- Le gouvernement responsable
- La politique réformiste à l’époque coloniale
- L’idée de gouvernement responsable au Bas-Canada et au Haut-Canada avant 1839
- Lord Durham, son rapport et l’Union (1839—1842)
- Robert Baldwin et sir Louis-Hippolyte La Fontaine
- Ministère Baldwin-La Fontaine (1842—1843)
- Poursuite des débats au Canada-Uni (1843—1848)
- Ministère La Fontaine-Baldwin, premier gouvernement responsable du Canada-Uni (1848—1851)
- Obtention du gouvernement responsable ailleurs en Amérique du Nord britannique
Terre-Neuve

Provenance : Lien
La tradition réformiste de Terre-Neuve apparut avec le besoin d’un gouvernement représentatif, que la Grande-Bretagne lui accorda en 1832 et qui prit forme dans une société souvent divisée selon la classe, la religion et la région, sans parler de la politique. Dans les années 1830, William Carson, médecin et homme politique écossais, fut, avec Patrick Morris, le réformiste le plus influent :
[Carson] ne supportait aucune atteinte à l’autorité parlementaire et défendait avec acharnement les droits et privilèges de la chambre contre les empiétements réels ou supposés du conseil, du gouverneur, du ministère des Colonies et des particuliers. Même s’il s’intéressait par exemple à l’éducation, à la voirie ou à la réforme municipale, ces questions ne le préoccupaient pas autant que le respect pointilleux de la constitution.
Peter Brown était un marchand irlandais prospère d’un village de pêcheurs qui contesta souvent le leadership de Carson. Même s’ils étaient d’accord sur le principe des prérogatives de l’Assemblée, Brown et Carson divergeaient d’opinion sur le pouvoir relatif de St John’s et des petits villages de pêcheurs :
Les divisions partisanes qui séparaient les députés apparurent seulement après l’élection complémentaire que William Carson avait remportée en décembre 1833. À ce moment, Pack, Brown et Power se retrouvèrent au sein d’un groupe clairsemé de réformistes qui comprenait aussi Carson et un autre député de St John’s, John
Comme dans d’autres colonies, les journalistes jouèrent un rôle crucial dans les débats politiques et le façonnage de l’opinion publique. À titre de défenseur des réformes, Robert John Parsons fut inlassable et intransigeant. Il s’opposa à la fusion du Conseil législatif et de la Chambre d’assemblée en 1842, en grande partie parce que la nouvelle entité « ne mettait pas en application le principe du gouvernement responsable » :
Polémiste, partisan passionné et parfois politicien opportuniste, Parsons se distingua pendant les années les plus tourmentées de l’histoire politique de Terre-Neuve. Dès son entrée en politique, il consacra tous ses talents à procurer aux Terre-Neuviens le droit d’administrer librement leurs propres affaires. Deux principes guidèrent sa vie : le « grand principe radical » du gouvernement responsable et le statut particulier des Terre-Neuviens autochtones. Dans la mesure où le clergé catholique soutint le principe du gouvernement responsable, Parsons l’appuya ; dans la mesure où il représenta une menace pour les Terre-Neuviens de naissance, il le combattit. Lorsque la classe marchande s’opposa au gouvernement responsable, il la combattit ; lorsqu’elle représenta les Terre-Neuviens de naissance, il l’appuya.
De plus, et ce fut là sa grande contribution, Parsons publia un journal passionnant qui refléta la personnalité de son rédacteur en chef. Parsons vécut en effet selon l’énoncé des principes gouvernant le programme du journal qui apparaissait dans la cartouche de titre : « Ce journal défendra les droits du peuple, aucunement intimidé par des influences ou corrompu par l’appât du gain. La vérité patriotique y énoncera les principes glorieux, garante de la religion, de la liberté et de la loi. »
Pour en apprendre davantage sur la politique réformiste à Terre-Neuve, nous vous invitons à consulter les biographies qui suivent.