ville [de Québec] après avoir fait la Debauche, enfoncé et Cassé des Vittres et Chassis chez divers Bourgeois ». Avant cet incident, il avait sans doute pris part aux préparatifs des expéditions qu’Iberville avait voulu organiser en 1690, 1692 et 1693 pour s’emparer du fort York, le seul poste que les Anglais détenaient encore dans le Nord. Martigny retourna tout de même à la baie d’Hudson comme membre de l’expédition qui, en 1694, réussit à prendre la poste anglais. Après avoir passé l’hiver dans le Nord, Iberville leva l’ancre au cours du mois de septembre 1695. Avant son départ, il avait confié la garde du fort à une garnison de 70 hommes sous les ordres de Gabriel Testard* de La Forest, à qui il avait adjoint Martigny comme lieutenant. Les Anglais reprirent toutefois le fort l’année suivante et Martigny et les autres membres de la garnison furent emmenés prisonniers en Angleterre.

Nullement découragés, les Français commencèrent en 1697 de nouveaux préparatifs pour conquérir le fort York. Joseph Le Moyne de Serigny, frère d’Iberville, fut chargé d’amener une escadre de France à Plaisance (Placentia) où se trouvait déjà son frère qui achevait la destruction des établissements de pêche anglais de Terre-Neuve. Martigny avait été remis en liberté en Angleterre à temps pour passer en France et se joindre à l’expédition puisqu’il partit avec Serigny au cours de l’été. À Plaisance, au mois de juillet, l’escadre de cinq navires prit à son bord Iberville et ses Canadiens et fit route vers la baie d’Hudson. En septembre, après la brillante victoire remportée par le vaisseau d’Iberville, le Pélican, contre trois navires de guerre anglais, les Français assiégèrent le fort York. Le 11 du même mois, Iberville chargea son cousin Martigny de se rendre au fort, sous la protection du drapeau blanc et les yeux bandés comme l’avaient exigé les Anglais, pour demander la libération des prisonniers français. Le gouverneur Baley ayant refusé, les Français reprirent le bombardement du fort ; deux jours plus tard, le commandant anglais capitulait.

Iberville se prépara aussitôt à quitter la baie d’Hudson. Il nomma Martigny commandant du fort Bourbon, mais cette nomination ne devait entrer en vigueur qu’au départ de Serigny qui avait un grade plus élevé. Le départ de Serigny fut cependant retardé jusqu’à l’automne de 1698, car il attendait que soit remplacé le gouvernail de son navire. Ce fut le premier commandement de Martigny ; il avait sous ses ordres 20 Canadiens et le personnel du poste de traite, qui se composait de 10 hommes dirigés par Nicolas Jérémie.

L’on ignore à quelle date Martigny quitta le fort Bourbon mais on le retrouve à Québec le 22 avril 1702, au moment où il achète les parts de ses trois sœurs et de deux de ses trois frères dans la seigneurie familiale du Cap-de-la-Trinité pour devenir l’unique propriétaire et seigneur de La Trinité. On lit quelque part qu’en 1706 il demeurait à Montréal.

L’histoire ne relate rien concernant Martigny entre 1706 et 1709. Au cours de cette dernière année il se joignit à un détachement de 100 Canadiens, commandés par Nicolas d’Ailleboust de Manthet, qui avait pour mission de reprendre le fort Albany (fort Sainte-Anne) à la baie James. Les Français s’étaient emparés de ce fort en 1686, lors de la première expédition à laquelle Martigny avait participé, mais James Knight l’avait repris en 1693. Contrairement aux premières campagnes, celle de 1709 fut désastreuse : presque tous les membres de l’expédition moururent, soit au combat, soit de la faim ou du froid. Martigny et Ailleboust tombèrent tous deux au cours du premier engagement. Dans ses lettres au ministre, Jérôme Phélypeaux, le gouverneur Rigaud de Vaudreuil fait état de la continuelle et téméraire insouciance des Canadiens face au danger et de leur manque de connaissance de la région. L’intendant Jacques Raudot est du même avis et fait mention de la « bravoure excessive » de Manthet. Il déplore que le détachement n’ait pas pris soin de s’équiper en conséquence, notamment d’un bélier et de fagots pour mettre le feu au fort.

À la suite de la mort prématurée de Martigny, son fils Jacques prit le nom de son père et devint seigneur de La Trinité.

Bernard Pothier

AN, Col., C11A, 10, 13, 15, 30.— Charlevoix, Histoire de la N.-F. (1744), III.— HBRS, XXI (Rich).— [Nicolas Jérémie], Relation du Détroit et de la Baie d’Hudson par Monsieur Jérémie, avec introduction par J.-H. Prud’homme, Bulletin de la Société historique de Saint-Boniface, II (1912).— Jug. et délib., III, IV, V.— Kelsey Papers (Doughty et Martin).— La Potherie, Histoire (1753), I.— P.-G. Roy, Inv. concessions, II. Guy Frégault, Pierre Le Moyne dIberville (Montréal, [1968]).

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Bernard Pothier, « LE MOYNE DE MARTIGNY ET DE LA TRINITÉ, JEAN-BAPTISTE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/le_moyne_de_martigny_et_de_la_trinite_jean_baptiste_2F.html.

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Auteur de l'article:    Bernard Pothier
Titre de l'article:    LE MOYNE DE MARTIGNY ET DE LA TRINITÉ, JEAN-BAPTISTE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
Date de consultation:    19 mars 2024