ROSS, GEORGE McLEOD, ministre de l’Église d’Angleterre, né en 1804 ; le 2 mars 1829, il épousa à Montréal Edith Hallowell, et ils eurent trois enfants ; décédé le 9 août 1855 à Drummondville, Bas-Canada.
George McLeod Ross semble avoir immigré au Canada à l’âge adulte. Il s’établit à Montréal comme précepteur et, en 1824, les ministres de l’Église d’Angleterre de cette ville le recommandèrent comme candidat aux ordres. Ross reçut le diaconat le 10 mars 1827, puis la prêtrise le 31 mai 1828 de l’évêque de Québec, Charles James Stewart*. On croit qu’il avait étudié la théologie avec John Bethune*, rector de la Christ Church à Montréal, dont il deviendra le beau-frère par son mariage avec Edith Hallowell, sœur d’Elizabeth, la femme de Bethune. Deux jours après son accession au diaconat, Ross avait été nommé à la paroisse St George, à Drummondville, laissée sans ministre par le départ du révérend Samuel Simpson Wood*. Le 29 janvier 1829, on lui octroya le titre de rector, qu’il conservera jusqu’à sa mort. La cure de Drummondville était, avec celles de Québec et de Hatley, un des trois postes inamovibles du diocèse. Même si les lettres patentes déclaraient que Ross serait reconnu de la même manière que tout rector d’une paroisse d’Angleterre, le jeune ministre faisait face à une situation bien peu reluisante : un incendie avait presque entièrement détruit le village en 1826, à peine dix ans après sa fondation, et la population très pauvre et hétérogène ne pouvait subvenir qu’à ses propres besoins. Mal logé, loin de son église inachevée, Ross devait parcourir les méchants chemins des cantons de Grantham et de Wickham, constituant le territoire de sa paroisse, mais aussi ceux de Durham, de Melbourne, de Shipton, de Kingsey, de Wendover et de Simpson, et même les seigneuries limitrophes de Courval, de Rivière-David et de Baie-du-Febvre. La vie de missionnaire était rude, mais la puissante Society for the Propagation of the Gospel in Foreign Parts avait agrégé Ross en payant la plus grande partie de son salaire, qui sera complété plus tard par quelques revenus provenant du fonds des réserves du clergé.
Malgré ces conditions pénibles, Ross se dévoua entièrement à ses charges pastorales, se rendant auprès de ses fidèles deux fois l’an et célébrant les offices religieux à plus d’un endroit les dimanches et fêtes. L’évêque George Jehoshaphat Mountain*, à qui il soumettait des rapports détaillés de son ministère, nota son adhésion stricte aux formes liturgiques. Ross veilla constamment à l’éducation de ses paroissiens. Visiteur attitré des écoles de l’Institution royale pour l’avancement des sciences, il entretint une correspondance suivie avec les autorités, décrivant surtout des échecs. Il redoutait particulièrement l’influence des catholiques et déplorait l’apathie qui avait mené à l’abandon de l’école du dimanche, qui augurait si bien à ses débuts en 1830. Ses efforts pour instruire les gens de la région devaient conduire Arthur William Buller*, chargé par lord Durham [Lambton*] d’enquêter sur l’éducation au Bas-Canada, à le consulter en 1838. En 1845, Ross permit que son presbytère serve d’école, puisque celle du village tombait en ruine. Il encouragea également la diffusion de livres, surtout la bible et le catéchisme, au point de s’endetter, et, en 1851, il organisa une bibliothèque pour ses ouailles, leur offrant une centaine de volumes « bien choisis » en plus des siens.
Ross sut obtenir la collaboration des notables du village et des environs pour consolider et améliorer le domaine paroissial. À plusieurs reprises, Frederick George Heriot*, Robert Nugent Watts et William Sheppard* donnèrent argent, terrains et matériaux pour des constructions et le cimetière. En avril 1839, après s’être procuré £230 grâce à une campagne de souscription en Angleterre et avoir reçu des dons de terrains des agriculteurs de la région, il entreprit la construction d’une église à Kingsey. En 1842, il écrivit à son évêque qu’en dépit de plusieurs difficultés, il avait réussi à ramasser des fonds pour en bâtir une autre à Lower Durham (L’Avenir). Conscient des fluctuations dans l’économie de la région et sensible aux problèmes financiers de ses paroissiens, il acceptait que ceux-ci contribuent selon leurs moyens, souvent par des travaux manuels. Peu avant sa mort, on avait commencé à construire à Drummondville la belle église de pierre, St George, qui subsiste encore.
Pendant les 28 ans de son ministère à Drummondville, George McLeod Ross a su éviter les controverses religieuses qui auraient pu s’élever dans ce milieu pluraliste. Il s’estimait satisfait de ce que les catholiques respectent les protestants même « s’ils ne [les] aimaient pas précisément ». Il semble, en outre, avoir entretenu des relations amicales avec l’abbé François-Onésime Belcourt, de Drummondville, qui le visita pendant sa dernière maladie. Sans éclat, il a vécu la période héroïque des pionniers et a laissé une œuvre durable. Son fils William Moray Ross lui succéda pendant quelques années.
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Marie-Paule Labrèque, « ROSS, GEORGE McLEOD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 13 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/ross_george_mcleod_8F.html.
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Auteur de l'article: | Marie-Paule Labrèque |
Titre de l'article: | ROSS, GEORGE McLEOD |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1985 |
Année de la révision: | 1985 |
Date de consultation: | 13 nov. 2024 |