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KNIGHT, JAMES, gouverneur de la Hudson’s Bay Company et explorateur, né vers 1640, décédé vers 1719.

James Knight avait, paraît-il, près de 80 ans lorsqu’il entreprit son dernier voyage. L’on peut donc en déduire qu’il est né vers 1640. On ne connaît pas le lieu de sa naissance, mais on sait qu’il était menuisier ou charpentier de navire à Deptford en Angleterre lorsque la Hudson’s Bay Company l’engagea, le 16 mai 1676. Il passa presque tout le reste de sa vie au service de la compagnie. Arrivé à la baie James en août 1676, il s’occupa, durant les cinq années qui suivirent, de la construction et de la réparation des postes situés à l’embouchure des rivières Rupert, Moose et Albany. Il touchait un traitement de £42 par an. En 1680, son nom fut suggéré pour le poste de gouverneur adjoint, mais c’est le médecin Walter Farr qui fut nommé.

Knight rentra à Londres en août 1681. Le 28 octobre, il présentait au comité de la compagnie un rapport sur les postes de traite, sur les Indiens et sur le pays en général. Les membres du comité, qui préparaient une expédition à la baie d’Hudson pour 1682, reconnurent la valeur de Knight et recherchèrent fréquemment ses conseils. Après avoir été consulté au sujet des armes, des provisions et des marchandises destinées à la traite, il fut chargé, en qualité de charpentier de navire, de l’inspection de l’Albemarle. Nommé le 8 février 1682 premier agent au fort Albany (Sainte-Anne) au salaire de £70 par an, il était, dès le 11 mai, nommé adjoint de John Nixon*, gouverneur à la baie. Il allait cumuler les deux fonctions et son traitement fut porté à £100 par an. Juste avant le départ, une querelle, dont on ne connaît pas la cause, éclata et le 28 mai les capitaines des vaisseaux Friendship et Lucy reçurent l’ordre de ne pas laisser Knight monter à bord. Toutefois, l’ordre fut annulé le même jour et le lendemain Knight s’embarqua sur le Friendship avec son frère Richard qu’il emmenait à titre de serviteur particulier.

Il passa les trois années suivantes à Albany où, grâce à son flair pour le commerce, il fit fructifier les affaires de la compagnie sur la côte ouest de la baie. Compétent, mais brusque et peu instruit, il sut se faire valoir par son habileté et son énergie. En plus, il était pratique, tenace et doué d’une grande endurance, ce qui lui permit un rapide avancement. En septembre 1685, il s’embarquait pour l’Angleterre à bord du Owner’s Goodwill (capitaine Richard Lucas*) arrivant aux Downs le 26 octobre. Au début de décembre, il lui fallut répondre, devant un sous-comité, des accusations portées contre lui par le gouverneur Henry Sergeant*, successeur de Nixon. Il était accusé d’avoir fait du commerce pour son propre compte, une des plus graves fautes que pouvait commettre un employé de la compagnie à la baie. Knight nia avoir expédié des peaux de castor à son nom personnel en 1684 à bord du John and Thomas ; il affirma, pièces à l’appui, que les peaux avaient bel et bien été adressées et expédiées à la compagnie. On le soupçonnait aussi d’entretenir des relations trop amicales avec les commerçants de la Nouvelle-Angleterre qui faisaient la traite des fourrures dans la baie. On savait d’ailleurs qu’il sympathisait avec ces gens dont un certain nombre étaient au service de la compagnie. Le comité chargé de l’enquête, non satisfait des preuves apportées par Knight, ajourna sa décision jusqu’au retour du gouverneur Sergeant. Or, en 1686, les Français, sous les ordres du chevalier de Troyes*, s’emparèrent des postes du fond de la baie James, ce qui retarda le retour de Sergeant, de telle sorte que la cause de Knight ne fut entendue qu’en novembre 1687. Dans l’intervalle, Knight, sans doute dans l’espoir d’aider sa cause, avait proposé à la compagnie différents moyens d’améliorer le commerce et de réduire les dépenses. Mais, ce fut peine perdue : Knight fut remercié de ses services.

On ne sait pas grand-chose de Knight entre les années 1687 et 1692, date à laquelle il fut rengagé par la compagnie. En mars 1692, le comité tint une réunion secrète pour discuter de l’opportunité d’envoyer des forces armées pour protéger le fort York et reprendre la baie James. Le capitaine James Knight, que les archives de la compagnie à l’époque désignaient comme « négociant de Londres », attendait dans une antichambre. Sans doute l’avait-on prévenu. On lui proposa de prendre le commandement de l’expédition, mais il se montra hésitant, n’acceptant qu’un mois plus tard, après qu’on eut accédé à ses propositions, y compris une clause lui octroyant un boni de £500 s’il reprenait le fort Albany. Le 15 juin 1692, il recevait les lettres patentes royales l’instituant gouverneur et commandant en chef de tous les forts, établissements et territoires de la baie d’Hudson. Il avait ordre d’user de représailles envers les Français et de reprendre, par la force des armes, tous les territoires dont ils s’étaient emparés.

Knight partit en juin 1692 avec 213 hommes et 4 navires, le Royal Hudson’s Bay, le Dering [II], le Pery et le Prosperous. C’était la plus importante expédition jamais envoyée à la baie par la compagnie. La flotte atteignit le poste York le 29 août. Le Dering repartit pour l’Angleterre mais le reste de l’expédition, sous le commandement de Knight, passa l’hiver à l’île Old Factory (île Gilpin), au nord de la rivière Eastmain. Le 22 juin 1693, Knight attaqua le fort Albany avec succès. La compagnie, reconnaissante, lui accorda un boni et baptisa une frégate du nom de Knight en son honneur. En octobre 1694, les Français, sous le commandement de Pierre Le Moyne d’Iberville, s’emparèrent du fort York, mais les Anglais le reprirent le 31 août 1696. Durant ce temps le fort Albany, où se trouvait Knight, était le seul fort encore aux mains des Anglais à la baie d’Hudson. Knight retourna en Angleterre sur la frégate Pery (capitaine Thomas Man) en 1697. Il apprit, dès son arrivée, que les Français avaient repris le fort York. Le 20 septembre 1697, la France et l’Angleterre signèrent le traité de Ryswick qui rétablissait, sous certaines conditions, les limites des territoires telles qu’avant le début de la guerre. Toutefois, à la baie, on ne tint aucun compte de ce traité : les Anglais gardèrent le fort Albany, et les Français, le fort York, rebaptisé fort Bourbon, à la rivière Hayes.

La compagnie, qui voulait hâter les échanges stipulés par le traité, fit appel à Knight, l’homme le plus expérimenté qu’elle avait à son service, et lui demanda de reprendre le commandement du fort Albany. Il accepta et s’embarqua au début de juin 1698, sur le Dering [III] (capitaine Michael Grimington). Un autre vaisseau les accompagnait, le Pery, commandé par le capitaine Henry Baley. Arrivé à la baie, Knight garda le Pery et renvoya le Dering en Angleterre. Mais, l’Angleterre n’envoyant pas de vaisseau de ravitaillement en 1700 et les provisions se faisant rares, Knight repartit pour l’Angleterre en septembre sur le Pery. Il y arriva le 3 novembre. Vers la mi-novembre, il se rendait acquéreur d’actions de la Hudson’s Bay Company pour une somme de £400, ce qui, ajouté aux actions qu’il détenait déjà, le rendit éligible au comité. Il fut élu cette année-là et tous les ans jusqu’en 1713. Tout laisse croire qu’il habitait Londres à cette époque, car les archives le désignent parfois comme un « gentilhomme de Londres ». Il assistait aux réunions du comité de façon assez régulière et, de temps à autre, se rendait en Hollande pour affaires. En 1711, Knight accepta de devenir gouverneur à Albany pour remplacer Fullartine, mais la maladie l’en empêcha et ce fut Anthony Beale qui partit à sa place.

Le 31 mars 1713, le traité d’Utrecht mit fin à la guerre de Succession d’Espagne. Une des clauses du traité stipulait que la France devait rendre à l’Angleterre tous les territoires de la baie d’Hudson et dédommager la Hudson’s Bay Company de toutes les pertes subies. La compagne fit une requête auprès de la reine Anne pour que l’acte de cession fût fait à ses représentants. Une commission royale accéda à la demande et le capitaine James Knight et son adjoint, Henry Kelsey, furent autorisés à recevoir l’acte de reddition. Ils s’embarquèrent le 6 juin 1714 sur la frégate Union et jetèrent l’ancre au large du fort York le 5 septembre. Le 11, Knight se rendit à terre pour recevoir l’acte officiel des mains du commandant français, Nicolas Jérémie.

Maître de toute la baie, la compagnie pouvait désormais s’employer à faire fructifier le commerce. Knight, qui était demeuré au fort York à titre de gouverneur, s’efforça d’abord de mettre un terme à la guerre qui sévissait entre les Cris (Home Indians) et les Athapascans (Northern Indians) depuis de nombreuses années, car cette guerre nuisait à la traite des fourrures. Les efforts de Knight pour améliorer le commerce aboutirent à un premier échec en 1715, le capitaine Joseph Davis n’ayant pas réussi cette année-là à atteindre Albany avec la cargaison en provenance d’Angleterre. On avait aussi projeté de fonder un poste à la rivière Churchill, où un premier essai avait échoué en 1689. Knight avait plusieurs bonnes raisons de vouloir établir un poste dans le nord de la baie : il désirait développer le commerce avec les Indiens du Nord et amorcer le commerce avec les Inuits qui descendaient au sud jusqu’à la rivière Churchill tous les ans ; en outre, les Indiens du Nord parlaient d’une mine de métal jaune située dans le Nord-Ouest, ce qui n’était pas sans éveiller sa curiosité. Les dires des Indiens se trouvèrent confirmés, jusqu’à un certain point, par William Stuart qui revint au fort York le 7 mai 1716 après un long séjour à l’intérieur des terres. Stuart avait fait le voyage avec une esclave indienne du nom de Thanadelthur (« the Slave Woman ») qui mourut le 5 février 1717. Mais Knight eut l’occasion de se procurer, en échange de 60 peaux, une autre esclave indienne qui servit d’interprète au cours de l’expédition à Churchill.

William Stuart et John Carruthers faisaient partie du premier détachement qui se rendit à la rivière Churchill en juin 1717 sur les ordres de Knight. Il y arriva lui-même, un mois plus tard, sur le navire côtier Success. Le nouveau poste était situé à l’embouchure de la rivière. Knight y passa l’hiver de 1717–1718. À son départ, au printemps, il mit le poste sous les ordres de Richard Staunton*. Le poste fut d’abord appelé le fort Prince of Wales et, par la suite, fort Churchill. Au cours de 1717, Knight avait demandé au comité de la compagnie de rentrer en Angleterre l’année suivante. Comme on avait accédé à sa demande et nommé Henry Kelsey pour lui succéder, Knight quitta la baie à bord de la frégate Albany en septembre 1718. Il avait bon espoir de réussir à convaincre le comité d’organiser une expédition à destination du Nord pour trouver un passage vers les mines d’or et de cuivre que, selon lui, l’on pouvait atteindre par voie de mer. Il faut croire qu’il discuta longuement de son projet avec le capitaine de l’Albany, George Berley, et le capitaine David Vaughan qui se trouvait aussi à bord comme passager, car, l’année suivante, ces deux hommes furent choisis comme capitaines de ses vaisseaux.

Knight présenta son projet au comité le 18 novembre et les réunions se poursuivirent durant tout l’hiver. Le 1er mai 1719, on en arriva à une décision : Knight allait partir en voyage de découverte au nord du 64e degré à la recherche du détroit d’Anian menant à un passage au Nord-Ouest. Le voyage avait aussi pour but d’étendre et de développer le commerce de la compagnie, de découvrir les mines d’or et de cuivre et de jeter les bases d’une industrie baleinière. L’expédition comptait deux navires, la frégate Albany et le nouveau sloop Discovery, dont les capitaines étaient les amis de Knight, Berley et Vaughan. Knight fit ses adieux au comité et au gouverneur le 4 juin 1719 à Gravesend et partit sur-le-champ. Aucun Blanc ne devait revoir le petite flotte. Knight était parti avec l’intention de naviguer directement au nord du 64e degré, sans s’arrêter aux forts de la baie d’Hudson. Il semble bien que ce soit la route qu’il ait suivie. En 1721, Kelsey, au cours d’un voyage dans le Nord, reçut des Inuits des témoignages qui ne laissaient aucun doute sur le sort de la malheureuse expédition. L’année suivante, il envoya le capitaine John Scroggs au nord, en voyage de reconnaissance sur le sloop Whalebone. À son retour, ce dernier déclara que les deux vaisseaux avaient fait naufrage et que tous les hommes avaient été tués par les Inuits. Le 29 septembre, les deux navires furent passés au compte des profits et pertes.

Près d’un demi-siècle plus tard, Samuel Hearne* découvrit les épaves des deux navires, des débris et les ruines d’un abri dans une anse de l’île Marble. Hearne revint sur les lieux en 1769 et l’enquête qu’il mena auprès des Inuits lui fournit la preuve qu’il s’agissait bien des restes de l’expédition de Knight. Les Inuits lui apprirent qu’une cinquantaine d’hommes avaient bâti une maison à la fin de l’automne de 1719, après le naufrage de leurs vaisseaux. Au printemps leur nombre avait grandement diminué et, après le second hiver, ils n’étaient plus qu’une vingtaine. Cinq d’entre eux réussirent à survivre un autre hiver, mais ils moururent tous à l’été de 1721.

Le testament de Knight, homologué le 23 septembre 1724, donne Bisham, dans le comté de Berkshire, comme son lieu de résidence. Même si les archives ne révèlent rien à ce sujet, Knight était marié et il légua tous ses biens à sa veuve, Elizabeth Knight. Dans une clause assez curieuse de son testament, il fait mention de son fils : « À mon fils Gilpin Knight, un shilling, et pas plus, vu que je lui ai déjà consenti, de mon vivant, des avances trop considérables étant donné ma situation de fortune ».

Ernest S. Dodge

Le journal de Knight du 14 juillet au 13 septembre 1717 a été édité par J. F. Kenney et publié avec une introduction historique et des notes sous le titre The founding of Churchill.— HBRS, VIII (Rich) ; XII, XX (Rich et Johnson) ; XXI (Rich) ; XXV (Davies et Johnson).— DNB.— Dodge, Northwest by sea.— Williams, The British search for the northwest passage.

Bibliographie générale

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Ernest S. Dodge, « KNIGHT, JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/knight_james_2F.html.

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Auteur de l'article:    Ernest S. Dodge
Titre de l'article:    KNIGHT, JAMES
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    2020
Date de consultation:    19 mars 2024