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HOLLAND, ANTHONY HENRY, imprimeur, rédacteur en chef et homme d’affaires, né le 25 novembre 1785 à Halifax, fils aîné de Matthias (Matthew) Holland, soldat originaire de la Hesse-Kassel (République fédérale d’Allemagne), et de Margaret Appledore ; le 22 décembre 1816, il épousa à Halifax Eliza Merkel, et ils eurent trois enfants ; décédé le 10 octobre 1830 près de Halifax.

On sait peu de chose de la prime jeunesse d’Anthony Henry Holland, mais il est clair qu’il reçut une solide éducation de base et qu’on l’encouragea à acquérir beaucoup d’indépendance, d’intégrité et une forte conscience sociale. Homonyme et fiIleul d’Anthony Henry*, autre colon allemand et premier imprimeur du roi en Nouvelle-Écosse, Holland s’initia probablement à l’imprimerie dans le bureau de son parrain. Lorsqu’il fut âgé d’un peu plus de 20 ans, il passa quelques années aux États-Unis, apparemment d’abord comme employé de William W. Clapp, l’éditeur de la Gazette of Maine, Hancock and Washington Advertiser à Buckstown (Bucksport, Maine). En avril 1811, Clapp vendit le journal à Holland qui le géra durant une année. Puis il annonça que la publication serait interrompue pendant un mois et revint selon toute apparence à Halifax.

En juin 1812, les États-Unis déclarèrent la guerre à la Grande-Bretagne et, dans les six mois qui suivirent, Holland fit paraître un prospectus pour un journal qui s’appellerait l’Acadian Recorder. Ce quatrième jour-al haligonien fit son apparition le 16 janvier 1813. Il avait comme concurrents la Nova-Scotia Royal Gazette de John Howe, le Weekly Chronicle de William Minns, et le Halifax Journal de John Howe fils. Au contraire des trois autres, qui évitaient généralement les questions politiques et qui se situaient dans une perspective conservatrice, le Recorder se proposa dès le départ de « ne jamais refuser une discussion rationnelle et juste des principes politiques [ni] une honnête analyse du caractère des hommes publics et des mesures publiques ». Sous l’autorité de son jeune rédacteur en chef et éditeur, ce journal adopta un ton réformiste modéré. Favorisé par la bonne volonté du public et par la prospérité qu’occasionnait la guerre, le Recorder prit son essor grâce à la direction compétente et énergique de Holland et devint rapidement l’un des journaux les plus importants de la province.

Le Recorder s’était rangé sous la bannière de la réforme, mais le climat politique dictait la prudence dans toute critique des autorités dirigeantes. Holland croyait fermement que la modération et les sages compromis étaient la solution à la plupart des problèmes, et il laissait rarement ses émotions l’emporter sur son bon sens. Mais, au moins une fois, il s’opposa aux autorités. En février 1818, le Recorder publia une satire contre Edward Mortimer*, député de la circonscription de Halifax. Mortimer ne tarda pas à aborder ce sujet à la chambre d’Assemblée et Holland dut s’excuser et reçut même un blâme du président. Deux ans plus tard, il publia apparemment un pamphlet de William Wilkie* qui critiquait sévèrement les magistrats locaux et d’autres fonctionnaires du gouverne-ment. Lorsque Wilkie fut condamné à deux ans de prison, le Recorder admit alors avec les autres journaux de Halifax que la peine était méritée. De toute évidence, Holland en était venu à la conclusion que la cause de Wilkie ne pouvait être appuyée sans risque.

Malgré ces problèmes, Holland réussit à innover sur certains points dans le Recorder. En février 1817, son journal fut le premier à imprimer régulièrement les débats de l’Assemblée. L’année suivante, il publia une série de lettres d’Agricola, pseudonyme de John Young*, qui suscitèrent un vaste intérêt par leurs critiques de la situation agricole dans la province et par leurs propositions d’améliorations. Puis, en 1821, le journal fit paraître quelques lettres satiriques de Thomas McCulloch* sur les causes du retard économique de la Nouvelle-Écosse. Les deux séries épistolaires avaient trait à la récession économique d’après-guerre et à la nécessité d’améliorer les perspectives d’avenir de la province, sujet que Holland prenait à cœur. Dans ses éditoriaux, il appuyait le groupe des marchands haligoniens qui craignaient que le libre-échange ne nuise à la Nouvelle-Écosse. À l’instar de maints Néo-Écossais, Holland admirait le tempérament, la constitution et le sens de la liberté britanniques, mais critiquait parfois le gouvernement de ce pays. Par contraste, il se méfiait des Américains et n’aimait pas le républicanisme ; en effet, selon lui, leur conception de la liberté frisait la licence et leur culture était inférieure à celle de la Nouvelle-Écosse. Pourtant, ses idées patriotiques étaient probablement plus favorables à la Nouvelle-Écosse que probritanniques ou bien antiaméricaines. Dès ses débuts, le Recorder avait entre autres cherché à rendre les Néo-Écossais fiers de leur héritage et de leurs possibilités, et à en faire connaître les beautés et les ressources à l’étranger ; Holland ne cessa jamais de voir un grand avenir pour la province dans les secteurs de l’agriculture, des mines et du commerce.

Outre ses difficultés avec les autorités, Holland eut une longue querelle avec Edmund Ward*, le belliqueux éditeur du Free Press, journal conservateur fondé en 1816. Les deux éditeurs s’insultaient régulièrement dans leurs éditoriaux et le conflit tourna à la violence quand le fils de John Young, George Renny*, cravacha Ward en 1820 ; l’année suivante, ce dernier fut attaqué par le frère de Holland, Philip John. Ward fut condamné à une amende pour avoir diffamé un collaborateur du Recorder, mais il gagna le procès qu’il intenta à Philip John Holland et il semble qu’ils firent alors trève à leur discorde. En 1822, Holland prit Philip John et un ami, Edward A. Moody, comme associés et, deux ans plus tard, il leur laissa le journal. Philip John en assura la direction jusqu’en 1836, puis il le vendit à Hugh William Blackadar* et à John English. Depuis 1814, Holland faisait également paraître un almanach, le Nova-Scotia calendar, que son frère continua de publier jusqu’en 1832.

À l’époque où il dirigeait le Recorder, Holland avait décidé d’ouvrir une fabrique de papier quand les fournisseurs américains cessèrent de pouvoir répondre à ses besoins en papier journal, et il continua d’administrer la fabrique après avoir quitté l’édition. La papeterie, la première dans ce qui forme aujourd’hui la côte est du Canada, s’était implantée au bord de la rivière Nine Mile près du bassin de Bedford dès 1819. Le bâtiment comptait deux étages ; les murs de l’étage supérieur étaient à claire-voie à la manière des stores vénitiens pour permettre la circulation de l’air et, par conséquent, le séchage du papier. Outre le papier journal, Holland fabriquait du papier d’emballage brun pour répondre aux besoins des marchands haligoniens. Selon un historien de la région, Thomas Beamish Akins*, le papier journal était de piètre qualité, tandis que le papier d’emballage était acceptable. Holland participait également à d’autres entre-prises commerciales, au sujet desquelles on sait peu de chose mais qui comptaient un commerce de coupe de bois dans le bassin de Bedford, un magasin de papeterie et une fabrique de tabac à priser. Il possédait aussi plusieurs immeubles à usage locatif dans le bassin de Bedford et à Halifax ; de plus, chose courante à l’époque, il détenait des actions dans la Shubenacadie Canal Company.

Doté d’une intelligence supérieure à la moyenne et d’un « superbe physique », Anthony Henry Holland était un homme indépendant d’esprit et d’action et de bon jugement. En tant qu’éditeur de journal, il se considérait comme un réformiste qui respectait l’autorité sans pour autant la laisser l’intimider, et il semblait connaître d’instinct les limites à ne pas dépasser tout en restant fidèle à ses idéaux et à ses principes. Pour s’assurer que le Recorder serait le premier à publier les nouvelles étrangères très prisées, il partait en canot pour intercepter les nouvelles qu’apportaient les paquebots même par les nuits de tempête, tandis que ses concurrents attendaient le lendemain matin pour se rendre sur le quai. C’était un homme d’affaires honnête, financièrement astucieux, et qui ne prenait que des risques calculés. Sociale-ment, il était amical et ouvert, il aimait se divertir et s’intéressait au domaine culturel. Malheureusement, la carrière de ce Néo-Écossais actif et influent fut abrégée par un accident routier dont il mourut le 10 octobre 1830. Il fut enterré auprès de ses parents et de leurs amis allemands dans le cimetière de la petite église allemande, à Halifax.

Gertrude E. N. Tratt

Halifax County Court of Probate (Halifax), Estate files, H135 (A. H. Holland) (mfm aux PANS).— PANS, Churches, St George’s Anglican Church (Halifax), records of Dutch Church, reg. of baptisms, marriages, and burials ; Map Coll., Shubenacadie, Grand Lake area, survey map, vers 1840 ; MG 5, 14 ; MG 9, no 1 ; no 41 : 68 ; RG 20A, 48, 1813 ; 115, 1830.— N.-É., House of Assembly, Journal and proc., 1818 : 30–31, 38.— Acadian Recorder, 12 déc. 1812 (prospectus), 22 oct., 4 déc. 1814, 27 oct. 1821, 16 oct. 1829.— Sun (Halifax), 2 sept. 1845.— Weekly Chronicle, 27 déc. 1816.— Directory of N.S. MLAs.— N.-S. calendar, 1814–1832.— G. E. N. Trait, A survey and listing of Nova Scotia newspapers, 1752–1957, with particular reference to the period before 1867 (Halifax, 1979).— George Mullane, Footprints around and about Bedford Basin (s.l.n.d.).— Elsie Tolson, The captain, the colonel and me : Bedford, N.S. since 1503 (Sackville, N.-B., 1979).— Acadian Recorder, 16 janv. 1888, supp. : 3, 16 févr. 1913.— Bedford-Sackville News (Lower Sackville, N.-É.), 25 sept. 1974.— Chronicle (Halifax), 16 déc. 1929.— R. V. Harris, « In and about Halifax – notes of earliest times », Acadiensis (Saint-Jean, N.-B.), 8 (1908) : 23–28.— D. C. Harvey, « Newspapers of Nova Scotia, 1840–1867 », CHR, 26 (1945) : 279–301.— Mail-Star (Halifax), 27 janv. 1963 : 7.— J. S. Martell, « The press of the Maritime, provinces in the 1830’s », CHR, 19 (1938) : 24–49.— N.-E. , Provincial Museum and Science Library, Report (Halifax), 1931–1932.

Bibliographie générale

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Gertrude E. N. Tratt, « HOLLAND, ANTHONY HENRY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/holland_anthony_henry_6F.html.

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Auteur de l'article:    Gertrude E. N. Tratt
Titre de l'article:    HOLLAND, ANTHONY HENRY
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1987
Année de la révision:    1987
Date de consultation:    19 mars 2024