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MAITLAND, sir PEREGRINE, officier et administrateur colonial, né le 6 juillet 1777 à Longparish Hall, Hampshire, Angleterre, fils de Thomas Maitland et de Jane Mathew ; le 8 juin 1803, il épousa Louisa Crofton (décédée en 1805), et ils eurent un fils, Peregrine, puis le 9 octobre 1815 lady Sarah Lennox, fille de Charles Lennox*, 4e duc de Richmond et Lennox, et de ce mariage naquirent au moins sept enfants, dont un mourut en bas âge ; décédé le 30 mai 1854 à Londres.

À 15 ans, Peregrine Maitland entra dans l’armée britannique comme enseigne dans le 1er régiment des Foot Guards. Son ascension fut rapide, puisqu’il devint capitaine en 1794 et lieutenant-colonel en 1803. Pendant les guerres napoléoniennes, il servit en Espagne, en Flandre et en France avec son régiment. Promu major général en 1814, il fut fait compagnon de l’ordre du Bain le 4 juin 1815. Plus tard ce mois-là, il commanda la 1re brigade des Foot Guards à la bataille de Waterloo. On lui confia ensuite le commandement de la 2e brigade, qui faisait partie des troupes d’occupation envoyées à Paris après la défaite de Napoléon. S’étant signalé dans ce rôle, il fut créé chevalier commandeur de l’ordre du Bain le 22 juin.

Pendant son séjour à Paris, Maitland épousa lady Sarah Lennox, événement qui donna lieu à plus d’une légende ou romance. D’après une version rapportée par Henry Scadding* et David Breakenridge Read*, Maitland s’enfuit avec lady Sarah parce que le père de celle-ci avait rejeté sa demande en mariage. Le duc de Richmond, qui estimait que leur différence d’âge était trop grande (il avait 38 ans, elle en avait 23), avait espéré pour sa fille un parti plus prestigieux. La désapprobation du père fut vaincue, dit-on, par l’intervention du duc de Wellington, et c’est dans ses quartiers, à Paris, que la cérémonie eut lieu. Le mariage de Maitland se révéla politiquement avantageux. Apparemment, aucun désaccord ne subsista entre lui et son beau-père ; quand le duc de Richmond fut nommé gouverneur en chef de l’Amérique du Nord britannique en 1818, son influence joua en faveur de Maitland, qui fut choisi la même année pour succéder à Francis Gore comme lieutenant-gouverneur du Haut-Canada. D’autres facteurs intervinrent aussi : Maitland était un ami personnel de lord Bathurst, secrétaire d’État aux Colonies, et le gouvernement britannique souhaitait récompenser les héros des guerres napoléoniennes.

Maitland arriva à York (Toronto) le 12 août 1818 et fut assermenté le lendemain. Il allait demeurer en poste dix ans, puis remplir un bref mandat d’administrateur du Bas-Canada du 17 mars au 19 juin 1820. Le révérend John Strachan*, qui deviendrait l’un de ses alliés politiques pendant les années 1820, le décrivait en décembre 1818 comme « un homme des plus agréables et pieux, [...] très impatient de faire tout le bien qu’il [pourrait] ». C’était un être « de grand talent [...] aux manières et aux habitudes très simples », « en même temps ferme et résolu », quoique de santé extrêmement fragile. En juin 1820, lord Dalhousie [Ramsay*], gouverneur en chef, notait qu’il semblait « se consumer rapidement ». Henry Scadding, de son côté, allait se le remémorer comme « un officier grand et grave, toujours vêtu de son habit militaire ; le visage toujours empreint d’un mélange de tristesse et de bienveillance ».

Au cours de la première année de son mandat, Maitland devint « extrêmement populaire à cause de ses manières courtoises de gentilhomme et de l’attitude ferme et sans prétention de son gouvernement », comme le faisait remarquer Dalhousie à l’issue d’un entretien avec William Dummer Powell*, président de la chambre d’Assemblée. Maitland était sans doute aidé dans ses relations mondaines par le « style distingué » de sa femme. À York, il contribua à l’ouverture d’une école élémentaire [V. Joseph Spragg*], inspirée du système de Joseph Lancaster*, et nomma le conseil d’administration du premier hôpital général que l’on se proposait de fonder [V. Christopher Widmer]. Constatant l’état déplorable des rues de la ville, il était confiant en 1819 que quelques travaux publics allaient « créer un sentiment de fierté nationale » ; cinq ans plus tard, il posait la première pierre de l’édifice qui abriterait le premier palais de justice et la première prison du district de Home, couvre de l’architecte John Ewart.

Cependant, Maitland n’aima jamais beaucoup la capitale provinciale. Sans doute considérait-il, comme d’autres, qu’elle était peu salubre. Pendant son séjour dans le Haut-Canada, il fit construire une résidence d’été de 22 pièces, Stamford Park, à trois milles à l’ouest des chutes du Niagara. C’était le seul endroit dans le Haut-Canada, écrivait Anna Brownell Jameson [Murphy] en 1837, qui « combin[ait] les conceptions de la villa anglaise élégante et bien meublée, et des jardins ornementaux, avec certains des traits les plus majestueux et les plus sauvages du paysage forestier ». N’aimant pas York, Maitland envisagea d’installer ailleurs la capitale provinciale. Entre 1822 et 1826, il fit acheter des terres sur la rive est du lac Simcoe en vue d’y établir la capitale. En 1826, il proposa Kingston. Comme il le faisait remarquer, ces deux endroits étaient plus faciles à défendre qu’York, et Kingston offrait de meilleures possibilités de logement aux membres du gouvernement.

Peu après son arrivée dans le Haut-Canada en 1818, Maitland avait signalé au ministère des Colonies que Robert Gourlay* rendait la province « perplexe » depuis quelque temps. Plusieurs des principales autorités du Haut-Canada, dont un grand nombre deviendraient les conseillers de Maitland pendant son mandat, durent considérer qu’il faisait là une description tempérée de la situation provinciale. Croyant que la constitution de la province était menacée, elles s’alarmaient des tendances séditieuses que des « hommes turbulents et factieux » éveillaient dans la colonie. Moins d’un an plus tard, Maitland informait le ministère des Colonies que la gravité des désordres avait été exagérée.

Robert Gourlay, Écossais radical et sincère, mais aussi excentrique et maladroit, arrivé dans le Haut-Canada en 1817, était la source de ces appréhensions. Par l’entremise des parents que sa femme avait dans la province et par suite de la tournée qu’il fit dans l’ouest du Haut-Canada, Gourlay se rendit compte que les espoirs économiques nés après la guerre de 1812 avaient fait place à de l’insatisfaction, particulièrement dans le district de Niagara. La guerre avait été suivie d’une dépression ; ceux qui avaient subi des pertes de guerre n’avaient pas été indemnisés ; les terres promises aux miliciens ne leur avaient pas été concédées ; les capitaux nécessaires au développement étaient insuffisants ; la population demeurait dispersée ; et les terres étaient peu en demande. Quant au maintien de l’interdiction qui frappait l’installation des colons américains depuis les années de guerre, il désavantageait surtout les grands propriétaires terriens. En avril 1817, peu avant l’arrivée de Gourlay, Robert Nichol*, qui était député de Norfolk et qui possédait des propriétés considérables dans le district de Niagara, avait obtenu de l’Assemblée la création d’un comité qui étudierait la situation provinciale. Le lieutenant-gouverneur Gore, en prorogeant l’Assemblée en toute hâte, avait empêché que les résolutions du comité ne fassent l’objet d’un débat sérieux. Sa réaction à ce qu’il considérait comme un blâme jeté sur le gouvernement de la province préfigurait l’attitude qu’aurait Maitland d’abord à l’égard de Gourlay puis, au cours des années 1820, envers l’opposition soutenue au sein de l’Assemblée.

En 1817–1818, au moyen d’une série d’articles dans les journaux, de questionnaires et d’appels à la tenue d’assemblées de canton réunissant propriétaires terriens et habitants, Gourlay condamna le gouvernement de la province. De plus, il planifia un congrès provincial de délégués du canton d’où résulterait une pétition destinée au prince régent. Le congrès se tint à York en juillet 1818 et deux délégués présentèrent plutôt une pétition à Maitland. Le nouveau lieutenant-gouverneur la refusa et exprima sa désapprobation envers cette initiative en déclarant que le congrès avait été irrégulier et hostile à l’esprit de la constitution britannique, puisque la population avait des représentants légitimes à l’Assemblée. Un congrès de délégués, précisait le Conseil législatif dans une adresse à Maitland, présentait nécessairement un danger pour la constitution. Par la suite, Maitland recommanda un projet de loi interdisant les réunions et les congrès « séditieux » comme celui que Gourlay avait organisé ; il démit tous ceux qui avaient appuyé Gourlay de leurs fonctions civiles ou militaires ou leur en interdit l’accès. Faisant écho au discours d’ouverture prononcé par Maitland devant le Parlement en octobre 1818, l’Assemblée accepta sa recommandation et fit interdire les congrès en les déclarant « hautement dérogatoires et contraires à l’esprit de la constitution ».

Selon des témoignages sur l’émergence d’une opposition politique dans le Haut-Canada entre 1820 et 1840, certains membres de l’exécutif tentèrent d’amener les lieutenants-gouverneurs successifs à partager leur conception de l’autorité et l’exécutif. Les membres de ce groupe influent changeaient de temps à autre. Ainsi, pendant le mandat de Maitland, le juge en chef William Dummer Powell fut progressivement remplacé comme principal conseiller juridique du lieutenant-gouverneur par le procureur général, John Beverley Robinson*. Avec le major George Hillier*, secrétaire de Maitland, Robinson et John Strachan furent sans doute les membres les plus influents du gouvernement de Maitland. Hillier avait servi avec Maitland en Europe et était aussi bien un ami proche qu’un conseiller. C’était un homme efficace et compétent dont les vues coïncidaient avec celles de Maitland et à qui le lieutenant-gouverneur laissait les affaires courantes et confiait souvent la rédaction des rapports et des dépêches. À la fin de 1818, Strachan, membre du Conseil exécutif et plus tard du Conseil législatif, n’était pas encore un intime de Maitland, mais il sentait déjà qu’il exerçait sur lui une certaine influence. « Lorsqu’il est arrivé, disait Strachan en décembre, certaines de ses idées sur le pouvoir exécutif n’étaient pas suffisamment étayées ; mais maintenant il voit les choses plus clairement. »

Dans le cas de Maitland, aucune conversion n’était nécessaire : c’était un conservateur convaincu. Sa réaction excessive devant Gourlay et les assemblées ou congrès publics reflétait un aspect intrinsèque de sa mentalité politique et était directement liée à l’agitation qui régna en Grande-Bretagne de 1816 à 1819. Au moment de son arrivée dans la province, la dislocation économique qui avait suivi les guerres napoléoniennes donnait déjà lieu, en Grande-Bretagne, à des revendications en faveur d’une réforme parlementaire, du suffrage universel et du scrutin secret, revendications favorisées par une renaissance des associations politiques, des assemblées de masse et des congrès. Cette renaissance en vint à être associée aux excès démocratiques de la Révolution française et mena, en 1817 et de nouveau en 1819, à l’adoption en Grande-Bretagne de lois suspendant l’habeas corpus et à l’interdiction des assemblées publiques, des clubs politiques et de la vente d’écrits séditieux. Dans le Haut-Canada, les conservateurs recommandaient la suppression des assemblées publiques et la limitation de la liberté de presse, car ils croyaient l’agitation des citoyens aussi dangereuse que déloyale. Maitland partagea cette conviction tout au long des années 1820. L’agitation de Gourlay amena la population, comme il l’avait voulu, à s’intéresser aux affaires de la province et à en débattre. De son côté, Maitland se trouva de plus en plus en conflit avec un groupe d’opposants qui critiquaient son gouvernement et les conseillers conservateurs dont il s’entourait.

Maitland reconnaissait toutefois que certains des griefs soulevés par l’agitation de Gourlay, particulièrement dans le domaine de la concession et de la répartition des terres, étaient légitimes. Peu après son arrivée dans le Haut-Canada, il avait signalé à lord Bathurst les effets néfastes de l’existence des propriétaires absentéistes. Par la suite, il se familiarisa avec l’histoire du système de concession des terres du Haut-Canada et tenta honnêtement de réduire les abus et d’instituer des réformes. Obligé d’exercer un pouvoir conjoint avec les autorités impériales, il n’était pas toujours libre de déterminer la politique foncière. Nombre de ses efforts furent freinés tant par l’influence des spéculateurs fonciers que par une Assemblée qui se préoccupait avant tout des intérêts des propriétaires fonciers et qui s’opposait à la taxation des terres non défrichées. Même son critique William Lyon Mackenzie* admettait qu’il était difficile de contourner ces droits acquis et reconnut plus tard à Maitland le mérite des quelques améliorations qu’il avait pu apporter. Une des premières réformes de Maitland consista à insuffler un peu d’efficacité et d’énergie au conseil provincial des terres, qui était devenu l’objet de plaintes constantes et qu’il avait accusé en août 1818, dès son arrivée, de « dormir sur un bureau rempli de demandes ». Moins d’un mois plus tard, il pouvait écrire au ministère des Colonies que le conseil négligent avait « commencé à régler des affaires pendantes depuis longtemps ».

Maitland avait hérité des effets d’une politique libérale et généreuse de concession des terres de la couronne, dont avaient bénéficié les loyalistes, les miliciens, les pensionnés et les fonctionnaires, et beaucoup de terres concédées n’étaient encore ni occupées, ni cultivées. Les vrais colons se plaignaient que c’était leur travail qui accroissait la valeur des terres des propriétaires absentéistes et des spéculateurs. Malgré la forte opposition de plusieurs fonctionnaires et propriétaires terriens, selon qui, étant donné l’état de l’économie du Haut-Canada, il n’était pas profitable d’investir dans l’agriculture, un projet de loi autorisant la taxation des terres non cultivées fut adopté en 1819. Maitland croyait que la taxe pousserait les propriétaires à mettre leurs terres en valeur ou à les vendre. Comme l’Assessment Act de 1819 était temporaire, il fut rendu permanent en 1824, en dépit de la résistance de ceux qui, parmi les députés et conseillers législatifs, nota Maitland, étaient « les plus gros propriétaires fonciers ». Selon lui, seules ses pressions personnelles auprès du Conseil législatif, où William Dummer Powell s’opposait à la nouvelle loi, en avaient assuré l’adoption. En 1828 cependant, l’Assemblée la modifia en faveur des propriétaires qui n’avaient pas payé leurs taxes.

Dans sa critique de la généreuse politique qui avait présidé à l’octroi des terres de la couronne, Maitland reconnaissait que cette mesure n’avait pas permis de coloniser efficacement la province et que la population était dispersée. Entre 1818 et 1823, il recommanda que les concessions soient limitées, que les terres servent à générer des revenus qui seraient affectés à l’éducation et à la voirie et que tous les concessionnaires soient tenus de remplir leurs obligations avant de recevoir des lettres patentes. Au moyen d’un arrêté en conseil émis en 1819, il créa dans chaque district un conseil des terres qui étudierait les candidatures et louerait les terres, ce qui soulagerait le conseil provincial d’une bonne partie de son travail. Pour Maitland, le système de concession des terres du Haut-Canada avait une utilité aussi bien politique qu’économique. Les terres devaient servir à accroître le soutien sur lequel pouvait compter le gouvernement provincial et à faire du Haut-Canada un endroit aussi attirant que les États-Unis pour les émigrants. Pour réaliser ces objectifs, il fallait que l’exécutif soit financièrement indépendant de l’Assemblée, qui ne partageait pas les enthousiasmes impériaux du lieutenant-gouverneur. Pendant le mandat de Gore, l’Assemblée avait exigé le contrôle des revenus provenant des terres et réserves de la couronne, tendance que Maitland affronta avec détermination. Au début de 1819, il informa l’Assemblée qu’elle ne saurait disposer des revenus imprévus et fonciers. Il tenta néanmoins d’alléger les problèmes financiers de la province en essayant de rendre le bureau des terres financièrement autonome et de trouver un moyen de rendre les réserves de la couronne productives. En 1823, dans une dépêche au ministère des Colonies, il conclut que la seule solution pratique était de vendre les terres au lieu de les concéder, proposition d’abord avancée par John Beverley Robinson pour réduire le fardeau financier croissant de la province [V. John Henry Dunn].

En 1826, dans les cantons arpentés avant mars 1824, les réserves qui n’avaient pas été mises à bail ou qui n’avaient fait l’objet d’aucune demande furent vendues avec la Huron Tract à la Canada Company, qui versait un paiement annuel à la province en fonction de ses ventes. Ces paiements soutenaient l’administration civile et l’aidaient à devenir indépendante de l’Assemblée. Bien que satisfait de cet arrangement, Maitland eut des relations déplaisantes avec le représentant de la Canada Company dans le Haut-Canada, John Galt*. Il le considérait comme hostile à son gouvernement et trop sympathique à ses critiques, William Lyon Mackenzie, John Rolph* et Marshall Spring Bidwell*, par exemple. L’habitude qu’avait Galt de communiquer directement avec le ministère des Colonies déplaisait à Maitland qui, en tant que lieutenant-gouverneur, tenait à juste titre à ce que l’exécutif exerce son droit de regard.

Tous les efforts que Maitland consacra à la réforme foncière visaient le développement économique de la province. Il tenta de décourager la spéculation et de promouvoir le peuplement. Il encouragea (contrairement à lord Dalhousie) Peter Robinson* à promouvoir la colonisation de la région de Peterborough et soutint Thomas Talbot, qui ouvrit une grande partie du sud-ouest de la province. Il accueillit bien les plans d’immigration, comme le plan de 1818 qui prévoyait un dépôt de £10 par colon [V. Richard Talbot], car ils accroisseraient la population d’origine britannique et contreraient par le fait même les influences républicaines venues des États-Unis.

La question de l’influence et du statut des nombreux immigrants américains installés dans le Haut-Canada n’était pas nouvelle. Elle existait à l’état latent depuis la naissance de la communauté, mais elle n’apparut comme un facteur de division qu’en 1821–1822, au cours du débat amer sur l’élection à l’Assemblée, puis l’exclusion de Barnabas Bidwell*, né au Massachusetts. Celui-ci rassembla des arguments légaux et moraux complexes en une solide accusation selon laquelle il avait été expulsé par un gouvernement décidé à priver de leurs droits civils tous les résidents non naturalisés. La controverse qui entoura l’éligibilité de Bidwell, puis celle de son fils Marshall Spring, qui se porta candidat lors d’une élection partielle en 1822, laissait entrevoir l’émergence d’une nouvelle théorie d’après laquelle nombre des habitants venus des États-Unis après le traité de Paris, en 1783, seraient considérés comme des non-naturalisés inhabiles à voter, à siéger à l’Assemblée et à posséder légalement des terres. Si elle était appliquée, cette théorie priverait de leurs droits politiques une forte proportion de francs-tenanciers dans chacun des districts de la province. Maitland et ses partisans, convaincus que l’opposition croissante au gouvernement venait de cette partie de la population, tentèrent d’en limiter le pouvoir à l’Assemblée. Leurs adversaires, pour des motifs politiques semblables, essayèrent d’imposer la reconnaissance des droits politiques et des droits de propriété de ce groupe. Maitland était conscient du problème depuis quelques années. En 1820, il avait déclaré à Dalhousie qu’une « très grande partie » des terres de la province appartenaient à des Américains « qui ne satisfaisaient] pas aux conditions de résidence » et que, si les lois sur la citoyenneté et la naturalisation étaient appliquées, « plus de la moitié des propriétés de la colonie se videraient ».

Étant donné l’atmosphère de tension et d’anxiété que créait la question de la citoyenneté et de la naturalisation, Maitland demanda conseil au ministère des Colonies en avril 1822. Il n’entendait pas déposséder de leurs terres les colons nés aux États-Unis, mais il désirait fermement exclure de l’Assemblée ceux qu’il considérait comme des non-naturalisés. Il croyait l’exclusion essentielle à la sécurité du Haut-Canada. Pour sa part, l’Assemblée demanda en 1823 au gouvernement impérial d’affirmer que les colons d’origine américaine devaient se voir garantir les droits accordés aux sujets britanniques. La controverse des Bidwell amena la question des non-naturalisés sur la place publique, où elle se révéla politiquement très délicate. Comme la Cour du banc du roi, en Grande-Bretagne, étudiait une cause semblable, le ministère des Colonies n’envoya aucune réponse, mais certains indices laissaient supposer que le gouvernement impérial partageait le point de vue de Maitland. S’appuyant sur le jugement rendu par le tribunal en 1824, les légistes britanniques déclarèrent que Bidwell et son fils étaient non naturalisés et qu’ils ne pouvaient siéger à l’Assemblée. De plus, tous les habitants qui étaient restés volontairement aux États-Unis après 1783 et qui avaient accepté la citoyenneté américaine avaient abandonné leur statut de sujets britanniques. Reconnaissant qu’il serait sage pour l’Assemblée du Haut-Canada d’adopter une loi naturalisant les étrangers et leur accordant les « droits civils et privilèges des sujets britanniques », lord Bathurst autorisa Maitland, en juillet 1825, à faire préparer une loi dans ce sens. En novembre, le gouvernement provincial déposa au Conseil législatif un projet de loi « confirmant dans la possession tranquille de leurs biens certaines classes de personnes et leur accordant les droits civils des sujets [de la couronne] ». Toutefois, l’Assemblée rejeta le projet du gouvernement parce que la formulation en était vague et qu’il évitait de mentionner précisément les droits politiques des résidents naturalisés. Après les élections générales qui eurent lieu à la fin de 1824, une majorité confortable de députés antigouvernementaux se retrouva pour la première fois à l’Assemblée. Parmi eux figurait John Rolph, premier homme à pouvoir réellement affronter à la chambre John Beverley Robinson, probablement le plus proche conseiller de Maitland sur la question des non-naturalisés. Pendant la session de 1825–1826, l’Assemblée adopta de justesse un autre projet de loi qui déclarait que les parties concernées avaient toujours été sujets britanniques. Ce projet était inacceptable pour le gouvernement mais, en janvier 1826, l’opposition avança, avec raison, qu’il ne faisait qu’affirmer ce qui avait été la théorie officielle jusqu’à quelque temps après la guerre de 1812 et que, de plus, la plupart des colons s’étaient établis dans le Haut-Canada en étant convaincus que ces principes s’appliquaient.

En mai, le Parlement impérial tenta de résoudre le problème en votant une loi qui habilitait l’Assemblée du Haut-Canada à accorder, dans la province seulement, tous les droits et privilèges des sujets britanniques (y compris les droits politiques). Bathurst expédia ensuite à Maitland une dépêche exposant les dispositions d’une loi provinciale qui serait acceptable pour les autorités impériales. Certaines de ces dispositions (en particulier l’obligation, pour être naturalisé, de renoncer à la citoyenneté américaine), étaient odieuses pour les personnes concernées. Lorsque le Naturalization Bill fut présenté en 1827, l’opposition ne l’accepta que de bien mauvais gré et sous la menace que, s’il n’était pas adopté, les parties concernées ne pourraient pas voter aux prochaines élections générales. Les adversaires du projet formèrent le Committee of the Inhabitants of Upper Canada et envoyèrent Robert Randal* porter à Londres une pétition demandant que la sanction royale soit suspendue. À la consternation de Maitland, Randal atteignit son but. Le gouvernement impérial rejeta son ancienne idée selon laquelle un individu pouvait abjurer son allégeance naturelle ; en conséquence, le projet de loi du Haut-Canada qui exigeait que les résidents non naturalisés le fassent devait être annulé. Ennuyé et humilié, Maitland dut préparer une nouvelle loi pour la session suivante, faute de quoi le Parlement britannique voterait les mesures appropriées. Il vit dans cette tâche une capitulation devant ses critiques et, pour sa propre défense, il soutint que des forces malignes à l’intérieur de la province et des éléments radicaux en Grande-Bretagne avaient délibérément trompé le Haut-Canada et le ministère des Colonies.

Pendant la session de 1828, estimerait plus tard Maitland, les députés cherchèrent de quoi « soutenir leur popularité » en vue des élections qui devaient avoir lieu. Des débats amers éclatèrent quand Maitland transmit la dépêche du ministère des Colonies demandant une nouvelle loi et provoqua l’Assemblée en accusant certains députés d’éveiller « sans raison des inquiétudes » parmi les habitants de la province. En retour, les députés firent valoir la nécessité pour eux de répondre aux insultes et aux accusations de mauvaise conduite et de fausse représentation du lieutenant-gouverneur. Maitland, cependant, combattait pour une cause perdue. Le ministère des Colonies avait pris parti contre lui et, en 1828, le Naturalization Bill, favorable aux vues des forces antigouvernementales, fut adopté. Tout au long du débat, Maitland ne cessa de répéter, tant en public que dans ses dépêches au ministère des Colonies, que la formulation de la loi ressemblait fort à celle du projet de loi rejeté par l’opposition en 1826. En négligeant les importantes différences d’intention, surtout en matière de droits politiques, il cherchait peut-être, d’une manière détournée, à discréditer l’opposition en suggérant qu’elle avait refusé sans raison le projet de loi de 1825. La question des non-naturalisés, même une fois réglée, au grand soulagement de bien des gens, laissa derrière elle une inimitié qui intensifia l’antagonisme entre l’Assemblée et le pouvoir exécutif. En tant qu’occasion d’éducation politique pour la collectivité, elle servit à rendre la population plus consciente du processus politique. John Willson, président de la chambre d’Assemblée, notait en février 1828 : « Il avait été difficile de tirer le peuple de son sommeil, mais il s’était enfin éveillé pour défendre ses libertés ; maintenant, ses réclamations ont été entendues. »

L’affrontement sur la question des non-naturalisés donna à l’Assemblée l’occasion de doubler le lieutenant-gouverneur en critiquant le gouvernement et en présentant des pétitions et des résolutions au ministère des Colonies. Au cours du processus, le lieutenant-gouverneur passa du statut d’observateur impartial des événements provinciaux qui renseignait le ministère des Colonies à celui de porte-parole d’une faction qui devait concurrencer l’opposition pour obtenir l’appui du secrétaire d’État aux Colonies. Pendant les années 1820, l’Assemblée abandonna la pratique traditionnelle – se reporter à ce qu’avait dit le lieutenant-gouverneur dans le discours du trône – pour critiquer et discuter les discours de Maitland. Celui-ci considérait ces actions comme autant d’affronts à ses prérogatives. Lorsque, en 1826, l’Assemblée n’observa pas la coutume de transmettre ses pétitions et résolutions par l’entremise du lieutenant-gouverneur et avec l’accord du Conseil législatif, Maitland fut ennuyé. Il ne souhaitait pas empêcher l’envoi de pétitions à Londres, mais il croyait fermement qu’elles devaient passer par lui. Ses antécédents et sa formation militaires faisaient de lui un administrateur civil pointilleux sur les questions de rang, de condition et de protocole. Irascible, extrêmement conscient de sa position de représentant impérial, il voyait dans l’attitude de l’Assemblée une dérogation « remarquable » qui manifestait un manque de respect envers le représentant de la couronne et donnait du poids aux griefs fabriqués par des agitateurs dépourvus de principes. Dans les toutes dernières années de son mandat, il prononça des critiques acerbes contre le ministère des Colonies, l’estimant trop enclin à accepter que des porte-parole dont les opinions ne valaient pas d’être examinées blâment sa façon d’administrer sans que lui-même ait l’occasion de s’expliquer.

Peu après la session de 1825–1826, Maitland avait entrepris une tournée provinciale et, dans plusieurs villages, il avait reçu des adresses des habitants. Apparemment, cette tournée fut organisée pour refaire la popularité de Maitland, grandement diminuée depuis le débat sur les non-naturalisés. Comme toutes les adresses exprimaient de l’admiration pour Maitland et approuvaient son gouvernement, l’Upper Canada Herald de Kingston et l’Assemblée prétendirent plus tard, non sans raison semble-t-il, que John Strachan et John Beverley Robinson avaient organisé et « arrangé » la tournée.

La tournée de Maitland et les critiques publiques qu’il avait formulées à l’endroit de l’Assemblée suscitèrent nombre de réactions adverses. Dans un district, avis fut donné qu’une pétition serait présentée à l’Assemblée pour faire instituer une enquête sur les accusations de sédition, de désaffection et d’intention de renverser la constitution de la province que Maitland avait lancées contre certaines personnes. Dans son discours d’ouverture de la session de 1826–1827, Maitland évoqua sa tournée, disant qu’elle lui avait permis de voir des signes de progrès et de satisfaction dans la province. La réponse vigoureuse de l’Assemblée indique à quel point les députés de l’opposition avaient été choqués par ses actes. John Rolph dirigea l’attaque, tant contre Maitland que contre les forces favorables au gouvernement. Il reprocha au lieutenant-gouverneur d’avoir parcouru la province « dans le but exprès de diffamer » certains députés et d’« accepter des calomnies comme si elles étaient des adresses loyales et affectueuses ». Le député George Hamilton*, se remémorant l’agitation provoquée par Robert Gourlay, fit un parallèle entre la manière dont ce critique et les partisans de Maitland avaient organisé les cantons. La tentative de Gourlay, pourtant, avait été traitée comme une manœuvre séditieuse.

Pendant le mandat de Maitland, un autre problème, source de graves dissensions politiques et religieuses, vint allonger la liste des griefs contre le lieutenant-gouverneur : les prétentions de l’Église d’Angleterre, surtout sur les réserves du clergé. En vertu de l’Acte constitutionnel, des terres avaient été mises de côté pour être louées et assurer ainsi le soutien et l’entretien d’un « clergé protestant ». Avant l’arrivée de Maitland, certains avaient affirmé que les réserves, parce qu’elles constituaient des enclaves au sein de tous les cantons, retardaient le peuplement. Toute critique des réserves était inévitablement suivie d’une contre-attaque énergique de John Strachan, qui tentait de faire utiliser ces terres au bénéfice exclusif de l’Église d’Angleterre. En 1819, il avait joué un rôle important dans la création de l’Upper Canada Clergy Corporation, organisme d’anglicans qui superviserait et administrerait les terres. La même année, après qu’une congrégation presbytérienne du district de Niagara eut sollicité une aide financière, Maitland demanda au ministère des Colonies si, comme l’affirmait Strachan, l’Acte constitutionnel donnait à l’Église d’Angleterre un droit exclusif sur les réserves. D’après le procureur général et le solliciteur général de la Grande-Bretagne, le clergé de l’Église d’Écosse pouvait être compris dans la définition du « clergé protestant » que donnait l’Acte constitutionnel. Tel n’était pas l’avis de Maitland, qui tenta d’abord d’empêcher que l’opinion des légistes de la couronne ne soit connue dans le Haut-Canada, puis d’en limiter la portée en suggérant que l’Église d’Écosse ne reçoive qu’une aide « occasionnelle ». Maitland avait adopté la position de Strachan : l’État devait avoir une Église établie et cette Église était, dans le Haut-Canada, l’Église d’Angleterre. Toute autre opinion, d’après Maitland, contredirait la constitution britannique. Lorsque l’Église d’Écosse tenta de faire valoir ses droits en 1824, Maitland affirma que Strachan avait « toute [sa] confiance » et connaissait parfaitement ses opinions sur les réserves.

Selon Maitland et Strachan, pour contrer les dangereuses idées républicaines qui, pensait-on, s’infiltraient dans la province par l’intermédiaire des ministres et instituteurs méthodistes américains, le Haut-Canada n’avait d’autre choix que de soutenir le clergé anglican et d’instaurer un système d’éducation soumis à son autorité. Mais comme les méthodistes et les presbytériens étaient très nombreux et jouissaient d’un certain crédit dans la population, les prétentions exclusives de l’Église d’Angleterre ne pouvaient manquer de devenir l’un des points de la lutte politique que se livraient le gouvernement de Maitland et l’opposition antigouvernementale. Maitland en vint à être identifié comme un adversaire par ceux qui résistaient aux prétentions exclusives de l’Église d’Angleterre, qui visaient la séparation de l’Église et de l’État et qui souhaitaient voir les recettes des réserves du clergé affectées à l’instruction générale. Pour sa part, comme il le signalait en 1827 au secrétaire d’État aux Colonies, William Huskisson, Maitland n’était pas prêt à voir « l’Église nationale » réduite au rang de secte et toutes les confessions religieuses « placées sur le même plan ». Il admettait que les méthodistes étaient « beaucoup plus nombreux » que les anglicans et les presbytériens, mais non que l’appartenance à telle ou telle confession soit définitive. On avait vu des presbytériens convaincus devenir des partisans exemplaires et actifs de l’Église d’Angleterre après avoir quitté l’Écosse pour le Haut-Canada. Comme Strachan, Maitland croyait que nombre de ceux dont l’appartenance à une autre confession n’était que pure forme pouvaient passer à l’Église d’Angleterre, pour peu que celle-ci bénéficie d’un appui suffisant.

En soutenant l’Église d’Angleterre et en faisant siennes toutes les positions de Strachan, Maitland ternit autant son image que celle de son gouvernement. Strachan avait bien accueilli sa nomination en 1818 parce que le nouveau lieutenant-gouverneur était « exceptionnellement bien disposé à promouvoir la cause de la religion et de l’éducation ». Par suite des efforts tentés à l’Assemblée par William Morris en 1823 pour faire reconnaître l’Église d’Écosse comme Église nationale, l’attention de la population se concentra sur la question religieuse. En partie pour détourner les protestations vers d’autres sujets et dans l’espoir d’accroître les revenus de l’Église d’Angleterre, Strachan, avec l’accord de Maitland, se rendit à Londres en 1826 pour poursuivre avec la Canada Company les négociations sur la vente des réserves du clergé. En même temps, il tenta d’obtenir une charte pour une université provinciale qui serait dirigée par l’Église d’Angleterre. Depuis son arrivée dans la province, Maitland n’avait pas cessé de songer à la fondation d’une université dont le but, disait-il, serait de « créer un attachement commun à [la] constitution et un sentiment général de respect et d’affection envers [l’]Église ». Quand Strachan partit pour Londres, Maitland écrivit au ministère des Colonies que rien ne le contenterait davantage que de voir son projet se réaliser. Dans la capitale britannique, Strachan rédigea une « Ecclesiastical Chart » qui exagérait de manière criante l’importance de son Église dans la vie du Haut-Canada. Après son retour dans la province à l’été de 1827, on n’eut pas de mal à contester sa charte et à dénoncer sa façon de déprécier continuellement les méthodistes. La charte de l’université fut condamnée. Même certains de ses collègues du clergé étaient troublés par ses actes.

Tout en n’abandonnant pas ses principes, Maitland se préoccupait du zèle de Strachan qui, maintenait-il, ne faisait qu’attiser le débat sur les prétentions de l’Église d’Angleterre. On disait qu’une rupture s’était déclarée entre les deux hommes, même si aucun signe extérieur ne dénotait de changement dans leurs relations. Maitland n’avait pas prévu, disait-il, que la question soulèverait tant d’amertume. Le débat sur la charte et l’université fut un moment fort de l’un des plus durs affrontements des années 1820. Les opposants se levèrent pour défier ce qu’ils condamnaient, dans l’Upper Canada Herald d’octobre 1827, comme une tentative d’imposer à la province une « aristocratie clérico-politique » antilibérale et exclusive, étrangère à la situation du Haut-Canada. En décembre, au cours d’une assemblée à York, 8 000 personnes signèrent une pétition contre la position de Strachan sur les réserves du clergé et l’université [V. George Ryerson*]. En mars 1828, l’Assemblée envoya au ministère des Colonies une pétition demandant la révocation de la charte de l’université.

À la fin du mandat de Maitland, les excès de Strachan étaient de toute évidence devenus néfastes. Mais le lieutenant-gouverneur, négligeant l’« Ecclesiastical Chart » de Strachan, tentait plutôt d’attribuer une bonne part de l’agitation à ceux qui donnaient une fausse image de l’Église d’Angleterre ainsi qu’aux hésitations du gouvernement impérial. Aux élections de 1828 cependant, la province allait manifester son mécontentement à l’endroit de Maitland et de ses conseillers. « Il ne saurait faire de doute, écrivait Samuel Peters Jarvis à William Dummer Powell en décembre 1828, qu’une grande part de la réprobation qui est tombée sur nombre de ceux qui occupaient une position évidente dans l’ancien gouvernement soit due à [l’]attitude intransigeante [de Strachan]. »

En 1828, on en vint déjà à accuser Maitland d’avoir pris des mesures autoritaires, vindicatives et draconiennes. Charles Fothergill*, imprimeur du roi, avait été informé que les opinions exprimées dans son journal étaient inacceptables pour le lieutenant-gouverneur. Il avait été démis de ses fonctions en 1826 pour avoir voté contre le gouvernement à l’Assemblée et pour avoir été « l’instigateur et le meneur » d’un « comité des griefs ». Il fut remplacé par Robert Stanton*, dont les vues étaient plus conformes à celles du lieutenant-gouverneur et de ses conseillers. En 1827, Maitland envoya des soldats démonter une enceinte construite sur une réserve gouvernementale par William Forsyth*, aubergiste de Niagara Falls. Un comité de l’Assemblée, formé d’adversaires du gouvernement, appuya Forsyth et signala cette intervention militaire en la décrivant comme l’un des « outrages sans précédent du gouvernement ». Le ministère des Colonies blâma Maitland pour la part qu’il avait prise à l’incident. Le juge John Walpole Willis*, arrivé dans le Haut-Canada en 1827, se joignit à l’opposition. Maitland estimait qu’il tentait de devenir le défenseur populaire d’une cause hostile au gouvernement. Sachant que le juge en chef William Campbell* était sur le point de prendre sa retraite, taillis essaya d’obtenir le poste, mais Maitland s’y opposa fortement. Lorsque taillis contesta l’autorité de la Cour du banc du roi, alléguant qu’elle devenait un tribunal « incompétent » en l’absence du juge en chef, Maitland, après avoir consulté les légistes de la province, le suspendit. William Lyon Mackenzie parla alors de « tyrannie de l’exécutif », et taillis devint un héros de l’opposition. Francis Collins*, rédacteur en chef du Canadian Freeman et auteur d’un pamphlet sur la question des non-naturalisés, fut trouvé coupable de diffamation contre John Beverley Robinson en 1828 : c’est là un dernier exemple des attaques que subissaient les dissidents.

Les élections de 1828 marquèrent le paroxysme de l’affrontement entre le groupe de Maitland et ses adversaires. L’extrême partialité des candidats montre à quel point les positions s’étaient polarisées. Ainsi, Thomas Dalton*, candidat dans Frontenac, estimait que le Haut-Canada devait être libéré de l’oppression exercée par les progouvernementaux ; pour sa part, Alpheus Jones, candidat dans Grenville, se retira de la course, croyant qu’il y avait peu d’espoir de battre les « radicaux », hostiles à la Grande-Bretagne et désireux de transformer le Haut-Canada en république. La plupart des incidents ou questions politiques qui avaient marqué les années 1820 entrèrent dans les discussions électorales : les réserves du clergé, la charte de l’université, la destitution de taillis, le traitement infligé à Forsyth et la question des non-naturalisés. Tout cela déboucha sur la cuisante défaite des candidats progouvernementaux et sur l’élection d’une Assemblée réformiste plus hostile que celle qui exerça le pouvoir de 1824 à 1828. Le résultat, notait Maitland, n’était pas « tel qu’on aurait pu le souhaiter ». Il l’attribuait aux efforts d’« individus actifs mais obscurs » qui avaient tiré parti du débat sur les non-naturalisés. D’une manière caractéristique, il parlait de la victoire d’hommes « notoirement déloyaux », d’hommes à la personnalité « détestable » qui « dégradaient l’Assemblée par leur présence ».

Plus tard en 1828, Maitland essuya une autre rebuffade et se sentit de nouveau trahi par la Grande-Bretagne. Par suite de réunions tenues à York pendant l’été, une pétition fut préparée et envoyée à la fois à la couronne et au ministère des Colonies. Elle énumérait une série de griefs venant du Haut-Canada, et y figuraient en bonne place le renvoi de taillis, la composition du Conseil législatif, l’« irresponsabilité pratique » du Conseil exécutif et (allusion directe à Maitland) « l’inaptitude totale des militaires à diriger le gouvernement civil de la province ». Les pétitionnaires avaient été encouragés par les « sentiments libéraux » qu’ils croyaient percevoir à la chambre des Communes et par la « considération favorable » qu’on avait apportée à la pétition de Robert Randal sur le Naturalization Bill de 1827. Ils exprimaient leur gratitude à deux radicaux britanniques, sir James Mackintosh et Joseph Hume qui, affirmait la pétition, s’étaient montrés attentifs aux droits des sujets britanniques du Haut-Canada. Au début de janvier 1829, William Warren Baldwin*, président des réunions tenues à York, écrivit au premier ministre, le duc de Wellington, faisant allusion au « désordre » qui s’était glissé dans le gouvernement du Haut-Canada et recommandant l’adoption du principe d’un « ministère » provincial responsable devant le « Parlement de la province ».

Y voyant une nouvelle condamnation de ses actes, Maitland fut très irrité par la pétition. En septembre 1828, dans un long exposé à sir George Murray*, secrétaire d’État aux Colonies, il réfuta les accusations portées contre lui et déprécia autant la pétition que les pétitionnaires – des hommes qui, disait-il, à l’exception de Baldwin et de son fils Robert, n’avaient qu’une position sociale médiocre et ne possédaient aucun des traits du gentleman. C’étaient « des charlatans américains, un tanneur, des cordonniers, un boucher et un petit facteur ». Dans l’esprit de Maitland, cela suffisait pour que ces hommes et leurs opinions ne méritent pas la moindre attention sérieuse de la part du gouvernement impérial.

Avant le débat sur la pétition d’York, la chambre des Communes, en réaction à des pétitions venues du Haut et du Bas-Canada, avait formé une commission d’enquête sur le gouvernement des Canadas. Dans son rapport, qui parvint dans le Haut-Canada à l’automne de 1828, elle acceptait nombre des critiques formulées à l’endroit du gouvernement de Maitland : les juges ne devraient pas être membres du Conseil exécutif (donc politiquement engagés en tant que conseillers du lieutenant-gouverneur), les réserves du clergé freinaient le peuplement et devraient être cultivées, l’Église d’Angleterre ne devrait pas avoir un droit exclusif sur les réserves et son autorité sur la nouvelle université devrait être restreinte. Le rapport était si favorable aux opinions de l’opposition que, encore une fois, Maitland ne put qu’exprimer sa frustration et sa colère devant la politique libérale de William Huskisson sur les affaires coloniales et la rapidité avec laquelle le gouvernement impérial acceptait les critiques que « n’importe quel partisan sans principes d’une faction » lui apportait d’outre-Atlantique. Ses partisans, déjà troublés par la défaite des élections de 1828, n’étaient pas moins furieux.

Maitland quitta le poste de lieutenant-gouverneur du Haut-Canada le 4 novembre 1828 par suite, selon une opinion répandue, des plaintes soulevées contre lui. La domination que les réformistes exerçaient sur l’Assemblée se manifesta clairement lorsque, au début de 1829, l’adresse dans laquelle elle exprimait son mécontentement à l’endroit du gouvernement de Maitland fut mise aux voix. En l’adoptant par 37 voix contre 1, l’Assemblée administra un blâme sans équivoque à Maitland et à ses partisans. En conséquence, les députés de l’opposition s’attendaient que la nomination de sir John Colborne* à la succession de Maitland les mènerait vers d’autres victoires. Ils affirmaient que l’opposition était légitime, qu’il n’était ni déloyal ni discourtois envers la couronne de critiquer son représentant dans la province. Reprenant les termes employés en 1826 par John Cam Hobhouse à la chambre des Communes, John Rolph se définissait comme un des membres de l’opposition fidèle de Sa Majesté. On espérait que le nouveau lieutenant-gouverneur choisirait ses conseillers parmi les réformistes, majoritaires à l’Assemblée. Ainsi, celle-ci pourrait amener les conseillers à lui rendre des comptes, ce qu’elle avait été incapable de faire pendant le mandat de Maitland. Il était clair cependant que le concept de conseiller responsable, tiré de la constitution britannique, ne pouvait absolument pas s’appliquer dans le Haut-Canada d’après les autorités impériales. La déception de l’opposition réformiste est évidente dans la réponse de l’Assemblée au discours du trône de janvier 1829 : Colborne, y lit-on, s’est entouré des conseillers qui, justement, avaient si profondément offensé la population et nui aux intérêts supérieurs du pays. Auparavant, un des critiques les plus sévères de Maitland, William Lyon Mackenzie, avait exprimé un sentiment semblable. Maitland, avait-il dit en 1824, était un être religieux, humain et pacifique ; si son administration n’avait guère été bénéfique au pays jusque-là, ce n’était peut-être pas sa faute, mais celle de son entourage, qui abusait de sa confiance.

Maitland avait été assermenté comme lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Écosse le 29 novembre 1828 et assumait en même temps le commandement en chef des troupes de la région de l’Atlantique. Au début, il fut un personnage beaucoup moins controversé qu’il ne l’avait été dans le Haut-Canada. En mai 1829, George Couper, secrétaire militaire de sir James Kempt, confiait à lord Dalhousie que, même si l’apathie évidente de Maitland comme lieutenant-gouverneur suscitait une réprobation générale, il était populaire comme homme. Sa conduite hautement morale impressionna sûrement la société de Halifax. En insistant pour se rendre à pied à l’église, il mit effectivement fin aux parades dominicales de la garnison, principale occasion de rassemblement dans la ville ; il dénonçait aussi l’ouverture du marché ces jours-là. En octobre, des malaises récurrents l’obligèrent à se rendre aux Antilles ; Michael Wallace* le remplaça comme administrateur de la province.

Maitland réintégra son poste en juin 1830, peu après la rupture survenue entre le Conseil de la Nouvelle-Écosse et l’Assemblée sur la question des revenus [V. Enos Collins*]. De toute évidence, il comprenait que la querelle était exacerbée par les manœuvres du solliciteur général, Samuel George William Archibald*, et du juge Brenton Halliburton (que Maitland favorisait), tous deux décidés à devenir juge en chef. Attendant des instructions du ministère des Colonies, Maitland ne bougea pas sur la question des revenus ; son inaction fut résolue par la mort de Georges IV, qui nécessita la convocation d’élections générales à l’automne, lesquelles allaient porter sur la querelle du Brandy.

Pendant la période de calme qui suivit les élections et marqua l’année 1831, Joseph Howe*, figure de proue du mouvement réformiste naissant, signa ses premières critiques éditoriales sur la façon de gouverner de Maitland, ridiculisant ouvertement ses faiblesses, notamment l’absence de ses réalisations comme lieutenant-gouverneur et l’irrésolution avec laquelle il avait affronté la crise des revenus, au cours des années précédentes. Maitland tenta de conserver une position neutre pendant les débats continuels que soulevèrent en 1831–1832 certains aspects controversés de l’éducation confessionnelle ; en 1832, il prétendit avoir pris part à l’entente conclue au sujet de la Pictou Academy [V. Thomas McCulloch*]. Par ailleurs, dans le domaine de l’immigration et de la colonisation, un de ses centres d’intérêt majeurs dans le Haut-Canada, il put faire des gestes décisifs. En 1831, il fit arpenter aux frais de la couronne des terres de l’île du Cap-Breton afin que les 4 000 immigrants attendus cette année-là puissent être légalement répartis et systématiquement installés.

En octobre 1832, Maitland prit congé et se rendit en Angleterre, vraisemblablement pour des raisons de santé ; le gouvernement fut confié à Thomas Nickleson Jeffery*. Même si Maitland continua de là-bas à entretenir une correspondance officielle, il ne revint jamais en Amérique du Nord et fut remplacé comme lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Écosse par sir Colin Campbell* en juillet 1834.

Durant deux ans (1834–1836), Maitland fut commandant en chef de l’armée britannique à Madras ; en 1843, à l’âge de 67 ans, il devint gouverneur et commandant en chef de la colonie du Cap (Afrique du Sud). Arrivé au début de 1844, il fut bien accueilli par toutes les couches de la société coloniale (les dirigeants des organisations missionnaires furent particulièrement impressionnés par sa piété chrétienne et ses soucis humanitaires). Mais, dès 1846, peu de gens l’estimaient capable d’affronter avec succès les problèmes difficiles que posaient de plus en plus les relations avec les Cafres (Xhosas) et les Griquas ainsi qu’avec les Boers aux frontières de la colonie. D’après lord Grey, secrétaire d’État aux Colonies, Maitland n’avait jamais été un homme de grande envergure et aurait déjà dû être à la retraite. James Stephen, sous-secrétaire d’État aux Colonies, reconnut clairement en 1846 que la faiblesse de Maitland comme administrateur était masqué par l’efficacité de son secrétaire, qui rédigeait une bonne partie de ses dépêches. Promu général en novembre 1846, plusieurs mois après l’éclatement de la guerre cafre, Maitland, jugé trop âgé et inefficace, fut remplacé au début de 1847. Il rentra à Londres, où il vécut retiré jusqu’à sa mort, le 30 mai 1854. En 1851, comme sir John Colborne, il avait tenu un cordon du poêle aux funérailles du duc de Wellington. L’année suivante, il avait reçu la grand-croix de l’ordre du Bain.

Dans le Haut-Canada, la colonie à laquelle son nom est le plus souvent rattaché, Maitland s’était montré soucieux des intérêts réels de la province. Il avait travaillé avec vigueur et détermination à sa croissance et à son développement économique. Mais, dans l’esprit de ses critiques, il méritait d’être blâmé. John Rolph qualifia son mandat de règne de la terreur ; il avait opprimé et harcelé la population de la province. Ces expressions faisaient partie de la rhétorique incendiaire et hautement personnalisée qui dominait la scène politique du Haut-Canada. De son côté, Maitland avait réagi avec autant d’excès que ses critiques. Fort de ses antécédents militaires et de ses convictions conservatrices, il avait résolument tenu tête à ceux qu’il considérait comme ses inférieurs et qui, croyait-on, voulaient rompre le lien impérial. Malgré sa position au cours du débat sur les non-naturalisés, il ne put jamais se voir comme un homme de parti. Sous le régime constitutionnel britannique, très différent de celui des États-Unis, il fallait un exécutif qui transcende les factions. Son seul devoir, avait-il dit en 1821, était de combler les vœux et les attentes de son souverain. L’Assemblée avait un rôle à jouer au gouvernement : assurer le fonctionnement du système des contrepoids, défini dans la constitution britannique. Mais jamais Maitland n’aurait pu admettre l’idée de la souveraineté d’une Assemblée élue.

À l’époque napoléonienne, pareils principes n’étaient pas rares en Grande-Bretagne, puisque l’on craignait que les idées démocratiques ne conduisent, comme en France, à la révolution, au chaos, au gouvernement du peuple. Sir Peregrine Maitland voyait le même danger se profiler dans le Haut-Canada, à cause de la proximité des États-Unis et du grand nombre d’habitants d’origine américaine. Dans sa manière de gouverner, il révéla les mêmes craintes que ses conseillers nés dans le Haut-Canada. Aussi intransigeant que ses critiques, il ne parvint pas à comprendre que toute opposition n’était pas nécessairement déloyale, ni à pressentir que les courants libéraux qui circulaient en Grande-Bretagne et qui mèneraient à l’adoption du Reform Act de 1832 jugeraient trop rigide sa conception autoritaire et hiérarchique de la société. Pendant son mandat dans le Haut-Canada, la lutte qui opposait des personnalités résolues et souvent tranchantes força la province à s’engager dans des débats politiques beaucoup plus serrés qu’avant l’époque de Gourlay. Les discussions et les affrontements, en accroissant l’intérêt et la participation de la population, favorisèrent son éducation politique. Les résidents du Haut-Canada, comme le souhaitait Gourlay, s’étaient réveillés.

Hartwell Bowsfield

La principale source d’information sur la vie et la carrière de sir Peregrine Maitland est sa correspondance, dont la plus grande partie se trouve au PRO, CO 42/361–390, et aux APC, MG 11, [CO 217] Nova Scotia A, 169–179. Les AO, dans les papiers Macaulay (MS 78) et dans les papiers Strachan (MS 35), ainsi que la MTL, dans les papiers William Dummer Powell, conservent certaines pièces utiles. Un certain nombre de documents officiels sont reproduits dans Docs. relating to constitutional hist., 1819–28 (Doughty et Story). Seule la thèse de F. M. Quealey, « The administration of Sir Peregrine Maitland, lieutenant-governor of Upper Canada, 1818–1829 » (thèse de ph.d., 2 vol., Univ. of Toronto, 1968), donne une image complète de Maitland.

Une copie du portrait de Maitland – l’original a été exécuté par sir William John Newton – est conservée dans la William Fehr Coll. à The Castle, Le Cap, Afrique du Sud ; une aquarelle le représentant se trouve à la MTL.  [h. b.]

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Bibliographie générale

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Hartwell Bowsfield, « MAITLAND, sir PEREGRINE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/maitland_peregrine_8F.html.

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Auteur de l'article:    Hartwell Bowsfield
Titre de l'article:    MAITLAND, sir PEREGRINE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
Année de la révision:    1985
Date de consultation:    19 mars 2024