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SCHINDLER, JOSEPH (Jonas), « ingénieur » en instruments de mathématiques, orfèvre et marchand, né dans la paroisse Saint-Nicolas, à Glaris, Suisse, fils de Joseph Schindler et de Marguerite Gaspar, décédé à Montréal le 19 novembre 1792.

Joseph Schindler arrive à Québec en 1763, à bord du Dauphin, en provenance de Londres. Au début de novembre, Schindler et Jeann (?) George Meyer, « tout le deux ingenieur des instrument de Mathemadique », prennent pension chez Jean Roy, aubergiste et traiteur de la rue Saint-Pierre. Quelques mois plus tard, en mars 1764, les deux locataires sont endettés de 864# 16s., somme acquittée par le seigneur de Beauport, Antoine Juchereau* Duchesnay. Le 17 mai, Joseph Schindler épouse à Québec Geneviève Maranda ; les parents de la jeune fille hébergent, semble-t-il, le couple.

Lors du baptême de son fils Frédéric, en novembre 1766, Schindler est désigné comme « mathématicien ». Cependant, c’est comme orfèvre que, peu après, il engage trois apprentis : Louis-Alexandre Huguet, dit Latour, et Joseph Lucas en décembre, puis Jean-Nicolas Amiot en février. Cette brusque orientation vers l’orfèvrerie s’explique par une certaine similitude entre la formation et l’outillage requis par la fabrication d’instruments de mathématiques et l’orfèvrerie. Par contre, l’ampleur de cette activité ne peut être expliquée que par une importante commande d’orfèvrerie de traite. En effet, bijoux et colifichets constitueront la base de son négoce, même si, dès 1767, il fabrique occasionnellement quelques pièces d’orfèvrerie religieuse. En peu de temps, Schindler établit un important atelier côte de la Montagne, où il habite en 1769.

Au mois de mars 1775, Schindler projette avec un certain Monforton, « marchand-voyageur » alors à Montréal, de se rendre à Michillimakinac (Mackinaw City, Michigan) vers la fin d’avril. En tant que procureur de Monforton, Schindler engage quatre ouvriers et emmène également son apprenti, Michel Forton*. En 1776, il comparait à Détroit devant le juge de paix Philippe Dejean* pour avoir fabriqué de l’argenterie d’un titre inférieur à l’usage. Pour sa défense, il explique qu’il n’a jamais fait d’apprentissage, qu’il est donc mauvais juge de la qualité du métal, d’autant plus qu’il n’utilise que le vieil argent qu’on lui apporte. Son apprenti Michel Forton témoigne en sa faveur. Bien qu’acquitté par le jury, le lieutenant-gouverneur Henry Hamilton et Dejean le font expulser de la ville au son du tambour. Malgré cet humiliant départ, Schindler, installé à Montréal en 1777, poursuit son commerce auprès des négociants en pelleteries de Détroit.

Schindler est avant tout un négociant qui engage des apprentis pour fabriquer les pièces commandées, tout comme le feront Robert Cruickshank* et Pierre Huguet*, dit Latour ; son poinçon IS dans un rectangle – qu’il ne faut pas confondre avec celui de Joseph Sasseville – est, tout comme les leurs, davantage un poinçon d’atelier que d’artisan. Par ailleurs ses activités de marchand ne se limitent pas à l’orfèvrerie. Le 21 mai 1784, Schindler et Christy Cramer, « marchands de Montréal » établis rue Saint-Paul, signent une obligation devant le notaire Edward William Gray* envers Isaac Todd* et James McGill* « pour des articles variés et marchandises diverses provenant de l’ancienne société de Cramer et Lymes ».

À la même date, à Québec, la belle-mère de Schindler lui abandonne la jouissance de ses biens, consistant surtout en une propriété, dont il avait déjà reçu donation en 1781. Veuve depuis dix jours et trop âgée pour se suffire à elle-même, elle déménage chez sa fille à Montréal. La propriété, sise côte de la Montagne au coin de l’Escalier, est mise en vente une semaine plus tard par l’entremise du marchand John Justus Diehl.

Schindler demeura très actif jusqu’à sa mort en 1792 ; il avait engagé l’année précédente Joseph Normandeau comme apprenti pour cinq ans. Malgré les suppositions, il est peu probable que sa veuve ait fabriqué elle-même des pièces d’orfévrerie. Elle dut liquider le fonds d’atelier de son mari, tout en respectant le contrat conclu avec Normandeau. Ainsi s’expliqueraient les divers paiements pour des pièces d’orfèvrerie de traite que lui versent les frères McGill, en 1797 et 1798. Geneviève Maranda décède le 11 janvier 1803, laissant une dette de £10 3 shillings 8 pence envers ces négociants.

Robert Derome

ANQ-M, État civil, Anglicans, Christ Church (Montréal), 21 nov. 1792 ; Catholiques, Notre-Dame de Montréal, 21 août 1778, 13 janv. 1803 ; Greffe de J. G. Beek, 30 juill. 1781, 19 févr. 1783 ; Greffe de Louis Chaboillez, 29 sept. 1791 ; Greffe d’E. W. Gray, 21 mai 1784.— ANQ-Q, État civil, Anglicans, Cathedral of the Holy Trinity (Québec), 5 déc. 1774 ; Catholiques, Notre-Dame de Québec, 17 mai 1764, 17 nov. 1766, 3 avril, 27 mai 1769, 14 juill. 1770, 25 janv., 26 juill. 1773, 21 mai 1774 ; Greffe de C.-H. Du Laurent, 20 sept. 1752 ; Greffe de Claude Louet, 12 nov. 1763, 20 mars 1764, 20, 22 déc. 1766, 9 févr. 1767 ; Greffe de J.-A. Panet, 21, 23, 25 mars 1775 ; Greffe de F.-D. Rousseau, 17 août 1781, 21 mai 1784.— AUM, P 58, Doc. divers, Q1, 3 juill. 1763.— IBC, Centre de documentation, Fonds Morisset, Dossier Joseph Schindler.— La Gazette de Québec, 27 mai 1784.— Detroit Institute of Arts, The French in America, 1520–1880 (Détroit, 1951), 199.— Tanguay, Dictionnaire. Robert Derome, Delezenne, les orfèvres, l’orfèvrerie, 1740–1790 (thèse de m.a., université de Montréal, 1974).— Langdon, Canadian silversmiths, 126.— Gérard Morisset, Évolution d’une pièce d’argenterie (Québec, 1943), 12s., planches VI–VII.— Traquair, Old silver of Que. F.-J. Audet, Les habitants de la ville de Québec en 1769–1770, BRH, XXVII (1921) : 124.— F. W. Robinson, Silversmiths of early Detroit, Detroit Hist. Soc., Bull., IX (1952–1953), no 2 : 5–8.

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Robert Derome, « SCHINDLER, JOSEPH », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/schindler_joseph_4F.html.

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Auteur de l'article:    Robert Derome
Titre de l'article:    SCHINDLER, JOSEPH
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
Date de consultation:    19 mars 2024