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CURTIS, JAMES, marchand, homme politique, fonctionnaire, juge et agent foncier ; décédé le 19 novembre 1819 dans sa ferme, Poplar Grove, à Covehead, Île-du-Prince-Édouard.

On connaît peu de chose des antécédents de James Curtis avant son arrivée, vers 1770, dans l’île Saint-Jean (Île-du-Prince-Édouard) où il devait servir de valet de pied à Phillips Callbeck*. Délaissant très rapidement cette tâche servile, il devint clerc auprès de Callbeck, puis de David Higgins*. Ce dernier, associé au procureur général d’Écosse, James William Montgomery, tentait d’implanter des colons dans la région de Three Rivers (autour de Georgetown). Après avoir quitté son emploi auprès de Higgins, Curtis alla occuper le lot no 34, où était situé l’établissement de Montgomery dirigé par David Lawson. En outre, il s’installa comme « petit commerçant » et magasinier à Covehead. En 1779, il fut élu à l’Assemblée.

Curtis fit parler de lui dès 1781 quand, en qualité de grand prévôt adjoint, il s’occupa personnellement de la vente aux enchères des lots des propriétaires, vendus par ordre du conseil de l’île entre le 13 et le 15 novembre [V. Walter Patterson*]. En 1783, il réussit par l’entremise de Lawson à obtenir, auprès du négociant Patrick Colquhoun, de Glasgow, le crédit nécessaire pour se procurer des accessoires de pêche et des articles divers afin de les vendre dans son magasin, même si, au dire de Lawson, Curtis devait déjà £6 000. C’est vers cette époque que Curtis épousa Elizabeth Lawson, fille de David Lawson. Il devenait ainsi membre à part entière de la faction de Covehead qui appuyait le gouverneur Patterson dans sa tentative visant à empêcher les propriétaires et le gouvernement britannique de faire annuler la vente aux enchères des lots. Curtis fut élu député à l’Assemblée en 1784 sous les couleurs de Patterson, et de nouveau en 1785, à la suite d’une violente campagne opposant les partisans du gouverneur à ceux du juge en chef Peter Stewart et de l’ancien lieutenant-gouverneur Thomas Desbrisay.

Peu après qu’Edmund Fanning eut réussi à s’assurer le poste de lieutenant-gouverneur de l’île en 1787, de nouvelles élections furent déclenchées. Les partisans de Patterson, qui composaient « la liste du capitaine Fletcher » et dont Curtis faisait partie, remportèrent la victoire. Le shérif ayant refusé de produire les résultats à cause de la violence survenue lors du scrutin à Charlottetown, on procéda à la promulgation de décrets de convocation à d’autres élections. Curtis remporta la victoire encore cette fois. Il occupa le poste de secrétaire du Board of Resident Proprietors and Agents, que Patterson avait mis sur pied en 1787 pour combattre le régime de Fanning, mais celui-ci lui fit perdre par la suite son poste de garde-magasin des troupes licenciées et des Loyalistes retirés dans l’île, l’accusant de détournement de fonds. Pendant la visite de l’évêque Charles Inglis en 1789, on accusa Curtis de répandre la rumeur que l’on s’apprêtait à introduire la dîme dans l’île au bénéfice de l’Eglise d’Angleterre.

En 1791, les marchands et propriétaires terriens John Cambridge*, John Hill* et William Bowley poursuivirent en justice Fanning et ses fonctionnaires principaux pour méfait, devant le Conseil privé de Londres, et Curtis aida à recueillir des témoignages locaux contre le gouvernement. L’année suivante, il se rendit en Angleterre porter, au nom de nombreux habitants, une pétition qui blâmait le lieutenant-gouverneur, mais le Conseil privé n’en tint pas compte et exonéra de tout blâme Fanning et les autres accusés. Toutefois, comme tant d’autres qui appuyaient Patterson, Curtis en vint à faire la paix avec Fanning et devint, selon le capitaine John MacDonald of Glenaladale, un des « subalternes clés » du nouveau gouvernement, tout comme il l’avait été pour le précédent.

Curtis fut de nouveau élu député de l’Assemblée lors d’une élection partielle tenue en 1797, et, trois années plus tard, il fut nommé l’un des juges en chef adjoints de la Cour suprême, même s’il n’avait pas fait d’études en droit et s’il ne possédait aucune formation juridique. Selon des rumeurs qui circulaient dans l’île, « la nuit avant sa promotion, il dormit dans une étable à Charlottetown ». Depuis sa nomination jusqu’à l’arrivée du juge en chef Thomas Cochrane en 1801, Curtis entendit en sa qualité de juge la plupart des causes plaidées devant le tribunal puisque le juge en chef Stewart était souvent malade (il démissionna finalement vers la fin de l’année 1800) et que son collègue, le juge en chef adjoint Robert Gray*, ne se présentait que rarement à la cour. Curtis participa aussi activement aux travaux de l’Assemblée : en 1797, il faisait partie du comité législatif qui blâma officiellement le capitaine MacDonald et il présida le comité dont l’enquête sur le problème des terres amena l’Assemblée à présenter une pétition au gouvernement britannique réclamant l’escheat. Curtis fut facilement réélu député à l’Assemblée en 1803 comme un « ami du peuple ». De 1801 à 1805 et de 1813 à 1817, il occupa la fonction de président de l’Assemblée.

Tout en dirigeant un magasin d’approvisionnement de navires à Rustico dans la première décennie de 1800, Curtis se vit charger des intérêts d’un nombre croissant de propriétaires absentéistes. Il représenta d’abord Ann Callbeck, veuve de Phillips, puis en 1804, il succéda à James Douglas comme agent foncier de Montgomery. À ce dernier titre, il dut sûrement tirer un grand contentement, puisque son beau-père avait dû passer ses derniers jours presque en disgrâce auprès de lui après avoir été remercié sommairement de ses services comme agent par la famille Montgomery en 1788. Contrairement à Douglas, Curtis ne se révéla pas un agent particulièrement dynamique.

Un des derniers gestes à résonance publique faits par Curtis fut son témoignage contre l’avocat William Roubel* en 1812, témoignage qui contribua à faire la preuve littérale devant amener Roubel à être rayé du barreau. Tout comme ses collègues juges, Caesar Colclough* et Robert Gray, il avait dû subir de sérieux reproches de partisanerie politique de la part de Roubel et d’autres membres des Loyal Electors dirigés par James Bardin Palmer*. L’année suivante, Roubel poursuivit Curtis en justice pour parjure, devant le Conseil privé, mais sans succès.

James Curtis mourut en novembre 1819 et seule son épouse lui survécut. Sa carrière fut typique de celle de beaucoup d’hommes politiques sans envergure de l’Île-du-Prince-Édouard, qui, chacun à sa façon, maintenaient bien haut le feu de la discorde politique dans la colonie, au cours des premières années de son histoire.

J. M. Bumsted

APC, MG 11, [CO 226] Prince Edward Island A, 17 : 335–337 ; 27 : 236–239 ; MG 23, E5, 1.— PAPEI, Acc. 2702, Smith-Alley coll., James Curtis, « Extracts of examinations upon oath before the House of Assembly regarding the sales of the lots », avril 1786.— PRO, CO 226/11 ; 226/13.— SRO, GD293/2/17/9 ; 293/2/78/28, 43 ; 293/2/80/17.— [John MacDonald], Remarks on the conduct of the governor and Council of the Island of StJohn’s, in passing an act of assembly in Avril of 1786 to confirm the sales of the lands in 1781 [...] (s.l., [1789]).— Prince Edward Island Gazette (Charlottetown), 20 nov. 1819.— Royal American Gazette, and Weekly Intelligencer of the Island of Saint John (Charlottetown), 29 sept. 1787.— MacNutt, « Fanning’s regime on P.E.I. », Acadiensis (Fredericton), 1, no 1 : 45–49.

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J. M. Bumsted, « CURTIS, JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/curtis_james_5F.html.

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Auteur de l'article:    J. M. Bumsted
Titre de l'article:    CURTIS, JAMES
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1983
Année de la révision:    1983
Date de consultation:    18 mars 2024