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LAUDER, ABRAM (Abraham) WILLIAM, avocat et homme politique, né le 6 juin 1834 à Newcastle (comté de Cumbria, Angleterre), fils de Thomas D. Lauder, décédé le 20 février 1884 à Toronto.

Abram William Lauder fit ses premières études à Canonbie et à Langholm (région de Dumfries and Galloway, Écosse). On ne connaît pas la date de son arrivée au Canada, mais, en 1853, il obtint un certificat provincial de la Toronto Normal School. Il enseigna durant quatre ans dans le comté d’Ontario. En 1856, il épousa Maria (Marie) Elise Toof, de Whitby, qui écrivit plus tard des récits de voyages. Leur unique enfant, William Waugh, allait devenir un éminent pianiste.

En 1857, Lauder et sa femme déménagèrent à Toronto où il entreprit l’étude du droit. Il fit un stage de clerc dans la société d’avocats Ross, Crawford and Crombie et il fut inscrit au barreau en 1864. Avec John Ross*, associé principal de l’étude où il avait fait son apprentissage, il fonda la société Ross and Lauder ; l’association dura jusqu’à la mort de Ross en 1871. Lauder continua de pratiquer le droit avec succès à Toronto jusqu’à la fin de sa vie.

Lauder entra dans l’arène politique en septembre 1867, date à laquelle il se fit élire à l’Assemblée législative de l’Ontario dans la circonscription de Grey South. Affilié à aucun parti, il donna son appui au gouvernement de coalition que dirigeait John Sandfield Macdonald*. Toutefois, à mesure qu’il avançait dans cette carrière, son allégeance politique et ses idées se précisèrent, et il se rallia au parti conservateur. L’attention constante qu’il accorda à ses électeurs, en grande partie des fermiers, lui valut d’être réélu le 21 mars 1871. Il avait protesté, en effet, contre les mesures foncières qui facilitaient la spéculation et avait appuyé la loi relative à la réforme agraire en 1868. De plus, il s’était prononcé en faveur de la construction de lignes ferroviaires dans sa circonscription et, en 1869, il avait joué un rôle actif en tant que dépositaire gouvernemental des obligations municipales pour le développement de la Toronto, Grey and Bruce Railway Company.

Dans ses discours à la législature, Lauder dénonçait fréquemment les pratiques corrompues présentes à tous les niveaux de gouvernement. Or, le sort voulut – et cela se révéla sans doute très pénible pour lui – qu’il fût lui-même accusé de corruption. À la suite des élections de 1871, le 26 avril, un électeur, Alexander Hunter, déposa une plainte contre Lauder. Un procès s’ouvrit à Owen Sound en septembre, puis la cause fut renvoyée au mois de novembre. Le président du tribunal, Oliver Mowat*, déclara alors que Lauder n’avait pas été dûment élu. Mowat découvrit, en effet, qu’un des hommes de Lauder avait enfreint la loi électorale de 1868 en distribuant des pots-de-vin, des frais de déplacement et des moyens de « distraction », sous forme de boissons alcooliques, en vue d’obtenir des votes, mais aucun des deux candidats ne fut trouvé coupable d’avoir eu recours à des pratiques malhonnêtes. Lauder put se présenter à une élection partielle et se fit élire de nouveau, en janvier 1872. Cette campagne électorale lui fournit l’occasion de prendre une revanche.

Lauder produisit à l’Assemblée les déclarations faites sous serment par cinq de ses électeurs qui accusaient John W. Lewis, estimateur de terrains à l’emploi du gouvernement, d’avoir influencé les électeurs de Proton en promettant que le nouveau gouvernement libéral dirigé par Edward Blake* allait adopter une « attitude [plus que] libérale » dans ses rapports avec la population du comté de Grey. Lauder mettait également en cause des libéraux aussi éminents qu’Archibald McKellar*, Adam Oliver, Blake et l’associé de celui-ci dans la pratique du droit, James Kirpatrick Kerr. Un comité spécial (présidé par John Charles Rykert, « un conservateur irréductible ») fut mis sur pied le 9 février 1872 afin d’ouvrir une enquête sur ce que l’on appelait le « Proton Outrage ». McKellar, Oliver et Kerr vinrent témoigner, de même que Thomas Hall Johnson, commissaire adjoint des Terres de la couronne. Blake fit une brève apparition devant les enquêteurs pour nier toute participation à l’affaire. Lauder n’était pas membre du comité, mais il mena la plupart des interrogatoires. Dans un rapport unanime, remis le 29 février, le comité reconnut la culpabilité de Lewis et impliqua dans l’affaire Oliver, McKellar et Kerr, mais il déclara tous les autres non coupables. À partir de ce moment, la carrière politique de Lauder fut une suite ininterrompue de succès ; après la redistribution des circonscriptions du comté de Grey qui eut lieu en 1874, il se fit élire dans Grey East jusqu’à sa mort.

C’est pendant la grève des imprimeurs de Toronto, qui eut lieu en 1872, peu de temps après cette enquête, que Lauder vécut peut-être les heures les plus intenses de sa vie. Il était l’un des avocats engagés par la Toronto Typographical Union pour défendre son comité de grève, lequel avait été accusé d’entente délictueuse par la Master Printers’ Association en vertu d’une loi britannique de 1792 qui imposait des restrictions aux associations de travailleurs. Au cours d’une assemblée de protestation tenue le 16 avril à la suite de l’arrestation des chefs syndicaux, Lauder prononça un émouvant discours improvisé dans lequel il dénonçait l’exploitation faite par les maîtres imprimeurs des dispositions confuses de la loi canadienne sur les organisations ouvrières. Il déclara que ces arrestations injustifiées étaient « incompatibles avec la liberté et l’égalité ». Conservateur, peut-être avait-il été incité à défendre les libertés civiles par le fait que les poursuites judiciaires avaient été engagées par George Brown*, membre éminent du parti libéral.

La contribution de Lauder à la collectivité fut celle d’un homme intelligent et discipliné, dont le sens des responsabilités se manifestait dans les activités professionnelles et dans celles du simple citoyen. Il fut également secrétaire-trésorier pour le Canada de la Star Life Insurance Company qui avait son siège social en Grande-Bretagne, et, avec John Ross, il devint l’un des fondateurs et des premiers actionnaires de la Dominion Bank. De confession méthodiste, il négocia avec Egerton Ryerson l’achat du terrain sur lequel fut construite l’église Metropolitan de Toronto, et il fit partie du « sénat » du Victoria College, à Cobourg.

Sally F. Zerker

Ontario, Legislative Library, Newspaper Hansard, 30 déc. 1867 (mfm aux AO) ; Legislative Assembly, Journals, 1867–1868 ; 1871–1873 ; Legislature, Sessional papers, 1873, III : no 49 ; Statutes, 1868, c.8 ; 1868–1869, c.20, c.21 ; 1870–1871, c.3.— Globe, 21 févr. 1884.— Ontario Workman (Toronto), 18 avril, 9 mai 1872.— Canadian biog. dict., I : 90–92.— Canadian men and women of the time (Morgan, 1898), 564.— CPC, 1873 : 331 ; 1881 : 249.

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Sally F. Zerker, « LAUDER, ABRAM WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/lauder_abram_william_11F.html.

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Auteur de l'article:    Sally F. Zerker
Titre de l'article:    LAUDER, ABRAM WILLIAM
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
Date de consultation:    19 mars 2024