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Titre original :  Charles_Levesque.jpg

Provenance : Lien

LÉVESQUE, CHARLES-FRANÇOIS, avocat, patriote et poète, né le 19 octobre 1817 à Montréal, fils de Marc-Antoine-Louis Lévesque, protonotaire, et de Charlotte-Mélanie Panet ; décédé le 3 novembre 1859 à Sainte-Mélanie, Bas-Canada.

Petit-fils du juge Pierre-Louis Panet*, Charles-François Lévesque appartenait à une famille bourgeoise de Montréal. En 1825, son père est frappé de paralysie et son médecin lui recommande un séjour à la campagne. La famille Lévesque s’installe alors à Berthier-en-Haut (Berthierville). L’année suivante, le jeune Charles-François entre au petit séminaire de Montréal où il fait ses études classiques qu’il termine en 1834. Cette année-là, il commence son stage de clerc sous la direction de Samuel Wentworth Monk et de Robert Lester Morrogh, avocats en vue de Montréal, mais doit cependant interrompre ses études à cause de la rébellion.

En 1837, bouillant libéral, Lévesque adhère à la philosophie nationaliste et prend même position publiquement en faveur des patriotes. Croyant sa sécurité menacée, il juge à propos de s’exiler temporairement aux États-Unis. L’année suivante, son frère Guillaume Lévesque, de deux ans son cadet, prend une part active au second soulèvement. Arrêté, celui-ci est condamné à mort. Heureusement, grâce à l’intervention de ses amis loyalistes, dont Philippe Panet, il est gracié, mais doit tout de même s’exiler en France.

La situation étant revenue à la normale, Charles-François Lévesque rentre au Bas-Canada en 1839. Il poursuit alors ses études de droit et est admis au barreau le 9 janvier 1840. Cette année-là, il décide de quitter Montréal pour aller s’établir à Berthier-en-Haut où il ouvre un cabinet d’avocat. Le 14 juin 1843, il y épouse Mary Jessy Morrison, jeune fille originaire de l’Ouest américain. Il partage dès lors sa vie entre sa femme qu’il adore et sa profession. Mais, onze mois après son mariage, son épouse meurt en donnant naissance à une fille, Marie-Jessie-Béatrice. Il est fortement ébranlé par cette perte. En un instant tout son univers s’écroule. Traumatisé, il subit un dérangement nerveux, voisin de la folie. Il se retire par la suite chez sa mère à Sainte-Mélanie.

Au cours de la dernière partie de sa vie, Lévesque, atteint de neurasthénie, se consacre entièrement à sa mère, à sa fille, ainsi qu’à la poésie qui devient pour lui un refuge indispensable. De 1845 jusqu’à l’année de sa mort, il fera paraître une cinquantaine de poèmes dans divers journaux et revues, dont la Revue canadienne, l’Aurore des Canadas, le Canadien, le Moniteur canadien, la Minerve, de Montréal, et l’Écho des campagnes, de Berthier-en-Haut.

La poésie de Lévesque est profondément influencée par son état d’âme. Souffrant lui-même du « mal romantique », il saura mieux que la majorité de ses contemporains transposer ce sentiment dans ses vers. Il s’attache surtout à décrire les malheurs et les travers de la société, la mort, mais aussi, sous l’influence de ses maîtres, Lamartine, Robert Burns, Longfellow, il chante de façon intimiste l’amour pur, la tendresse, la femme dans ce qu’elle a de plus sensible, les joies et les tristesses de la vie et sa foi. Ses expériences de jeunesse et son humanisme romantique le conduisent aussi dans le sillon de la poésie patriotique, où il chante la gloire et la grandeur des patriotes de 1837–1838.

Sur le plan formel, Lévesque doit être considéré comme un innovateur et un initiateur. D’abord, selon la manière de La Mennais, il introduit dans la littérature canadienne-française le poème en verset biblique. Puis, à l’instar de Gérard de Nerval, il cisèle de très jolis poèmes de forme libre où il fait fréquemment alterner l’alexandrin et l’hexamètre, ses vers favoris, substituant parfois l’octosyllabe à l’hexamètre.

Mais au delà de toutes ses préoccupations, Lévesque restait hanté par le douloureux souvenir de la perte de sa femme. Décidé d’en finir avec la vie, il prétexte, le 3 novembre 1859, se rendre à la chasse dans une forêt avoisinante. Il met alors fin à ses jours en se tirant une balle de fusil dans la tête. Le jury chargé d’enquêter sur les circonstances de sa disparition prononce toutefois un verdict de mort accidentelle.

Héritier de la tradition préromantique, représentée au Bas-Canada par le poète et historien François-Xavier Garneau*, Charles-François Lévesque réussit à faire bifurquer la thématique et la forme poétique vers le romantisme. Il innova en rajeunissant les formes trop souvent sclérosées qui emprisonnaient la strophe, utilisant notamment le modèle du verset biblique. À l’instar de ses contemporains, Joseph Lenoir*, dit Rolland, et Octave Crémazie*, il avait préparé la voie à la riche période du romantisme grandiloquent canadien-français des années 1860.

Guy Champagne

ANQ-M, CE1-51, 20 oct. 1817 ; CE5-1, 14 juin 1843, 17 mai 1844 ; CE5-8, 8 nov. 1859.— Le Canadien, 14 nov. 1859.— Mélanges religieux, 30 sept. 1851.— La Minerve, 10 nov. 1859.— Le Pays, 11 janv. 1856.— F.-J. Audet, « Commissions d’avocats de la province de Québec, 1765 à 1849 », BRH, 39 (1933) : 589.— DOLQ, 1 : XXXIII–XXXVII, 591–593.— Fauteux, Patriotes, 301–302.— J.-J. Lefebvre, « Brevets de cléricature des avocats de Montréal au deuxième quart du xixe siècle », la Rev. du Barreau, 14 (1954) : 312.— Michel Boucher, « les Œuvres de Charles Lévesque, écrivain oublié du dix-neuvième siècle (1817–1859) » (thèse de m.a., univ. Laval, 1972), iv-viii.— Jeanne d’Arc Lortie, la Poésie nationaliste au Canada français (1606–1867) (Québec, 1975), 291–302.— Maurault, le Collège de Montréal (Dansereau ; 1967).— Le Répertoire national (Huston ; 1893), 4.— P.-G. Roy, la Famille Panet (Lévis, Québec, 1906).— « Les Disparus », BRH, 32 (1926) : 173.— Marthe Faribault-Beauregard, « l’Honorable François Lévesque, son neveu Pierre Guérout, et leurs descendants », SGCF Mémoires, 8 (1957) : 24–25.— J.-J. Lefebvre, « François Levêque (1732–1787), membre des Conseils législatif et exécutif », BRH, 59 (1953) : 145.— Jeanne d’Arc Lortie, « les Origines de la poésie au Canada français », Arch. des lettres canadiennes (Montréal), 4 (1969) : 34, 47–48.

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Guy Champagne, « LÉVESQUE, CHARLES-FRANÇOIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/levesque_charles_francois_8F.html.

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Auteur de l'article:    Guy Champagne
Titre de l'article:    LÉVESQUE, CHARLES-FRANÇOIS
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
Année de la révision:    1985
Date de consultation:    19 mars 2024