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CURATTEAU, JEAN-BAPTISTE, prêtre, sulpicien, né à Nantes, France, le 12 juin 1729, fils de Pierre Curatteau, marchand, et de Jeanne Fonteneau, décédé à Montréal le 11 février 1790.

Jean-Baptiste Curatteau était issu d’un milieu de petite bourgeoisie. L’aîné de la famille, Pierre, capitaine d’un négrier, mourut prisonnier des Anglais à la Jamaïque durant la guerre de Sept Ans. Le cadet, Claude, prêtre et brillant professeur, mourut curé de Saint-Pierre de Bouguenais, près de Nantes, en 1765. Jean-Baptiste avait aussi deux demi-frères consanguins dont l’aîné, René, après avoir œuvré dans le commerce, devint prêtre et mourut victime de la Révolution française. Orphelin à 15 ans, Jean-Baptiste fait deux voyages en Guinée. Après avoir étudié probablement au collège de l’Oratoire, il est tonsuré le 19 décembre 1750 au grand séminaire des Enfants nantais et, au début de janvier 1754, il quitte Nantes pour le séminaire de Saint-Sulpice à Paris. Il fait établir sur son patrimoine familial, alors fortement grevé, une rente annuelle de 60# constituant son titre clérical. Agrégé à Saint-Sulpice le 22 mars 1754, il reçoit les ordres mineurs à Paris le 30 mars et s’embarque à La Rochelle à destination du Canada le 13 mai suivant.

À son arrivée à Montréal, Curatteau aide au ministère paroissial. Ses études théologiques complétées, il est ordonné prêtre le 2 octobre 1757. Il continue alors son aide au ministère à Montréal d’octobre 1757 à mars 1764 et enseigne aux petites écoles que maintient le séminaire de Saint-Sulpice.

En mars 1764, Curatteau devient curé de Sainte-Trinité-de-Contrecœur, poste qui n’est pas de tout repos, une chicane entre les paroissiens des seigneuries de Contrecœur et de Saint-Ours empêchant depuis 15 ans la construction, jugée nécessaire, d’un presbytère. En 1762, Amable-Simon Raizenne, prédécesseur de Curatteau à cette cure, avait demandé à Gage, gouverneur de Montréal, le droit d’imposer une taxe aux habitants à cette fin. Le 23 mai 1764, le successeur de Gage, Ralph Burton*, accorde ce droit et Curatteau réussit à mener à bien la construction du presbytère. Insatisfait du climat qui règne dans la paroisse, Curatteau la quitte, à sa demande, en septembre 1765. Le 6 novembre suivant, il est nommé curé missionnaire de la paroisse Saint-François-d’Assise-de-la-Longue-Pointe, près de Montréal, où il œuvrera seul pendant sept ans.

Dès 1766, il agrandit son presbytère et, le 1er juin 1767, il ouvre une école d’enseignement secondaire, origine du collège de Montréal. Après deux ans, il a déjà deux régents et 31 pensionnaires dont 16 ont commencé l’étude du latin. Le collège progresse et Curatteau agrandit la propriété du presbytère-collège. Guy Carleton*, le gouverneur, visite le collège en 1770 et encourage Curatteau dans son œuvre. Curatteau avait fondé son collège sans l’appui de son supérieur Étienne Montgolfier. Cet établissement répondait cependant à un besoin. Le 26 juillet 1773, la fabrique de Notre-Dame de Montréal achète le château de Vaudreuil et, le 7 octobre suivant, Curatteau y transporte son collège qui portera désormais le nom de Saint-Raphaël. Il fait de lourdes dépenses personnelles pour réparer et aménager le bâtiment et, le 21 octobre, les cours débutent avec 130 élèves dont 55 pensionnaires, répartis en cinq classes avec cinq régents et huit domestiques. Le déménagement du collège avait soulevé des objections de la part des autorités britanniques mais l’intervention de Mgr Briand aplanit les difficultés. Le collège Saint-Raphaël offre un cours d’humanités françaises et latines. Le régime des élèves tel que nous le révèlent les règlements écrits de la main de Curatteau est celui d’un petit séminaire destiné à former de futurs prêtres ou des chrétiens fervents.

En 1764, les sulpiciens formaient la communauté d’hommes la plus nombreuse et la plus jeune du Canada. Peu à peu, les décès, le manque de recrutement et des difficultés juridiques créent un climat d’insécurité chez les survivants. De plus, l’administration de Montgolfier suscite des problèmes financiers ; d’une générosité qui semble avoir été exagérée, il puise abondamment dans les fonds de Saint-Sulpice. Vers 1785, trois sulpiciens, dont Curatteau, réclament la vente des biens de Saint-Sulpice pour que le produit en soit partagé entre les membres de leur communauté. Cette solution est finalement écartée.

Curatteau évoqua souvent la possibilité d’un retour en France mais le besoin de prêtres au Canada l’y retint. Malgré ses occupations au collège, il agit à titre d’aumônier des religieuses de l’Hôtel-Dieu de Montréal de 1783 à sa mort. Sa santé semble se détériorer en 1789. Il annonce sa démission comme directeur du collège dans la Gazette de Montréal du 11 juin. Chez le notaire Louis Chaboillez*, le 28 septembre suivant, il dépose un inventaire de ses biens dont il laisse l’usufruit à son successeur Jean-Baptiste Marchand*. Curatteau estime la valeur de ses biens entre 35 000# et 40 000#. À son départ du collège, le 25 septembre 1789, les marguilliers de la fabrique de Notre-Dame de Montréal lui adressent des remerciements pour son œuvre. Retiré au séminaire de Saint-Sulpice à Montréal, Curatteau meurt subitement le 11 février 1790 et est inhumé deux jours plus tard sous l’église Notre-Dame. Son testament, rédigé le 29 janvier 1774, instituait le collège Saint-Raphaël légataire de ses biens.

Curatteau s’est distingué par une activité apostolique remarquable. Il semble n’avoir pas eu un caractère facile, ce qui explique que ses supérieurs préférèrent le voir se dévouer en dehors du séminaire. Son activité pédagogique lui valut cependant l’admiration de ses contemporains. Jean De Lisle* de La Cailleterie écrivait de lui en 1770 : « Cet excellent homme est regardé comme le père de la jeunesse, la colonne de l’éducation, l’exemple de la patience, le modèle de la vertu et un très digne prêtre. »

J.-Bruno Harel

AD, Loire-Atlantique (Nantes), E, 774, 775 (copies aux APC) ; État civil, Nantes, 12 juin 1729.— ANQ-M, État civil, Catholiques, Notre-Dame de Montréal, 13 févr. 1790 ; Saint-François d’Assise (Longue-Pointe).— ASSM, 11 ; 14 ; 21 ; 24.— [L.-A. Huguet-Latour], Annuaire de Ville-Marie ; origine, utilité et progrès des institutions catholiques de Montréal (Montréal, 1863–1877).— F.-J. Audet, Contrecœur : famille, seigneurie, paroisse, village (Montréal, 1940).— Olivier Maurault, Le collège de Montréal, 1767–1967, Antonio Dansereau, édit. (2e éd., Montréal, 1967) ; Saint-François-d’Assise-de-la-Longue-Pointe, abrégé historique (Montréal, 1924).

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J.-Bruno Harel, « CURATTEAU, JEAN-BAPTISTE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/curatteau_jean_baptiste_4F.html.

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Auteur de l'article:    J.-Bruno Harel
Titre de l'article:    CURATTEAU, JEAN-BAPTISTE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
Date de consultation:    19 mars 2024