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Titre original :  The late Lewis Samuel. From: "The Jew in Canada : a complete record of Canadian Jewry from the days of the French Régime to the present time" by A.D. Hart. Toronto: Jewish Publications Limited, 1926, page 109. 
Source: https://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2873664

Provenance : Lien

SAMUEL, LEWIS, marchand et philanthrope, né en 1827 à Kingston upon Hull, Angleterre ; en 1850, il épousa Kate Seckelman, et ils eurent huit enfants dont Sigmund*, éminent philanthrope et mécène de Toronto ; décédé le 10 mai 1887 à Victoria et inhumé le 18 suivant à Toronto.

Lewis Samuel naquit dans une famille juive qui habitait l’Angleterre depuis l’époque d’Oliver Cromwell. Il avait huit ans quand ses parents s’installèrent dans l’est de Londres où sa mère exploitait une boutique et son père, pieux érudit, passait ses journées plongé dans les livres saints. A 16 ans, Samuel décida d’immigrer et s’engagea comme garçon de cabine à bord d’un cargo en partance pour New York. Dès son arrivée en 1844, il trouva de l’emploi chez un tailleur. Recherchant une situation plus avantageuse, il se fit colporteur dans le nord de l’état de New York et, en 1848, installé à Syracuse, il ouvrit un magasin de « marchandises sèches ». Admis dans la communauté juive locale, il épousa, peu après, Kate Seckelman, émigrée depuis peu de Sulzbach (République fédérale d’Allemagne).

Toutefois, fier de ses origines anglaises, Lewis Samuel désirait vivre de nouveau sous le drapeau britannique. Mark, son frère aîné qui avait immigré à Montréal, où il s’occupait du commerce des fourrures, le pressait depuis un bon moment de se joindre à lui. Il accepta en 1855, mais son nouvel environnement lui déplut rapidement. Il détestait le commerce des fourrures et l’atmosphère française de la ville. Son mécontentement grandit lorsque le choléra emporta deux de ses enfants. Une année ne s’était pas écoulée qu’il partait pour Toronto, ville d’ambiance incontestablement anglaise et riche de promesses pour le commerce.

Lewis Samuel persuada son frère de le suivre et, en 1856, tous deux louèrent un local au Coffin Block, rue Wellington, et fondèrent un commerce de quincaillerie en gros sous la raison sociale M. and L. Samuel and Company. La maison grandit et se transforma en un commerce de métaux en gros, grâce aux relations de la famille en Angleterre. Au début des années 1860, Mark Samuel était retourné en Angleterre dans le but d’ouvrir une succursale à Liverpool ; Lewis demeura à Toronto d’où la firme exportait diverses matières brutes canadiennes en échange de lustres au gaz, de métaux, de produits chimiques, de verre et de marbre. Une petite succursale temporaire, dirigée par le fils de Mark Samuel, Emmanuel, fut ouverte par la suite à Montréal. En 1879, la maison portait le nom de M. and L. Samuel, Benjamin and Company, car on l’avait modifié avec l’arrivée d’un nouvel associé, Alfred David Benjamin*. Le frère de ce dernier, Frank D. Benjamin, se joignit à la firme en 1888.

Désirant participer plus étroitement à l’activité économique du Canada alors en pleine expansion, Lewis Samuel investit dans diverses entreprises telles que l’Ontario Lead and Barbed-Wire Company, un des premiers établissements au pays à fabriquer du fil barbelé et fournisseur de la Compagnie de chemin de fer canadien du Pacifique. De plus, il siégeait au sein du conseil d’administration de l’Electric Manufacturing Company et œuvrait à titre de président de la Metallic Roofing Company, deux firmes pionnières dans leur domaine.

Samuel était un juif orthodoxe et ses convictions religieuses l’avaient même empêché de se lancer dans la vente au détail parce qu’il lui aurait fallu ouvrir son commerce le samedi, jour du sabbat. À peine arrivé à Toronto, il s’efforça d’y regrouper les Juifs en une communauté organisée. La première congrégation juive de la ville, la Toronto Hebrew Congregation (maintenant le Holy Blossom Temple), vit le jour quelques mois après l’arrivée de Samuel en 1856 et il en fut président d’une façon presque ininterrompue de 1862 à 1880. Ce fut Samuel qui insista pour que la congrégation embauchât un lecteur et également un boucher pour préparer la viande kascher selon les rites. En outre, il se chargea de l’acquisition du terrain sur lequel on construisit la première synagogue en 1876, grâce à des fonds qu’il avait lui-même recueillis en grande partie. Durant le reste de sa vie, Samuel s’efforça, avec succès d’ailleurs, de préserver les pratiques traditionnelles à l’intérieur de la synagogue, celles-ci étant menacées par les réformateurs de l’école allemande. La menace du nouveau mouvement lui paraissait si grave qu’il insista pour que le titre de propriété de la synagogue comprît une clause stipulant que, si la congrégation s’écartait de l’orthodoxie, elle perdrait ses droits d’utiliser l’édifice.

Samuel ne limitait pas son activité sociale à la communauté juive. Il compta au nombre des membres de la Sons of England Benefit Society et de la St George’s Society ; un des administrateurs des Oddfellows, il fut aussi, en 1877, président de l’institut des artisans. Selon le Toronto Daily Mail, Samuel « jouit pendant de nombreuses années d’une situation honorable dans la ville et il fut très populaire à la fois dans sa vie privée et [sa vie] publique ». Fort bien accepté dans la société, il se révélait en mesure de défendre les Juifs chaque fois qu’ils étaient dénigrés dans la presse locale.

En 1887, Samuel rendit visite à l’une de ses filles qui habitait San Francisco ; ce voyage, selon ses médecins, allait améliorer son état de santé. Il tomba malade à bord du navire qui le ramenait à Vancouver et on le transporta dans un hôtel de Victoria où il mourut le 10 mai. On conduisit son corps à Toronto et on raconta à l’époque que le cortège funèbre, d’une longueur de plus d’un mille et demi, constituait un des plus imposants jamais vus à Toronto.

Stephen A. Speisman

Toronto Hebrew Congregation Holy Blossom (Toronto), Deed to the site of the Richmond Street Synagogue, 1875 ; Minutes, 1856–1885.— Globe, 11 mai 1887.— Toronto Daily Mail, 11, 19 mai 1887.— The Jew in Canada : a complete record of Canadian Jewry from the days of the French régime to the present time, A. D. Hart, édit. (Toronto et Montréal, 1926).— Abraham Rhinewine, [Der Id in Kanada] (2 vol., Toronto, 1925–1927), I.— Sack, Hist. of the Jews in Canada (Gertler ; 1965).— Sigmund Samuel, In return : the autobiography of Sigmund Samuel ([Toronto], 1963).— S. A. Speisman, « The Jews of Toronto : a history to 1937 » (thèse de ph.d., Univ. of Toronto, 1975) (un texte remanié de cette thèse fut publié sous le même titre à Toronto en 1979).— S. J. Birnbaum, « Pioneers of Toronto’s Jewish community », Jewish Standard (Toronto), 1er juin 1934.

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Stephen A. Speisman, « SAMUEL, LEWIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/samuel_lewis_11F.html.

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Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/samuel_lewis_11F.html
Auteur de l'article:    Stephen A. Speisman
Titre de l'article:    SAMUEL, LEWIS
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
Date de consultation:    19 mars 2024