Le capitaine Nicolas-Antoine Coulon de Villiers (mort en 1733) a lutté contre la nation des Renards (Meskwakis) dans la région des Grands Lacs. Arrivé au Canada en 1700, il reçoit le grade d’enseigne et demeure en garnison à Montréal, puis on le promeut lieutenant en pied en 1715. Coulon de Villiers, nommé commandant au poste de la rivière Saint-Joseph des Illinois en 1725, y obtient cinq ans plus tard un important succès militaire face aux Renards. Réaffecté à la baie des Puants (Green Bay), il trouve la mort au cours d’un nouvel affrontement contre cette nation.

COULON DE VILLIERS, NICOLAS-ANTOINE, capitaine, baptisé le 20 mars 1683 à Mantes-la-Ville, France, fils de Raoul-Guillaume Coulon, seigneur de Villiers-en-Arthies, et de Louise, fille d’Antoine de La Fosse, seigneur de Valpendant ; décédé au combat le 16 septembre 1733 à la baie des Puants (Green Bay, Wisconsin).

La famille de Nicolas-Antoine Coulon de Villiers faisait partie de la riche noblesse de province. Nous ne connaissons rien sur sa jeunesse. Il semble être arrivé à Québec à l’été de 1700. Le 26 avril de cette année, il avait reçu de Louis XIV une expectative d’enseigne au Canada.

Le gouverneur Louis-Hector de Callière le recevait enseigne en octobre, quelques mois après son arrivée. En 1703, Coulon de Villiers demeure en garnison à Montréal où on retrouve son nom dans plusieurs actes notariés. Il semble s’être marié en 1705, car, le 7 décembre, il passe un contrat de mariage devant le notaire Abel Michon avec Angélique Jarret de Verchères, sœur de Madeleine*. Le 1er juillet 1715, il est promu lieutenant en pied.

En 1725, il est nommé commandant au poste de la rivière Saint-Joseph des Illinois. Là, nous retrouvons son nom dans le registre des baptêmes à la date du 26 août 1725. Le 25 novembre 1730, dans le même registre, on le dit « seigneur de Verchères ». Quoiqu’on ne retrouve pas son nom dans l’inventaire des concessions, il se peut qu’il ait hérité par sa femme d’une partie de la seigneurie de Verchères. Sa mission est avant tout militaire, mais il se révèle également fin diplomate auprès des nations autochtones et participe, pour son compte, à la traite des fourrures. Par ailleurs, en 1727, il fait baptiser à Verchères, sous le prénom de Pierre, un Autochtone de 11 ans de la nation des Aiouez qu’il contraignait à lesclavage.

En 1730, accompagné de Nicolas-Joseph Noyelles* de Fleurimont et de Robert Groston de Saint-Ange, Coulon participe à une expédition contre la nation des Renards (Meskwakis), dont les membres sétaient réfugiés dans un fortin situé au bord de la rivière Saint-Joseph des Illinois. Il rapporte que « le siège de leur fort a duré 23 jours ; ils en étaient réduits à manger le cuir et nous n’étions guère mieux ». Profitant d’une nuit d’orage, les Renards essaient de s’enfuir, mais les Français et leurs alliés autochtones en tuent un grand nombre. Coulon de Villiers envoie ensuite un de ses fils à Québec pour avertir le gouverneur de cet important succès militaire. Le 18 juin 1731, il conduit lui-même à Montréal le chef des Renards qui demandait grâce pour ses sujets ayant échappé au massacre.

C’est sans doute à cette occasion que le gouverneur Charles de Beauharnois* le nomme commandant du poste de la baie des Puants. Il est aussi promu capitaine le 1er avril 1733. Coulon de Villiers ne profita pas longtemps de sa nouvelle fonction. Le 16 septembre, il eut encore une fois à lutter contre les Renards qui s’étaient réfugiés chez les Sauks au fond de la baie des Puants. Il voulut entrer de force dans leur fortin mais les Autochtones se mirent à tirer ; un de ses fils dont nous ignorons le nom fut tué. Coulon de Villiers lui-même subit ce sort ainsi que son gendre, François Regnard Duplessis, qui avait épousé Marie-Madeleine, lofficier Jean-Baptiste-René Legardeur de Repentigny et quelques autres Français.

Coulon de Villiers avait été un officier dévoué mais le ministère de la Marine dans une lettre adressée à Beauharnois le 12 avril 1735 faisait remarquer que sa « conduite imprudente et téméraire » pouvait être la cause de sa mort.

Il avait eu sept garçons et six filles ; deux de ses fils, Joseph*, sieur de Jumonville, et Louis*, marquèrent lhistoire. Mme de Villiers reçut, le 13 avril 1734, une pension de 300#. Elle mourut la même année et fut inhumée le 30 décembre suivant.

Jean-Guy Pelletier

ASQ, mss, 132, 133.— The St-Joseph Baptismal Register, George Paré et Milo M. Quaife, édit., Mississippi Valley Historical Review, XIII (1926) : 201–239.— P.-G. Roy, La famille Jarret de Verchères (Lévis, 1908).— Amédée Gosselin, Notes sur la famille Coulon de Villiers, BRH, XII (1906) : 161–179, 193–218, 225–246, 296.— George Paré, The St-Joseph Mission, Mississippi Valley Historical Review, XVII (1930–31) : 24–54.

Bibliographie de la version modifiée :
Arch. départementales, Yvelines (Montigny-le-Bretonneux, France), « Registres paroissiaux et d’état civil », Mantes-la-Ville (Saint-Étienne), 20 mars 1683 : archives.yvelines.fr/rechercher/archives-en-ligne/registres-paroissiaux-et-detat-civil (consulté le 17 mai 2023).— Gratien Allaire, « Officiers et marchands : les sociétés de commerce des fourrures, 1715–1760 », RHAF, 40 (1987) : 409–428.— Christina Dickerson, « Diplomats, soldiers, and slaveholders : the Coulon de Villiers family in New France, 1700—1763 » (thèse de ph.d., Vanderbilt Univ., Nashville, Tenn., 2011).

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Jean-Guy Pelletier, « COULON DE VILLIERS, NICOLAS-ANTOINE (1683-1733) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 juill. 2025, https://www.biographi.ca/fr/bio/coulon_de_villiers_nicolas_antoine_1683_1733_2F.html.

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Titre de l'article:    COULON DE VILLIERS, NICOLAS-ANTOINE (1683-1733)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    2025
Date de consultation:    19 juill. 2025