MONK, JAMES, marchand, arpenteur, juge, solliciteur général de la Nouvelle-Écosse, né vers 1717 dans le pays de Galles ; il épousa Ann Deering à Boston le 20 janvier 1739/1740 ; décédé à Halifax, Nouvelle-Écosse, le 6 mai 1768.
James Monk fit ses études à Eton College ; en 1736 on le retrouve à Boston où il était établi comme boutiquier et marchand. Après avoir connu de longues années de prospérité, il devint éventuellement « malheureux en affaires et pressé par ses créanciers ». Nommé aide de camp du général William Pepperrell en juin 1745, il assista au siège de Louisbourg, île Royale (île du Cap-Breton). Il est possible qu’il soit demeuré à cet endroit durant l’occupation de la forteresse par les Anglais de 1745 à 1749. Il se trouvait à Halifax en août 1749 ; en septembre suivant, il fut nommé arpenteur adjoint de la Nouvelle-Écosse. Sa situation financière s’améliora en février 1750/1751, à la suite de la promulgation par le Conseil de la Nouvelle-Écosse d’une loi protégeant les résidents de la province des dettes contractées en Angleterre ou dans les autres colonies anglaises avant leur arrivée en Nouvelle-Écosse. Monk avait été nommé juge de paix par le gouverneur Edward Cornwallis* en décembre 1750 ; il devint juge de la nouvelle Cour inférieure des plaids communs en mars 1752. Il se peut qu’il ait fait un certain apprentissage du droit, puisque l’on trouva parmi ses papiers un cahier de notes consacrées à des causes, compilées à partir de 1735. Toutefois, à cette époque, les avocats et juges de la Nouvelle-Écosse ne possédaient généralement aucune formation juridique.
Les conflits ne tardèrent pas à surgir dans la colonie entre les Anglais et les habitants de la Nouvelle-Angleterre au sujet du droit et de la procédure. En 1752, un Anglais du nom d’Ephraim Cook, qui, après avoir été démis de ses fonctions de juge de paix et de juge à la Cour inférieure, continuait à exercer ses droits de juge fut poursuivi en justice par les magistrats de cette cour pour avoir lancé un mandat sans autorisation. Un groupe de citoyens, dirigé par Joshua Mauger*, se plaignit de ce que les juges de la Cour inférieure favorisaient « les lois et la pratique du Massachusetts » au détriment de la procédure anglaise. II accusaient également Monk et Charles Morris*, l’arpenteur en chef, de « travailler avec les témoins à charge et le jury d’accusation pour appuyer l’acte d’accusation qui pesait contre lui [Cook] ». Le Conseil de la Nouvelle-Écosse acquitta Monk et les autres juges. Cependant, en avril 1753, Monk fut accusé d’avoir tenté de frustrer un colon de sa terre et fut réprimandé par le conseil pour des actions « très différentes du genre de celles qu’on pouvait attendre d’un magistrat ».
Nous savons peu de chose de la vie de Monk pendant les quelques années qui suivirent. À l’automne de 1759, lui et d’autres juges sollicitèrent des concessions à la baie de Fundy. Monk prétendait que la distribution par Charles Morris de 25 000 acres de terre autour de la rivière Pisiquid (Avon) avait injustement favorisé les membres du conseil au détriment d’autres candidats. Cette concession faisait de cette région un centre de propriétés rurales pour les membres du conseil et les fonctionnaires de Halifax. Monk se plaignait aussi de ce que, à la suite des accusations qu’il avait portées contre l’arpenteur en chef, Morris refusait de financer l’emploi de porte-chaîne pour ses travaux d’arpentage. Monk soutenait qu’il avait finalement été forcé de vendre son poste au fils de Morris en décembre 1759. En mars de l’année suivante, le conseil recommanda au gouverneur, Charles Lawrence, de destituer Monk de ses fonctions de juge pour absence de la cour. Monk dut donc à nouveau se rabattre sur « la pratique du droit comme seul moyen de subsistance pour sa famille ». En juillet 1760, Lawrence le nomma solliciteur général de la Nouvelle-Écosse, sans toutefois lui accorder de salaire régulier.
Monk se retira en 1767, « mélancolique, triste et misérable », dans sa propriété, située près de Windsor et portant le nom de Monkville. Certains livres de l’inventaire de sa propriété révèlent qu’il s’intéressait aux méthodes scientifiques en agriculture, et il est possible qu’il les ait utilisées à cet endroit. Il mourut en mai 1768 à Halifax, où il s’était rendu pour siéger au tribunal. Au nombre des cinq enfants qui lui survécurent, se trouvaient James*, qui devint procureur général de la province de Québec, et George Henry, qui fut plus tard juge en chef de la Cour suprême de la Nouvelle-Écosse.
APC, MG 23, GII, 19 (copies aux PANS, Vertical mss file).— Halifax County Court of Probate, 1768, James Monk, M135.— PANS, MG 1, 701A ; RG 1, 29, n° 19, p. 5 ; 37, n° 23 ; 164/1, pp. 33, 58, 73 ; 164/2, pp. 85, 113, 201 ; 166A ; RG 3, Minutes of Nova Scotia Council, 29 déc. 1752–5 mars 1753 ; 3, 5, 7, 9 avril 1753 ; 10 mars 1760 ; 27 févr. 1762.— The Pepperrell papers, Coll. of the Mass. Hist. Soc., 6e ser., X (1899) : 288.— Records relating to the early history of Boston (Whitmore et al.), [28] : 215.— R. A. Austen-Leigh, The Eton College register 1698–1752, alphabetically arranged and edited with biographical notes (Eton, Angl., 1927), 237.— A. W. H. Eaton, The Deering or Dering family of Boston, Mass., and Shelter Island, N.Y., N. Y. Geneal. and Biogr. Record (New York), LII (1921) : 47–49.— Brebner, Neutral Yankees (1937), 35s., 75, 138, 241n, 249n ; New England’s outpost, 245–247.
Phyllis R. Blakeley, « MONK, JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 4 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/monk_james_3F.html.
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Auteur de l'article: | Phyllis R. Blakeley |
Titre de l'article: | MONK, JAMES |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
Année de la révision: | 1974 |
Date de consultation: | 4 nov. 2024 |