BUELL, ANDREW NORTON, juriste, homme d’affaires, homme politique, journaliste et fonctionnaire, né le 20 avril 1798 à Elizabethtown (Brockville) dans le Haut-Canada, deuxième fils de William Buell*, loyaliste et fondateur d’Elizabethtown, et de Martha Naughton, décédé le 9 novembre 1880 à Toronto.

Andrew Norton Buell fit ses études à Pointe-Claire (Bas-Canada) où il apprit à parler français couramment, et à Brockville. En 1816, il entreprit des études de droit et entra dans le cabinet de David Jones à Brockville. Reçu au Barreau du Haut-Canada le 6 novembre 1821, il exerça aussi les fonctions d’avocat à la Cour de la chancellerie.

Dévoué à la cause réformiste, Buell se lança en 1821 dans le journalisme et dans la politique. La même année, il contribua à la fondation du Brockville Recorder, journal réformiste, et écrivit le texte de présentation qui parut dans le premier numéro en 1821. Deux ans plus tard, il négocia l’achat du Recorder pour son frère aîné William*. Celui-ci demeura rédacteur en chef et éditeur pendant 28 ans. Andrew Norton écrivit d’innombrables éditoriaux, communiqués et autres textes pour ce journal.

Sur le plan régional, Buell acquit une certaine notoriété auprès des sociétés de tempérance et dans la milice, mais en politique, il travailla pour le compte de son frère William qui fut élu à la chambre d’Assemblée du Haut-Canada en 1828, 1830 et 1836. La tradition locale veut que Andrew Norton ait organisé la première véritable convention du parti réformiste dans le Haut-Canada afin d’assurer l’élection de candidats réformistes. Pendant la période de 1825 à 1837, il entretint une correspondance suivie avec d’autres réformistes en vue, entre autres Marshall Spring Bidwell, William Lyon Mackenzie* et Robert Baldwin*. Il participa également à l’élaboration de plusieurs projets de lois qui, devenus lois, entraînèrent des réformes locales ; l’une d’entre elles permettait l’ouverture de quatre bureaux de vote différents à Leeds, en remplacement de l’unique bureau que les partisans orangistes et tories d’Ogle Robert Gowan et de Robert Sympson Jameson* pouvaient contrôler. En fait, ces deux députés perdirent leur siège en 1835 à cause de la violence de leurs partisans lors de l’élection de 1834.

En raison de ses activités politiques, Buell négligea à la fois ses affaires et la pratique du droit, à ce point qu’en 1836 il dut accepter des contrats pour l’aménagement de canaux dans l’état de New York, afin de refaire sa fortune. Il résidait à New York lorsque la rébellion éclata dans le Haut-Canada en décembre 1837. Buell rentra à Brockville en 1840 et fut accusé de trahison par Gowan, son adversaire politique de longue date. Buell s’en tira en produisant de nombreuses preuves de son innocence. Autre cause de désespoir pour Buell : les contrats des canaux s’étaient révélés si peu rentables qu’il fut forcé de vendre la plus grande partie de son patrimoine pour payer ses dettes et finalement faire une demande d’emploi au gouvernement pour subvenir aux besoins de sa famille.

En 1842, en reconnaissance des efforts de Buell pour la cause réformiste, Robert Baldwin le nomma registraire du district de Johnstown (comtés de Leeds et de Grenville) ; il demeura à ce poste jusqu’en 1849. Cette même année, Baldwin lui offrit successivement deux postes de juge, mais Buell dut se récuser en raison de sa surdité. Il fut alors nommé greffier de la couronne et des plaids au tribunal des plaids communs et greffier à la Cour de la chancellerie à Toronto. En 1850, il devint conseiller à la Cour de la chancellerie, poste où il se distingua pendant 20 ans. En 1870, il devint chef de la comptabilité à la Cour de la chancellerie et, en 1878, il se retira sur sa ferme à Brockville. Il mourut à Toronto deux ans plus tard.

Buell avait épousé en premières noces Calcina Richards de Brockville et en secondes noces Ann Eliza Thorp. Quatre filles et deux fils naquirent du premier mariage mais aucun enfant ne naquit du second.

Leo A. Johnson

MTCL, Baldwin papers, en particulier volumes 36, 64, 68, 73, 78.— PAO, Harry D. Blanchard papers ; A. N. Buell papers ; Cartwright family papers ; Frederick John French collection ; Sir James Robert Gowan and Ogle Robert Gowan papers ; Solomon Jones papers ; Mackenzie-Lindsey collection ; James Reynolds papers ; Frederick Peter Smith collection.— Ruth McKenzie, Leeds and Grenville : their first two hundred years (Toronto, Montréal, 1967), 65, 68, 120s., 153.— G. R. I. MacPherson, The code of Brockville’s Buells (thèse de m.a., University of Western Ontario, 1966).

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Leo A. Johnson, « BUELL, ANDREW NORTON », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 9 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/buell_andrew_norton_10F.html.

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Auteur de l'article:    Leo A. Johnson
Titre de l'article:    BUELL, ANDREW NORTON
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
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