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SCADDING, HENRY, enseignant, ministre de l’Église d’Angleterre et historien, né le 29 juillet 1813 dans la paroisse de Dunkeswell, Angleterre, fils cadet de John Scadding et de Melicent (Melly) Triggs ; le 14 août 1841, il épousa à Toronto Harriet Eugenia Baldwin (décédée en 1843), et ils eurent une fille ; décédé le 6 mai 1901 à Toronto.

Henry Scadding était le fils d’un fermier, John Scadding, qui habitait près de la résidence de John Graves Simcoe* dans le Devon, et qui était venu dans le Haut-Canada avec ce dernier en 1792, avait travaillé à titre de commis dans la fonction publique et s’était vu concéder une terre. En 1796, John Scadding était retourné dans le Devon avec Simcoe, dont il avait par la suite administré le domaine. Il était toutefois revenu dans le Haut-Canada en 1818 et sa famille l’avait rejoint près de York (Toronto) en 1821. L’année suivante, à l’âge de huit ans, Henry Scadding entra à la Home District School. Après la mort de son père en 1824, John Strachan*, qui dirigeait cette école, le prit sous sa protection. En 1830, Henry fut le premier élève à s’inscrire à l’Upper Canada College de York et, en 1833, grâce à la générosité de Mme Simcoe [Gwillim*], il partit étudier au St John’s College de Cambridge, qui lui décerna son diplôme en 1837. Il obtiendrait plus tard une maîtrise (1840) et un doctorat en théologie (1852) de Cambridge ainsi qu’un doctorat en théologie (1867) d’Oxford.

Scadding revint au Canada le 28 mai 1837 et fut ordonné diacre à Québec le 4 juin. Strachan espérait qu’il devienne missionnaire itinérant, mais une « blessure » dont il souffrait depuis son séjour en Angleterre rendait ce genre de travail impossible. Scadding passa donc presque un an dans le Bas-Canada comme précepteur des fils de sir John Colborne*, puis, le 5 septembre 1838, il fut nommé professeur d’humanités à l’Upper Canada College. Ordonné prêtre le 7 octobre, il exerça son ministère à l’église St James de Toronto. À compter de 1840, il fut l’aumônier personnel de Strachan et, en juin 1847, celui-ci le nomma titulaire de la nouvelle église Holy Trinity de Toronto. Scadding travaillait toujours à l’Upper Canada College et, comme il avait une « santé fragile », William Stewart Darling fut chargé, en 1853, de le seconder dans sa tâche à l’église et d’assumer « la majeure partie des fonctions paroissiales ». La santé de Scadding continua cependant à se détériorer ; après 1862, une « obstruction dans l’organe de la parole » l’empêcha la plupart du temps de prêcher ou d’officier. Scadding démissionna de l’Upper Canada College en 1862 et de l’église Holy Trinity en 1875, moment où il fut nommé chanoine à la cathédrale St James.

L’église Holy Trinity devait sa construction à une bienfaitrice anglaise qui avait posé comme condition que l’accès à ses bancs soit gratuit, ce qui la destinait à devenir l’église des pauvres de Toronto. Elle témoignait donc de la préoccupation des anglo-catholiques du xixe siècle à l’égard de la pastorale ouvrière en milieu urbain. Les innovations apportées aux services à l’église Holy Trinity, enfants de chœur en surplis, hymnes processionnelles, chant grégorien et chandeliers d’autel, par exemple, étaient probablement attribuables surtout à Darling, mais Scadding, dans ses sermons, se montrait tout à fait d’accord avec l’essentiel du message anglo-catholique. Toutefois, en partisan réservé et modéré de la Haute Église, il se tenait à l’écart des diverses batailles que celle-ci et la Basse Eglise se livraient. En 1879 par exemple, lors de l’élection du successeur d’Alexander Neil Béthune* comme évêque anglican de Toronto, il fut si dégoûté de l’intransigeance des parties en présence qu’il ne se soucia même pas de voter aux derniers tours de scrutin.

Pendant sa longue vie, Scadding publia de nombreux opuscules sur des sujets littéraires et archéologiques ainsi que sur des objets et événements du passé, mais sa passion fut toujours l’histoire de Toronto. Membre fondateur du Canadian Institute en 1849, il en occupa la présidence de 1870 à 1876 ; de 1869 environ à 1886, il fut rédacteur en chef du Canadian Journal, puis de ses Proceedings. Son monumental Toronto of old : collections and recollections illustrative of the early settlement and social life of the capital of Ontario parut d’abord dans le Canadian Journal d’avril 1869 à mai 1873, moment auquel le texte révisé se trouvait « sur le point » d’être publié sous forme de livre. Scadding consulta beaucoup de documents, mais son ouvrage est surtout basé sur ses souvenirs personnels, auxquels s’ajoutent ceux d’autres habitants de longue date ; les « séances » informelles qu’il organisa avec eux coïncidèrent d’ailleurs avec la fondation, en 1869, de ce qui deviendrait la York Pioneer and Historical Society, dont il serait président de 1880 à 1898.

En écrivant Toronto of old, Scadding souhaitait rappeler la mémoire des premiers habitants européens de la ville, particulièrement ceux qui s’étaient distingués par leur « haute moralité et [leur] grande utilité ». Il y parla presque exclusivement de membres de la classe dirigeante et des professions libérales, ainsi que de fonctionnaires et d’honorables commerçants. Soucieux de préserver « leurs faits et dires, leurs toilettes et leur allure », il mit l’accent sur leur apparence plutôt que sur leur biographie ou leur importance historique. Il évita la critique, probablement pour présenter ces pionniers sous leur jour le plus favorable, peut-être pour éviter la controverse, comme il l’avait fait tant à titre d’enseignant qu’en sa qualité de ministre. Scadding décrit les travers amusants, les bizarreries inoffensives, Jamais les scandales ou les méfaits. Dans le portrait qu’il brosse du Toronto des premières années, il n’existe ni misère, ni maladie, ni saleté, ni crime.

Malgré les défauts de son livre, Scadding ne s’emploie pas uniquement à embellir la réalité. Passant agréablement d’un sujet à l’autre, il présente une série de tableaux fort animés sur la vie dans le Toronto des débuts. On y trouve beaucoup d’à-côtés, de pédanterie et de vénération pour tout ce qui est britannique, mais Scadding a l’œil pour les détails et le sens de l’illustration. Beaucoup de ses tableaux sont vus à travers des yeux d’enfant, et nombre de passages descriptifs, comme celui de la vallée de la Don, sont presque lyriques.

Toronto of old présente des données factuelles qu’il faut utiliser avec prudence. Ayant accès à beaucoup plus de sources primaires que Henry Scadding n’en avait, les historiens d’aujourd’hui savent qu’il a eu parfois tort. Scadding n’a-t-il pas lui-même écrit q’il racontait « [l’univers] mouvant du folklore ? La valeur de son livre tient au talent avec lequel il ranime les parcelles du passé. On peut vagabonder dans les 600 pages au style un peu décousu de Toronto of old, mais ceux et celles qui s’intéressent à ce qu’était cette ville – ou l’Ontario – au début du xixe siècle l’ignorent... à leurs risques et périls !

Edith G. Firth et Curtis Fahey

La publication la plus importante de Henry Scadding est l’ouvrage intitulé Toronto of old [...] (Toronto, 1873) ; on a fait paraître au même endroit une réimpression de cet ouvrage en 1878. Une version abrégée intitulée Toronto of old, éditée par Frederick Henry Armstrong, a été publiée à Toronto en 1966 ; une deuxième édition a paru au même endroit en 1987.

Parmi les écrits de Scadding sur Toronto, on trouve aussi « Memoirs of the four décades of York, Upper Canada », dans Henry Scadding et John Charles Dent*, Toronto : past and present : historical and descriptive ; a memorial volume for the semi-centennial of 1884 (Toronto, 1884), 1–122, publié aussi en monographie (Toronto, 1884), dont on trouve un exemplaire à la MTRL ; il y aussi son introduction à l’ouvrage de G. M. Adam, Toronto old and new : a memorial volume [...] (Toronto, 1891 ; réimpr., 1972). Plus de 70 autres publications de Scadding sont conservées à la MTRL, où se trouvent aussi ses papiers, dont des journaux, des sermons, des carnets et de la correspondance. Une liste de ses publications figure dans le Répertoire de l’ICMH et dans Canadiana, 1867–1900.

Des extraits du journal de Scadding ont été publiés par Mme Robert Sullivan [Henriette Scadding], sa fille, sous le titre « Extracts from a diary of the Rev. Henry Scadding, 1837–8 » et « Further extracts from the Rev. Dr. Scadding’s diary, 1834–44 [...] », dans Women’s Canadian Hist. Soc. of Toronto, Trans., n° 6 (1906) : 3–32 et n° 10 (1910) : 7–34.

AN, MG 23, HI, 1.— AO, F 47 ; F 983, plus particulièrement 1839–1843, Strachan à Scadding, 3 mai 1841 ; 1854–1862, Strachan à W. S. Darling, 3 oct. 1862.— MTRL, Henry Scadding scrapbooks, vol. 1 ; [John Scadding], account-book ; John Strachan papers in the Henry Scadding coll.— Univ. of Toronto Arch., A74–0018.— York Pioneer and Hist. Soc. (Toronto), « Register of members [...] from the commencement of the society in 1869 », W. H. Doel, compil. (1886), 13, 518, 524.

A history of Upper Canada College, 1829–1892 [...], George Dickson et G. M. Adam, compil.(Toronto, 1893), particulièrement le chapitre rédigé par Scadding, « The college, its inception, and its first masters », 23–13.— Curtis Fahey, In His name : the Anglican experience in Upper Canada, 1791–1854 (Ottawa, 1991).— [E. P. Gwillim], Mme J. G. Simcoe, The diary of Mrs. John Graves Simcoe [...], J. R. Robertson, édit. (Toronto, 1911 ; réimpr., 1973 ; éd. rév., 1934) ; Mrs. Simcoe’s diary, M. [E.] Quayle Innis, édit. (Toronto et New York, 1965).— C. F. Headon, « The influence of the Oxford movement upon the Church of England in eastern and central Canada, 1840–1900 » (thèse de ph.d., McGill Univ., Montréal, 1974).— R. B. Howard, Upper Canada College, 1829–1979 : Colborne’s legacy (Toronto, 1979).— Desmond Neill, « Henry Scadding’s Toronto of old, 1873 and 1878 : a bibliographical note », SBC Cahiers, 17 (1978) : 74s.— T. A. Reed, « A history of the Church of the Holy Trinity, Toronto, 1847–1910 » (texte dactylographié, [Toronto, 1955] ; exemplaire à la MTRL) ; « The Scaddings, a pioneer family in York », OH, 36 (1944) : 6–20.— F. N. Walker, Sketches of old Toronto (Toronto, 1965).

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Edith G. Firth et Curtis Fahey, « SCADDING, HENRY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/scadding_henry_13F.html.

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Auteur de l'article:    Edith G. Firth et Curtis Fahey
Titre de l'article:    SCADDING, HENRY
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
Année de la révision:    1994
Date de consultation:    18 mars 2024