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Titre original :  Quebec art & Louis Quevillon | The Happy Wanderer

Provenance : Lien

QUÉVILLON, LOUIS (connu parfois sous les noms de Couvillon et de Cuvillon, mais il signait toujours Louis Quévillon), menuisier, sculpteur et entrepreneur, né le 14 octobre 1749 à Saint-Vincent-de-Paul (Laval, Québec), quatrième des huit enfants de Jean-Baptiste Quévillon et de Marie-Anne Cadieux ; décédé célibataire le 9 mars 1823 à Saint-Vincent-de-Paul.

Le père de Louis Quévillon, habitant et capitaine de milice de Saint-Vincent-de-Paul, mourut le 10 décembre 1754. Marie-Anne Cadieux se remaria le 24 mai 1756 avec François Chabot, habitant du même endroit. Par son contrat de mariage, elle obligea son second mari à s’occuper des enfants issus de sa première union. Louis avait alors six ans. Il dut apprendre à lire et à écrire dès son jeune âge, et fit certainement l’apprentissage de la menuiserie au cours des années 1760 à 1770 avec un maître menuisier. Il suivait ainsi les traces de son frère aîné, Jean-Baptiste, lui-même maître menuisier.

Quévillon commença sa carrière en tant que menuisier à Saint-Vincent-de-Paul au début des années 1770. Vers 1787, il résidait à Saint-Eustache puis, en 1790, il était de retour à Saint-Vincent-de-Paul. Six ans plus tard, il habitait Belœil mais, par la suite, il se fixa définitivement dans son village natal. On connaît très peu son activité avant 1790. Il couvrit des toits en bardeaux, fit des châssis de fenêtres, des portes et des commodes. Selon un journal de l’époque, il fut un autodidacte en sculpture qui profita du mécénat de quelques curés.

Au début des années 1790, Quévillon commença à travailler à la décoration d’églises aux environs de Saint-Vincent-de-Paul, à Sault-au-Récollet (Montréal-Nord) et à Rivière-des-Prairies (Montréal). Entre 1792 au 1800, il fut actif sur la rive sud du Saint-Laurent, à Belœil, à Saint-Ours, à Saint-Marc, à Saint-Mathias et à Varennes. Il sculpta des tabernacles, des tombeaux d’autels, des chaires et des chandeliers. À Varennes, il entreprit la sculpture d’un retable, son premier ouvrage de grande envergure. En 1798 au 1799, il exécuta divers petits travaux pour les paroisses du nord de l’île de Montréal, à Saint-Laurent, à Rivière-des-Prairies et à Sault-au-Récollet.

Quévillon s’engagea, entre 1800 au 1805, à réaliser d’importants travaux de décoration dans les paroisses de Nicolet, de Verchères, de Boucherville, de Lanoraie, de Vaudreuil et de Saint-Denis, sur le Richelieu. À cette époque, il tenta aussi de percer le marché de la région de Québec en travaillant à Saint-Henri-de-Lauzon (Saint-Henri), à Saint-Michel, à Rivière-Ouelle et à Sainte-Anne-de-la-Pocatière (La Pocatière). L’ampleur de sa production laisse supposer qu’il collabora avec un autre sculpteur. De plus, il est probable que Joseph Pépin* ait été son apprenti. Les deux hommes se connaissaient au moins depuis 1791, année où ils résidaient à Saint-Vincent-de-Paul, et, en 1803, Pépin sculptait avec Quévillon à Boucherville. On n’a pas réussi cependant à retrouver de contrat d’association liant les deux sculpteurs à cette époque.

De 1805 à 1810, Quévillon entreprit des travaux de sculpture, de dorure, d’argenture et de peinture, dans les églises de Sainte-Thérèse-de-Blainville (Sainte-Thérèse), de Rigaud, de Lachenaie, de Saint-Hyacinthe, de Belœil, de Saint-Eustache, de Sainte-Anne-des-Plaines, de Saint-Laurent, à l’île d’Orléans, de L’Assomption, de Cap-Santé, de Saint-Jean-Baptiste-de-Rouville, de Soulanges (Les Cèdres) ainsi que dans la paroisse Notre-Dame de Montréal. Par la suite, la collaboration de Quévillon avec Pépin devint plus évidente, car ils travaillèrent ensemble à Belœil et à Soulanges. Par ailleurs, Amable Charron* travailla avec Quévillon entre 1808 au 1812, et Urbain Desrochers* fit de même à Saint-Michel en 1809.

Quévillon entreprit, entre 1810 au 1815, des ouvrages de sculpture en vue de décorer les églises paroissiales de Sainte-Rose (Laval), de Longueuil, de Saint-Cuthbert et de Terrebonne. Il semble que René Beauvais*, dit Saint-James, ait commencé à cette époque à collaborer avec lui. De même, Charron s’associa avec ce dernier pour réaliser, entre autres, les sculptures des églises de Saint-Michel et de Saint-Martin (Laval). En 1812, Paul Rollin* et Quévillon travaillaient en société.

Le 3 février 1815, Quévillon s’associa avec Pépin, Beauvais, dit Saint-James, et Rollin. Tous les quatre entreprirent les ouvrages de sculpture à Pointe-Claire, lesquels furent pris en main par André Achim après la dissolution de la société. Quant aux travaux commencés avant l’association des quatre sculpteurs, ils furent poursuivis indépendamment. Quévillon sculpta donc dans les paroisses où il avait préalablement conclu un marché et fit notamment le relief du calvaire de la mission de Lac-Des-Deux-Montagnes (Oka). Les quatre sculpteurs travaillèrent ensemble à la sculpture de l’église de Varennes. L’association fut dissoute en janvier 1817 et Quévillon s’associa alors avec Beauvais, dit Saint-James. Il travailla par la suite dans les églises de Repentigny, de Chambly, de Verchères, de Saint-Martin et de l’île Dupas. Avec Beauvais, dit Saint-James, il prit part aux ouvrages de sculpture, de dorure et de peinture des églises de Saint-Eustache et de Sainte-Geneviève.

Tout au long de sa carrière, Quévillon prit de nombreux apprentis envers qui il s’engagea à leur apprendre le métier de menuisier et de sculpteur, à les nourrir et à les loger. Ainsi, vers 1815, son atelier regroupait une quinzaine de personnes aux tâches certainement bien définies. Le nombre de paroisses où Quévillon réalisa des travaux de sculpture est impressionnant ; on en compte une quarantaine. Ses œuvres et celles de son atelier furent nombreuses, mais plusieurs disparurent dans des incendies. On peut encore voir cependant, dans l’église de Verchères, le retable qu’il y exécuta et admirer quelques pièces de mobilier d’église au Musée du Québec, au musée du collège Saint-Laurent, au Musée des beaux-arts de Montréal et au Musée des beaux-arts du Canada à Ottawa.

Louis Quévillon standardisa les différentes composantes de ses sculptures et créa une production en série. Son génie consista à utiliser au maximum le système de l’apprentissage et du compagnonnage dans son atelier. Il arriva ainsi à faire travailler une main-d’œuvre peu coûteuse, spécialisée dans le domaine de la sculpture. Quévillon ne fit pas preuve d’une grande originalité dans ses œuvres. Il réutilisa des motifs et des formes créés par Philippe Liébert*. Mais contrairement à ce dernier, il mit l’accent sur la production de masse, et en 20 ans, il inonda le marché de la région de Montréal. Quévillon établit dans son atelier les standards de la sculpture religieuse du xixe siècle.

Nicole Cloutier

ANQ-M, CE1-4, 14 oct. 1749 ; CE1-22, 14 févr. 1803 ; CE1-59, 10 déc. 1754, 24 mai 1756, 15 juill. 1791, 30 oct. 1808, 11 mars 1823 ; CN1-16, 19 sept. 1812 ; CN1-47, 4 mars 1790 ; CN1-68, 12 févr. 1817 ; CN1-96, 19 juin 1808, 19 févr., 13 juill. 1812, 2 sept. 1816, 25 janv., 17 avril, 10 oct. 1817, 15 févr. 1820, 14 oct. 1822 ; CN1-98, 25 juill. 1744, 19 mai, 10 juin 1756 ; CN1-108, 17 mars 1745 ; CN1-121, 14 mai 1810 ; CN1-136, 30 avril 1809 ; CN1-158, 28 juin 1774 ; CN1-167, 25 mai 1801 ; CN1-273, 5 mai 1810, 1er févr. 1811 ; CN1-295, 14 juill. 1796 ; CN1-317, 5 mars 1820 ; CN1-334, 3 févr. 1815 ; CN1-383, 14 juill. 1816 ; CN1-391, 6 sept. 1819, 11 oct. 1820 ; CN3-2, 11 juill. 1818, 12 févr. 1820 ; CN3-7, 29 déc. 1770 ; CN3-11, 16 févr. 1787, 28 déc. 1806.— ANQ-MBF, CN1-6, 12 oct. 1800 ; CN1-31, 9 févr. 1803 ; CN1-79, 26 avril 1816.— ANQ-Q, CN3-17, 4 août 1805, 4 août 1806.— MAC-CD, Fonds Morisset, 2, dossier Louis Quévillon.— F.-M. Bibaud, le Panthéon canadien (A. et V. Bibaud ; 1891).— [L.-A. Huguet-Latour], Annuaire de Ville-Marie, origine, utilité et progrès des institutions catholiques de Montréal [...] (2 vol., Montréal, 1863–1882).— Émile Vaillancourt, Une maîtrise d’art en Canada (1800–1823) (Montréal, 1920).— Gérard Morisset, « Louis Quévillon, fondateur de l’école des Ecorres, 1749–1823 », la Patrie (Montréal), 2 oct. 1949 : 112.— Émile Vaillancourt, « la Maîtrise des Ecorres : l’œuvre de Louis Quévillon », la Presse, 24 déc. 1926 : 19.

Bibliographie générale

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Nicole Cloutier, « QUÉVILLON, LOUIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/quevillon_louis_6F.html.

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Auteur de l'article:    Nicole Cloutier
Titre de l'article:    QUÉVILLON, LOUIS
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1987
Année de la révision:    1987
Date de consultation:    18 mars 2024