Le mécontentement en Ontario
Le premier ministre et procureur général de l’Ontario de 1872 à 1896, Oliver Mowat, ancien étudiant en droit et adversaire libéral de longue date de sir John Alexander Macdonald, s’opposa au droit de veto fédéral sur les lois provinciales. Comme le souligne son biographe :
Qui dit gouvernement responsable dit autonomie. Parce qu’elle s’appuyait sur l’idée que les provinces ont un gouvernement responsable, la position de Mowat embête les spécialistes qui soutiennent que le pacte confédéral réduisait l’autonomie provinciale au profit de la puissance du gouvernement central. Pourtant, le fait que la Confédération fut conçue sur le modèle de l’Empire – argument couramment avancé pour prouver que les Pères de la Confédération tenaient à un gouvernement central fort – impliquait en soi que les provinces étaient autonomes et avaient un gouvernement responsable. Il y avait cohérence entre la position de Mowat et le modèle impérial, le libellé des résolutions pertinentes (libellé qui fut repris dans l’Acte de l’Amérique du Nord britannique) et les directives sur l’exercice du droit d’annulation que Macdonald lui-même donna en tant que premier ministre en 1868. Et, surtout, cette position était fidèle au grand principe qui n’avait cessé de guider le réformisme haut-canadien depuis les années 1820, principe qui légitimait la Confédération elle-même aux yeux des réformistes : l’accession de la collectivité haut-canadienne à l’autonomie politique.
Pour en apprendre davantage sur les luttes fédérales-provinciales en Ontario, nous vous invitons à consulter les biographies qui suivent.