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MICHAUD, JOSEPH (baptisé François-Xavier-Joseph), prêtre catholique, né en 1841 à Saint-Basile, Nouveau-Brunswick, fils de Firmin Michaud et de sa deuxième femme, Marie-Madeleine Roy, dit Lauzier ; décédé le 15 octobre 1903 à Bouctouche, Nouveau-Brunswick.

Vers 1835, les parents de Joseph Michaud quittèrent le village bas-canadien de Kamouraska pour Saint-Basile, au Nouveau-Brunswick. Quand Firmin Michaud s’installa à Rivière-à-la-Truite, près d’Edmundston, il envoya Joseph, le benjamin de ses 24 enfants, vivre chez l’une de ses filles à St Bruno (Van Buren, Maine) afin qu’il puisse fréquenter l’école. C’est là que l’abbé Antoine Gosselin encouragea Joseph et deux autres futurs prêtres, Louis-Joseph et Antoine Ouellet, à s’inscrire au collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, au Bas-Canada ; Joseph y demeura huit ans.

Ordonné prêtre le 16 juin 1867 à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, par Mgr John Sweeny, il fut nommé vicaire à la Cathédral of the Immaculate Conception, dans la même ville. Par la suite, il œuvra aussi dans une paroisse en majorité irlandaise, St Peter, à Portland (Saint-Jean), où il agrandit l’école dirigée par les Frères des écoles chrétiennes. Tant à la cathédrale qu’à St Peter, il faisait vigoureusement la promotion des sociétés de tempérance et de bienfaisance. En 1871, il devint curé de la cathédrale. Deux ans plus tard, comme il refusait de payer les taxes destinées au financement des écoles publiques laïques instaurées par le Common Schools Act de 1871 [V. George Edwin King], la police l’emprisonna. Il y eut un tollé général et elle le relâcha au bout de sept heures. En 1874, il fut arrêté de nouveau pour le même délit.

À compter de 1876, Michaud œuvra avec beaucoup de zèle à Bouctouche. En 1877, il entreprit la construction d’un pensionnat de jeunes filles que tinrent, à partir de 1880, des religieuses francophones de la communauté des Sisters of Charity of the Immaculate Conception. Il édifia aussi deux écoles paroissiales. À cause d’un entretien négligé et des ravages causés par plusieurs tempêtes, dont un ouragan en 1879, on dut reconstruire quatre fois l’église et deux fois le presbytère et la grange où l’on remisait le blé provenant des dîmes. Par ailleurs, Michaud acheta une terre afin d’exploiter une ferme modèle pour le pensionnat, espérant, par l’exemple, amener ses ouailles à produire de la farine, et donc à en acheter moins. Il ouvrit une beurrerie, une fromagerie, une meunerie, une scierie et un moulin à carder. Et, là encore, il fonda des organisations : société de tempérance, société d’agriculture, groupes de dévotion, sections d’œuvres de bienfaisance telles la Société des artisans canadiens-français et l’Association catholique de bienfaisance mutuelle. À compter de 1879, il fit campagne avec un ministre presbytérien, le révérend J. D. Murray, pour que le gouvernement subventionne un chemin de fer de Bouctouche à Moncton ; leurs pressions se révélèrent fructueuses. De même, avec l’aide de l’inspecteur d’écoles Valentin-Auguste Landry*, il obtint des subventions provinciales pour le pensionnat.

Michaud avait tôt pris fait et cause pour les Acadiens. En 1867, dans le premier numéro du Moniteur acadien, il avait exprimé son appui à la mission que se donnait le propriétaire et rédacteur en chef du journal, Israël-J.-D. Landry – à savoir favoriser l’avancement du catholicisme, et encourager les Acadiens à s’instruire et à pratiquer l’agriculture – et il avait continué à soutenir le journal. Il versait de l’argent au collège Saint-Joseph [V. Camille Lefebvre*]. En 1880, il assista au congrès de la Société Saint-Jean-Baptiste à Québec, où il promut l’idée de tenir un congrès acadien à Memramcook en 1881 [V. François-Xavier Cormier]. Par ses discours et ses articles sur l’histoire, il encourageait les Acadiens à être fiers de leur identité et à ne pas oublier les persécutions des Anglais. En 1881, il accompagna Mgr Sweeny en Irlande et à Rome, et rendit compte de ses expériences dans des lettres au Moniteur. Il disait aux Acadiens d’imiter Daniel O’Connell : « Prenons tout ce que l’on peut du gouvernement anglais et demandons toujours pour recevoir encore plus. »

Après son retour, cependant, Joseph Michaud dut affronter une opposition de plus en plus vive. Les frais reliés à l’entretien des enfants de ses frères décédés augmentaient, tout comme les dettes de la paroisse. Les paroissiens en avaient assez de ses demandes d’argent ; ses origines canadiennes-françaises les hérissaient. Les religieuses et l’évêque le soupçonnaient de détourner les profits de la ferme du pensionnat. Les Acadiens de Shédiac, Pascal Poirier* par exemple, lui en voulaient de soutenir un chemin de fer qui ne passait pas chez eux. De plus, il s’était fait d’autres ennemis en appuyant un Irlandais dans le comté de Kent, plutôt que le docteur Édouard-H. Léger. Son accession au titre de vicaire général, en 1900, témoignait du mérite qu’on lui reconnaissait en tant que prêtre. Néanmoins, l’ingratitude qu’il percevait chez les Acadiens l’emplissait d’amertume. Il mourut en 1903 après deux ans de maladie.

Sheila Andrew

Centre d’études acadiennes, univ. de Moncton, N.-B., Fonds [F.-]E. Rameau de Saint-Père, 2.1-28–29 ; Fonds Joseph Michaud, particulièrement 24.4-3 (« Mémoires ») ; Fonds Placide Gaudet, 1.64-16, 25–26.— L’Évangéline, 1887–1903.— Le Moniteur acadien, 1867–1903.— V. A. Landry, « Voix d’Acadie : l’enseignement dans nos couvents », la Rev. franco-américaine (Montréal), 7 (1911) : 120–133 [le manuscrit se trouve dans les papiers Landry déposés au Centre d’études acadiennes, 7.2-10].— Marguerite Michaud, « Le père F.-X.-J. Michaud, grand curé, bâtisseur et organisateur », SCHEC Rapport, 20 (1952–1953) : 46–55 ; tiré à part publié (Buctouche, N.-B., 1954).— N.-B., House of Assembly, Journal, 18791885.— D. M. M. Stanley, Au service de deux peuples : Pierre-Amand Landry (Moncton, 1977 ; réimpr., Fredericton, 1987), 148.

Bibliographie générale

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Sheila Andrew, « MICHAUD, JOSEPH (1841-1903) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/michaud_joseph_1841_1903_13F.html.

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Auteur de l'article:    Sheila Andrew
Titre de l'article:    MICHAUD, JOSEPH (1841-1903)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
Année de la révision:    1994
Date de consultation:    19 mars 2024