CADDY, JOHN HERBERT, soldat, ingénieur, professeur et artiste peintre, né le 28 juin 1801 à Québec, fils du colonel John Thomas Caddy du Royal Regiment of Artillery et de Hannah Godard (Goddard), décédé le 19 mars 1883 à Hamilton, Ontario.

John Herbert Caddy était issu d’une famille d’ingénieurs militaires. Au xviiie siècle, son grand-père avait été envoyé à Terre-Neuve pour construire un fort. Vers 1796, son père quitta le Kent, en Angleterre, afin de se rendre au Bas-Canada où on l’avait affecté à un commandement, et, en 1808, il fut nommé à la garnison du fort Malden, à Amherstburg, dans le Haut-Canada. John Herbert entreprit des études à Amherstburg et, en 1815, on l’envoya en Angleterre pour faire son entraînement militaire à la Royal Military Academy de Woolwich (maintenant partie de Londres). En mars 1816, inscrit à cette institution en qualité de cadet dans le Royal Regiment of Artillery, il reçut une formation d’ingénieur et de canonnier. Comme George Heriot*, James Pattison Cockburn*, Philip John Bainbrigge et d’autres artistes peintres de l’armée anglaise qui peignirent des paysages canadiens, Caddy apprit à cet endroit le dessin topographique et la peinture. Il passait une grande partie de ses temps libres chez un ami de la famille, le colonel Richard Hamilton, à Woolwich Common. Nommé lieutenant en second le 29 juillet 1825, Caddy accéda au rang de lieutenant en premier en 1827. En 1828, peu de temps avant d’aller en service à Tobago, il épousa Georgiana, fille du colonel Hamilton.

Caddy rentra en Angleterre en 1831, mais il quitta sa famille deux ans plus tard pour remplir un deuxième poste aux Antilles, à l’île Sainte-Lucie. En mai 1834, il fut déplacé à Saint-Vincent, où sa femme et sa famille le rejoignirent par la suite. Des fragments de son journal montrent que ses fonctions militaires peu exigeantes lui permettaient de se livrer à des rencontres sociales, à la chasse et au dessin. Avant son départ pour Saint-Vincent, Caddy avait préparé en vue d’une publication quatre albums in-folio de paysages, la plupart représentant les Antilles. Les illustrations du premier album, gravées à Londres, parurent en 1837 chez Ackermann ; les trois autres ne furent jamais publiés.

En juillet 1837, Caddy retourna à Woolwich avec sa famille. Après un repos d’une année, il fut affecté au Honduras britannique (Belize), en décembre 1838, où il occupa le poste de capitaine de port dans la ville de Belize, la capitale. Au mois de novembre 1839, en compagnie de Patrick Walker, secrétaire du surintendant de la colonie, il mena une expédition officielle, organisée à la hâte, qui le conduisit aux ruines de la ville maya de Palenque à l’intérieur des terres, non loin de Belize. À son retour, il se servit de son journal et de ses esquisses pour préparer un texte et des illustrations qui furent insérés dans le rapport officiel que lui et Walker envoyèrent à Westminster ; il avait l’intention de faire paraître ce rapport sous la forme d’un volume, mais John Lloyd Stephens et Frederick Catherwood, les deux chefs d’une expédition rivale américaine à Palenque, publièrent avant lui un compte rendu destiné à un large public. Son journal tenu à Palenque, son texte, ses illustrations et certains passages de ses journaux antérieurs furent enfin réunis et publiés en 1967 par David Michael Pendergast.

Caddy regagna Woolwich en 1841 avec le rang de capitaine. Nommé à l’île de Malte l’année suivante, il obtint par permutation un poste à London, dans le Haut-Canada. Deux ans plus tard, il fut une nouvelle fois affecté aux Antilles ; décidant alors de rester à London, il se retira à la demi-solde. Trois de ses huit enfants naquirent au Canada. En qualité d’ingénieur de la ville de London, Caddy dessina des plans pour la communauté qui prenait de plus en plus d’importance et il acquit un nombre considérable de terrains au centre de la ville. Il se mit également à peindre des paysages canadiens.

En 1851, le capitaine Caddy se départit des terrains qu’il possédait à London et déménagea à Hamilton où il passa les 32 dernières années de sa vie. Après avoir travaillé quelque temps comme ingénieur civil au chemin de fer de la Great Western, il se consacra à la peinture. Il ouvrit un atelier, donna des leçons particulières et devint professeur d’art au Wesleyan Female College (par la suite le Hamilton Ladies’ College).

Caddy exerçait son art avec lenteur et application ; à partir de croquis faits sur place au crayon, il exécutait un dessin à la sépia avant d’en arriver à un tableau définitif. Il lui arrivait, semble-t-il, de recopier plusieurs fois le même paysage, mais jamais, ou presque, il ne signait ses œuvres. De 1858 à 1868, il présenta des aquarelles et des huiles à l’exposition provinciale annuelle et remporta des prix pour ses paysages, ses marines et ses études d’animaux et de fleurs dessinés avec minutie. À London, il avait peint le colonel Thomas Talbot*, mais il n’était pas spécialement doué pour le portrait ou le dessin de personnages. Il reproduisit au Canada des vues de la Grande-Bretagne, de l’Irlande et des Antilles, qu’il avait peintes auparavant. Il peignit des paysages des villes ou des environs de Hamilton, Toronto, Brantford, Queenston, Niagara et London, et de régions plus éloignées comme le lac Huron, la baie Géorgienne, Muskoka, le lac Supérieur, le fleuve Saint-Laurent et le Nouveau-Brunswick. Il fit également des tableaux représentant les lacs Kawartha ; son père et deux de ses jeunes frères avaient acquis des terres dans le canton de Douro en 1834 et ils étaient les voisins des Strickland, des Traill et des Moodie. En 1841, Caddy se rendit à cet endroit pour visiter sa famille et il fit vraisemblablement la connaissance de Samuel Strickland*, mais les Traill et les Moodie avaient alors quitté les lieux. D’autres membres de la famille de Caddy, en particulier ses frères Edward C. et Douglas T. ainsi que l’un de ses propres fils, furent également des artistes peintres amateurs ou professionnels.

Gordon Roper

La liste la plus complète des organismes qui possèdent des œuvres de John Herbert Caddy figure dans Harper, Early painters and engravers. D’autres œuvres se trouvent dans des collections privées, au Dundurn Museum (Hamilton, Ontario), et à la Warnock-Hersey Company (Montréal). Une copie dactylographiée d’une dictée de Hannah Godard, mère de Caddy, et des lettres de famille sont en la possession de Helen Caddy Roper (Peterborough, Ontario). David Michael Pendergast a édité, en 1967, un ouvrage, réunissant le récit de l’expédition de Caddy à Palenque et des extraits de ses journaux antérieurs, paru sous le titre de Palenque : the Walker-Caddy expedition to the ancient Maya city, 1839–1840 (Norman, Okla).

Canadian Illustrated News (Hamilton), 24 oct. 1863.— Hamilton Spectator, 21 juin 1883.— Mary Allodi, Canadian watercolours and drawings in the Royal Ontario Museum (2 vol., Toronto, 1974).— Landmarks of Canada : what art has done for Canadian history [...] (2 vol., Toronto, 1917–1921 ; réimpr. en 1 vol., 1967).— Painters in a new land : from Annapolis Royal to the Klondike, Michael Bell, édit. (Toronto, 1973).— Mabel Burkholder, « Retired artillery officer becomes local artist », Hamilton Spectator, 15 avril 1952.— « Hamilton in the fifties », Hamilton Spectator, 14 févr. 1942.

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Gordon Roper, « CADDY, JOHN HERBERT », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 6 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/caddy_john_herbert_11F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
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