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VANDUSEN (Van Dusen), CONRAD, ministre méthodiste, né le 14 décembre 1801 à Adolphustown, Haut-Canada, fils de Conrad Vandusen, vétéran loyaliste condamné à mort par les forces américaines pour ses activités durant la révolution, décédé le 18 août 1878 à Whitby, Ont.

Conrad Vandusen eut une jeunesse facile à Adolphustown, où son père possédait une taverne et un magasin, et dans le canton de Marysburgh (divisé maintenant en North Marysburgh et South Marysburgh). Il reçut pour l’époque une bonne formation. D’après John Carroll*, qui servit dans un circuit voisin en 1830, il était « vivant et amusant, se signalant par son utilisation du jargon et de l’argot ». Bien que son père fût l’un des fondateurs de la chapelle Hay Bay, près d’Adolphustown, la première église méthodiste du Haut-Canada, le jeune Vandusen était manifestement un bon vivant qui, comme devait le faire remarquer plus tard un ecclésiastique, avait grand besoin des contraintes que lui imposaient son mariage contracté à l’âge de 18 ans et son travail d’enseignant et de fermier. Toutefois il se convertit en 1827, lors d’une assemblée religieuse tenue au camp près de Demorestville dans le canton d’Ameliasburgh. « Il pouvait difficilement dire l’heure et l’endroit où il reçut la révélation de la présence de Dieu, cependant, une fois retourné chez lui, il était heureux et son âme débordait d’amour. » Il s’empressa d’annoncer la nouvelle à ses voisins.

On fit bientôt appel à Vandusen comme méthodiste itinérant ; il aida d’abord le ministre dans le circuit de Whitby, où il devait prendre sa retraite plusieurs décennies après. Admis à l’essai en 1830, il fut ordonné dans l’Église méthodiste wesleyenne à la conférence de 1833. Par la suite, il œuvra discrètement mais non sereinement dans plusieurs circuits à travers le Haut-Canada et acquit la réputation enviable d’un ministre à la fois héroïque et bienveillant.

En 1849, il fut nommé administrateur et trésorier de Victoria College à Cobourg ; à cette époque, le collège avait peu d’étudiants et un maigre budget. Face à la nécessité de retenir des étudiants « par l’argument a posteriori, c’est-à-dire en s’accrochant aux pans de leurs habits », il mit au point un plan ingénieux pour créer une fondation, par la vente de bourses qui assureraient la scolarité gratuite aux membres de la famille des acheteurs. C’était là « le produit naturel d’une décennie de spéculation » mais malheureusement cette initiative ne rapporta presque rien au collège.

Vandusen retourna à son travail de prédicateur en 1852 comme directeur de la mission de Newash, village indien situé près d’Owen Sound. Il fut mis à la retraite en 1859. Il continua à prêcher dans les années 1860, principalement dans la région de Toronto et dans le circuit de Wardsville, mais il consacra dé plus en plus de temps à écrire. En 1867, sous le pseudonyme de « Enemikeese », il publia The Indian chief, où il racontait la vie de David Sawyer, ministre méthodiste indien, pour donner un exemple des mauvais traitements infligés aux tribus indiennes. Il publia la même année Practical theology, ouvrage qui nous éclaire sur la façon littérale dont lui et ses contemporains utilisaient les textes bibliques pour construire une théologie complète. Trois ans plus tard parurent The prodigy, biographie du brillant physicien George E. A. Winans, et The successful young evangelist, courte biographie du frère de Winans, William Henry. Dans The doctrine of the human soul qui parut en 1878 à point nommé, il soutint, en se basant sur des textes bibliques, que l’homme est composé d’un corps, d’une âme et d’un esprit, et que la mort constitue pour l’homme la naissance d’un corps transformé spirituellement, sans défauts physiques ni limites et dont la personnalité reste inchangée.

Conrad Vandusen incarnait plusieurs des qualités de la première génération de ministres méthodistes nés au Canada. Grand et robuste, il était célèbre pour son endurance et se distinguait également par ses attitudes politiques nettement conservatrices ainsi que par son humanité. Doué d’un « esprit fort, curieux, presque métaphysique », qu’il s’efforça de développer par un travail acharné, il n’atteignit jamais la sophistication intellectuelle ou culturelle. Sa prédication était vigoureuse et réaliste : pour lui un chrétien indolent « ressemblait à un journalier paresseux qui, négligeant de sarcler son champ, passerait son temps à courir les écureuils » ; le chrétien devait se rappeler que « le diable récompense ses serviteurs comme le chat rétribue le hibou, sur le visage et sur les yeux ». Ses écrits témoignent d’une certaine originalité mais d’un médiocre talent littéraire. Aujourd’hui leur principale importance vient de ce qu’ils nous éclairent sur la façon de penser de la communauté méthodiste de sa génération. Son zèle comme ministre et comme écrivain permit à plusieurs habitants du Haut-Canada de trouver un sens à leur vie ainsi qu’un certain sentiment de plénitude.

G. S. French

Conrad Vandusen est l’auteur de The doctrine of the human soul ; philosophy of a trinity in man, and the phenomena of death, philosophically considered, showing that death will produce no additional pang in the hour of dissolution (Toronto, 1878) ; Practical theology : a plain exposition of various subjects based upon divine revelation (Londres, 1867) ; The prodigy, a brief account of the bright career of a youthful genius, Dr. G. E. A. Winans, together with some interesting extracts from his correspondence and manuscripts (Toronto, 1870) ; The successful young evangelist ; an account of the brief but brilliant career of Wm. Henry Winans, Wesleyan preacher [...] (Toronto, 1870). Il a écrit, sous le pseudonyme d’Enemikeese, The Indian chief : an account of the labours, losses, sufferings, and oppression of Ke-zig-ko-e-ne-ne (David Sawyer) a chief of the Ojibbeway Indians in Canada West (Londres, 1867).

Christian Guardian (Toronto), 18 avril 1860, 5 mars 1879.— The minutes of the annual conferences of the Wesleyan Methodist Church in Canada, from 1824 to 1857 (2 vol., Toronto, 1846–1863), I.— Minutes of the proceedings of the Toronto Conference of the Methodist Church of Canada (Toronto, Montréal), 1879.— William Canniff, History of the province of Ontario (Upper Canada) [...] (Toronto, 1872), 125.— C. B. Sissons, A history of Victoria University (Toronto, 1952).

Bibliographie générale

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G. S. French, « VANDUSEN, CONRAD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/vandusen_conrad_10F.html.

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Auteur de l'article:    G. S. French
Titre de l'article:    VANDUSEN, CONRAD
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
Date de consultation:    18 mars 2024