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AUSTIN, sir HORATIO THOMAS, officier de marine et explorateur de l’Arctique, né en 1801, fils d’un fonctionnaire au Chatham Dockyard, décédé le 16 novembre 1865, à Londres.
Horatio Thomas Austin s’enrôla dans la marine royale comme volontaire de seconde classe le 8 avril 1813. En avril 1814, il s’embarqua sur le Ramillies qui participa aux attaques sur Washington, Baltimore et La Nouvelle-Orléans au cours de la guerre de 1812–1814. Durant les neuf années suivantes, jusqu’en janvier 1824, il servit sur les côtes de l’Afrique, dans la Manche et dans la station de l’Amérique du Sud. Il fut promu lieutenant le 9 septembre 1822. En mai 1824, il s’embarqua sur le Fury qui, sous les ordres de William Edward Parry*, entreprenait un troisième voyage en vue de découvrir le passage du Nord-Ouest. L’expédition emprunta la route du détroit de Lancaster et hiverna dans l’inlet de Prince-Régent. En août 1825, le Fury fit naufrage au large des côtes de l’île Somerset et Parry fut forcé de revenir dans son pays sur son autre navire, le Hecla.
En décembre 1827, Austin fut désigné pour une autre expédition scientifique sous les ordres du capitaine Henry Foster à bord du Chanticleer, à destination de la mer des Caraïbes, de l’Atlantique Sud et de l’Antarctique. Quand Foster se noya en février 1831, Austin devint commandant intérimaire. Son élévation au grade de commandant fut ratifiée le 26 mai 1831, peu de temps après le retour du navire en Angleterre. Le 8 novembre 1831, il épousa Ann Eliza Rawlinson, née Hawkins ; ils eurent des enfants, semble-t-il, mais on ne sait rien d’eux.
De novembre 1832 à novembre 1837, Austin commanda un navire dans les eaux européennes, et pendant les deux années suivantes il entreprit des recherches sur l’usage des bateaux à vapeur dans la marine. Le 28 juin 1838, il était promu capitaine. De 1840 à 1843, il commanda le Cyclops pendant la guerre de Syrie et au large des côtes d’Irlande. Sa conduite en Syrie lui mérita d’être nommé compagnon de l’ordre du Bain. Il fut mêlé à d’autres travaux en relation avec les bateaux à vapeur jusqu’à ce qu’il prît charge du Woolwich Dockyard en décembre 1849.
À peu près vers ce temps, l’Angleterre concentrait son attention sur l’Arctique canadien, où l’expédition de sir John Franklin*, partie à la découverte du passage du Nord-Ouest, était disparue depuis 1845. Quand l’équipage de James Clark Ross, envoyé à sa recherche, revint bredouille à l’automne de 1849, l’Amirauté envisagea une nouvelle et audacieuse expédition avec deux voiliers, le Resolute et l’Assistance, et deux navires à hélice, le Pioneer et l’Intrepid. L’usage des bateaux à vapeur dans les glaces constituait un essai, et la longue expérience d’Austin avec de tels navires est peut-être une des principales raisons de sa nomination, le 28 février 1850, comme commandant de cette expédition. Austin prit le commandement du Resolute, le capitaine Erasmus Ommanney celui de l’Assistance et les lieutenants Sherard Osborn* et John Bertie Cator, ceux du Pioneer et de l’Intrepid.
La flotte fit voile le 3 mai 1850 avec l’ordre d’explorer le détroit de Wellington et la région du cap Walker. Le Resolute fut retenu par les glaces à la hauteur du détroit de Lancaster, mais Ommanney fit entrer l’Assistance et l’Intrepid dans le détroit et, le 23 août, il découvrit les premiers vestiges de l’expédition de Franklin au cap Riley et sur l’île Beechey. Austin le rejoignit le 28 août, et ils reprirent leur voyage vers l’ouest. Cependant ils furent bientôt arrêtés par les glaces et ils durent hiverner dans le détroit de Barrow. Trois autres navires venus les rejoindre cette même année, le Lady Franklin et le Sophia sous le commandement de William Penny*, et le Felix sous celui de sir John Ross*, hivernèrent tout près. Ils restèrent en communication avec les navires d’Austin. Des voyages d’exploration en traîneau eurent lieu au printemps de 1851 : Austin dirigea ses recherches vers l’ouest et le sud, et Penny alla explorer le détroit de Wellington.
Ces explorations en traîneau furent sans aucun doute la plus grande réussite du voyage d’Austin. Elles furent soigneusement préparées et elles confirmèrent la possibilité d’explorer l’Arctique avec un attelage humain et de parcourir de grandes distances dans des conditions de sécurité relative. Bien qu’Austin ne prit point part à ces explorations, on doit lui attribuer un certain mérite pour la façon dont celles-ci furent organisées. Ses hommes effectuèrent six grands voyages et plusieurs autres de moindre importance ; ils firent d’importantes découvertes le long des côtes des îles Bathurst, Byam Martin, Melville et Prince de Galles. Ils firent des relevés des petites îles du détroit de Barrow, mais ils ne découvrirent aucun autre vestige de l’expédition de Franklin.
Les navires furent libérés le 8 août 1851 et, peu après, ils cinglèrent de nouveau vers l’Angleterre. Le retour hâtif des infructueuses expéditions d’Austin et de Penny causa un désappointement général. L’Amirauté nomma un Arctic Committee composé de cinq vétérans de la marine qu’elle chargea de faire un rapport sur la conduite des deux commandants. Leur enquête révéla que les relations entre Austin et Penny avaient été très tendues pendant une bonne partie du voyage, ce qui avait amené un stupide malentendu le 11 août 1851 pendant que l’on discutait la poursuite de l’exploration du détroit de Wellington ; après cet incident, ils avaient décidé de revenir sans plus de façons. Austin soutint dans la suite qu’ils avaient convenu de revenir au pays ; Penny prétendit qu’il avait voulu poursuivre ses recherches au-delà du détroit de Wellington avec un des bateaux à vapeur d’Austin mais que celui-ci avait refusé. L’Arctic Committee innocenta les deux hommes et jugea que leur retour était bien motivé, mais leur réputation en resta ternie. Le comité estimait manifestement que Penny était plus à blâmer pour cette querelle, mais il y en eut plusieurs qui gardèrent une impression médiocre du commandant Austin et du traitement qu’il fit subir à Penny. Un des officiers supérieurs d’Austin, Sherard Osborn, prit parti ouvertement pour Penny, tout comme le fit lady Franklin [Jane Griffin*]. De plus, George McDougall, second maître à bord du Resolute, parla des nombreuses erreurs d’Austin pendant le voyage et il mentionna le fait qu’Austin ayant parlé d’officiers en particulier avec d’autres, peu d’officiers étaient encore prêts à servir sous ses ordres.
Austin n’envisagea pas moins de poursuivre sa carrière dans l’Arctique, mais il ne prit plus aucune part aux voyages de recherches. En 1852, il fut nommé surintendant du service des paquebots à Southampton, et en octobre 1854 il devint surintendant du Deptford Dockyard, poste qu’il remplit jusqu’à sa nomination comme contre-amiral le 28 novembre 1857 ; il remplit les fonctions de surintendant du Malta Dockyard du 6 avril 1863 au 26 novembre 1864. Promu vice-amiral le 20 octobre 1864, il fut créé chevalier de l’ordre du Bain le 28 mars 1865, huit mois avant sa mort.
La plus grande partie de sa vie, Austin poursuivit la carrière glorieuse d’un officier compétent et respecté, mais il se fit plusieurs ennemis au cours de l’expédition à la recherche de Franklin. Il ne fut pas le seul officier à avoir été l’objet d’attaques durant ces frénétiques années d’exploration ; il ne doit pas davantage porter tout le blâme des disputes avec des caractères aussi orageux que Penny et Osborn. Mais si, de toute évidence, plusieurs officiers ne l’aimaient pas, il avait aussi ses admirateurs. Sir Clements Markham, midship à bord de l’Assistance en 1850–1851, a fourni le plus sympathique et, peut-être, le meilleur témoignage qui soit connu. Il lui attribua tout le mérite de la brillante organisation qui fut, sous plusieurs aspects, une des expéditions les mieux réussies jusqu’à ce jour dans l’Arctique. Selon lui, « il n’y eut jamais de meilleur ordonnateur en ce qui concerne le travail et la bonne marche à bord des navires. Il ne fut pas un personnage que l’on peut facilement oublier [...]. Bien qu’il ne fût pas sans défaillance – peut-être même fut-il porté à faire des histoires – il était bienveillant et plein de sympathie pour ceux qu’il commandait. »
Scott Polar Research Institute (Cambridge, Angl.), ms 116/57/1–9 (neuf lettres de Sherard Osborn à William Penny, 1850–1852) ;
Clive A. Holland, « AUSTIN, sir HORATIO THOMAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 12 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/austin_horatio_thomas_9F.html.
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Auteur de l'article: | Clive A. Holland |
Titre de l'article: | AUSTIN, sir HORATIO THOMAS |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1977 |
Année de la révision: | 1977 |
Date de consultation: | 12 déc. 2024 |