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BAILLAIRGÉ, PIERRE-FLORENT, menuisier, fonctionnaire, sculpteur et officier de milice, né le 29 juin 1761 à Québec, fils de Jean Baillairgé et de Marie-Louise Parent ; le 24 novembre 1789, il épousa à Québec Marie-Louise Cureux, dit Saint-Germain, et ils eurent sept enfants ; décédé le 9 décembre 1812 dans la même ville.

Fils et frère de sculpteurs, Pierre-Florent Baillairgé orienta d’abord sa vie vers la prêtrise. En 1777, il entra au séminaire de Québec où il poursuivit ses études jusqu’en 1784. Il fut alors envoyé au collège Saint-Raphaël à Montréal où, tout en poursuivant ses études théologiques, il enseigna les belles-lettres. Toutefois, ayant connu quelques difficultés avec le directeur Jean-Baptiste Curatteau*, il abandonna ses études au printemps de 1785 et revint à Québec où il entra immédiatement à l’atelier de son père et de son frère François*. Tous trois allaient réaliser plusieurs ensembles de sculpture décorative religieuse dans la région de Québec.

La fin du xviiie siècle marqua la reprise de la construction religieuse dans la colonie devenue anglaise. Il fallut rebâtir les églises bombardées ou incendiées lors de la guerre de la Conquête et doter les villages ruraux en expansion, surtout sur la rive sud du Saint-Laurent, des églises dont ils avaient besoin. À compter de 1786, l’ornementation du chœur de l’église Notre-Dame de Québec mobilisa l’atelier des Baillairgé. Jean et François en conçurent le plan, Pierre-Florent vit à son exécution. Il agit vraisemblablement comme chef de chantier, prit les arrangements avec les responsables des travaux et perçut les sommes dues. Ce chantier, complété par la réfection de la sacristie, ne sera terminé qu’en 1793. Entre-temps, Pierre-Florent et son père réalisèrent d’autres contrats, tel celui du tabernacle et du tombeau en bois sculpté, peint et doré pour l’église Saint-Joseph, à Maskinongé, en 1790, ou celui de la menuiserie des deux autels latéraux de l’église Sainte-Famille, à l’île d’Orléans.

En 1794, Pierre-Florent participa à la réalisation de la boiserie du chœur de l’église Saint-Jean-Baptiste, à Saint-Jean-Port-Joli. Pour la fabrique de Rivière-Ouelle, il sculpta des cadres devant entourer des œuvres de Louis Dulongpré* ; pour d’autres églises, des tabernacles et autels latéraux. La mort de Jean Baillairgé, en septembre 1805, laissa à Pierre-Florent la responsabilité de l’atelier, puisque François s’occupait à cette époque de son travail d’architecte. En 1806, Pierre-Florent engagea deux apprentis, Pierre Alary et François Lauriot, et il poursuivit le travail de sculpture qu’il avait déjà entrepris pour l’église Saint-Louis, à Kamouraska. Dans une lettre adressée au curé Alexis Pinet, il réclamait un paiement anticipé de quelques mois qui lui permettrait de fournir tout l’ouvrage dans l’année, à défaut de quoi il serait malgré lui « obligé de [se] pourvoir par d’autre ouvrage pour le soutien de [sa] famille ». En 1808, il livra le tabernacle d’une chapelle pour l’église Saint-Charles-Borromée, à Charlesbourg, lequel devait être sa dernière œuvre de sculpture. Cependant, à l’instar d’autres menuisiers, ses services furent retenus dans les cas d’arbitrage, notamment pour des toisés de charpenterie.

Pierre-Florent semble avoir été avantageusement connu dans la communauté des artisans formée des Pierre Émond, François Ranvoyzé, Edward Cannon et autres qui marquèrent la vie culturelle de Québec au tout début du xixe siècle. En 1805, il fut lieutenant dans le 1er bataillon de milice de la ville de Québec. De 1807 à 1810, il collabora au Canadien, dans lequel il publia des chansons et des épigrammes, notamment contre le gouverneur Craig. Ses écrits, s’ils manifestent une certaine désinvolture et hardiesse, ne révèlent cependant qu’un faible talent de versificateur. Par contre, sa nièce Émilie Berthelot lui reconnaît un grand talent de musicien. Il contribua également à la Société du feu de Québec. En 1812, il fut nommé au poste de trésorier des chemins de la ville de Québec et élevé au rang de capitaine de milice. La même année, au cours d’un voyage à la campagne pour l’inspection d’une église, Pierre-Florent prit une échauffaison et en mourut. Il laissait à sa veuve et à ses cinq enfants en bas âge des revenus provenant principalement de maisons en location situées dans presque tous les quartiers de la ville.

Issu de la tradition des métiers du bois, Pierre-Florent Baillairgé s’y conforma, sans plus. Il ne fut pas un artiste très important dans sa catégorie, mais avant tout un artisan fidèle à la tradition française apportée par son père avec qui il collabora, mais qu’il ne remplaça pas. Son style est plat, sans énergie, l’ornementation étant constituée d’éléments végétaux réussissant mal à cacher la facture du meuble. On y perçoit le menuisier beaucoup plus que le sculpteur. Les premières réalisations de François Baillairgé et de son fils Thomas*, dont l’imposant baldaquin de l’église Saint-Joachim, feront vite oublier l’ancien séminariste, toujours second.

Raymonde Gauthier

ANQ-Q, CE1-1, 29 juin 1761, 24 nov. 1789, 11 déc. 1812 ; CN1-83, 22 nov. 1789 ; CN1-147, 11 juill. 1806 ; CN1-212, 24 févr. 1832 ; CN1-230, 20 juill. 1810.— AP, Notre-Dame de Québec, Cahiers des délibérations de la fabrique, 1777–1825 : 103, 163, 175 ; Saint-Louis (Kamouraska), Livres de comptes, I.— ASQ, Fichier des anciens.— MAC-CD, Fonds Morisset, 2, B157/P622.7.— Émilie Berthelot-Girouard, « Les journaux d’Émilie Berthelot-Girouard », Béatrice Chassé, édit., ANQ Rapport, 1975 : 26s.— « Les dénombrements de Québec » (Plessis), ANQ Rapport, 1948–1949.— Le Canadien, 1807–1810.— La Gazette de Québec, 14 sept. 1809, 25 juin 1812, 24 mai 1824.— L’art du Québec au lendemain de la Conquête (1760–1790) (Québec, 1977).— Tanguay, Dictionnaire, 2 : 100.— F.-X. Chouinard et Antonio Drolet, La ville de Québec, histoire municipale (3 vol., Québec, 1963–1967), 2 : 70.— Raymonde [Landry] Gauthier, Les tabernacles anciens du Québec des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles ([Québec], 1974).— David Karel et al., François Baillairgé et son œuvre (1759–1830) (Québec, 1975), 78.— Luc Noppen, Les églises du Québec (1600–1850) (Québec, 1977), 134, 218, 242 ; Notre-Dame de Québec, son architecture et son rayonnement (1647–1922) (Québec, 1974), 167, 170.— Luc Noppen et J. R. Porter, Les églises de Charlesbourg et l’architecture religieuse du Québec ([Québec], 1972), 27.— « Le Canadien en 1810 », BRH, 1 (1895) : 77.— Gérard Morisset, « Pierre-Florent Baillairgé (1761–1812) », Technique (Montréal), 21 (1947) : 603–610.— «Pierre-Florent Baillairgé», BRH, 8 (1902) : 25–28.

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Raymonde Gauthier, « BAILLAIRGÉ, PIERRE-FLORENT », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/baillairge_pierre_florent_5F.html.

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Auteur de l'article:    Raymonde Gauthier
Titre de l'article:    BAILLAIRGÉ, PIERRE-FLORENT
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1983
Année de la révision:    1983
Date de consultation:    19 mars 2024