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MacKINTOSH (Macintosh), JOHN, fermier et homme politique, né en décembre 1790 à Naufrage, Île-du-Prince-Edouard ; en 1808, il épousa Margaret MacDonald, et ils eurent huit filles et trois fils ; décédé au même endroit le 14 décembre 1881.

Catholique d’origine écossaise, John MacKintosh ne reçut pas d’éducation scolaire en règle dans son comté natal. Il acquit lui-même des terres en franche tenure dans le lot 43, et s’initia à la politique dans un contexte de souffrance et d’injustice attribuable au système de propriété latifundiaire établi dans l’île en 1767. Il devint un partisan radical du mouvement en faveur de l’escheat (confiscation des terres) et un ardent défenseur des cultivateurs à bail opprimés, souvent démunis, de l’est du comté de Kings.

Âgé de plus de 40 ans, MacKintosh était l’un des chefs de file de son milieu au moment où William Cooper* prononça un discours provocant à la chambre d’Assemblée le 27 mars 1832, dans lequel il préconisait la confiscation de la plupart des terres de l’île et leur redistribution en lopins aux colons. La résistance des locataires aux saisies faites par les shérifs pour défaut de paiement de redevances prit de l’ampleur, et, à Naufrage, en juin 1834, un groupe de plus de 100 locataires armés avertirent le shérif et ses adjoints qu’ils étaient prêts à « mourir jusqu’au dernier » plutôt que de permettre l’arrestation de cinq personnes accusées de s’être livrées à des voies de fait sur deux constables. MacKintosh, reconnu pour avoir de l’influence sur ses voisins, exerça un effet modérateur lors de l’émeute de Naufrage. Devenu alors une personnalité politique et clairement associé à Cooper et à John LeLacheur comme partisan de l’escheat, il refusa, quoique nommé candidat, de briguer les suffrages en vue d’obtenir un siège à l’Assemblée aux élections générales de novembre 1834. Cependant, il fut élu sans opposition lors d’une élection partielle tenue le 16 octobre 1835 dans le premier district du comté de Kings.

MacKintosh n’était pas un orateur talentueux, et ses premières interventions à l’Assemblée se caractérisèrent principalement par l’appui indéfectible qu’il donna à Cooper et à la faction de l’escheat. Cet appui s’étendit naturellement à l’extérieur de la chambre, où MacKintosh, qui parlait couramment le gaélique, joua un rôle essentiel en faisant connaître les enjeux et les buts du mouvement aux locataires, souvent mal informés. En 1836, on tint une série de réunions publiques, ce qui fit monter le niveau de l’agitation populaire. Le 20 décembre, à Hay River, dans le comté de Kings, lors d’une réunion dirigée par MacKintosh, Cooper et LeLacheur, on approuva une pétition en 34 points adressée à Guillaume IV et demandant un tribunal d’escheat. Le lieutenant-gouverneur, sir John Harvey*, ne tarda pas à attirer l’attention de l’Assemblée sur le contenu de la pétition. Le comité des privilèges jugea que la pétition était formulée dans un « langage choisi pour exciter les habitants sans méfiance à la déloyauté » et trouva également MacKintosh et ses deux compagnons de l’Assemblée « coupables d’une diffamation fausse et scandaleuse envers la chambre et d’une flagrante violation de ses privilèges reconnus ». On rédigea des excuses, mais les trois hommes refusèrent de les signer. En fait, le comité accorda partiellement l’absolution à MacKintosh en déclarant qu’il avait « erré plus par ignorance qu’à dessein en suivant les mauvais conseils dudit William Cooper ». Quoi qu’il en soit, MacKintosh n’allait pas être séparé si facilement de ses deux compagnons radicaux.

MacKintosh fut réélu en 1838, année où le parti de l’escheat remporta 18 sièges sur 24, et il siégea sans interruption jusqu’en 1850. À l’Assemblée, il se révélait dogmatique, sincère et bref dans ses interventions. Trait important chez un austère Écossais, il se préoccupa de l’usage des fonds publics, remettant continuellement en question les dépenses et votant pour leur réduction. Il fit aussi montre d’une attitude éclairée à l’égard des droits des minorités indiennes et acadiennes de l’île. Ainsi, en 1843, il déclara que les « Indiens contribu[aient] aux revenus et [qu’]ils avaient autant droit aux bienfaits de l’instruction que n’importe quelle autre classe de la communauté ». En 1847, il réfuta l’affirmation d’Edward Palmer selon laquelle l’institution d’une cour de commissaires pour les Acadiens de Tignish ne ferait qu’« engendrer une humeur litigieuse » parmi eux, en soutenant qu’il fallait une telle cour pourvue d’un commissaire francophone pour donner aux Acadiens « une aussi bonne chance d’obtenir justice qu’à leurs concitoyens ». Fait plus important, il croyait aux libertés de l’homme du peuple, pour la défense desquelles il se montrait prêt à défier non seulement l’État mais aussi l’Église.

À ce sujet, MacKintosh fut accusé d’avoir interrompu la messe à la chapelle St Margaret le 7 janvier 1844, et il subit un procès à Georgetown l’été suivant. Il ressort clairement des témoignages recueillis que MacKintosh et le curé, John McDonald*, s’étaient querellés auparavant et que la communauté paroissiale était divisée. La question des terres constituait la cause profonde de la querelle ; en effet, l’abbé McDonald comptait lui-même parmi les propriétaires du comté de Queens et bon nombre de ses paroissiens de l’est du comté de Kings estimaient qu’il avait beaucoup contribué à persuader le lieutenant-gouverneur sir Henry Vere Huntley* d’envoyer des troupes réprimer des troubles survenus dans le domaine de Samuel Cunard* à East Point en mars 1843. McDonald ne daigna pas réfuter l’accusation, et la brouille avec ses paroissiens s’accentua. Mgr Bernard Donald MacDonald* demanda par la suite au curé de quitter la région, mais celui-ci refusa. Le 1er janvier 1844, MacKintosh proposa de tenir une réunion dans un bref délai et indiqua qu’il souhaitait régler les différends subsistant entre lui et le curé. McDonald ne put assister à la réunion, et il en résulta qu’un groupe favorable à MacKintosh élut de nouveaux conseillers paroissiaux qui pressèrent McDonald de quitter la paroisse sans délai. Le dimanche suivant, McDonald s’adressa aux paroissiens à la fin de la messe, déclarant qu’il ne reconnaîtrait pas les nouveaux conseillers parce qu’il ne les avait pas nommés lui-même. À ce moment-là, MacKintosh se leva et demanda à prendre la parole ; il ne fut réduit au silence que lorsque le prêtre s’agenouilla devant l’autel pour prier. McDonald intenta par la suite un procès à MacKintosh, qui fut acquitté par un jury. MacKintosh atteignit son objectif quand McDonald quitta la paroisse à la fin de 1844, après avoir été déclaré suspens de ses fonctions par l’évêque.

À la fin des années 1840, MacKintosh appuya le mouvement visant à obtenir le gouvernement responsable et continua d’être partisan de l’escheat jusqu’à sa défaite aux élections de février 1850. Même si George Coles* et les libéraux avaient le vent en poupe et formèrent le premier gouvernement responsable en avril 1851, MacKintosh subit la défaite aux élections de cette année-là et à celles de juillet 1853. Finalement, en juin 1854, il fut réélu à l’Assemblée. Il ne tarda pas à embarrasser le gouvernement libéral en appuyant William Cooper qui soutenait que le gouvernement, en vertu du Land Purchase Act de 1853, dépensait l’argent du peuple en achetant des terres pour lesquelles les propriétaires n’avaient pas de droits ou de titres légitimes. De plus, il lui semblait qu’en certains cas on payait un prix trop élevé. Son radicalisme s’était alors atténué, mais il continua de représenter le premier district du comté de Kings jusqu’à son retrait de la scène politique en 1858, à l’âge de 67 ans. Il vécut par la suite retiré du monde jusqu’à sa mort, à l’âge de 90 ans.

MacKintosh manifesta une préoccupation constante du triste sort des cultivateurs à bail et joua un rôle important, non seulement en faisant connaître à ses gens les questions discutées mais aussi en maintenant un haut niveau d’agitation parmi eux. Homme de conviction, voué à la cause des droits de l’individu, il était capable d’agir de façon autonome. En tant qu’homme du peuple engagé à faire disparaître le fléau de la possession des terres par des propriétaires latifundiaires, il contribua de façon importante à résoudre la question la plus litigieuse de la politique de l’île au xixe siècle.

Nicolas J. De Jong

PAPEI, A. S. Burke, « History of the mission of St. Margaret’s, Bear River » ; RG 18, 1861 census.— PRO, CO 226/52 : 29 (copie aux PAPEI).— Î.-P.-É., House of Assembly, Debates and proc., 1855 ; Journal, 18371838.— Examiner (Charlottetown), 26 nov. 1895.— Islander, 27 août 1844, 22 juill. 1853, 28 mai 1858.— Patriot (Charlottetown), 29 déc. 1881, 21 janv. 1884.— Royal Gazette (Charlottetown), 3 avril 1832, 17 juin, 25 nov. 1834, 13 janv., 20 oct. 1835, 31 janv. 1837, 18 févr. 1840, 2 mars, 20 avril 1841, 28 mars, 4 avril 1843, 27 août 1844, 23 févr., 23 mars, 18 mai 1847, 21 mars 1849, 22 avril 1851.— Canada’s smallest prov. (Bolger).— J. C. Macmillan, The history of the Catholic Church in Prince Edward Island from 1835 till 1891 (Québec, 1913).— A. B. Warburton, A history of Prince Edward Island from its discovery in 1534 until the departure of Lieutenant-Governor Ready in A.D. 1831 (Saint-Jean, N.-B., 1923).— David Weale et Harry Baglole, The Island and confederation : the end of an era (s.l., 1973).

Bibliographie générale

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Nicolas J. De Jong, « MacKINTOSH, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/mackintosh_john_11F.html.

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Auteur de l'article:    Nicolas J. De Jong
Titre de l'article:    MacKINTOSH, JOHN
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
Date de consultation:    19 mars 2024