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AHATSISTARI, baptisé EUSTACHE, grand guerrier huron, membre de la tribu des Attingueenougnahaks (gens de la Corde) et habitant de la mission de Saint-Joseph II (Téanaostaiaé), près du Hillsdale actuel, en Ontario, baptisé le Samedi saint 1642 à l’âge de 40 ans, tué en août de la même année.

De l’avis du père Charles Garnier, Ahatsistari était un homme d’une nature noble et généreuse autant qu’un grand guerrier, dont le courage et les exploits militaires annuels contre les Iroquois lui avaient valu la réputation de principal guerrier du pays des Hurons.

En 1634, la paix avait été décidée entre les Tsonnontouans et les Hurons (JR (Thwaites), VIII : 115–117) et elle dura, à part quelques interruptions, jusqu’en 1639, date à laquelle les Hurons reprirent la guerre contre les Tsonnontouans (JR (Thwaites), XVII : 105). En 1641, à la tête d’une bande de 50 Hurons, Ahatsistari mit en déroute 300 Iroquois et en captura même quelques-uns. Une autre fois, pendant l’été de la même année, « lors qu’il traversoit un grand lac [le lac Ontario] qui sépare les Hurons de leurs Ennemis », des Iroquois montés sur de grands canots voulurent attaquer Ahatsistari et ses compagnons. Au lieu de chercher la sécurité dans la fuite, Ahatsistari entraîna ses guerriers en avant. Sautant dans un canot iroquois, il fendit la tête au premier ennemi qu’il rencontra, en jeta deux autres par-dessus bord, renversa le canot en plongeant dans l’eau et, tout en nageant d’une main, tua avec l’autre tous ceux qui s’approchaient de lui. Ce massacre rapide déconcerta tellement les Iroquois qu’ils prirent la fuite. Ahatsistari regagna son canot et captura les Iroquois qui restaient vivants dans l’eau.

En juin 1642, Ahatsistari, avec d’autres Indiens, escorta le père Jogues du pays des Hurons à Québec, où ils arrivèrent sains et saufs après un voyage de plus de 35 jours. Une fois terminées les affaires qui les avaient amenés à Québec, Ahatsistari et ses compagnons partirent de Trois-Rivières le 1er août pour rentrer dans leur pays. Le groupe se composait de 40 personnes, réparties entre plusieurs canots. Outre Ahatsistari, le père Jogues, René Goupil et Guillaume Couture*, les voyageurs comprenaient d’autres guerriers renommés et des Hurons chrétiens, Étienne Totiri, Charles Tsondatsaa, Joseph Teondechoren et Thérèse Oionhaton, revenant du couvent des Ursulines de Québec.

Le 2 août, les occupants du canot d’avant-garde aperçurent des traces fraîches de pas dans le sable et la glaise du rivage. On s’arrêta pour aviser. Certains Hurons prétendaient que les traces de pas étaient celles d’ennemis, tandis que d’autres y reconnaissaient la marque d’Algonquins. Ahatsistari estima que les traces représentaient une bande qui n’était pas supérieure en nombre à la sienne et il exhorta ses compagnons à poursuivre sans crainte le voyage.

On se remit en route, mais, peu après, les occupants des canots sursautèrent de nouveau en entendant des coups de feu et les cris d’Agniers qui surgissaient des herbes et des broussailles de la rive du Saint-Laurent. La petite troupe se débanda. Des Hurons abandonnèrent leurs canots, leurs armes, leurs provisions pour fuir dans les bois, tandis que d’autres tinrent tête aux Agniers. En fin de compte, une autre bande d’Agniers se jeta dans la bataille et eut raison des Hurons et des Français qui luttaient encore. En tout, 22 personnes tombèrent entre les mains des Agniers, notamment Ahatsistari, le père Jogues, René Goupil et Guillaume Couture.

Les prisonniers furent emmenés au pays des Agniers et, au cours du voyage, on les tortura. Ahatsistari, par exemple, fut privé de ses deux pouces et on lui enfonça un bâton pointu jusqu’au coude par l’une des plaies béantes. Arrivés aux villages agniers, les prisonniers subirent de nouvelles tortures. Au bout de sept jours, les chefs agniers décidèrent de laisser la vie sauve à tous les captifs hurons, sauf à trois qu’ils condamnèrent à mourir dans les flammes. L’un de ces trois était Ahatsistari. Il fut supplicié au village de Tionontoguen (Teonontogen). Au lieu de lancer le cri habituel des autres captifs mourants : « Que quelqu’un se lève de nos os pour nous venger » (JR (Thwaites), XXXIX : 199), Ahatsistari pria ceux de ses compatriotes hurons qui assistaient à la scène de ne pas permettre que le souvenir de son sort influence le moins du monde la conclusion de la paix avec les Iroquois.

Thomas Grassmann

Philip Alegambe et John Nadasi, Mortes illustres et gesta eorum Societate Jesu (Rome, 1657), 624.— JR (Thwaites), XXI : 287 ; XXIII : 25–27, 117, 241 ; XXXI : 21–29, 35.

Bibliographie générale

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Thomas Grassmann, « AHATSISTARI, EUSTACHE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/ahatsistari_1F.html.

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Auteur de l'article:    Thomas Grassmann
Titre de l'article:    AHATSISTARI, EUSTACHE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1966
Année de la révision:    1986
Date de consultation:    19 mars 2024