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MORRIS, CHARLES, arpenteur, homme politique, fonctionnaire et juge, né le 31 décembre 1731 à Hopkinton, Massachusetts, aîné des enfants de Charles Morris* et de Mary Read ; il épousa Elizabeth Bond Leggett, et ils eurent 11 enfants ; décédé le 26 janvier 1802 à Halifax.

Apparemment, Charles Morris vint en Nouvelle-Écosse en 1760, quelque temps après son mariage. Dès lors, et jusqu’en 1781, il fut l’adjoint de son père, le premier arpenteur général de la Nouvelle-Écosse ; de 1776 à 1781, il assuma seul les fonctions reliées à cette charge. Au cours de ses travaux, il fit de « fréquentes et ennuyeuses excursions » partout en Nouvelle-Écosse, et, en 1768, il se rendit à l’île Saint-Jean (Île-du-Prince-Édouard). En 1772, la possibilité que son père perdît son poste incita Morris, avec l’approbation paternelle, à le solliciter pour lui-même. Il engagea Joseph Frederick Wallet Des Barres* à promouvoir sa cause en Angleterre ; en retour, il s’occupa des intérêts fonciers de DesBarres en Nouvelle-Écosse. Morris dut, toutefois, attendre jusqu’à la mort de son père, en 1781, pour obtenir l’emploi, peut-être parce que les intérêts de DesBarres, qu’il soutenait, nuisaient à ceux du lieutenant-gouverneur Michael Francklin*, lui-même un important spéculateur foncier. Morris aurait encore heurté Francklin et ses amis, comme Joshua Mauger* et John Butler*, en appuyant, en 1775, le gouverneur Francis Legge*, dont ils cherchaient à obtenir la destitution.

En tant qu’arpenteur général, Morris fut submergé par les demandes de terre venant des Loyalistes. Des attaques de goutte le forcèrent à compter de plus en plus sur son fils Charles* (son successeur éventuel) pour l’exécution de certaines de ses fonctions au cours des années 1780, et ses adjoints paraissent avoir fait la plus grande partie du travail en délimitant les concessions. En 1784, néanmoins, il informait un mandataire des Loyalistes, Amos Botsford, qu’il n’avait « pas le temps de s’occuper de quelque autre affaire ». Les sentiments de Morris à l’endroit des Loyalistes étaient ambivalents. À l’arrivée des premiers d’entre eux, en 1783, il les accueillit de bon gré, voyant en eux une barrière face aux colonies rebelles et une protection pour les pêcheries. Mais, quand il constata tout le travail qu’ils lui apporteraient, il changea d’attitude, semble-t-il ; il était, aussi, manifestement peiné par la possibilité que des membres de sa propre famille perdissent des terres à leur profit, pour n’avoir pas eu le temps de les mettre en valeur. Constamment, Morris se plaignit d’être surchargé de travail et sous-payé, et d’avoir à se contenter d’un personnel incompétent, même si, apparemment, il nommait lui-même ses adjoints. À un moment donné, une erreur de la part d’un de ses assistants l’amena à déclarer que « s’il n’y a[vait] pas là un manque de connaissances professionnelles, c’[était] que l’arpenteur appart[enait] à une tribu infâme et sans peur qui trouv[ait] son plaisir à mal faire ». Morris affirmait parfois que les dépenses de son bureau excédaient ses allocations. Il touchait apparemment un salaire et, en plus, pouvait réclamer des honoraires pour son travail d’arpentage. Dans le cas de l’arpentage des concessions de terre aux Loyalistes, cependant, il devait recevoir seulement la moitié des honoraires habituels, et cela de la part du gouvernement britannique, puisque les Loyalistes étaient exempts de paiement. Morris disait n’avoir été payé que dans quelques cas seulement. Quand, en 1784, la Trésorerie rejeta une demande pour des fonds additionnels, en croyant qu’il touchait des redevances sur chaque concession et un pourcentage sur les commissions de ses adjoints, Morris protesta : « mes dépenses de table, seulement depuis que [se sont présentées] ces affaires [les concessions des Loyalistes, par exemple], ont fini par me coûter le double de mon salaire ». Trois mois plus tard, il décida de demander à ses adjoints un intérêt de 5 p. cent sur les sommes qu’ils lui devaient.

Malgré ses responsabilités d’arpenteur général, Morris trouva le temps de s’occuper d’autres choses. De 1770 à 1785, il représenta le comté de Sunbury à la chambre d’Assemblée et prit une part active aux travaux des comités. Il fut greffier de la Cour de vice-amirauté de 1771 à sa mort, conservateur des testaments et greffier à l’homologation des testaments de 1792 à 1798, juge en chef de la Cour d’enregistrement et d’examen des testaments de 1798 à 1802, et juge de paix. Legge avait une si haute opinion de lui qu’en 1775 il le recommanda comme membre du Conseil de la Nouvelle-Écosse. Morris n’obtint, toutefois, cette nomination qu’en 1785. Il assistait régulièrement aux séances de ce corps, et appuya les prises de position du conseil dans les controverses de la fin des années 1780 [V. James Brenton]. Il avait apparemment de bonnes raisons pour être de l’avis du conseil : celui-ci examinait ses comptes, comme arpenteur général, plusieurs fois par année, et il semble qu’il en approuvait le paiement sans poser de questions.

La propriété foncière intéressait Morris aussi bien à titre privé qu’à titre professionnel. Pendant les premières années qu’il passa en Nouvelle-Écosse, il acheta plusieurs lots à Halifax et, avec d’autres fonctionnaires, il obtint de vastes concessions en d’autres endroits. Comme membre de la Saint John River Society, au milieu des années 1760 [V. Beamsley Perkins Glasier*], il eut part aux concessions dont elle fut l’objet ; il eut aussi des terres dans le canton de Maugerville (Nouveau-Brunswick), aux environs de la baie de Passamaquoddy (Nouveau-Brunswick) et tant dans la vallée même que dans les environs de la vallée d’Annapolis. Au cours des 40 années qui suivirent, Morris acheta et vendit de nombreuses propriétés foncières ; en 1774, par exemple, il céda, au prix de £150, 10 000 acres de terre sur la rivière Saint-Jean (Nouveau-Brunswick) à James Simonds*. S’il se plaignait des dépenses relatives à ses fonctions, Morris n’en accumula pas moins des biens considérables, probablement grâce à ses transactions foncières. À sa mort, il laissa des biens évalués à plus de £17 000.

Le travail de Charles Morris au poste d’arpenteur général souligne la continuité dans la fonction et dans la gestion qui caractérisa les mandats des trois Morris. Si sa mort retint peu l’attention, Morris n’en avait pas moins été lié d’amitié avec des personnages de la Nouvelle-Écosse aussi éminents que Simeon Perkins, et il s’était montré magnanime envers des gens qui l’avaient critiqué, Francklin par exemple. Après la mort de ce dernier, Morris demanda à un de ses assistants d’être charitable envers les héritiers, tout en faisant la remarque suivante : « M. Francklin fut longtemps fonctionnaire du gouvernement et il ne laissa rien à ses enfants, sinon des terres vierges. »

Donald F. Chard

APC, MG 23, D4 ; F1, sér. 5, 3 (mfm aux PANS).— Halifax County Court of Probate (Halifax), Book 3 : 256–258 (testament de Charles Morris) (mfm aux PANS).— Halifax County Registry of Deeds (Halifax), Deeds, 5–35 (mfm aux PANS).— PANS, MG 1, 313B ; MG 100, 192, nos 17–19 ; Places, Nova Scotia, Land grants, Index to Nova Scotia land grants, 1730–1958 (mfm) ; RG 1, 53, 136, 221, 223, 299, 395, 396B.— PRO, CO 217/29, 217/36, 217/51.— Perkins, Diary, 1766–80 (Innis) ; Diary, 1780–89 (Harvey et Fergusson) ; Diary, 1797–1803 (Fergusson).— Nova Scotia Royal Gazette, 10 sept. 1801–14 janv. 1802.— Directory of N.S. MLAs.— Brebner, Neutral Yankees (1969).— Ethel Crathorne, « The Morris family – surveyors-general », Nova Scotia Hist. Quarterly (Halifax), 6 (1976) :207–216.

Bibliographie générale

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Donald F. Chard, « MORRIS, CHARLES (1731-1802) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/morris_charles_1731_1802_5F.html.

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Auteur de l'article:    Donald F. Chard
Titre de l'article:    MORRIS, CHARLES (1731-1802)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1983
Année de la révision:    1983
Date de consultation:    19 mars 2024