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SARRAZIN (Sarrasin), MICHEL, chirurgien, médecin et naturaliste, membre du Conseil souverain, seigneur, baptisé à Gilly-lès-Cîteaux, France, le 3 septembre 1659, fils de Claude Sarrazin, fonctionnaire à l’abbaye de Cîteaux, et de Madeleine de Bonnefoy, mort à Québec, le 8 septembre 1734, d’une fièvre maligne provoquée probablement par la petite vérole apportée par un vaisseau. On ne connaît aucun portrait de Michel Sarrazin et celui qu’on lui attribue parfois semble d’un docteur Sarrazin vivant en France.
Michel Sarrazin vient en Nouvelle-France dès 1685, à titre de chirurgien de la marine. Le 12 septembre 1686, Denonville [Brisay] le nomme chirurgien-major des troupes. Il remplit sa fonction tant à Montréal qu’à Québec, où il réside, et se rend même en Iroquoisie, comme en témoigne son Histoire des plantes de Canada : « Il y a douze ou treize ans que j’ai vu des platanes chez les Irroquois. » La date n’apparaît pas mais diverses indications nous permettent de la situer entre 1685 et 1692, plus probablement lors de l’expédition de Denonville chez les Iroquois en 1687. Le 16 mars 1691, un décret royal de Versailles ratifie la nomination de 1686. En 1692, pendant un séjour à Montréal, il tombe gravement malade et doit passer un mois à l’hôpital, puis il se retire à Québec, chez son ami Franquelin, hydrographe du roi. À cette époque rien ne présage encore le naturaliste. La simple mention des platanes ne suffit pas à révéler l’intérêt du botaniste : leur hauteur atteignant 100 pieds avait de quoi étonner tout visiteur de l’Est.
Sarrazin eut des velléités de vie ecclésiastique ; Frontenac [Buade*] écrit en 1697 : « Il est vrai que le sieur Sarrazin était il y a quatre ans chirurgien-major des troupes et que s’étant retiré un an auparavant dans un séminaire d’ici dans le dessein de se faire prêtre [...] ». Les archives du séminaire de Québec restent muettes à ce sujet. D’autres sources mentionnent le séminaire des Missions étrangères à Paris mais sans preuves à l’appui. Par contre, les archives des Sulpiciens renferment des lettres, datées de 1694 et 1695, de M. Louis Tronson, supérieur général à Paris, à M. Dollier de Casson, comportant les passages suivants : « Je ne sais pas les raisons qui vous portent à retenir au Séminaire M. Sarrazin infirme et exerçant encore son métier de chirurgien major. Est-ce seulement par charité ou si c’est qu’il vous peut être de quelque utilité. » – « M. Sarrazin a fait ici retraite [en France]. On a été surpris du conseil qu’on lui a donné en Canada de quitter sa profession pour se faire ecclésiastique. Plus on a examiné ses dispositions et présentes et passées, plus on a été convaincu qu’il n’y avait nulle marque de vocation de Dieu pour ce changement. Ainsi on lui a conseillé de reprendre son premier emploi s’il le pouvait. Je ne vois nulle raison pas même apparente qui ait pu porter M. Guyotte [curé de Notre-Dame] et M. de la Colombière [Joseph de La Colombière] à lui donner un tel avis. C’est un très bon sujet et qui est en état de faire pour le moins autant de bien dans sa profession que dans l’état ecclésiastique. » Voilà qui règle le point, jusqu’ici le plus obscur, de la vie de Michel Sarrazin.
En 1693, alors que Sarrazin semble momentanément retiré du monde, Frontenac mande pour le remplacer un chirurgien nommé Baudeau. Michel Sarrazin de son côté part, en 1694, pour la France, où il poursuit pendant trois ans des études de médecine. Il fréquente le Jardin royal des Plantes, le futur Muséum d’Histoire naturelle, où il s’initie à la botanique sous la direction de Tournefort [Pitton] qui devait publier en 1700 son célèbre ouvrage, Institutiones rei herbariae, renfermant des éléments nouveaux communiqués par Sarrazin.
Depuis 1695, l’intendant de Champigny [Bochart] réclamait Sarrazin, qui revient effectivement en 1697, après avoir obtenu son doctorat en médecine à Reims. Il profite de l’escale à Terre-Neuve pour observer les plantes américaines et herboriser. Dès lors, des envois de spécimens se font régulièrement vers le Jardin royal des Plantes. Désormais, Sarrazin ne compte plus se limiter uniquement à ses activités médicales mais désire explorer systématiquement la flore, la faune et les minéraux du pays. Aussi, peut-on lire dans les arrêts du Conseil de Québec : « Et comme il y a bien de l’apparence que le sieur Sarrazin a eu d’autres veuës en revenant en Canada que celle de traitter seulement les malades, sapliquant beaucoup aux dessection des animaux rares qui sont en ce pays ou a la recherche de plantes inconnuës on a tout lieu de croire et de craindre qu’apres qu’il sera pleinement satisfait ladessus ou plustost quelque personne de consequence de sa profession qui nous paroissent avoir bonne part a ces sortes de recherches il ne sen retourne en France flatté de leur protection et de son avancement par leur moyen ».
Le médecin. Si Sarrazin devient naturaliste, il pratique toujours fidèlement la médecine à laquelle il consacre la plus grande partie de son temps jusqu’à sa mort. À plusieurs reprises il est contaminé par ses malades. À bord de la Gironde, sur laquelle il voyage avec Mgr de Saint-Vallier [La Croix]en rentrant au Canada après son stage d’études, une épidémie de fièvre « pourpre » (purpura) se déclare et le médecin doit se prodiguer au chevet de tous. Il contracte le mal de même que Mgr de Saint-Vallier. En 1700, sévit à Québec un autre fléau, la grippe, puis, en 1702 et en 1703, la variole, apportée du fort Orange (Albany, N.Y.) par un Amérindien, et, en 1709, le mal de Siam (fièvre jaune). Chaque fois, les victimes sont nombreuses et Sarrazin ne connaît aucun répit.
À cette époque, il aurait rédigé un traité sur la pleurésie, dont le gouverneur de La Galissonnière [Barrin*] fit des éloges à Kalm*. Ce dernier, de passage au Canada en 1749, recueillit des échos de la haute estime portée à la compétence médicale de Sarrazin. Les notes botaniques de Sarrazin, encore manuscrites et consignées dans l’Histoire des plantes de Canada, révèlent ses préoccupations médicales, ce qui est normal à une époque où médecine et botanique se confondaient.
Sarrazin doit parfois pratiquer des autopsies et même servir d’expert lors d’affaires criminelles ou pour les constats de guérisons miraculeuses à Sainte-Anne de Beaupré. Les Mémoires de Trévoux d’août 1728 renferment le compte rendu de l’autopsie des corps partiellement conservés de trois religieuses enterrées en 1703, 1705 et 1707. On y trouve également une note au sujet d’une jeune Iroquoise, « la seconde Catherine », dont le bras portant un crucifix était demeuré intact.
L’Académie des Sciences. Les activités scientifiques de Sarrazin, son violon d’Ingres, le conduisent à l’Académie royale des Sciences de Paris fondée en 1666 et réorganisée par Louis XIV en 1699. Cette institution groupait tous les savants français et certains étrangers comme Herman Boerhaave et Sir Isaac Newton, la plupart dans la fleur de l’âge et en pleine production. Pour mieux connaître les pays étrangers, surtout dans le champ de l’histoire naturelle, l’académie s’adjoignait des correspondants qui fournissaient spécimens et observations. Michel Sarrazin fut donc nommé, le 4 mars 1699, correspondant de Tournefort, qui avait décelé dans les premières cueillettes et les notes de ce débutant un observateur sagace. Plus tard, longtemps après la mort de Tournefort (1708), il devient, le 23 janvier 1717, correspondant de Réaumur [Ferchault] (1683–1757). Chaque année, les bateaux de la Nouvelle-France rapportaient des lettres destinées à des hommes de science français, notamment les botanistes Sébastien Vaillant, Antoine de Jussieu et Danty d’Isnard, du Jardin des Plantes, également l’abbé Bignon, oratorien, bibliothécaire du roi, président de l’Académie des Sciences et de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, membre de l’Académie française. D’une lettre adressée à Antoine de Jussieu (1686–1758), le 11 octobre 1728, dont on a perdu trace depuis la vente des archives des Jussieu vers 1936, subsiste cet extrait : « La guerre que nous avons à soutenir avec les Sauvages appelés Renards trouble le projet que j’avais fait de vous envoyer des plantes et graines qui naissent dans le pais d’où je les attendois. » Ensuite, Sarrazin détaillait les dangers de l’herborisation en Nouvelle-France, à l’époque.
Sarrazin s’intéresse à la biologie, telle qu’on la pratiquait alors ; elle se limitait surtout à l’étude anatomique et systématique des plantes et des animaux, à des rudiments de physiologie végétale et animale et à des aspects ethnobiologiques. Assez curieusement, le docteur Arthur Vallée*, auteur d’une biographie sur Sarrazin, confond biologie et zoologie alors que le premier de ces termes, chez lui, s’oppose à botanique.
Les relations de Sarrazin avec l’académie ne semblent pas parfaites comme en témoigne sa correspondance avec Réaumur et l’abbé Bignon. Dans une lettre, ce dernier lui reproche ses critiques injustifiées sauf pour le retard de Fontenelle [Le Bovier] à publier son texte sur le loup-marin, oubli qu’il propose de réparer l’année même.
Le zoologiste. Dans le champ de la zoologie, Sarrazin fait surtout œuvre d’anatomiste. Des dissections extrêmement minutieuses d’animaux du Canada firent l’objet de communications à l’académie et furent en partie publiées dans les mémoires de cette institution. Notons que plusieurs de ces manuscrits ont été conservés. Ces œuvres portent sur les sujets suivants : « Histoire naturelle et anatomique du Castor », « L’histoire anatomique du carcajou », « Histoire d’une espèce de rat d’Amérique septentrionale » (le rat musqué, que l’on nomme aujourd’hui rat d’eau dans les îles du lac Saint-Pierre), « L’histoire anatomique du veau-marin », et « Observations sur le porc-épic ». Sarrazin, d’après sa communication sur le porc-épic, présentée par Réaumur en 1726, aurait aussi préparé une « Monographie anatomique du siffleux », mais on ne l’a pas retrouvée. Ces travaux sont bien accueillis par la critique de l’époque et notamment par le Journal des Scavans qui en publie des résumés en 1707, 1728, 1730, 1733. Pour effectuer ses travaux de dissection, Sarrazin utilise sa trousse de chirurgien et une loupe empruntée ; aussi Réaumur, en 1727, lui en offre-t-il une.
Le botaniste. L’étude de la botanique systématique présente mille embûches dans une colonie affligée de constantes guérillas. Sarrazin écrit : « Je ne scai si l’on croit qu’on herborise en Canada comme en France. Je parcourerois plus aisément toutte l’Europe, et avec moins de danger que je ne ferois 100 lieues en Canada, et avec plus de péril ». Ce qui ne l’empêche pas, pendant plus de 20 ans, d’expédier des spécimens qui font toujours partie des herbiers du Muséum d’Histoire naturelle. Le botaniste Sébastien Vaillant (1669–1722) les avait conservés dans son herbier personnel qui devint la base de l’herbier du Muséum. Vaillant avait également expédié des spécimens de Sarrazin au botaniste anglais William Sherard (1659–1728), encore existants dans le « Sherardian Herbarium » de l’université d’Oxford.
Aux spécimens d’herbier, Sarrazin ajoute aussi des semences et des plantes vivantes pour les parterres du Jardin des Plantes. Le ministre écrit à Bochart de Champigny, en mars 1698 : « M. le premier médecin a chargé le Sr. Sarrazin de ramasser au Canada les plantes, fruits, et autres choses que ce pays produit de particulier et qui peuvent être utiles au Jardin royal. Il est nécessaire que vous fassiez embarquer sur les vaisseaux du Roy les caisses et boîtes que le dit Sr Sarrazin envoyera à l’adresse de M. le premier médecin ». Le transport des caisses à fond de cale laissait à désirer et l’intendant doit donner des instructions particulières pour les mettre à l’abri. Les arbustes doivent rester sur le pont, où les matelots ont pour mission de les arroser quand il ne pleut pas, à même la maigre réserve d’eau du navire, quand ce n’est pas une vague d’eau salée qui les asperge. On comprend que des spécimens arrivent avariés. Cette lettre en témoigne : « Je voulais faire embarquer sur un bateau d’Orléans, écrit à Nantes M. de Luzançay, les deux caisses remplies de terre et quelques plantes de Canada envoyées par le sieur Sarrazin, médecin de Québec. Mais quelque soin qu’on en aye pu prendre, elles se trouvent sèches et mortes pour mieux dire, en sorte que le jardinier à qui j’en avais donné le soin croit qu’il serait inutile de les envoyer ».
À chaque envoi, des notes sur des bouts de papier s’ajoutent aux spécimens d’herbier. Sébastien Vaillant, professeur du Jardin royal, initiateur de la classification naturelle des plantes mise plus tard au point par Antoine-Laurent de Jussieu (1748–1836), étudiait le matériel avec soin, groupait les notes et y ajoutait ses commentaires pour en faire un Catalogue des plantes du Canada. Il n’est pas toujours facile d’identifier la part de chaque auteur. Ce travail comprend des discussions d’ordre systématique, des considérations médicales, ethnographiques, historiques et aussi des noms populaires employés au Canada. L’ouvrage se place chronologiquement entre la flore de Jacques-Philippe Cornut, le Canadensium Plantarum (1635), et celle que Charlevoix* publiera en annexe de son Histoire de la Nouvelle-France (1744). Un peu plus tard viendront la flore de Jean-François Gaultier* (1708–1756), rédigée avant 1750, également manuscrite, et la flore du Québec de Kalm destinée d’abord à être publiée sous le nom de Flora Canadensis, encore inédite. Cette liste comprend les principales œuvres sur la flore de la Nouvelle-France, antérieures à 1760 et qui incorporent une partie des résultats des recherches de Sarrazin.
Parmi les tout premiers végétaux envoyés par Sarrazin, Tournefort découvrit une espèce, qu’il lui dédia, et elle porte toujours le nom de « Sarracenia purpurea ». Jusqu’alors, elle avait fait l’objet d’une illustration dans une publication populaire (John Jocelyn, New-England Rarities, 1672) et de mentions imprécises d’autres auteurs. Sarrazin en avait fait lui-même une longue description que reproduisit Charlevoix. Sarrazin contribua aussi à la description d’espèces nouvelles, que publièrent Tournefort et Vaillant surtout, non sans lui en attribuer la paternité.
L’œuvre écrite de Sarrazin, parue sous sa signature ou dans les travaux d’autres botanistes, comprend plusieurs titres. Les Observations de Mr. Sarrazin comportent la description de quatre érables canadiens et révèlent chez Sarrazin une meilleure compréhension de nos espèces que chez Linné. On attribue aussi à Sarrazin des descriptions d’espèces contenues dans les éditions de 1700 et de 1719 des Institutiones rei herbariae de Tournefort. En outre, l’Établissement d’un nouveau genre de plante nommé Araliastrum duquel le gin-seng des Chinois est une espèce, de Sébastien Vaillant, comprend une description du ginseng par Sarrazin. Cet ouvrage mentionne aussi d’autres espèces d’« Aralia », dont le naturaliste de Québec est cité à titre d’auteur. Dans une communication à l’Académie des Sciences faite par Danty d’Isnard le 4 décembre 1717, sur le ginseng, on lit que Sarrazin avait expédié cette plante, longtemps avant Lafitau*, soit en 1704, sous le nom d’ « Aralia humilis fructu majore ». Dans la Suite de l’établissement de nouveaux caractères de plantes à fleurs composées, de Vaillant, on rencontre trois espèces dont la description est attribuée à Sarrazin. De plus, signalons le Catalogue des plantes du Canada, rédigé par Vaillant à l’aide des notes de Sarrazin qui est postérieur à 1707 et demeure encore inédit. Ajoutons à cette série d’ouvrages la liste des plantes traitées dans le travail précédent, relevée par Antoine de Jussieu et intitulée Plantes envoyées du Canada par Me Sarrazin, conseiller du Conseil supérieur et médecin du Roy en Canada, qui a paru en fac-similé dans l’ouvrage du docteur Vallée. Cette liste est postérieure au manuscrit précédent (le Catalogue). Il ne s’agit pas d’envois de 1704 seulement, comme le croyait Vallée, mais d’une série échelonnée entre les années 1697 et 1707 au moins. Dans une lettre de Sarrazin du 22 septembre 1728 (qui faisait partie des archives des Jussieu vendues en 1936, et dont on ne connaît qu’un extrait) on lit qu’il « envoye le Catalogue des plantes des environs de Québec. Je vous souhaite, ajoute-t-il, quelque chose de ces plantes ». Sans doute s’agit-il de cette dernière liste tirée de son œuvre conjointe avec Vaillant, le Catalogue des plantes du Canada, car il est resté une copie de ce catalogue au Canada, de la main même de Vaillant, et annotée par Jean-François Gaultier.
Agriculture et botanique économique. De passage à Québec en 1749, Pehr Kalm apprit l’essai fructueux de Sarrazin dans la culture du blé et du seigle d’hiver qu’il avait importés de Suède. Cette expérience reste sans lendemain, et seules les variétés de printemps sont désormais utilisées. Sarrazin aurait signalé les qualités nutritives particulières du blé de Turquie (maïs) et il aurait envoyé un mémoire sur le sujet en 1732. On ne retrouve pas trace de ce document. En 1715, le Conseil supérieur le charge, avec M. de La Colombière, de surveiller les opérations de mouture et de cuisson des farines, afin d’en augmenter le rendement.
Suivant une opinion de Benjamin Sulte, reprise par Pierre-Georges Roy et Arthur Vallée, Sarrazin serait l’initiateur de l’industralisation du sucre d’érable. Pierre Boucher, très bien informé d’ailleurs, ne faisait aucune mention de cette industrie dans son ouvrage (1664). Cependant elle existait en Acadie, lors du voyage de Dièreville en 1699. Suivant un propos de Mme de Repentigny [Agathe de Saint-Père*], rapporté le 5 octobre 1706 par MM. Rigaud de Vaudreuil et Jacques Raudot, on fabriquait déjà plus de 30 000 livres de sucre d’érable par année, dans la région de Montréal seulement. Le rôle de Sarrazin, jusqu’à preuve du contraire, se limite à une étude scientifique de l’érable à sucre.
Le minéralogiste. Il expédie en France des spécimens de roches et minéraux, mais n’a en minéralogie qu’un rôle assez secondaire. Sarrazin découvre en 1728 une ardoisière sur son fief de Grand-Étang, reçu de la famille Hazeur lors de son mariage 16 ans auparavant, et analyse des eaux minérales du Cap-de-la-Madeleine, dont les résultats parurent dans les Mémoires de Trévoux, de 1735 (« Extrait d’une lettre de monsieur Sarrazin au sujet des eaux du Cap-de-la-Madeleine »).
L’homme d’affaires. Michel Sarrazin, désireux d’améliorer sa situation financière, entreprend d’exploiter cette ardoisière. Malheureusement, son éloignement de Québec occasionne des frais élevés. Les tireurs et fendeurs d’ardoise qu’il aurait fallu faire venir de France manquaient. Au surplus, les gisements du Grand-Étang se révèlent de mauvaise qualité. Une telle industrie, d’ailleurs, n’est guère rentable dans un pays où le matériau convient mal aux conditions climatiques à l’encontre du bardeau de bois. L’entreprise sombre après avoir absorbé une partie importante des maigres revenus que Sarrazin tirait du fief Saint-Jean (correspondant à un quartier actuel de Québec et comprenant une partie du parc des Champs de Bataille) et des autres propriétés reçues en dot lors de son mariage.
Désireux malgré tout de tenter fortune, il s’associe à Robert Drouard pour l’exploitation d’une pêcherie dans le golfe. Le capital de 13 000# de la société, dont il souscrit les trois quarts, disparaît dans la faillite de l’entreprise à la mort de Drouard. Ajoutons à cela l’incendie d’une maison qui le prive désormais d’un revenu et la dépréciation foudroyante de la monnaie de carte. On peut ainsi se faire une idée des difficultés financières du médecin du roi que ses faibles émoluments ne pouvaient rescaper.
L’administrateur public Sarrazin devient membre du Conseil supérieur le 30 juin 1707 et à ce titre participe à l’administration de la colonie. Il doit prendre parti parfois dans les conflits entre le gouverneur, l’évêque et l’intendant mais il s’abstient assez longtemps de participer aux délibérations. Après avoir été l’ami de l’intendant Claude-Thomas Dupuy, il se brouille définitivement avec lui et avec les Jésuites. Il semble bien qu’il fût attaché au parti de l’évêque car, après la mort de Mgr de Saint-Vallier, il cesse pour un certain temps d’assister aux réunions du Conseil supérieur. Le fait que les intéressés vivent dans un poste avancé, repliés les uns sur les autres, ne facilite pas les choses. Peu de temps avant sa mort, en 1733, Sarrazin devient garde des sceaux.
Sarrazin et sa parenté. Michel Sarrazin, toujours célibataire, repasse en France en 1709 et y séjourne plus d’un an, dont trois mois à une place d’eau, pour ne revenir qu’à la fin de 1710. Première et dernière fois, semble-t-il, qu’il retourne dans son pays d’origine depuis sa seconde installation au Canada en 1697. C’est après seulement qu’il songe au mariage. Le 20 juin 1712, il épouse, à Montréal, Marie-Anne Hazeur, autrefois de Québec, âgée de 20 ans. Pour la circonstance, l’acte de mariage ne donne que 40 ans au mari. Dans les registres, il vieillira toutefois à un rythme plus accéléré que sa femme, car si celle-ci n’a toujours que 25 ans au recensement de 1716, 4 ans après le mariage, Sarrazin aura alors 54 ans. Faut-il voir dans l’acte de mariage de 1712 une coquetterie de Sarrazin ou une gentillesse du célébrant, nous l’ignorons. Le père de Marie-Anne, François Hazeur un commerçant important, seigneur de la Malbaie, de Grande-Vallée et de l’Anse-de-l’Etang en Gaspésie, siégeait au Conseil supérieur depuis 1703. Sarrazin reçoit ainsi une partie des seigneuries de Grande-Vallée et de l’Anse-de-l’Étang.
Mme Sarrazin, née à Québec, ancienne élève des Ursulines, vient après la mort de ses parents vivre à Montréal chez un oncle maternel, M. Soumande, commerçant à l’aise. Mme Sarrazin avait au moins trois frères : le chanoine Joseph-Thierry Hazeur*, de Québec, Pierre Hazeur* de L’Orme, représentant à Paris les intérêts du chapitre de Québec, mais demeurant surtout à l’abbaye de Bénévent, et un avocat de Paris, Jean-François, qui plus tard devint membre du Conseil supérieur. Michel Sarrazin avait lui-même deux frères, restés à Nuits-sous-Beaune, l’un prêtre, l’autre (Claude) procureur, qui moururent tous deux en 1731.
Des sept enfants de Sarrazin et de Marie-Anne Hazeur, trois moururent en bas âge. À sa mort, le médecin laisse son épouse âgée de 42 ans, deux fils et deux filles. Sans fortune, par suite des échecs financiers de son mari, Mme Sarrazin reçoit heureusement, à titre de pension, le traitement annuel de 800# attaché alors à la fonction de médecin du roi à Québec. Cette pension est transférée au fils aîné et disparaît à la mort de ce dernier en 1739 ; Mme Sarrazin demeure alors avec son frère, le chanoine Hazeur, à Québec.
L’aîné des fils de Sarrazin, Joseph-Michel, né le 13 juillet 1715 à Québec, se rend à Paris en 1731, pour y poursuivre ses études. Il se disposait à suivre les traces de son père ; aussi, après sa formation générale, il étudie la chirurgie, la médecine et la botanique, mais il meurt de la petite vérole le 22 septembre 1739, en France, avant d’avoir complété sa formation. Claude-Michel, un autre de ses fils, né à Québec en 1722, retourne au pays de ses ancêtres en 1741 après avoir étudié huit ans au séminaire de Québec. Il songe d’abord à l’état ecclésiastique et porte même la soutane, qu’il abandonne ensuite pour la carrière des armes. Il prend part au siège de Bergen-op-Zoom en Hollande en 1747, ce qui lui valut une certaine notoriété. Claude-Michel meurt à Paris en 1809. L’une des filles, Marie-Jeanne, mourut en 1737 à l’âge de 19 ans. La plus jeune, et la seule à rester au Canada, Charlotte-Louise-Angélique, de cinq ans la cadette de Claude-Michel, avait 19 ans quand, en 1746, elle épouse Jean-Hippolyte Gaultier de Varennes. Elle meurt le 16 juillet 1793.
Le caractère de Michel Sarrazin. Quelques lettres laissées par le médecin du roi en Canada lui ont valu la réputation d’insatiable quémandeur. Ce reproche serait peut-être justifié, si la cour avait parfois accédé à ses demandes. Une lettre du ministre à Bochart de Champigny, le 21 mars 1698, décrit parfaitement la piètre situation : « Sa majesté ne veut pas faire la dépense de l’entretien d’un médecin en Canada, et comme le Sr Sarrazin n’aurait besoin d’un brevet que pour demander ensuite les appointements, il m’a paru inutile d’en parler à Sa Majesté d’autant plus qu’elle le refusa l’année dernière ». Les jeux étaient faits à Versailles. Il fallait économiser sur le nécessaire et aux dépens des serviteurs indispensables, assez attachés à leur tâche pour ne pas l’abandonner. Les réponses à Sarrazin, toutefois, manifestent plus de ménagements ; on lui promet toujours de prendre ses demandes en considération, mais rien ne suit.
Sa profession lui rapporte un revenu très insuffisant qui correspond à une infime fraction du traitement auquel il a droit. Il songe même à rentrer en France, trouvant la situation intenable, comme en témoignent ces extraits de quatre lettres expédiées du Canada par le gouverneur et l’intendant. Les trois premières sont signées conjointement par MM. de Callière et de Champigny : « Nous continuerons d’assurer Sa Majesté des grands services que le sieur Sarrazin, à qui elle a bien voulu accorder des lettres de médecin, rend dans les hopitaux et aux malades du dehors. Il nous a témoigné quelque désir de repasser en France, à cause du peu d’avantage qu’il y a pour lui dans le pays qui est pauvre et où il s’épuise, mais nous n’avons pu y consentir, à cause de l’utilité dont il est, ayant une expérience peu commune » (18 octobre 1700). – « Nous sommes très sensibles. Mgr, à la bonté que vous avez eue d’augmenter de 300 livres les appointements du sr de Sarrazin, mais vous nous permettrez de vous représenter encore que cela ne suffit pas pour arrêter en ce pays un homme de sa capacité et de son expérience » (5 octobre 1701). – « Le sieur de Sarrazin étant le seul unique médecin qui soit dans le pays et qui aussi très souvent [...] [remplit] la fonction de chirurgien, n’ayant que 600 livres d’appointements sans aucune rétribution de ceux qu’il traite, nous nous croyons obligés [...] de demander pour lui une augmentation d’appointements » (3 novembre 1702). – Le 31 octobre 1725, MM. de Longueuil [Le Moyne] et Bégon* préciseront davantage : « La grâce que le Roi fait au Sieur Duprat, médecin botaniste à la Louisiane, qui a 2 000 livres d’appointements, nous engage d’avoir l’honneur de vous représenter que le dit sieur Sarrazin y a travaillé pendant 15 ans, sans avoir eu pour cela aucune autre gratification que celle de 500 livres qu’il a depuis 1717 ».
Etant un des rares intellectuels de la Nouvelle-France, avec l’hydrographe Franquelin, en dehors des gens de robe, il appartient à l’aristocratie de la colonie. À défaut de titre nobiliaire, sa réputation de médecin officiel et d’homme de science le place en vedette. Il fait partie du Conseil supérieur et donc de l’élite administrative. Il cherche à se mettre au diapason des hauts fonctionnaires et des riches marchands. Sans mener un train de vie exagéré, il doit soutenir un rang. Il aura à pourvoir à l’éducation de ses fils en France et à l’établissement de ses filles, dont l’avenir dépend de la fortune des parents, comme les habitudes sociales d’alors le veulent. Considérablement plus âgé que son épouse, il désire assurer aux siens une vie décente après sa mort. Il ambitionne aussi de régler les dettes accumulées au cours des années difficiles pour ne pas en accabler plus tard sa veuve. Pour maintenir son rang dans une société qui jauge la valeur au nombre des écus, il se lance dans des entreprises hasardeuses qui le ruinent et provoquent frustrations et inquiétudes.
D’ambition, certes, il n’en manque pas. Sur le plan matériel, il désire une situation compatible avec son rang. Sur le plan scientifique, il espère que ses travaux lui mériteront un titre supérieur à celui de correspondant d’un membre de l’académie. Le 10 octobre 1726, il écrivait à Réaumur : « Enfin, monsieur, il n’y a donc rien affaire pour avoir quelque espèce de place à l’Académie et vous avoue que n’en sachant le rit, je m’étois toujours flaté que j’y trouveroi quelques coins avant que de mourir ». Espoir exagéré, pensera-t-on, mais si on examine la liste des académiciens de l’époque, sauf quelques grands noms, nombreux sont ceux dont la valeur scientifique n’égale pas celle de Sarrazin. Le docteur Vallée le décrit comme un « taciturne, misanthrope et toujours pessimiste ». On serait taciturne et pessimiste à moins, mais la misanthropie ne se concilie guère avec la grande bonté, le dévouement extrême et le grand désintéressement qu’il déploie auprès des malades. Certains en font un perpétuel persécuté. On accuse toujours d’être paranoïaques ceux qu’effectivement on persécute sans trêve. Cela le rend agressif parfois comme le montre la lettre précitée à Réaumur, mais cette réaction devient fatale dans les circonstances.
Absorbé par ses travaux de recherches, que facilite son esprit d’observation, ayant peu de goût pour les mondanités, de santé délicate au surplus, esprit religieux non dépourvu d’un certain mysticisme, voilà plus qu’il n’en faut pour le taxer d’être « plutôt chagrin et rêveur », suivant un document de l’époque.
Sa correspondance intime et les bribes de lettres des correspondants nous découvrent assez bien son caractère, tant par les idées exprimées que par l’étude du graphisme, – faite indépendamment, et qui a confirmé en tous points notre opinion. On y décèle un travailleur actif, tenace, consciencieux et droit, très discipliné, qui finit ce qu’il commence, capable de concentration, mais néanmoins distrait par les problèmes qui l’assaillent. Pourvu d’une certaine acuité intellectuelle, il s’intéresse néanmoins aux faits précis plutôt qu’aux grandes idées et il attache beaucoup d’importance aux détails au détriment de l’ensemble. Raisonnablement ambitieux, il n’est pas aussi modeste qu’il le croit ou voudrait le paraître. Non dépourvu de sensibilité, il manifeste un réel esprit de charité, cherche à protéger ceux qui lui sont confiés et épouse les bonnes causes. Ni excité, ni emballé, il n’est pas pour cela détendu. Sans grande vitalité, plutôt scrupuleux, non épanoui, il est nerveux, méfiant, quelque peu vindicatif et fait étalage d’un complexe de frustration, amplement justifié, mais il n’est pas dépourvu pour cela d’un sens de la défense. Toutefois, il ne cherche pas les complications et sa grande simplicité de caractère l’empêche de cacher ce qu’il pense. Même s’il aime la retraite et le calme, c’est un homme de bonne compagnie qui connaît les manières ; il lui arrive à l’occasion de faire étalage d’une plate naïveté comme en témoigne cette lettre à l’abbé Bignon, le 5 novembre 1717 : « Jenvoie au Jardin roial des racines vivantes de geinseng. Je prie monsieur Vaillant de vous envoier des racines desséchées affin de vous rajeunir si vous est agé, et de bien soutenir votre jeunesse si vous est assez heureux de letre encor ».
On ne peut, sans exagérer, le considérer comme un très grand homme de science, malgré l’opinion émise parfois. C’était un chercheur modeste, limité même, mais consciencieux et méticuleux, et nullement inférieur à beaucoup d’académiciens de l’époque. Seul initié à l’histoire naturelle dans un pays où tant de choses restaient à découvrir, il joue un rôle très important. Déjà, près d’un siècle auparavant, Pierre Boucher enrichissait nos connaissances, ignorant toutefois son apport au monde scientifique. Sarrazin dépasse de beaucoup, dans le champ de ses recherches, l’habile compilateur Charlevoix et se compare même avantageusement à la plupart des biologistes anglais et français du Canada au xixe siècle. Il égale sûrement Antoine de Jussieu, le premier de cette famille de botanistes, mais on ne peut le considérer comme un émule de Tournefort, et encore moins de Sébastien Vaillant dont l’œuvre marque réellement les débuts de la botanique moderne. Il reste que, dans la genèse laborieuse de la science canadienne, Sarrazin occupe une place considérable.
Quelques précisions sur la plupart des ouvrages mentionnés dans cette biographie : « Histoire naturelle et anatomique du Castor », communication à l’Académie royale des Sciences les 13, 16, 20, 27 février ; le 12 mars ; le 16 avril 1704. Cette communication fut publiée en partie dans l’Histoire de l’Académie royale des Sciences pour 1704, parue en 1706. Le manuscrit complet fut transcrit dans le Registre de l’Académie en 1706. « Histoire anatomique du carcajou », communication à l’Académie le 15 mars 1713 et transcrite dans le Registre. « Histoire d’une espèce de rat d’Amérique septentrionale », communication du 21 février 1714 et publiée dans l’Histoire de l’Académie pour 1714. « Histoire anatomique du veau-marin », communication du 12 et du 19 janvier 1718. « Histoire du rat musqué d’Amérique », communication du 28 et du 31 janvier 1722. « Addition à l’histoire du rat musqué », communication du 2 juin 1725 ; cette communication semble correspondre au texte conservé aux archives de l’Académie, daté du 15 octobre 1722, et intitulé : « Notes sur le rat musqué ». « Extrait de divers mémoires de M. Sarrazin [...] sur le rat musqué », publié dans l’Histoire de l’Académie pour 1725, parue en 1727. « Observations sur le porc-épic », communication des 15 et 18 mai 1726 et publiée dans l’Histoire de l’Académie pour 1727, parue en 1729. Cette communication est conservée aux archives de l’Académie. De plus, à la séance du 23 juillet 1729, on fit lecture d’une « Histoire du porc-épic du Canada » ; c’est peut-être une addition au travail précédent ou une simple répétition, ce qui arrivait parfois à l’Académie. « Nouvelles observations du travail que j’ai fait sur les parties naturelles du rat musqué », manuscrit conservé aux archives de l’Académie. « Observations de Mr. Sarrazin » sur les érables du Canada, communication du 19 août 1730. Ce long texte est conservé dans le Registre de l’Académie et résumé dans l’Histoire de l’Académie pour 1730, parue en 1732. Au sujet de l’« Aralia humilis fructu majore » de Sarrazin on peut consulter le Registre de l’Académie du 11 décembre 1717 et l’Histoire de l’Académie pour 1718 ; Sébastien Vaillant fait mention de cette découverte dans Établissements d’un nouveau genre de plante nommé Araliastrum duquel le gin-seng des Chinois est une espèce (Hanovre, 1718).
Dans « Suite de l’établissement de nouveaux caractères de plantes à fleurs composées », publiée dans l’Histoire de l’Académie pour les années 1719 et 1721, Vaillant mentionne trois espèces dont la description est attribuée à Sarrazin. De plus, on consultera les Mémoires de Trévoux d’août 1728 et ceux de 1735. Le Journal des Sçavans des années 1707, 1728, 1730 et 1733 publia quelques résumés des œuvres de Sarrazin. Plusieurs manuscrits ont été consultés aux archives de l’Académie des Sciences, à la BN, aux AN, aux archives du Muséum d’Histoire naturelle, aux archives de la London Royal Society, aux APQ, aux ASSM et dans plusieurs fonds d’archives privés qu’il serait trop long d’énumérer ici. Les études suivantes ont été utilisées : Ahern, Notes pour l’histoire de la médecine.— Louis-Édouard Bois, Michel Sarrazin (Québec, 1856).— J.-N. Fauteux, Essai sur l’industrie.— Arthur Vallée, Un biologiste canadien— Michel Sarrazin, 1659–1735 (Québec, 1927).— Alfred Lacroix, Figures de savants (4 vol., Paris, 1938), IV : 113–116.— J.-C.-K. Laflamme, Michel Sarrazin de l’Étang, MSRC, 1re sér., V (1887), sect. iv : 1–23.— G. Lavier, Un nuiton en Nouvelle-France, Michel Sarrazin, Taste-vin en main, XXXV (1963) : 32, 33.— Marie-Victorin, Un manuscrit botanique prélinnéen : L’histoire des plantes de Canada, Revue trimestrielle canadienne, XXII (1936).— Jacques Rousseau, Michel Sarrazin, Jean-François Gaulthier et l’étude prélinnéenne de la flore canadienne, Colloque international du C.N.R.S. (France), LXIII (1957) : 149–157 ; Sébastien Vaillant, a key figure in eighteenth century botany, Biologia. An international biohistorical series, IV (Hollande, 1966).— De plus, de Moreri, Le Grand dictionnaire historique, ou le mélange curieux de l’histoire sacrée et profane, édité à Paris, pour la première fois en 1674 et réédité en 1759 ; entre ces deux dates des suppléments ont été publiés et la biographie de Sarrazin apparaît dans le second supplément en 1749.
D’autres renseignements sont tirés de certaines communications : celle de Jean F. Leroy au 84e congrès des Sociétés savantes à Dijon en 1959 (publiée dans les Comptes rendus), intitulée : Un collaborateur de Tournefort : Michel Sarrazin (1659–1734) ; et la notice d’Alfred Lacroix présentée à l’Académie des Sciences le 21 décembre 1931. Enfin, trois œuvres inédites, où il est fréquemment question de Sarrazin, paraîtront bientôt : « Journal original du voyage au Canada en 1749 de Pehr Kalm », traduction et commentaires de Jacques Rousseau et de Guy de Béthune ; « Flore du Canada, 1749, de Jean-François Gauthier », et « Histoire des plantes de Canada, de Sébastien Vaillant et de Michel Sarrazin », œuvres inédites, accompagnées d’études critiques et de commentaires de Jacques Rousseau. [j. r.]
Bibliographie de la version révisée :
Arch. départementales de la Côte-d’Or (Dijon, France), « Reg. paroissiaux et état civil (xvie–xxe s.) », Gilly-lès-Cîteaux, 3 sept. 1659 : archives.cotedor.fr/jahia/Jahia/archives.cotedor.fr/pid/3792 (consulté le 28 févr. 2011).—Bibliothèque et Arch. nationales du Québec, Centre d’arch. de Montréal, CE601-S51, 20 juin 1712 ; Centre d’arch. de Québec, CE301-S1, 9 sept. 1734.
Jacques Rousseau, « SARRAZIN, MICHEL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 9 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/sarrazin_michel_2F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/sarrazin_michel_2F.html |
Auteur de l'article: | Jacques Rousseau |
Titre de l'article: | SARRAZIN, MICHEL |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1969 |
Année de la révision: | 2013 |
Date de consultation: | 9 nov. 2024 |