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McKELLAR, ARCHIBALD, fermier, homme d’affaires, officier de milice, homme politique, fonctionnaire et auteur, né le 3 février 1816 près d’Inveraray, Écosse, fils de Peter McKellar et de Flora McNab ; le 11 août 1836, il épousa Lucy McNab (décédée en 1857), et ils eurent quatre fils et cinq filles, puis le 27 mai 1874 Mary Catherine Powell, fille de Grant Powell* et veuve de Lawrence William Mercer, et de ce mariage ne naquit aucun enfant ; décédé le 11 février 1894 à Hamilton, Ontario, et inhumé à Chatham, Ontario.

Désireux d’avoir une terre bien à eux, les parents d’Archibald McKellar immigrèrent dans le Haut-Canada en 1817. Thomas Talbot* leur concéda 50 acres dans le canton d’Aldborough. En 1837, les McKellar s’installèrent dans une propriété de 500 acres près de Chatham, dans le canton de Raleigh, l’une des plus belles régions agricoles de la province. Archibald avait fréquenté l’école publique dans le canton d’Aldborough jusqu’en 1834 et il fit une année d’études secondaires à Geneva, dans l’État de New York, puis une autre à Niagara (Niagara-on-the-Lake). En quittant l’école, il épousa sa petite-cousine Lucy McNab, qui avait 16 ans ; comme il était fils unique, il participa à l’exploitation de la ferme familiale. En 1844, il fut président de la Kent Agricultural Society, qui venait d’être fondée ; un deuxième prix obtenu au concours de labour de cet organisme fut toujours pour lui un sujet de fierté. Cependant, l’agriculture ne suffisait pas à ce jeune homme énergique. De 1848 à 1863, avec John Dolsen, il fut propriétaire à Chatham d’une grande scierie à vapeur équipée d’une machinerie moderne de planage.

McKellar s’intéressa tôt aux affaires publiques. Il fit du service de garde à Chatham et à Sandwich (Windsor) pendant la rébellion de 1837–1838 ; resté dans la milice, il devint major du 24th (Kent) Battalion of Infantry. À mesure que les institutions municipales se développaient dans le Haut-Canada, il occupa une série de postes : représentant du canton de Raleigh au conseil du district de Western, de 1842 à 1848, préfet de canton, de 1846 à 1849, membre du conseil provisoire de Kent en 1848 et membre du conseil du comté de Kent, de 1849 à 1857. Une fois installé à Chatham, il y fut président du conseil municipal en 1853–1854 et en 1856–1857, et échevin en 1855.

Entre-temps, son goût pour la politique provinciale s’accentuait. En 1841, il travailla dur pour les tories de la région, avec lesquels il avait été lié, mais il finit par acquérir la conviction que les réformistes avaient raison de viser un gouvernement plus démocratique. Parce qu’il partageait leur opinion antiesclavagiste, il rencontra Peter* et George* Brown du Globe, journal réformiste de Toronto. En 1849, il participa à la fondation de l’Elgin Association, qui allait promouvoir l’établissement d’une communauté noire dans le canton de Raleigh [V. William King]. En 1851, il présida l’assemblée au cours de laquelle on désigna George Brown pour être candidat réformiste de la circonscription de Kent et il organisa, avec Alexander Mackenzie, de Port Sarnia (Sarnia), la campagne qui devait mener Brown à la victoire. Ainsi naquit une chaleureuse amitié personnelle et politique entre ces trois hommes que l’on appelait quelquefois le « triumvirat réformiste ».

McKellar connut la défaite dans la circonscription de Kent aux élections générales de 1854, mais trois ans plus tard il battit le député sortant, Edwin Larwill, principal adversaire de l’Elgin Association. « Le suffrage nègre, déclara le Planet de Chatham, avait eu sa revanche. » Par ailleurs, et cela avait peu à voir avec sa sympathie pour les esclaves fugitifs, McKellar était bien connu dans les cercles commerciaux et municipaux du comté. Ses talents politiques étaient remarquables : orateur vivant et plein de ressources, doué à la fois de bon sens, de vigueur et d’humour, il parlait parfois le gaélique pour courtiser les électeurs des Highlands. On le réélut en 1861 et 1863.

Tout au long de cette phase assez instable de l’histoire politique de la province unie où George Brown tenta d’édifier un parti grit-réformiste pour contrer les conservateurs de John Alexander Macdonald, McKellar demeura l’un des éléments « sûrs ». Au caucus, à l’Assemblée législative et aux congrès du parti, il soutenait Brown sur les grandes causes réformistes : représentation basée sur la population, enseignement non confessionnel et expansion du Nord-Ouest. Sur les tribunes, où il apparaissait souvent aux côtés de Mackenzie, il était l’un des lieutenants les plus déterminés de Brown. Aussi strict que Mackenzie dans ses habitudes (aucun ne fumait ni ne buvait d’alcool), il était sympathique et enjoué, tandis que Mackenzie était plutôt sévère ; les deux hommes se complétaient donc bien. James Young*, rédacteur en chef du Dumfries Reformer, de Galt (Cambridge), dirait plus tard qu’ils étaient les « orateurs politiques les mieux informés, les plus accomplis et les plus populaires » de l’époque. Ils gagnèrent beaucoup d’électeurs, notamment aux dépens du maître général des Postes, Michael Hamilton Foley*, dans la circonscription de Waterloo North en 1864, et ils établirent dans le sud-ouest agricole de la province une solide base réformiste qui persista jusqu’au début du xxe siècle.

En 1864, McKellar fit partie du comité constitutionnel qui recommanda l’union fédérale comme solution à l’impasse politique dans laquelle se trouvait la province. En 1865, au cours des débats de l’Assemblée législative sur les propositions de fédération issues de la conférence de Québec, il n’intervint que pour se déclarer « tout à fait d’accord » et dire qu’il « [s]’opposerai[t] à tout amendement ». Aux premières élections de la chambre des Communes, en 1867, il connut la défaite dans la circonscription de Kent, où les électeurs catholiques, de toute évidence, n’avaient pas oublié ses prises de position contre leurs écoles. Cependant, il fut élu député à l’Assemblée législative de l’Ontario en 1867, 1871 et 1875, les deux premières fois dans la circonscription de Bothwell, qui comprenait des parties des comtés de Kent et de Lambton, et la troisième fois dans celle de Kent East.

Les Pères de la Confédération avaient cru que les gouvernements provinciaux ne seraient pas axés sur des partis et, de fait, l’Ontario fut d’abord gouverné par une coalition que dirigeait John Sandfield Macdonald*. McKellar joua un rôle important à l’Assemblée. Il avait accepté la Grande Coalition de 1864 parce que la situation était critique, mais il demeurait fondamentalement un homme de parti, opposé par principe aux coalitions. Sous son leadership, une opposition libérale émergea peu à peu : le plus chevronné des réformistes, il assurait la transition avec l’époque de Brown et avait encore de l’influence dans les circonscriptions du Sud-Ouest. Cependant, il reconnaissait la supériorité du jeune avocat torontois Edward Blake* et approuva que le parti en fasse son chef officiel en 1870.

Blake devint premier ministre l’année suivante, et McKellar fut assermenté à titre de commissaire de l’Agriculture et des Travaux publics le 20 décembre. Il conserva ces portefeuilles sous Oliver Mowat*, qui succéda à Blake en 1872. Au remaniement de son cabinet, le 4 avril 1874, Mowat confia à McKellar à la fois les fonctions de secrétaire de la province et de commissaire à l’Agriculture et aux Arts. Ses principales réalisations ministérielles reflétaient ses antécédents. Il aida les compagnies ferroviaires Canada Southern et Erie and Huron à obtenir des chartes et des primes, ce qui améliora le transport dans les comtés situés en bordure du lac Érié. Il parraina des lois qui finançaient l’assèchement de zones marécageuses à des fins agricoles. Il fit faire des études sur le terrain que le gouvernement provincial de Macdonald avait acquis en 1871 à Mimico (Toronto) pour y établir une école d’agriculture. Comme cet emplacement ne fut pas jugé convenable, il fit adopter à l’Assemblée, en 1873, une mesure qui autorisait l’achat d’une propriété de F. W. Stone, une ferme de 550 acres près de Guelph. C’est là que s’installa l’Ontario School of Agriculture and Experimental Farm, qui ouvrit ses portes le 1er mai 1874 [V. William Johnston*].

À cette époque, l’opposition provinciale avait commencé à diriger ses attaques contre McKellar. En 1873, elle lui reprocha d’abuser de son influence pour nuire à Abram William Lauder*, conservateur élu au dernier scrutin. Elle l’accusa en 1874 de favoritisme dans l’octroi des contrats de travaux publics à des amis, de mauvaise gestion de l’école d’agriculture et de visites clandestines à l’intendante de cet établissement (Mary Catherine Powell, devenue sa femme) quand il s’y rendait à titre officiel. Peu après, les comités bipartites de la chambre formés pour examiner ces accusations ne trouvèrent presque rien à retenir contre lui. Cependant, sa carrière politique fut interrompue. Mackenzie, alors premier ministre, conclut qu’il ne pourrait pas occuper le poste de lieutenant-gouverneur en 1875. Mowat profita de l’occasion pour le nommer shérif du comté de Wentworth.

McKellar quitta ses fonctions provinciales le 23 juillet 1875 et assuma celle de shérif le 1er août. Devenu résidant de Hamilton, il ne tarda pas à participer à la vie communautaire, à titre de membre de la congrégation presbytérienne MacNab Street et de la St Andrew’s Society, de président de la Gaelic Society et d’administrateur de la Wentworth Historical Society. Il céda à son penchant pour les réformes en tentant, jusqu’à la fin de sa vie, d’améliorer la rémunération et les privilèges des shérifs de l’Ontario, qui touchaient traditionnellement des honoraires pour signifier des ordonnances et exercer d’autres fonctions reliées à la procédure des tribunaux locaux. Il écrivit des lettres aux journaux et des opuscules. Il pressa l’Assemblée législative de l’Ontario d’adopter un projet de loi (qu’il avait lui-même rédigé) qui rendrait illégale la délivrance de certains documents juridiques sans le sceau d’un shérif. En 1880, ses interventions soulevèrent le mécontentement de certains avocats de la province, qui voyaient là une menace pour leur profession. Les efforts de McKellar n’aboutirent pas. Il lui fut d’ailleurs pénible de constater que le gouvernement Mowat finit même par renforcer la position des avocats qui jouaient le rôle d’huissiers, ce qui réduisait le revenu des shérifs.

Archibald McKellar mourut en 1894 après une brève maladie. Même si, selon le Hamilton Herald, il s’était passionné « pour la politique comme un écolier pour les romans d’aventures », il n’avait été ni un grand parlementaire, ni un artisan de la constitution, ni un chef puissant comme Brown. Néanmoins, il fut un lieutenant de parti éprouvé, un orateur populaire et un organisateur efficace qui, à une époque de constants réalignements politiques et où il était courant de ne pas avoir d’allégeance particulière, se démarquait par ses fermes convictions réformistes. Il contribua à la fois à la montée du parti libéral et à l’établissement permanent d’un gouvernement de parti en Ontario.

A. Margaret Evans

Le projet de loi soumis par Archibald McKellar en vue d’augmenter la rémunération et les privilèges des shériffs de l’Ontario a été publié sous le titre de The sheriffs petition, with statements of grievances and proofs ; also, draft of an act, to redress these grievances, and to provide for the execution of all papers in legal proceedings as cheaply as possible ([Hamilton, Ontario, 1879]) ; une autre édition parut à Toronto en 1880. Des exemplaires de ses nombreuses autres brochures sur le sujet sont éparpillés dans plusieurs bibliothèques et dépôts d’archives ; on en trouve une recension dans Canadiana, 1867–1900, nos 23012–23018, 30207. Un certain nombre de travaux additionnels, tous publiés à Hamilton, sont conservés dans la Pamphlet Coll. aux AO : Reasons why all papers issued out of the Superior, Surrogate and County courts [...] should be made by the sheriff or by his officers ([1885]) ; To the members of the government and legislature of Ontario [...] the good and valid reasons [...] all papers issued out of the Superior, Surrogate and County courts [...] should be served by the sheriff [...] ([1885]) ; Letter to the members of the government and legislature of the province of Ontario ; on process serving ([1886]) ; Letter to the electors of Ontario, on the subject of sheriffs’ fees ([1890]) ; et Letter to the members of the Ontario Legislature and the public, on the subject of sheriffs fees ([1892]). Une collection de lettres de McKellar au Toronto Daily Mail, 1889–1891, et une pétition présentée au gouvernement en 1893 se trouvent dans la Misc. coll. aux AO, MU 2121, 1889, n° 5, et MU 2122, 1893, n° 1, respectivement.

McKellar est aussi l’auteur de : Emigration to the province of Ontario, Canada ([Toronto, 1872]), une publication officielle du département du commissaire de l’Agriculture et des Travaux publics ; et de quelques souvenirs familiaux préparés en mai 1886 et publiés après sa mort sous le titre de « The old « Bragh », or hand mill », [David Boyle, édit.], OH, 3 (1901) : 170–179.

Ontario, Legislative Library (Toronto), Newspaper Hansard, 1867–1874 (1re session) (mfm aux AO).— QUA, 2112, Alexander Mackenzie à George Brown, 13 mai 1875.— Canada, prov. du, Parl., Débats parl. sur la Confédération.— Ontario, Inspector of Legal Offices, Report on a certain pamphlet of Sheriff McKellar, of Hamilton, on the subject of sheriffs’ fees ([Toronto, 1890]) ; Legislative Assembly, Select committee to which was referred certain charges preferred by the Honourable Archibald McKellar, M.P.P., against John Charles Rykert, esq., M.P.P., Report ([Toronto, 1875]).— Globe, 13 sept. 1849, 4 oct. 1851, 21 mai 1864, 4 mars 1868, 12–13 févr. 1894.— Planet (Chatham, Ontario), 31 déc. 1857, 11 janv. 1858, 27 nov. 1891.— Spectator (Hamilton), 1er, 10 nov. 1880.— Times (Hamilton), 12 févr., 2 mars 1894.— Canadian biog. dict.— CPC, 1875.— Cyclopœdia of Canadian biog. (Rose et Charlesworth), 1.— Illustrated historical atlas of the counties of Essex and Kent (Toronto, 1880 ; réimpr., 1973).— Legislators and legislatures of Ont. (Forman), 1 : xxix-xxx, 154, 167, 173 ; 2 : 4, 20, 34.— Charles Clarke, Sixty years in Upper Canada, with autobiographical recollections (Toronto, 1908).— A. M. Evans, « Oliver Mowat and Ontario, 1872–1896 : a study in political success » (thèse de ph.d., 2 vol., Univ. of Toronto, 1967).— Victor Lauriston, Romantic Kent ; more than three centuries of history, 1626–1952 (Chatham, 1952).— A. L. Murray, « Canada and the Anglo-American anti-slavery movement : a study in international philanthropy » (thèse de ph.d., Univ. of Pa., Philadelphie, 1960).— James Young, Public men and public life in Canada [...] (Toronto, 1902 ; réimpr. en 2 vol., 1912) (comprend un portrait, page 205).

Bibliographie générale

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A. Margaret Evans, « McKELLAR, ARCHIBALD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/mckellar_archibald_12F.html.

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Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/mckellar_archibald_12F.html
Auteur de l'article:    A. Margaret Evans
Titre de l'article:    McKELLAR, ARCHIBALD
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
Année de la révision:    1990
Date de consultation:    19 mars 2024